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C'est le gouvernement qui devrait avoir peur de son peuple, et non l'inverse !
V for Vendetta


Si tu es seul
à rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien


Le blanc est un significatif silence qu'il n'est pas moins beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé


Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence


Ses dents largement découvertes signifient à tous que le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux


On n'a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit d'un clin d'œil.
N. Sarraute


Je ne veux que du magnifique et je ne travaille pas pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni


En typographie, il n'y a qu'un seul degré de bien : la perfection
Maximilien Vox


Il n'est pas nécessaire d'être fou pour travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier


Un intellectuel assis va moins loin qu'une brute qui marche
M. Audiard


Bonjour, je suis heureux de voir ici plus de chapeaux de cowboys que de cravates
Georges W. Bush


Inter Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673


Les lettres, signes hiéroglyphiques que la matière fait à l'esprit
Lamartine

 Décembre 
 
 31/12/12  H2O Bruno Gigarel au balai…

[Bruno Gigarel au balai…] Laurent Rébéna a été notre invité de juin dernier chez Graphos et je crois que tous les participants ont encore en mémoire ces moments d'exception en compagnie de ce calligraphe... d'exception lui aussi. Et donc, recevant récemment un mail de la part de l'association Calligraphis dont il assume en partie l'animation, je tombe sur un lien vers un album de photos de leurs activités. Toujours curieux de voir ce que font les autres associations et à l’affût d'une bonne idée dont il faudrait parler pour en hâter la diffusion, voila que je tombe sur ces photos montrant ni plus ni moins que Bruno Gigarel (co-fondateur de Graphos) en trait de faire... mais oui... je ne me trompe pas, je n'ai pas la berlue, je ne suis pas en rêve dans le monde merveilleux de la calligraphie, il est en train de calligraphier à l'eau sur la route ! Comme ses nombreux confrères chinois et ses moins nombreux confrères européens, il pratique cette technique qui me fascine totalement mais en l'ayant adapté à notre calligraphie latine, car en regardant bien, on le voit utiliser un balais plat (équivalent de notre plume plate) pour faire une splendide capitale romaine en utilisant la technique célèbre du Révérend Catich ! Il s'agirait d'une démo faite lors d'un stage intitulé « Folie des grandeurs » (un bien beau titre) et consacré à la calligraphie en grande taille en été 2010...

Alors là, je n'ai qu'une chose à dire, chapeau bas, séquence admiration et bravo l'ami parce que si vous avez déjà essayé cette technique avec un simple pinceau, vous avez dû vous rendre compte qu'autant elle semble facile quand elle est pratiquée par un autre, autant quand on s'y frotte, on peut s'attendre à des litres de sang de sueur et de larmes (selon l’expression consacrée) mais sûrement pas à un résultat ne serait-ce que potable avant que ces litres aient été versés.

Et bien encore bravo, on voit que le jeune Gigarel (enfin il était jeune la dernière fois que je l'ai vu, il y a fort longtemps, hélas) a poursuivi son travail pour arriver à une maturité et à une maîtrise de la technique calligraphique tout à fait étonnante. Alors, vite, il n'y a plus aucune raison de s'en priver, allons tout à nos balais !

>[Saba Lèyesec] 

   
 29/12/12  PS Désastres…

[Désastres…] Avec l'avènement des possibilités infinies du traitement des images numériques, on pouvait se douter qu'en marge du meilleur... on verrait arriver le pire. Et avec la diffusion planétaire de Photoshop, il était acquis d'avance que ce splendide logiciel tomberait dans des mains inexpérimentées qui allaient nous régaler de leurs erreurs. Donc, en dehors des falsifications en tout genre consistant à mettre votre voisin en situation embarrassante avec une blonde à forte poitrine (niveau débutant) jusqu'à celle montrant qu'en fait les Twin Towers ont été démontées la nuit et que ce sont des simulacres en carton pâte que les avions ont heurtées en septembre 2001 (niveau expert), il y a les ratés tous simples, ceux de la vie de tous les jours...

Le site PSDisasters (les désastres de Photoshop) regroupe pour notre plus grand plaisir une foule de photos plus ou moins bien trafiquées qui ont atteint nos journaux, nos affiches ou notre écran de télévision; et en cette fin 2012, ils nous propose un florilège des photos les plus drôles de l'année. Bon il y a habituellement des mannequins dont les proportions ont été un petit peu malmenées par un découpage hâtif, mais il y a aussi de nombreuses perles bien plus rigolotes, depuis les nombreux unijambistes, les personnages ayant enfin atteint le summum de l’hindouisme avec l'ouverture de leur troisième œil au centre du front ou tout simplement les humains à trois bras ou ceux dont une petite erreur de découpe de leur pantalon leur donne une sorte de euh... comment dire... oh et puis allez y voir vous même !

>[Sapho Tauchope] 

   
 25/12/12  Net Codex Seraphinianus

[Codex Seraphinianus] Adrian Frutiger disait que le fait que la police de caractères la plus utilisée aux monde soit le Garamond lui redonnait espoir en l'humanité. Et bien moi c'est plutôt quand je vois qu'un internaute bienveillant s'est fadé de scanner les centaines pages du Codex Seraphinianus pour les livrer à l'admiration des amateurs de beaux ouvrages mais n'ayant pas forcément une carte American Express platinum...

Alors oui, pendant que se téléchargent les 54 Mo de ce que vous allez bientôt découvrir, laissez moi vous rappeler que si vous avez aimé le Codex Voynich, vous allez adorer le Codex Seraphinianus qui poursuit dans la même voix, langue inconnue, écriture chiffrée, dessins énigmatiques, contenu pour le moins étrange mais réalisé non pas par un hurluberlu des siècles passés, donc le nom est en soi encore un mystère, mais par un humain contemporain toujours bien vivant, Luigi Serafini qui s'est bien amusé à lâcher dans la nature cet ouvrage qui donne depuis des années des migraines à tous les amateurs (et professionnels ?) de la cryptographie. En fait il semblerait que seul à ce jour le système de numérotation des pages ait été déchiffré, nous signale la page Wikipedia. Ce qui laisse encore pas mal de travail sachant que bien entendu l'auteur refuse catégoriquement de laisser filtrer quelque élément que ce soit sur la langue ou l'écriture de ce qui semble être une encyclopédie d'un monde imaginaire. Enfin, parcourez ces pages, examinez de près ces dessins et rêvez à ce que le texte peut bien vouloir dire, le jour où il sera déchiffré toute la magie du livre sera dissipée, alors espérons que ce jour ne viendra pas trop vite. Un mystère révélé ne sert plus à rien, nous apprenaient en leur temps les cubiténistes.

Et joyeux Noël à tous nos lecteurs !

>[Johannes Trithemius] 

   
 22/12/12  Fin Encore raté !

[Encore raté !] Bon si vous lisez ceci, c'est que la fin du monde ne s'est finalement pas passée comme prévue... Incroyable comme ce genre d'hystérie collective peut amener des gens à se documenter sur la façon dont les mayas mesuraient le temps, alors qu'ils semblent bien incapables de revenir à quelques années en arrière pour apprécier mieux tel ou tel candidat à une élection quelconque... En tout cas il semblerait donc que le quatorzième baktun a commencé par une banale journée d'hiver, pas de basculement des pôles aujourd'hui, ni d'invasion extra-terrestre ni d'explosion du soleil. Mince j'aurai aimé être là pour la voir cette fin du monde, que ce soit une version 14 juillet monumentale ou bien quelque chose de plus intime mais aussi d'incroyablement beau comme dans le superbe Mélancholia de Lars Von Trier. Et donc, il va se poursuivre ensuite par une fête de Noël pour laquelle il ne vous reste plus que quelques jours pour affronter la cohue des consommateurs (en pleine crise ?) si vous voulez placer sous le vert sapin le dernier téléphone ou la dernière tablette à la mode.

Au moins ça nous donne une raison pour vouloir survivre aux cataclysmes !

>[Rufin Dumonde] 

   
 16/12/12  Écrit à la main

[Écrit à la main] Le monde de la calligraphie est délicieusement divers. On y trouve tous les genres. Depuis le calligraphe appliqué à reproduire exactement ce que l'histoire nous a légué au risque de se scléroser jusqu'au créatif débridé osant tout, et parfois n'importe quoi. Et dans cet archipel il y a des îlots isolés. Des personnalités auxquelles nul ne saurait contester le talent de calligraphe mais qui font des choses... jamais vues.

Et tel est donc à mon avis le calligraphe Job Wouters, découvert par hasard au cours d'une errance sur je ne sais plus quel blog consacré aux arts graphiques. Dans un petit film on voit Job Wouters calligraphier une gestuelle au pinceau en compagnie de son (très) jeune fils en un duo magnifique, où l'un montre sa touchante maladresse à maitriser cet outil si subtil, et l'autre démontre un contrôle de chaque trait, une tension dans les lettres que seule une longue pratique peut faire acquérir. Le tout est un petit film à la fois émouvant sur la communication entre les générations mais aussi un beau moment de calligraphie.

A voir les autres travaux de Job Wouters, on se rend compte du talent qu'il a à sortir de tous les chemins battus. Vous savez, ce genre de travail qui met à bas en un instant une règle que vous aviez toujours crue immuable. On y trouve quantité de lettres toujours tracées à la main dont beaucoup reposent sur un équilibre dont j'aurais juré que jamais il ne serait possible. Peut-être tout simplement Job Wouters ne savait pas que c'était impossible alors il l'a fait ?

Parcourez son site de long en large voir même en travers, je pense que vous pourrez vous inspirer de son style si particulier qui pourra peut-être diriger vos travaux dans un sens... sûrement très inhabituel !

>[Manu Scrit]

   
 12/12/12  Book Livre numérique ?

[Livre numérique ?] La liste typo, toujours bien informée, a proposé à ses abonnés de rire un bon coup à la découverte d'un splendide ouvrage, digne successeur du « Book » dont je vous avais parlé il y a quelques temps. Cet ouvrage est un vrai livre en papier, relié de surcroit, mais, comme le dit la publicité, il ne se lit cependant pas avec les yeux, car ses pages sont toutes porteuse… d'un code QR plus communément nommé flashcode ! Et ce flashcode vous permettra en utilisant votre tablette ou votre téléphone portable d'aller directement sur Internet lire les textes qui seraient sur un autre bête livre, directement lisibles sur la page en question.

Double inconvénient pour cette nouvelle avancée technologique : il faut à la fois abattre des arbres pour en fabriquer le papier mais également user de charbon, pétrole ou uranium pour produire l'électricité qui vous servira ensuite à surfer jusqu'au texte du livre, il combine en effet à la fois le poids d'un livre normal à la nécessité d'être connecté pour en lire le contenu comme un livre numérique !

J'hésite encore à l'heure où j'écris ces mots à rigoler de ce « fake » si amusant ou à me désoler que l'humanité soit capable de produire en son sein des individus qui fabriquent ce genre de marchandise et qui en vantent les qualités, voir même d'autres individus qui en achèteraient au nom du buzz ou de la mode…

Alors rassurez-moi, c'est une blague, non ?

>[Madmacs]

   
 9/12/12  Pôle Le Norad veut être aimé

[Le Norad veut être aimé] Vous connaissez sûrement le NORAD. Oui, ce lieu enterré sous les Montagnes Rocheuses d'où les militaires étazuniens surveillent toutes les activités aériennes et spatiales dans le monde, grâce à leurs innombrables satellites et leur maillage étroit de radars divers. Ils traquent les essais de missiles, les tests nucléaires et autres trajectoires de satellites de façon à être constamment en éveil au cas où un des nombreux ennemis de l'Amérique (et l'Amérique sait se faire des ennemis au cas où elle en manquerait) tenterait ne serait-ce que de lever le petit doigt vers le bouton de déclenchement d'une attaque vers le pays de Ronald Mac Donald. Le NORAD est donc une survivance de la guerre froide qui continue à engloutir des budgets qui rendraient jaloux les banques les plus importantes et qui pourraient apporter de la nourriture et des médicaments à une grande partie du monde qui en a encore besoin.

D'où un petit problème de relations publiques vis à vis des citoyens qui se posent des questions sur l'utilisation de l'argent public en général et de la partie militaire de cet argent en particulier.

Et bien, à la mode étazunienne c'est à dire en prenant les citoyens pour ce qu'ils sont, c'est à dire des imbéciles (au pire) ou de grands enfants (au mieux), le NORAD redore son image en ouvrant une page spéciale Noël sur son site, page qui vous permettra de suivre en direct grâce à de nombreux radars ultra-sophistiqués autour de la planète disposés dans les pays du cercle de plus en plus restreint des amis de l'Amérique, qui vous permettra donc de suivre en cette nuit du 24 décembre le traineau du Père Noël ! Oui, vous avez bien lu, cette nuit là les instruments de surveillance les plus chers et les plus performants de la planète seront pointés sur le pôle Nord à la recherche du traineau et des quatre rennes !

Espérons que la fin du monde mettra un terme à cette bouffonnerie avant qu'il soit trop tard !

>[Eléonore Ade]

   
 5/12/12  AB Albert Boton à l'ESAD

[Albert Boton à l'ESAD] Albert Boton est un personnage unique. Par son parcours professionnel, tout d’abord, passant de la fonderie Deberny et Peignot où il côtoiera Frutiger avec qui il travaillera sur l’Univers, puis dans divers studios graphiques pour lesquels il officiera en tant que directeur artistique, créant nombre de caractères, dont l’Eras qui reste un archétype des années 70 mais aussi de nombreux logos pour des firmes aussi célèbre que la MAIF, Renault ou Lacoste. Et bien, me direz-vous, qu’a-t-il de si exceptionnel ? Des créateurs de caractères célèbres ou de logos pour de grandes firmes, j’en connais à la pelle ! Oui, mais il se trouve qu’Albert Boton est un personnage discret. Très discret. Je dois dire que malgré ma fréquentation assidue des sessions d’été lursiennes, je n’ai eu vent de ses travaux qu’il y a quelques années, au détour d’une conversation comme je les aime tant sur la terrasse de la Chancellerie. Car, oui, tout le monde connait ces célèbres graphistes dont je vous éviterai la farandole des patronymes, mais qui connait Albert Boton ? Chantre de la calligraphie (allez-voir son site), adepte de la conception typographique à base de papier et de crayon pour s’éduquer l’œil et la main, sa méthode de travail et ses œuvres artistiques sont de toute première grandeur, alors qu’il n’est, à ma connaissance, jamais passé à la télé ! Peut-être ne possède-t-il même pas de Rolex ?

Pour mieux connaitre ce personnage rare et discret, vous avez la possibilité de vous rendre à Amiens à l’ESAD depuis le 29 novembre dernier pour une exposition qui vous permettra de mieux aborder son œuvre, sous l’angle plus particulier de la genèse de ses caractères et de ses logos. Profitez-en pour vous en imprégner, des rumeurs persistantes font état de la parution prochaine d’une grande monographie dédiée à son travail jusqu’à ce jour et à sa méthode de conception si particulière.

>[Rébecca Kémono]

   
 1/12/12  7! Anniversaire

[Anniversaire] C'est en cette fin de 2005 quelques jours après une exposition marseillaise en compagnie de Jigme Douche suivie par un banquet dont seul Graphos a le secret qu'a eu lieu la naissance à la vie numérique du Blog de Graphos. Eh oui, sept ans aujourd'hui que le premier article est paru vous présentant le Manuale Typographicum, ce sublime ouvrage d'Herman Zapf que j'espère tout un chacun vous avez eu la chance un jour de tenir dans vos mains. Et donc sept ans, l'âge de la maîtrise ou en tout cas de la raison, une belle aventure qui continue à vous intéresser j'espère, même si parfois certains articles s'éloignent quelque peu du strict domaine de l'écriture, nous savons bien que le monde est un et qu'il n'est pas  possible d'en isoler un morceau sans que jaillissent immédiatement des correspondances, des passages souterrains, des trous de vers entre la calligraphie, la typographie et la gravure lapidaire, mais aussi l'informatique, le land art, l'espace ou bien même notre monde de tous les jours ! Est-ce que l'écriture n'est pas la fixation d'un sens sur une page blanche où tout pourrait être dit de la même façon que notre présent est la fixation d'un futur où tout serait possible en un passé figé une fois pour toutes ? 

Quelque soit le sujet, je nous souhaite à tous un bon anniversaire et vous souhaite à vous autant de plaisir à lire ces élucubrations que leurs auteurs en ont à les écrire !

>[BdG]

   
 Novembre 
 
 30/11/12  Art Le futur… au XIXe

[Le futur… au XIXe] Vous allez me dire que c’est facile… Oui, c’est facile de tirer sur une ambulance. C’est facile de rire de ceux qui s’obstinent à tenter de vouloir nous prédire un futur, la plupart du temps calamiteux, catastrophique voir même apocalyptique… Vous allez me dire que ceux des temps anciens se sont trompés, certes, mais que ceux d’aujourd’hui ont raison ! On va tous mourir ! Et peut-être même le 21 décembre prochain !
Et bien découvrez que le futur n’a pas toujours été une menace mais qu’il fut un temps où l’on nous annonçait des avenirs radieux, qui, s’ils n’ont pas été décrits exactement de la façon dont ils sont survenus, nous annonçaient moultes merveilles sous des formes qui aujourd’hui font sourire certes, mais qui se sont souvent révélées visionnaires, à quelques années près il est vrai. Eh oui il fut un temps où le futur était une promesse et non pas une menace, où les gens avaient l’espoir que le monde s’améliore et œuvraient en ce sens, bien avant que la déprime généralisée transforme le français de base en un râleur égocentrique bourré de psychotropes et n’ayant pour seul but que la consommation à outrance; allez trainer un peu du coté des grands magasins en cette période de pré-Noël et je pense que vous relativiserez l’impact de la crise sur la classe moyenne.

Pour vous remettre en joie avant ces fêtes vous trouverez ici toute une galerie de cartes postales des merveilles dont au XIXe on pensait pouvoir disposer en l’an 2000, qui était encore loin à l’époque ! Outils merveilleux aidant la ménagère (un très bel aspirateur bien plus élégant que ceux de nos jours), les voyageurs ou la médecine. Et en plus d’une imagination débridée, ces cartes postales sont tout à fait magnifiques, n’hésitez pas à cliquer sur les liens pour vous en convaincre.

>[Armand Tissipation]

   
 27/11/12  Ah! La crise pour les nuls

[La crise pour les nuls] J’ai reçu l’autre jour un de ces textes qui tournent sur le net. Bien souvent le reflet d’opinions primaires voir même extrêmement malsaines, j’ai trouvé celui-ci pour une fois tout à fait didactique sur la crise que nous traversons en ce moment :

«  Marcel est propriétaire d'un bistrot. Il réalise soudain que tous ses clients sont des alcolos qui n'ont pas de boulot et ne peuvent donc plus fréquenter son comptoir, car ils ont vite dilapidé leur RSA.

Il imagine alors un plan marketing génial : "Picole aujourd'hui, paie plus tard". Il tient rigoureusement à jour son ardoise de crédits, ce qui équivaut donc à consentir un prêt à ses clients. Chiffre d'affaires et bénéfices explosent et son bistrot devient vite, sur le papier, le plus rentable de la capitale.

Les brasseurs et grossistes se frottent les mains, et allongent bien volontiers les délais de paiement.  Les clients de Marcel s'endettant chaque jour davantage acceptent sans rechigner des augmentations régulières du prix du godet, gonflant ainsi (toujours sur papier) les marges du bistrot.

Le jeune et dynamique représentant de la banque de Marcel, se rendant compte que ce tas de créances constitue en fait des contrats à terme (Futures) et donc un actif, propose des crédits à Marcel avec les créances-clients en garantie. Sa trouvaille géniale vaut au banquier visionnaire un plantureux bonus. Au siège de la banque, un trader imagine alors un moyen pour se faire de belles commissions: il convertit les dettes en « Picolobligations ». Les Picolobligations sont alors « titrisées » (converties en paquets de titres négociables) afin d'être vendues sur le marché à terme.

Confiants à l'égard de leur banquier et avides de hauts rendements, les clients ne captent pas que ces titres qui leur sont fourgués comme « obligations AAA », ne sont en fait que les créances bidons d'alcolos feignasses. Les Picolobligations deviennent la star des marchés, on se les arrache et leur valeur crève tous les plafonds.

Un beau matin, un « risk manager » oublié dans les caves de la banque se réveille et signale qu'il est temps de demander à Marcel que ses clients règlent leur ardoise. Marcel essaie, mais ses clients ne bossant pas,... bernique ! La banque exige alors le remboursement du crédit et le bistrot fait logiquement faillite, vire ses employés entraînant la faillite de ses fournisseurs en bibine qui, à leur tour, virent également leurs employés. Le cours des Picolobligations chute brutalement de 90%. La dépréciation de cet actif vaporise les actifs et donc les liquidités de la banque.

Problemos : sa banqueroute ruinerait trop d'électeurs (« too big to fail » qu'on dit). La banque est donc renflouée par l'État. Ce renflouement est financé par de nouvelles taxes prélevées chez des employés, les classes moyennes et un tas de gens qui bossent, ne picolent pas, qui n'ont jamais mis les pieds dans le bistrot du Marcel...

C’est pourtant pas difficile à comprendre, non ? »

Certes c’est simplement présenté et avec les prétendants à la propriété immobilière ou l'endettement des états à la place des alcoolos, vous avez la crise actuelle parfaitement décrite. Seul défaut à ce texte, il manque de faire remarquer que si la manœuvre a appauvri presque tout le monde, quelques-uns, forts discrets dans le contexte actuel, en ont grassement profité, il s’agit de tout ceux pour qui cet argent imaginaire est devenu bien réel, les fournisseurs d’alcool dans le cas de Marcel et les promoteurs immobiliers dans la crise des sub-primes, les grand bétonneurs pour les travaux de l’état ou la grande distribution pour les dépenses abusives de nos gouvernants via nos coûts sociaux. Alors c’est bien de crier avec les loups sur les banquiers mais ce ne sont sans doute pas eux qui en ont le plus retiré de profit …

>[Bertrand Corinpticoup]

   
 24/11/12  Net Anonymous et le 21/12/12

[Anonymous et le 21/12/12] Le webzine « les chroniques de Mars » que je vous conseille fortement de lire régulièrement, relaie dans son dernier numéro une annonce fracassante du groupe hacktiviste Anonymous, qui se sont rendus célèbres en piratant divers ordinateurs de gouvernements ou de partis considérés par eu comme oppresseurs.

Ils nous annoncent que le 21 décembre 2012 à 11h11, ils vont nous livrer une foule de documents tous plus compromettants les uns que les autres sur le système financier mondialisé, documents auxquels ils auraient eu accès lors de visites discrètes sur les serveurs des susmentionnés banques et autres organismes financiers.

Bien entendu, il faut se méfier de ce genre d’annonce car il est très difficile d’authentifier les messages de ce groupe, tant il est en fait protéiforme (plus encore que le FLNC, c’est dire) et tant ils sont obligés à des précautions extrêmement affinées pour diffuser leurs messages, vu la chasse à laquelle se livrent les gouvernements pour les coincer. Cela leur est déjà arrivé par ailleurs, et quelques-uns des membres un peu trop expansifs de ce groupe croupissent actuellement en prison. De plus, il est bien clair que si rien ne se passe le 21 décembre, les gouvernements et autres agences qui les pourchassent verront leur image redorée, et que donc on peut aussi les suspecter d’avoir eux-mêmes produit ce communiqué.

D’autre part, le groupe vient de subir un échec cuisant pour son opération contre les serveurs du gouvernement israélien qu’il comptait punir de leur récente attaque militaire contre le Hamas en représailles des missiles qui sont envoyés depuis la bande de Gaza. Il semblerait que les serveurs du gouvernement israélien soient bien protégés car malgré les 4 millions d'attaques, seules moins d’une dizaine ont réussi à faire tomber quelques vieux serveurs et encore seulement pendant quelques minutes.

En tout cas, voilà enfin un événement intéressant qui se produira ce jour-là, en dehors de la ruée dans les magasins pour les derniers achats de Noël, et ceci bien sûr, si la fin diu monde du 20 décembre leur laisse le temps d’agir ! A moins qu’ils n’aient leur base centrale sous le Bugarach ?

>[Madmacs]

PS : vous noterez les allusions constantes aux romans d’un excellent écrivain, Chuck Palahniuk dont je ne saurais que vous recommander les romans, dépêchez vous de les lire avant la fin du monde !

   
 20/11/12  2C Calligraphie sur les trottoirs

[Calligraphie sur les trottoirs] Un des premiers lecteurs du blog et qui semble-t-il lui est toujours resté fidèle nous envoie la photo prise par son fils à Canton il y a un mois, photo qui illustre la pratique dont nous nous étions fait écho dans cette colonne qui consiste à calligraphier sur des trottoirs avec de grands pinceaux (cliquez ici pour la voir en taille réelle)

En regardant attentivement cette photo, deux choses attirent mon regard. Tout d’abord une preuve que la modernité gagne tous les jours de l’influence même dans cet art ancestral qu’est la calligraphie chinoise, c’est le fait que le pinceau utilisé ici est une version faite maison (semble-t-il) de ce que par chez nous les aquarellistes désignent sous le vocable de « pinceau à réserve d’eau » (voyez ici une version occidentale pour aquarelle). On distingue en effet une bouteille placée à l’envers en haut du manche creux, sur laquelle l’artiste peut appuyer pour recharger sin pinceau, ce qui lui évite de trimballer avec lui un seau d’eau et de perdre la continuité du moment en s’arrêtant de calligraphier pour tremper son instrument dans l’eau.

Deuxième remarque, il semble que cet homme n’utilise pas seulement de l’eau, car, comme l’a remarqué le père de notre photographe, la couleur semble plus se rapprocher d’un ocre que de celle du trottoir et également il semblerait que les caractères tracés mettent bien longtemps à sécher et donc à disparaître s’ils ne sont tracés qu’avec de l’eau. On aurait donc là affaire avec un graffeur chinois ? Dont l’écriture restera sur les lieux au moins jusqu’à la prochaine pluie ?

En tout cas, quelques soient exactement les détails, merci à notre lecteur de ce document qui nous apporte un témoignage vivant de cette pratique.

>[ZeBdG]

   
 10/11/12  04 Du manuscrit à la typographie

[Du manuscrit à la typographie] Quelques rares élus ont eu la chance de pénétrer ce sanctuaire bien gardé mais au contenu absolument extraordinaire. Pour cela, il fallait être de ses amis, car le collectionneur averti qui avait constitué ce fonds incroyable, digne de figurer dans bien des musées, était tout sauf d’un abord facile. Reclus dans sa maison, j’avais eu la chance de lui parler une première fois lors d'un été lursien. Un homme discret aux opinions bien affirmées, certes mais que je voyais plutôt comme un paléo-lursien, un de ces dinosaures qui avaient vécu toute la période mouvementée de l’édition qui a précédé l’avènement du numérique, avènement qui n’a pas vraiment calmé les choses il faut le reconnaitre. Il m’avait parlé de quelques unes de mes idoles qu’il avait côtoyées, Louis Pauwels, Jacques Bergier, et de la mythique revue Planète qui reste pour moi le summum de la littérature de l’étrange et de l’imaginaire, un objet éditorial encore bien peu identifié auquel il avait contribué à donner sa forme unique et son ton inimitable.

François Richaudeau était pour moi un grand homme qui avait eu le courage de surmonter sa cécité pour venir nous faire plusieurs conférences qui étaient un vrai travail d’équipe avec Yvette son épouse et Yves Perrousseaux, aujourd’hui hélas également disparu. Mais ce qui me fascinait le plus, chez François Richaudeau, c’était sa bibliothèque. Il possédait par exemple un des rarissimes exemplaires de la Chronique de Nuremberg, de 1493 excusez du peu, qui me faisait rêver. Qu’un personnage que je rencontrais chaque été puisse avoir sur ses étagères tant de trésors typographiques amassés au cours de longues années de chine auprès des antiquaires, de fréquentation des salles de vente ou d’échanges avec ses congénères bibliophiles, cela me fascinait complètement. Parfois au cours d’après-midi pour le moins rares et réservés à quelques élus, il laissait pénétrer cette chambre du trésor et montrait quelques uns de ses chefs d’œuvre. Il proposait à tout un chacun de fournir telle ou telle illustration pour un travail sur l’histoire de la typographie et bien des livres ou des articles sur le sujet sont illustrés d’ouvrages issus de son fonds.

Mais François Richaudeau nous a quitté il y a quelque temps déjà et il a tenu à laisser aux archives de Manosque l’entièreté de sa collection. Et cela permet aujourd'hui à tout un chacun d’en profiter grâce à une exposition qui se tient actuellement jusqu’au 29 décembre à la médiathèque d’Herbès à Manosque sur le thème « Du manuscrit à la typographie : art et technique au service de la lisibilité ». Est-il besoin de vous recommander de vous y rendre sans retard ? Que vous avez là une chance unique de voir quelques uns des plus beaux ouvrages que l’art typographique a produit au cours de ces cinq siècles d’existence ? Alors allez-y votez avant que ces merveilles ne retrouvent leurs sombres coffre-forts !

>[Elie Zibilité]

   
 7/11/12  H2O À l'eau dans la rue

[À l'eau dans la rue] L’activité calligraphique est traditionnellement imaginée dans de sombres cabinets où le praticien exerce un art qui reste plus proche d'une ascèse et d'une concentration individuelle que d'un grand jaillissement joyeux de créativité. Et bien pourtant, il existe des calligraphes qui exercent leur talent non point au fond de sombres officines à la maigre lueur d'une chandelle (j'exagère un petit peu mais vous saisissez l'idée) mais bien dans la rue, aux yeux de tout le monde, en équipe et donc dans l'ambiance joyeuse que génère la rencontre d'une bande de copains unis dans le travail par une même passion. J'en vois déjà qui froncent les sourcils, qui pensent aux taggeurs et autres grapheurs qui sont la hantise de tout propriétaire d'un pan de mur sur la voie publique et la cible privilégiée des équipes de nettoyeurs municipaux plus ou moins musclés.

Et bien non, je parle de ceux qui ont repris à leur compte une pratique chinoise ancienne, la calligraphie dans l'espace public à l'aide d'un pinceau et de l'eau, le BdG vous en avait parlé dans un article récent. Et bien, il semblerait que des équipes se sont formées pour favoriser l'importation de cette forme de calligraphie. Non qu'il s'agisse d'une technique facile, quand on voit ce monsieur calligraphier des lettres d'une dizaine de centimètres de haut avec un pinceau long d'un bon mètre tenu par une seule main, et bien que le travail rende toute la subtilité des traits que nécessite une bonne pratique de la calligraphie chinoise, il y a fort à parier qu'en arriver là nécessite de longues années de pratique. M'y étant essayé il y a longtemps avec un simple bâton pour écrire dans le sable, j'ai pu constater en quelques instants que tracer un trait un tant soit peu contrôlé avec un tel instrument relève d'une concentration et d'une maîtrise musculaire qui n'est pas donnée au néophyte.

Régalez donc vos yeux de cette vidéo et convenez qu'une fois de plus il n’est point besoin d'un matériel sophistiqué ni d'un support hautement technique pour arriver à faire de la calligraphie de toute beauté.

>[Ella Lebralont]

   
 3/11/12  Bis De retour de Forcalquier…

[De retour de Forcalquier…] Oh mes amis, quel belle journée que ce dimanche 28 octobre, ce jour où je me suis rendu à la Fête du Livre de Forcalquier. Pourtant la météo n’était pas de mon côté… un froid piquant et un mistral mordant régnaient en maître dans les rues de la ville et en chassaient les habitants du cru ainsi que les audacieux visiteurs éventuels. Seuls les plus motivés arrivaient à trouver suffisamment de force pour affronter les intempéries et finissaient par se retrouver dans quelques lieux abrités, chauffés comme de petits nids où la lettre était célébrée par quelques officiants des plus courageux.

Mais le plus étonnant était l’idée géniale pour baliser le parcours qui nous était proposé. Afin de faire découvrir chacune des techniques qui permettent de poser des signes sur le papier, chaque visiteur était doté d’une feuille initialement blanche et était invité à faire un chemin qui allait le mener à rencontrer les différents intervenants, chacun appliquant sur son document une des techniques qu’il maîtrisent. Tout d’abord, passage sous la presse typo pour l’impression par Philipe Moreau du texte « Le pas de l’apprenti » de Pierre Magnan, écrivain qui fût lui même apprenti typographe. Seule le « s » du titre manquant, non pas par une honteuse coquille, mais parce qu’il fallait, pour l’obtenir, aller rencontrer Christiane Paput qui le rajoutait grâce à la magie de la dorure à chaud au fer à dorer. Puis on était invité se rendre à l’atelier de sérigraphie où le revers du papier était orné d’une sérigraphie réalisée sous vos yeux par les animateurs du Garage Librarii. Puis venait le tour des calligraphes, Henri Mérou et Christiane Milékitch qui vous montraient toutes les subtilités de cet art, que je pense la plupart des lecteurs du BdG connaissent déjà bien. Enfin pour couronner le chef d’œuvre, Christian Paput officiait en gaufrant le document au logo de l’association Forcalquier des livres, grâce à un engin étonnant, un genre de presse à main dont le balancier est alourdi par deux grosses boules de cuivre et qui ressemble plus à une machine digne des rêves les plus imaginatifs des steampunks qu'à un outil d'imprimeur…

Bien entendu, chaque étape de ce parcours proposait une exposition de travaux réalisés soit par les artistes eux-mêmes, soit sur un thème particulier, soit encore montrait des travaux d’écoliers et de collégiens qui avaient travaillé sur un hommage à la lettre, utilisant les techniques les plus diverses issues de l’imagination fertiles de ces jeunes esprits.

Si vous ne l'avez pas fait cette année, tout ceci, j’espère, vous incitera l‘année prochaine à sortir de votre chez vous, certes douillet, pour faire faire le déplacement dans cette riante cité des Alpes de Haute-Provence, à la rencontre de tous ces artistes amoureux de la lettre sous toute ses formes.

>[Remi Stralglacer]

   
 Octobre 
 
 31/10/12  Qin Calligraphie dans la rue

[Calligraphie dans la rue] Certains de nos lecteurs sont sûrement déjà allés en Chine, et peut-être ont-ils eu la chance de voir dans les parcs des calligraphes chinois pratiquer leur art d’une façon étonnante qui leur permet tout à la fois d’utiliser les trottoirs pour faire des grands formats tout en évitant les foudres de la vindicte policière prompte à embastiller tout salisseur de lieu public. Pour cela, ils utilisent non pas de l’encre, qui d’ailleurs à ce format devrait être produite par litre ou par tonneau plutôt que sur une petite pierre à encre, mais tout simplement de l’eau. La calligraphie ainsi produite est totalement éphémère et n'en est empreinte que de plus encore de beauté, je trouve, car, évaporés sous l’action du feu du soleil, les mots ainsi tracés partent en quelques minutes dans l’invisible là où, dit la tradition, ils perdureront indéfiniment. On voit ainsi un calligraphe tracer les derniers mots d’un texte alors qu’il ne reste des premiers plus qu’une légère trace encore à peine visible.

Un bienfaiteur de l’humanité a eu la gentillesse de mettre sur Vimeo toute une série de videos montrant ces artistes de la vie de tous les jours en pleine action. Depuis le petit pinceau au bout d'un long manche pour les caractères d’une dizaine de centimètres de haut jusqu’au quasi balai pour ceux qui font pas loin de cinquante centimètres, les calligraphew utilisent toute un série d’instruments qui nous semblent aussi étranges et bizarres que doivent sembler nos plumes métalliques aux calligraphes chinois adeptes du pinceau.

Régalez-vous de ces moments et inspirez-vous, vous aussi de cette pratique qui permet la calligraphie en plein air, en total respect de notre environnement urbain ou naturel et qui fait ressentir aux spectateurs le d’être les rares élus participant à un moment unique.

>[Eva Porée]

PS : un grand merci au blog pointypo pour l'info !

   
 27/10/12  Gasp! Virtualité du réel

[Virtualité du réel] Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais il y a quelques années, un article avait défrayé la chronique des geeks, nerds et autres hackers de tout poil, en prétendant avoir un indice sérieux en faveur de la théorie qui prétend que nous vivons actuellement dans une simulation sur un gigantesque ordinateur du futur qui crée et entretient notre monde et tout ce qui constitue la réalité à nos yeux. Il s'agit là d'une hypothèse bien pire que celle de Matrix où des êtres humains bien réels sont plongés dans monde virtuel totalement factice, car cette hypothèse prétend que nous n'avons pas plus de réalité que le mangeur de cerise dans PacMan, que Mario dans les célèbres jeux éponymes ou bien que tel ou tel soldat hyper-armé dans un de ces « pète-la-gueule » qui ravissent nos chères têtes blondes et futurs citoyens de demain. A ce propos, un article m'a récemment fait froid dans le dos, il semblerait que 72% des joueurs de ce genre de jeux sont favorables à l'utilisation de drones armés dirigés à distance pour lutter contre le terrorisme, même si on le sait, de nombreux civils innocents font partie des « dégâts collatéraux » selon l'expression consacrée. En viennent-ils à ne plus distinguer la réalité du virtuel ?

Mais revenons-en à notre sujet du jour. On avait déjà des doutes sur la réalité de notre monde en découvrant que celui-ci était discret et non pas continu, c'est à dire qu'il existe des distances et des durées en dessous desquelles on ne peut pas descendre, ainsi que nous apprend les développements de la mécanique quantique. C'est un peu comme ces images informatiques qui révèlent leurs pixels insécables sous la forme de petits carrés qui apparaissent quand on les agrandit trop, la réalité révèle des « pixels » physiques et temporels quand on tente d'aller chercher les plus petits composants de notre réalité, un peu comme si un ordinateur la calculait en permanence.

Un deuxième argument assez fort en faveur de cette hypothèse est que si un jour ce genre de programme informatique total est possible et voit le jour, il sera tellement facile d'en faire usage, qu'à côté de la seule vraie réalité réelle, il y aura rapidement des milliers, voir des millions ou plus de simulations avec leur milliers de milliards de petits êtres simulés qui dépasseront rapidement en nombre les créatures réelles, un peu comme il  y a actuellement bien plus de personnages de jeux vidéo qu'il y a d'humains ayant jamais vécu sur Terre depuis le commencement des temps. Et donc me direz vous ? Et bien, statistiquement, il est donc fort probable que nous soyons dans ce type de simulation, simplement parce qu'il y en a des millions alors qu'il n'y a qu'une réalité réelle, dans laquelle on a aussi peu de chance de se trouver que d'avoir l'unique ticket gagnant à la loterie, sachant qu'il y en a des millions qui sont perdants.

Cet état de fait expliquerait bien des bizarreries du monde moderne, et on peut imaginer notre sort, un jour peut-être quand l'ordinateur qui nous anime sera éteint et quand l'expérience dont nous faisons partie sera terminée. Nous retournerons au néant que retrouve Mario chaque fois que mon garçon éteint sa console de jeu. Bienvenue dans le monde merveilleux de la Maya (non, pas l'abeille). Extinction des feux le 20 décembre prochain ?

>[Madmacs]

   
 24/10/12  Piq Forcalquier des Livres

[Forcalquier des Livres] Petite piqûre de rappel avant le début du week-end, n'oubliez pas que se tiendra à Forcalquier du vendredi 26 au dimanche 28 le maintenant très célèbre Forcalquier des Livres, grande fête autour de l'écriture livresque, qu'il s'agisse de calligraphie, de typographie, de sérigraphie ou d'illustration sous toutes ses formes. Une tripotée d'expositions, un wagon de démonstrations avec les praticiens les plus illustres, une ribambelle de conférences données par tous les érudits en la matière, bref, trois jours de fête autour du livre en cette riante cité des Alpes de Haute Provence. Sur le thème cette année de « La lettre et autres caractères », nombre de personnalités du monde du livre seront à votre disposition pour vous montrer toute l'étendue de leur art, calligraphies musicales, presses typographiques ou sérigraphies à petit tirage, venez vous balader ce week-end du côté de Forcalquier, vous vous régalerez les yeux, vous apprendrez moultes choses passionnantes et vous pourrez voir de vrais artistes travailler en live, c'est un peu autre chose que « vus à la TV » ou sur YouTube !

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, à quelques kilomètres de là se trouve une des plus grandes librairies de France, j'ai nommé le fameux Bleuet à Banon, où vous pourrez dénicher tel ou tel livre tant recherché, mais où vous pourrez aussi déguster de délicieux fromages de chèvre dont ce village s'est fait la spécialité.

>[Firmin Firmière]

   
 21/10/12  Net Expositions virtuelles

[Expositions virtuelles] Si vous ne l'êtes pas encore, je vous conseille instamment de vous abonner à la lettre d'information de la BnF. D'abord, vous recevrez enfin de la publicité sur un sujet qui vous intéresse et qui ne vous coûte rien, au contraire de tous ces mails plus ou moins racoleurs qui vous incite à vous acheter tout un tas de choses dont vous n'avez finalement pas besoin, mais cela pourra aussi vous procurer des moments de bonheur à surfer sur une des innombrables merveilles que nous propose leur site. Mais oui, à la BnF, il n'y a pas que des conférences, certes passionnantes, ou des expositions, certes magnifiques, qui pourront enrichir l'esprit de nos amis parisiens, ils ont pensé au fait qu'une grande partie des français n'ont pas la possibilité de se rendre tous les mois à Paris pour visiter les plus belles expositions du moment. Même à trois heures de TGV pour nous autres aixois et marseillais, le voyage à Paris reste un fait exceptionnel digne d'un  voyage d'études de Graphos, certes, mais qui ne peut se renouveler à volonté.

Donc, pour en revenir à nos moutons, non ce ne sont pas les lecteurs du BdG que je traite ainsi d'ovins, le site de la BnF propose toute une série d'expositions virtuelles que vous pouvez visiter depuis chez vous, bien au chaud et au sec (au vu de ce qui tombe dehors au moment où j'écris ces mots, je vous garantis que cela a une valeur certaine), tout en sirotant un verre de votre whisky préféré (un Cragganmore sans eau ni glaçons pour moi), en caressant votre animal de compagnie mollement étendu à vos pieds (non, je ne parle pas de mon épouse), bref, dans ces moments où tout n'est que calme luxe et volupté, vous pourrez rajouter une touche d'enrichissement à votre esprit en vous régalant de la dernière née de ces expositions virtuelles, celles sur les cartes maritimes, dont beaucoup, entièrement réalisées à la main, vallent leur pesant de cacahuète dont vous pourrez donc vous dispenser avec votre whisky, ce qui réjouira votre médecin traitant.

Vous trouverez tout ça ici et , et n'oubliez pas de parcourir la galerie des livres à feuilleter, c'est un grand moment de bonheur.

>[Rebecca R'teumarine]

   
 18/10/12  2C Mentir en images

[Mentir en images] Vous en conviendrez, il est très facile d'écrire n'importe quoi. Que ce soit un mensonge volontaire, une information non vérifiée ou la rumeur colportée par son voisin, il est très facile de faire passer des vessies pour des lanternes, surtout de nos jours avec la survenue d'internet et de ces moyens de diffusion si rapides qu'ils empêchent toute vérification. Eh oui, que ce soit avec son simple bon sens ou en chinant de ci de là sur les sites sérieux, il faut absolument transmettre au plus tôt (et surtout sans y réfléchir) la description de telle ou telle jeune fille adorable que ses parents recherchent désespérément (remarquez qu'il ne s'agit jamais d'un ignoble gamin débile, laid et grognon, les parents sont bien heureux de s'en débarrasser et ne veulent semble-t-il absolument pas qu'on le retrouve), mais aussi les diverses alertes prétendument diffusées par un quelconque ministère (qui diffuserait des informations si importantes par des chaînes d'email ?) sur les régulateurs de vitesse et la pluie, les bananes et les microbes mangeurs de viande ou les seringues imbibées d'HIV abandonnées dans les cinémas. Plusieurs sites regroupent ces urban legends, comme on dit de nos jours, comme par exemple HoaxBuster et les consulter est un vrai plaisir, de voir les fruits incroyables de l'imagination de nos congénères au travail.

Mais à côté de ça, l'image, elle, par contre a toujours été considérée comme fondamentalement véridique. Certes les peintres depuis quelques années maintenant se sont éloignés de la simple représentation mais la photographie s'est substituée en tant que représentation de référence et on en arrive même au « Vu à la TV » comme garantie ultime de la vérité. Une exposition au célébrissime  Metropolitan Museum of Art (hélas pour nous, situé de l'autre côté de l'Atlantique...) retrace la passionnante histoire de la falsification photographique et propose, pour nous autres européens, une partie de son catalogue en ligne ici. Bien entendu, la falsification à usage politique est omniprésente mais j'ai découvert à cette occasion qu'elle ne date pas de Staline et de cette fameuse photo du premier Mai qui a vu disparaître un par un les amis de l'Homme de Fer au fur et à mesure qu'ils devenaient les victimes des purges que bien souvent ils avaient eux même contribué à créer, mais que dès l'invention de la photographie (et donc bien avant Photoshop) on s'est amusé à truquer les tirages comme cette photo de Grant qui date de la guerre de sécession. On y voit aussi des esprits très XIXe hanter leur amis encore de ce monde, des exploits incroyables comme cette rosace humaine en haut d'un toit ou bien tout simplement cet homme boutonneux et la cigarette à la bouche retrouver sa peau de bébé et l'absence de tabagie qui accompagne ce jeune âge.

Promenez vous virtuellement dans cette expo magnifique et visitez aussi le reste du site de ce musée de prestige, vous y découvrirez bien des merveilles. Et la prochaine fois que vous recevez un mail du Commandant Joubert sur les risques de cancer quand on roule avec la climatisation, avant d'en arroser tout votre carnet d'adresse, allez faire un tour sur Hoaxbuster, sinon c'est vous qui serez le dindon de la farce.

>[Sapho Tochoppe]

   
 13/10/12  Book Calligraphie / Typographie

[Calligraphie / Typographie] Il est parfois des ouvrages difficiles à lire. Des fois c'est parce que le style ou la manière de présenter les choses sont abscons ou peu logiques voir même volontairement obscurs. Mais parfois, c'est parce que l'auteur manipule des concepts hautement sophistiqués ou particulièrement précis dont l'intégration par le lecteur demande des efforts. Dans le premier de ces cas, point n'est besoin de s'acharner si on a d'autres sources, il suffit de trouver un ouvrage sur le même sujet mais mieux écrit et ce qui semblait une montagne se retrouve soudain à un niveau beaucoup plus abordable et on se demande comment on a pu faire paraître des choses aussi simples sous un aspect aussi rebutant. Mais dans le deuxième cas, hélas, il faut s'armer de patience car la compréhension, l'intégration, la manipulation de certains concepts ne peut se faire que dans l'effort et la sueur (si vous arrivez à vous éviter le sang et les larmes, c'est déjà pas mal).

Dans cette dernière catégorie, je voudrais donc vous signaler un ouvrage universitaire extrêmement intéressant sur le thème de la calligraphie et de la typographie, bref du signe écrit ou même dessiné en général. Ce livre « Calligraphie / Typographie » est un recueil d'articles sur le lien indissoluble entre l'écriture au sens de support de signification et la forme graphique sous laquelle cette écriture est composée. Ces articles apportent chacun sur ce sujet une lumière différente, soit parce qu'ils se préoccupent de diverses civilisations et traditions écrites, soit qu'ils examinent des auteurs ou des artistes (parfois la frontière est très floue) qui ont volontairement mélangé la forme et le fond, le signifié explicite et le signifié graphique. On retrouvera ainsi bien entendu Dotremont et ses signes calligraphiques, Claudel ou Reverdy mais aussi Raban Maur et son « De Laudibus Sanctae Crucis » ou les évangéliaires irlandais dans lesquels les enlumineurs ont su si bien manipuler la lettre en des compositions mirobolantes qu'à vouloir tellement l'orner, ils la transmutent en une matière complètement abstraite du signe d'origine. Et je ne peux manquer de mentionner un article sur la mise en page et les compositions typographique des deux versions du Songe de Poliphile, celle en italien d'Alde Manuce (1499) et celle plus tardive en français de Kerver (1546) qui vaut à lui tout seul l'achat de cet ouvrage, tant il est intéressant, bien illustré et qu'il permet de se régaler encore plus profondément de ces deux livres archétypaux (enfin, de reproductions, pour ceux qui ne payent pas l'ISF).

Bon, et maintenant la mauvaise nouvelle. Je dois vous l'avouer, ce livre est extrêmement difficile à trouver. Sur son site, l'éditeur affiche une simple mention, « fermé pendant le mois d'aout » (euh mais on est au mois d'octobre, maintenant ?), le livre est déclaré épuisé un peu partout sauf chez Decitre (bravo à eux) chez qui j'ai pu l'acheter avec beaucoup de patience (mais il la vaut bien). Vous trouverez un aperçu de son contenu ici pour vous motiver un peu plus dans vos efforts.

Vite, il n'y en aura peut être pas pour tout le monde !

>[Rebecca Litypo]

   
 10/10/12  .be Interligne

[Interligne] Au hasard d'un mail me signalant un lien inactif dans le BdG, j'ai eu le plaisir de découvrir Interligne. Ce site, et l'association qui va avec, sont particulièrement tournés vers la calligraphie mais ne dédaignent pas quelques flâneries du côté de la typo ou de l'enluminure, du livre ou de l'illustration. De nombreux stages souvent animés par les plus grands calligraphes sont recensés et proposés au visiteur, soit sous la forme d’annonces, mais aussi, ce qui est plus exceptionnel sur la toile, sous la forme de compte-rendus de participants. On y trouve aussi des annonces d'expositions depuis les plus prestigieuses jusqu'aux plus humbles, et croyez-en ma vieille expérience, ce ne sont pas forcément les plus prestigieuses qui sont les plus intéressantes. Bien souvent, on découvre dans de petites expositions issues des archives départementales voir municipales des merveilles issues de notre riche patrimoine scriptural qui, loin de rivaliser avec la magnificence des joyaux de la BnF ou de la BRB, livrent à nos regards des documents issus de la vie de tous les jours bien plus émouvants car plus empreints d'humanité que ces riches ouvrages dont on se demande si quelqu'un les a jamais lus.

Une autre caractéristique de ce site est de s'intéresser à tout ce qui se passe dans le domaine de l'écriture dans deux pays francophones, j'ai nommé la Belgique et la France. Et donc je trouve qu'une saine émulation peut naître de la juxtaposition des événements dans les deux pays, les (bonnes) idées peuvent circuler et pourquoi pas, pour les plus septentrionaux d'entre nous, un petit voyage éclair peut se trouver justifié pour aller visiter telle ou telle exposition outre Quiévrain.

Dernière particularité, mais non des moindres, ce site est très régulièrement mis à jour et recense des expositions qui parfois sont encore assez loin dans le futur, ce qui permet à tout un chacun de planifier ses vacances à l'avance pour aller, sous un prétexte futile, trainer sa famille dans tel ou tel recoin de France ou de Belgique où se trouvera comme par hasard une belle exposition de calligraphie, comme le font certains que je connais.

Vadrouillez et découvrez la richesse de ce site, ses nombreux travaux et liens vers les sites des associations françaises et belges, sur les événements et autres stages et le périodique qui vous est proposé par mail. Notez d'ailleurs qu'on y mentionne le festival Forcalquier des Livres à la fin de ce mois d'octobre, festival dont je vous entretiendrai très prochainement et qu'il ne faut absolument pas manquer.

>[Hermann Eckenpiss]

   
 6/10/12  Or Cupriavidus metallidurans

[Cupriavidus metallidurans] Amis alchimistes de tout poil, adeptes de la transmutation du plomb en or, chauffeurs d'athanor et autres amateurs de Grand Œuvre sous toutes ses formes, arrêtez tout ! Il est inutile de continuer à vous acharner dans cette quête de la transmutation, car vous avez été battus de vitesse une fois de plus par la science toute puissante, qui prouve bien là une fois de plus sa portée universelle. Eh oui, vos efforts s'ils ont été méritoires sont malheureusement vain, grâce à la découverte au fond d'un laboratoire que l'on imagine être digne du savant fou, avec cape noire, orgue monumental et toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach, au fond de ce laboratoire dis-je donc a été trouvée la bactérie qui produit de l'or ! Oui, par l'équivalent d'un orifice des moins nobles pour l'être humain, une nouvelle race de bactérie a été découverte dont la caractéristique est de produire ce métal jaune devant lequel tout humain ressent une fièvre des plus intense, comme le chante si bien Figaro dans le Barbier de Séville de Rossini.

Bon certes, pour tout vous dire, elle ne produit pas d'or à partir du plomb, mais à partir de déchets toxiques contenant divers composés aurifère comme en déverse par tonne chaque année un occident féru de matériel électronique dernier cri dont le coût de plus en plus exorbitant n'est pas dû au quelques grammes d'or qu'ils contiennent certes, mais plutôt à l'immense avidité des humains qui sont prêts à dépenser des cents et des milles pour se les procurer. Mais que deviennent les millions d'iPhone 4 quand leur possesseur s'en est débarrassé pour acheter le nouvel iPhone 5 ? Ils se retrouvent en général dans d'immenses décharges dans divers pays en voie de développement, comme on dit, où des pauvres hères les désossent pour quelques centimes, et s'intoxiquent par la même occasion. Les bactéries normales aussi d'ailleurs ne vivent pas bien vieilles dans ce genre d'environnement. Et bien, la bactérie Cupriavidus metallidurans, elle, aime ce genre de brouet et est même capable d'en digérer les composés métalliques pour produire des petits globules d'or fin sans en souffrir un tant soit peu de la toxicité.

Malheureusement pour tout nos lecteurs que j'imagine bavant sur leur clavier avec à la place des yeux deux boules hallucinées, imaginant déjà faire croître des millions de ces animalcules dans leur cuisine ou leur garage, pour que la bactérie produire un ou deux lingots, il faut lui donner à manger des sels d'ors purs et non pas des sels de plomb sans quoi elle n’excrétera qu'un vulgaire métal tout juste bon fournir aux typographes des caractères d'imprimerie. Il faudra pour encore quelques années, un accélérateur de particule et des torrents d'énergie pour produire quelques atomes d'or à partir de plomb.

Bon mais on peut rêver quand même ! Fausse alerte, donc… Allez, il est temps de se remettre à l'athanor, le grand œuvre n'est pas encore atteint !

>[Nicolas Flamel]

PS : plus d'informations avec de belles photos ici et .

   
 3/10/12  Math Mandelbrot en HD

[Mandelbrot en HD] Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que dans toute la philosophie, nous affirme Shakespeare. Et bien, je vous propose de découvrir tout ce que peut produire une toute petite équation mathématique, celle qui permet de construire l'ensemble de Mandelbrot. Ne désirant pas faire gonfler artificiellement les bénéfices des fabriquant de médicaments contre le mal de tête, je vous épargnerai la description des multiples propriétés de cette équation, ceux qui n'ont pas peur de contribuer à creuser le trou de la sécu peuvent consulter les multiples pages d'internet dédiées à la plus célèbre des fractales.

Pour les autres, je vous propose de vous laisser bercer par les excellentes vidéo que vous propose le site HD-fractals et qui sont basées sur une descente dans les finesses de plus en plus subtiles de cet ensemble que tout programmeur a déjà titillé au moins une fois à ses heures perdues. Moi même, tant qu'on en cause, j'y ai fait travailler des jours et des nuits un énorme ordinateur dans les années 80 pour produire quelques images de détail particulièrement magnifiques. Bon, maintenant c'est devenu le travail de quelques dixièmes de secondes pour le moindre téléphone portable mais la petite dizaine d'image obtenues à l'époque sont encore au fond de mes cartons, tant elles sont le résultat d'heures de patience pour arriver à les calculer. Je ne sais pas quels ordinateurs les auteurs de ces merveilles ont employés, mais on trouve sur ces vidéos haute définition une foule de détails dont on n'aurait même pas pu rêver à l'époque. D'ailleurs on n'envisageait même pas de voir de la vidéo sur un ordinateur encore moins de la vidéo HD et encore moins de la vidéo HD d'images de synthèse et encore moins de la vidéo HD d'images de synthèse en 3D. Bref, une fois de plus, la modernité nous fait découvrir toute la beauté intrinsèque des mathématiques dont se privent hélas, ceux qui délaissent cette science au motif qu'« ils ne sont pas matheux ». Avec suffisamment d'effort, tout le monde peut être matheux comme tout le monde peut apprécier la littérature. L'homme est un être plein de potentialités, il suffit de les utiliser, comme l'ont bien prouvé, pour notre plus grand bonheur, les auteurs de ces animations.

>[Armand Del Brot]

PS : attention, à consommer avec modération, je me suis senti tout drôle apèrs avoir « volé » pendant dix minutes dans ces merveilleurx détails… Effet hypnotique ou grand complot de décervelage ? À vous de voir…

   
 Septembre 
 
 30/9/12  Livre Sales caractères

[Sales caractères] Pour s'initier à une discipline artistique quelconque, de la calligraphie à la gravure sur pierre, un mode d'accès bien commode, et souvent très efficace, est de se plonger dans son histoire. Quand la matière est jeune, comme la programmation informatique (*), l'histoire est facile à aborder, les quelques dizaines d'années sont parcourues rapidement et les concepts clés aisément intégrés. Mais quand l'histoire parcourt plusieurs siècles, qu'elle est marquée par moultes personnalités aux idées contradictoires, qu'elle est parcourue de mouvements aux tendances fortes et universalisantes, comme pour la typographie, le problème est bien plus ardu. Que faire ? Se plonger dans les trois tomes (seuls aujourd'hui parus) de « l'Histoire de l'écriture typographique » d'Yves Perrouseaux, ouvrage de spécialiste détaillé et précis, au risque de devoir ingurgiter des tas d'informations dont vous n'avez pas besoin ? Acheter une foules de livres détaillant chacun une parcelle de cette histoire, depuis les Vervliet pour la Renaissance jusqu'au Blackwell pour le XXe siècle ? Là encore, seules les personnes désirant vraiment avoir une connaissance exhaustive sur le sujet seront passionnées par ces ouvrages de spécialistes, regorgeant de faits précis, de thèses argumentées et de références à des documents d'époque.

Alors, pour vous qui voulez avoir un vernis sur l'histoire de la typographie, je ne peux que vous conseiller « Sales caractères » un livre paru il y a quelques temps qui retrace sous une forme très agréable à lire les histoires de certains caractères qui ont marqué leur époque et souvent aussi la nôtre. Et toutes ces histoires regroupées brossent une histoire générale de la typographie, un peu comme chaque petit coup de pinceau si simple de Seurat contribue à former une vision globale du paysage. Facile à lire, donc, regorgeant d'anecdotes et de moments de la petite histoire de la typographie, au risque parfois d'une certaine imprécision et d'un manque de profondeur, ce livre explique la genèse et l'utilisation à travers le temps de ces lettres qui nous environnent, et un de ses grands mérites, c'est de nous apprendre à voir ces signes non pas comme des mots, des lettres, bref du signifié, mais bien comme des formes graphiques abouties, avec des contours soigneusement élaborés, des proportions précisément choisies et un équilibre forme & contreforme parfaitement défini par leurs concepteurs.

Lisez-donc ce livre, si vous en avez marre de ne rien comprendre aux articles de ce blog (ou d'autres) consacrés à la typographie, en quelques pages vous aurez les informations suffisantes pour mieux en faire votre miel, mais aussi pour briller en société et pourquoi pas, vous donner le goût d'embrayer ensuite sur les ouvrages arides pesant plus de deux kilos (chacun). Et quoiqu'il en soit vous ne pourrez plus regarder une typographie bien balancée sans en être ému par la beauté. Quoi de plus agréable ?

>[Amédée Veulopeur]

(*) ah bon, je ne vous ai pas encore expliqué que la programmation est un art ? et bien je vous infligerai ça prochainement !

PS : je me rends compte que, malgré mon enthousiasme, je cède de moins en moins à l'hyperhypotaxe, youpi !

   
 27/9/12  Baux Colloque Louis Jou

[Colloque Louis Jou] Bon, je vous avais averti, il vous faudra attendre encore deux ans pour rectifier votre erreur de ne pas être venus au colloque Louis Jou de cette année. J'exclus bien sûr de mon propos ceux de nos lecteurs qui ont pris la peine de se déplacer, mais à ce que je crois ils ne sont pas très nombreux. Bref, vous avez manqué un grand moment... Tout d'abord, un grand merci à l'équipe d'organisation, ils ont été super-pros, tout s'est déroulé parfaitement, sans heurts, sans trous et sans panique, nous avons été reçus comme des rois (comme des princes est un peu limitatif je trouve, dans ce cas précis).

Et que dire du contenu de ce colloque ! Loin de tourner en rond autour du nombril du grand Architecte Du Livre unique, chaque conférence a été une révélation d'un côté peu connu du grand homme, de ses amis ou des personnes qui ont suivi son exemple (le sachant ou pas !). Nous avons eu la chance d'être éclairés sur Suarès et le wagnerisme (non ce n'est pas l'amour effréné de Wagner), sur ses amis de l'époque provençale de Jeanne de Flandrésy, une sacrée personnalité, à Marie Mauron, à lire absolument « le Sel des pierres » (entres autres), en passant par Charles Galtier qui a orné les « Bucoliques baussenques » de ses si beaux textes, mais aussi sur sa bibliothèque, quoi de plus fascinant que de découvrir l'homme par le contenu de sa bibliothèque, sans oublier Marc Kopylov qui nous a fait découvrir les éditions des Cendres (vous trouverez leurs trésors ici) et Jacques André (de la liste typo !) venu nous expliquer les subtilités des (sublimes) caractères de Louis Jou, de leurs variantes et de leurs abréviations. Mais loin de nous cantonner à de magistrales interventions, nous avons eu l'occasion d'écouter un concert proposé par Archemia, une étrange formation combinant instruments et chants classiques et tambourinaires, de visiter (ou revisiter) la Fondation et le Musée, d'admirer une exposition des livres anciens issus de la bibliothèque de l'imprimeur et aussi de parcourir les Baux sur la houlette de Cyril Dumas qui nous en a fait découvrir les recoins les plus insolites, tout en terminant par une émouvante visite au cimetière où se trouvent à quelques mètres l'une de l'autre les tombes des deux « Dormants des baux » Jou et Suarès, dont je ne peux résister à l'envie de vous faire partager quelques vers :

Ne m'écrasez pas d'une pierre,
J'ai horreur de ce qui est lourd,
Je crains même les mains du lierre,
J'aspire à l'aile de velours.

Je ne veux pas du plus beau marbre,
qu'un simple bandeau de granit,
Borde mes pieds et qu'un doux arbre,
Allumé d'air veille à ma nuit.

Laissez-moi loin de toute route,
Si seul que j'ai toujours vécu,
Que le ciel et le vent écoutent,
Mon silence de grand vaincu.

Sur ce tertre naïf qui brûle,
Ô vienne quelque noble ami,
Qui près de moi enseveli,
Baise la terre au crépuscule.

Et encore un grand merci à toute l'équipe de la Fondation Louis Jou, à toutes les chaleureuses personnes rencontrées au cours de ces deux jours, l'esprit de Lure ne souffle pas que dans la vallée de la Durance.

>[Eva Gunérisme]

PS : je me rends compte que, dans mon enthousiasme, je cède de plus en plus à l'hyperhypotaxe, je prie mes lecteurs de m'en excuser.

   
 23/9/12  OGM IgNobel prices

[IgNobel prices] Beaucoup de remue-ménage ces derniers temps à propos de découvertes scientifiques extraordinaires ou simplement étonnantes. Bien souvent suivies de critiques voir de rétractations ou de communiqués étranges à propos des déformations que la presse aurait faites des purs résultats de ces études.

Car oui, le monde scientifique a aussi ses lois du marketing, une bonne publication répercutée internationalement assure à son auteur des budgets pendant de nombreuses années, accompagnés en général de nominations au titre d'expert dans des commissions et sous-commissions qui mettront du beurre dans les épinards. Après les climatologues qui se voient attribuer ou couper leurs budgets en fonction de leur résultat prouvant ou non le réchauffement climatique d'origine humaine (et les milliards de subvention qui y sont attachés), après les résultats d'une étude qui montre que deux tiers de résultats scientifiques publiés ne sont pas reproductibles (mais doit-on croire celle-ci plutôt que celles-là ?) , après la mise sous le feu des projecteurs du Dr. Yoshitaka Fujii recordman des études fantômes avec plus de deux cents articles bidonnés (enfin, on a réussi à le prouver pour deux cents d'entre eux !), voici une étude en première page des journaux, des sites d'informations, une étude sur les cancers induits par les OGM dont on apprend que les journalistes qui voulaient la publier devaient signer un contrat leur interdisant toute contre expertise, dont le caractère indépendant n'a pas tenu cinq minutes quand on a découvert que l'auteur fait partie d'une association de promotion de l'agriculture biologique (que dirait-on d'une étude qui ne serait faite que par des employés de Monsanto ?), que les résultats sont fondés sur des populations tellement faibles (10 individus parfois) qu'aucune donnée statistiquement valable peut être extraite et qu'encore une fois, la presse s'est emparée de l'affaire alors que l'article n'avait pas été relu par des scientifiques du domaine et que la reproductibilité de l'étude n'avait pas été tentée. Bref, du pur marketing médiatico-scientifique, qui fait vendre certes, mais qui ne veut rien dire. De quoi décrédibiliser tous leurs collègues qui prennent la peine de vérifier leurs affirmations et qui font de vraies recherches.

Tout ceci pour nous mener aux « IgNobel Prices » qui viennent d'être décernés il y a quelques jours. Je vous rappelle que ces prix sont une parodie des prix Nobel mais qu'ils portent sur de réels articles parus dans de très sérieuse revues scientifiques de portée internationale. Cette année, je vous conseille l'étude sur la façon dont les chimpanzés reconnaissent leurs congénère à leur derrière, celui sur les explosions de colons un rarissime accident lors de cautérisations du colon ou bien surtout le prix IgNobel de chimie pour un scientifique qui a résolu le mystère de certains habitants d'un petit village suédois qui voyaient leurs cheveux devenir verts. Et ce ne sont que quelques uns de ce florilège d'études toutes plus farfelues les unes que les autres, enfin farfelues mais sérieuses, quand même ! Lisez ici les compte rendus complet des prix IgNobel et payez-vous une bonne tranche de rigolade. Une bonne raison pour apprendre l'anglais, avec le site des Darwin Awards, bien sûr...

>[Roger Aime]

   
 20/9/12  Lyon Musée de l'Imprimerie

[Musée de l'Imprimerie] Les expositions du Musée de l'Imprimerie de Lyon se suivent avec toujours une remarquable qualité à la fois des documents présentés et de la muséographie elle-même. Et donc après la passionnante « Tout le monde connait Roger Excoffon » , remarquable par la présence d'une foule de dessin préparatoires à la création de ses caractères qui montrait bien le chemin parcouru jusqu'à la synthèse finale, après le ludique « Quand les livres s'amusent » ou nous avons pu nous émerveiller devant tous ces magnifiques livres à système qui bougent au gré du feuilletage, dont les décors prennent du relief quand on tourne les pages ou bien ceux qui sortant résolument de la forme du codex deviennent des objets improbables à la fois porteurs de texte et d'objets d'art mobiles tels de petits musées portatifs. Et il y a eu « Géographie parallèle » qui est prolongée jusqu'au 14 octobre et qu'il faut absolument que vous alliez voir si vous aimez les livres à quatre mains dans lesquels deux grands artistes se rencontrent. Il s'agit là de Butor pour le texte, incroyable de poésie, et Marc Jurt pour les illustrations toutes plus belles les unes que les autres.

Tout ceci pour vous signaler que depuis le 12 septembre dernier, une nouvelle exposition s'est ajoutée à celle-ci, ce qui fait que votre voyage à Lyon, si vous n'y habitez pas déjà, sera doublement rentable car vous pourrez également voir jusqu'au 14 octobre 2012 « La lettre à l’heure des révolutions technologiques », une exposition-dossier qui servira de support entre autres au Congrès des Musées européens de l’imprimerie, qui aura lieu du 11 au 13 octobre 2012 au Musée de l’imprimerie de Lyon pour réfléchir à la valorisation et à l’étude du patrimoine typographique européen. Une journée plus généralement ouverte au public est prévue le 12 sur simple inscription au musée. Réservez dès aujourd'hui votre journée car le programme est pour le moins alléchant !

>[Nasser Velle de Canut]

PS : petite astuce pour ceux qui comme moi, se sont inscrit sur le site de la librairie du Bleuet et n'ont pas reçu leur mot de passe par mail, malgré des recherches approfondies dans le dossier des messages indésirables, reconnectez-vous sur lesite et cliquez sur « Mot de passe oublié », vous êtes peut-être inscrits sans le savoir !

   
 16/9/12  Go! Exposition à Saumane

[Exposition au château de Saumane] Si vous êtes familiers de cette colonne, vous vous souviendrez peut-être de Jean-Michel Mathonière, ce spécialiste du compagnonnage, dont le site est remarquable par la qualité des informations qu'il contient sur ce monde tout de même assez complexe et discret. Je vous engage à la parcourir, je pense qu'il fera sens chez beaucoup d'entre vous. Mais pour toucher un plus vaste public, Jean-Michel Mathonière fait aussi parcourir la France a une série d'expositions sur ce thème. Ces expositions sont remarquablement bien faites et si l'homme est en plus présent pour vous les faire visiter, vous apprendrez nombre de choses intéressantes et d'anecdotes passionnantes sur les Compagnons. L'année dernière à ces mêmes journées du patrimoine, je l'avais rencontré autour de l'exposition Stéréotomique au château de Saumane près de l'Isle sur la Sorgue dans le Vaucluse où il présentait donc cette exposition et proposait une conférence qui fit salle comble.

Cette année il récidive au même endroit avec une exposition nommée « Compagnons ! » montrant divers chefs d'œuvres et autres outils, mais également avec les conférences qui la complètent. Je vous encourage fortement à y aller, non seulement pour découvrir ce magnifique château, si vous ne le connaissez pas encore, mais pour voir l'exposition et assister aux conférences et papoter avec cet érudit passionné, vous ne regretterez pas votre week-end baladeur !

>[Greta Hyeurt de Pierre]

PS : si vous n'êtes pas en Provence ce week-end, regardez tout de même sur le site, on vous y propose plusieurs expositions dans l'Yonne notamment.

   
 13/9/12  Pom L'iPhone 5 est arrivé !

[L'iPhone 5 est arrivé !] Certes, Apple est une entreprise que fait du bon matériel. J'ai pour ma part à la maison trois portables Mac dont le plus âgé date de 1998 et ils fonctionnent encore tous les trois, même si l'un deux est tombé plusieurs fois par terre, il n'en garde que des bosses dans sa coque en aluminium et même si certains font sentir leur âge, ils restent opérationnels pour certains 14 ans après leur fabrication.

Certes dans le monde actuel où l'argent et la marchandise sont rois, où le bling-bling est devenu la seule manière d'exister et où l'affichage d'un certain niveau de revenus (réel ou fictif) à travers sa montre, son téléphone, sa voiture ou ses vêtements est devenu le seul critère de socialisation, Apple est au téléphone ce que Rolex est à la montre ou BMW à la voiture, sûrement pas le plus beau, le meilleur ou le plus cher (le luxe ultime est d'avoir un secrétaire pour prendre vos appels et passez en vallée de Joux si vous voulez vraiment voir des marques de montre de luxe) mais un bon niveau de la bourgeoisie qui veut afficher son état, mais qui n'a tout de même pas les moyens de se payer vraiment le top. Normal, elle a en général acheté sa voiture, sa maison et certains de ces colifichets à crédit et en fait, c'est la banque qui en est propriétaire.

Bref, je trouve pour ma part assez révélateur de notre état mental à tous que de voir quelques jours avant le 12 septembre les divers médias spéculer sur ce que pourrait révéler de nouveau cette version 5 tant attendue. Même France Culture, qui dans ses journaux ne parle jamais de faits divers et se glorifie de ne diffuser aucune publicité, France Culture dans son journal du mercredi matin a passé quelques secondes à mentionner le fait que le soir même serait présenté ce nouveau téléphone. Comme quoi même les meilleurs… Pour tout vous avouer, même moi, mercredi soir, alors que j'avais pourtant bien d'autres choses à faire, j'ai passé quelques minutes sur le live-blog d'Ars Technica à lorgner la transcription de la conférence et à voir si vraiment, il avait un écran plus grand et un processeur plus puissant, et tutti quanti… 

Et bien m'en a pris, car jeudi matin au café, aucun autre sujet n'a pu être évoqué. Chacun y allant de ses sources diverses, un qui connaissait quelqu'un qui avait eu l'occasion de le voir d'un peu plus près, un autre qui avait trouvé un site sur lequel on publiait déjà un banc d'essai, bref on se serait cru dans un journal people, sauf que là, le people c'était un téléphone. Et ce qui est incroyable, tout le monde avait un avis ! Depuis les dénigreurs les plus intransigeants du monopole d'Apple et de ses prix délirants jusqu'aux adulateurs inconditionnels de la marque, peu d'entre eux pouvaient dire quoi que ce soit d'informé sur l'attaque de l'ambassade américaine en Libye, mais tous avaient une opinion bien arrêtée sur ce téléphone.

Du pain et des jeux, la recette n'est pas nouvelle.

>[Stéphane Boulots]

PS : même sur le Blog de Graphos, ils en ont parlé, c'est trop la honte !

   
 8/9/12  Expo Art Dico à Rousset

[Art Dico à Rousset] Vous vous souvenez peut-être de quelques articles de ce blog à propos de Thora Van Male. Cette érudite des dictionnaires nous a initiés aux iconophores à travers plusieurs livres parus il y a quelques années notamment aux éditions Alternatives. Elle nous a également régalés récemment de « Liaisons généreuses », un livre aux éditions Arlea qui examine dans le détail la porosité entre les langues françaises et anglaises, à la fois sur un docte ton érudit et historiquement documenté mais aussi avec un humour inimitable qu'apprécient tout ceux qui la connaissent.

Eh bien, aixois, marseillais et autre hauts et bas provençaux, vous avez l'occasion de voir son exposition « Art Dico » mais aussi Thora en personne en vous rendant samedi à Rousset, près d'Aix, dans la Chapelle du Calvaire chez Reine Colin, lieu dont nous vous avons déjà parlé récemment. Cette exposition dans ce lieu magnifique vous permettra d'approcher l'art des grand illustrateurs de dictionnaire et de partir à la recherche des noms de ces objets parfois bizarres et souvent insolites qui sont figurés en tête de chaque chapitre du dictionnaire et qui sont censés commencer par la lettre à laquelle le chapitre est consacré. Mais la quête est parfois difficile et nombreux sont les dictionnaires du XIXe par exemple, dont certains objets nous sont aujourd'hui tellement étrangers que c'est une véritable quête dans laquelle l'auteur s'est lancée pour retrouver leur véritable appellation.

Bref, même si le week-end prochain sera particulièrement chargé et les tentations culturelles particulièrement nombreuses, ne manquez pas la possibilité de voir cette remarquable exposition sans faire des centaines de kilomètres en générant des tonnes de gaz carbonique et de papoter avec Thora !

>[Gaspard Dicaux]

PS : si vous voulez avoir un petit aperçu de la qualité du travail de Thora Van Male, je vous conseille de cliquer ici. Pour toutes informations à propos de cette exposition, allez voir ici ou

   
 5/9/12  Net pointypo

[pointypo] Je me rends compte avec effarement que je ne vous ai encora jamais parlé du blog pointtypo. Ce blog consacré, vous vous en doutez, à la typographie est animé entre autres, par Jean-Baptiste Levée qui nous a ravi cet été à Lurs par une conférence érudite sur Hypnerotomachia poliphili d'Alde Manuce (1499) et les correspondances avec l'édition française ultérieure du Songe de Poliphile de Jacques Kerver (1456). Une trop courte heure de pur délice. Jean-Baptiste est créateur de caractères d'entreprise mais fait aussi partie du Bureau des Affaires Typographiques, une de ces jeunes fonderies pleine de créativité et de dynamisme qui prouvent surtout que la qualité de certains créateurs peut ne pas attendre le nombre des années de leurs créateurs.

Sur ce blog, vous trouverez toute l'actualité de la création de caractères, mais aussi des expositions, des conférences, des livres parus et des nouvelles de l'ATYPI puisque Jean-Baptiste Levée est leur représentant en France. Bien souvent, ce blog est illustré de superbes photographies comme vous pouvez vous en rendre compte sur cet article consacré aux 60 ans des Rencontres de Lure !

Un seul petit clic suffit… pour le mettre dans vos favoris !

>[Rapha Vori]

   
 1/9/12  Net La librairie Le Bleuet

[La librairie Le Bleuet bientôt en ligne] Le Bleuet est une librairie étonnante, unique. Située à Banon, Alpes de Haute Provence, une localité bien plus connue pour son célèbre fromage prisé de tout ceux que les fromages qui puent n'effrayent pas, cette librairie a pour particularité d'avoir pour principe de ne jamais renvoyer un livre à l'éditeur. Car sachez que dans beaucoup de librairies, chaque mètre de rayonnage doit être rentabilisé et les livres qui n'ont pas la chance de recevoir une couverture médiatique suffisante ou de ne pas passer dans le domaine restreint des livres de référence de leur domaine, se voient renvoyés à l'éditeur au bout de quelques semaines pour faire place à la toujours plus importante déferlante des nouveautés littéraires. Et ce n'est pas en ce début de rentrée littéraire que le phénomène risque de se ralentir. Ainsi, quand au bout de quelques semaines un livre n'a pas été vendu, il retourne droit à l'éditeur qui au petit bonheur de son jugement soit le stockera pour quelques temps, mais le mètre cube de stockage a aussi son prix, soit l'enverra au pilon où il deviendra au mieux du papier recyclé et au pire du papier toilette. Sans être cynique, il est vrai que je connais certains livres qui auraient pu directement être transformés en papier toilette sans passer par la case librairie, mais bon, il sont une infime minorité. J'avais lu quelque part que quatre-vingt pour-cents des livres imprimés finissaient ainsi. Quel gâchis, d'autant que pour peu que le bouche à oreille se fasse avec une lenteur d'escargot ou que l'on ait tout simplement été distrait et qu'on ait manqué telle ou telle sortie, certains livres deviennent introuvables au bout de quelques mois, sans même aucune chance de les trouver chez les bouquinistes.

C'est pour lutter contre cette frénésie de création-destruction que le Bleuet garde en ses murs tous les livres qui lui sont envoyés et qu'ainsi il est souvent le seul en Franceà détenir tel ou tel exemplaire neuf d'un livre qui aura peut-être passé inaperçu au moment de sa sortie en fonction des possibilités de promotion de son éditeur, mais qui ensuite peut se révéler excellent une fois que les lecteurs s'en sont emparés. Ce libraire génial avait eu la gentillesse de nous recevoir il y a quelques années au cours des rencontres typo et nous avions pu constater de visu l'étendue incroyable de son stock.

France Culture a eu la bonne idée de lui consacrer vendredi dernier un épisode de son émission « Sur la route » duquel vous pouvez vous régaler même si vous l'avez manqué grâce à la magie du podcast (pour quelques semaines) ou de l'écoute différée (pour quelques mois). Mais surtout ne manquez pas le 4 septembre, bien plus important que la sortie prochaine de l'iPhone 5, la mise en ligne du site de vente sur internet du Bleuet, site qui permettra à tout un chacun, de Dunkerque à Perpignan et de Strasbourg à Brest de profiter de ce libraire admirable comme nous le faisons nous autres provençaux depuis quelques années.

À l'heure où les gourous de la modernité nous serinent à longueur d'antenne que la seule solution est le livre numérique, enfin voici quelqu'un qui se préoccupe encore de ceux qui préfèrent le toucher sensuel du livre papier au contact glacé du plastique des liseuses. Alors à vos souris !

>[Magali Vropilon]

   
 Août 
 
 29/8/12  Lurs Julien Chazal

[Julien Chazal] La soixantième session d'été lursienne se termine avec la larme au coin de l’œil qui dénote la tristesse de se séparer après tant de festifs et chaleureux moments passés ensemble. Comme le dit un proverbe lursien, les Rencontres de Lure c'est un tiers de typographie, un tiers de Provence et un tiers d'amitié. En effet chacun trouve ici une chaleur humaine (et météorologique) qui incite tout participant à revenir chaque année, que ce soit pour y retrouver ses amis ou bien pour nourrir son esprit de plein d'idées nouvelles et intéressantes... ou bien un peu des deux. Avec le thème de cette année « corps neuf », j'ai personnellement découvert certains de mes semblables humains sous un jours très très inhabituel et pour tout dire assez déroutant. Afin de ne pas choquer les âmes sensibles ni d'avoir de soucis avec mon hébergeur, je m'abstiendrai de toute précision !

Mais la prestation qui m'a le plus impressionné est celle de Julien Chazal. Il était le dernier à nous présenter ses travaux le vendredi en fin d'après-midi, ce qui est en soi une position relativement inconfortable, mais il nous a tous subjugués en nous relatant par le menu la vie de tous les jours d'un calligraphe professionnel. La vie de tous les jours, qui repose donc sur des travaux alimentaires, enveloppes à faire par milliers pour les entreprises de luxe mais aussi sur des commandes exceptionnelles comme l'inscription calligraphique des noms de lieux sur des globes terrestres de plusieurs mètres de diamètre avec toutes les contraintes techniques auxquelles il faut se plier, les clients qui proposent des prix ridicules pour des heures de recherche mais aussi ceux qui savent rémunérer à leur juste prix un travail exceptionnel. Mais aussi parfois, tout simplement la joie de se voir proposer un challenge technique ou esthétique hors de l'ordinaire qui certes poussera la technique aux limites de l'impossible mais qui constituera finalement une réalisation hors du commun qui laissera baba ses confrères calligraphes. Et tous les spectateurs lursiens.

Il faut également souligner que Julien a pris le risque d'une démonstration en direct devant un public composé de professionnels de la lettre qui n'auraient sans doute pas laissé passer une imperfection de forme, d'approche ou de graisse. Au pinceau, au tire-ligne ou au cola-pen, j'ai pu constater sur mes voisins l'effet que peut faire un vrai calligraphe qui travaille la matière avec l'outil, l'encre et le papier, sur des professionnels de la lettre, certes, mais qui ne la voient et ne la manipulent que sur un ordinateur dans le monde virtuel des courbes de Béziers. Il en étaient ébahis. Bravo.

>[Rebecca Ligraphe]

PS : comme j'ai remarqué que plusieurs d'entre vous n'avaient pas suivi mes conseils et étaient donc à la plage ce jour là plutôt que de faire la fête à Lurs, je vous ai mis sur l'album Graphos quelques photos de cette brillante intervention calligraphique au pays de typographes.

   
 26/8/12  Frais L'Hôtel de Gallifet

[L'Hôtel de Gallifet] Même au milieu de la ville, il y a des lieux magiques pour qui sait laisser traîner son regard ou qui sait prendre au vol une occasion de sortir des chemins battus. Ainsi, à Aix en Provence, rue Cardinale dans l'Hôtel de Gallifet, à deux pas du cours Mirabeau qui voit se presser les hordes de touristes en ces mois d'été, une galerie a décidé d'ouvrir au public les portes d'un hôtel particulier du quartier Mazarin qui d'ordinaire restent closes à tout les curieux.

Les œuvres d'art contemporain que nous propose cette galerie m'ont beaucoup interpellé (n'est-ce pas la la fonction principale de l'art ?) même si je suis relativement béotien dans ce domaine. On y trouve des dessins, des sculptures et des installations qui nous font découvrir toute la diversité de la création de ces artistes. J'ai noté les écritures superposées de Dan Miller que l'on pourrait assimiler à de l'art brut, les superbes photographies de Laura Todoran sur la thème de la genèse et du langage des signes ainsi que les scarabées recouverts de strass de Julien Salaud qui nous montrent une nature sacralisée par l'adjonction d'éléments artificiels. Des travaux d'autres artistes occupent le rez- de-chaussée et les sous-sols de cet hôtel. Le galeriste intervient dès qu'il aperçoit un visiteur quelque peu perplexe devant tel ou tel œuvre difficile d'accès et lui apporte les informations sur l'intention ou la biographie de l'artiste qui permettent de saisir pleinement le sens parfois obscur de ces travaux.

Mais la cerise sur le gâteau est la possibilité de déjeuner dans le splendide parc devant l’hôtel. Oh on ne vous sert pas de chichi gastronomique, ni de superfétatoire ou de grandes recettes, seulement quelques simples salades, à la fraicheur délicieuse en ces moments où la chaleur nous incite plus aux soupes froides et aux salades de légumes ou de fruits frais accompagnées de quelques épices bien choisies plutôt qu’aux plats en sauce surchargés de calories délicieuses qui font dégouliner durant des heures et embrument le cerveau. Un régal donc, de grignoter sous l’ombre bien faisante des arbres du parc, avec sous les yeux les oeuvres d’artistes soigneusement choisis.

Profitez-en vite, c'est ouvert de midi à 18h30 tous les jours et il ne vous reste que jusqu’au 9 septembre pour connaître vous aussi quelques heures de paradis urbain.

>[Harry Stocrate]

   
 18/8/12  60! Avoir 60 ans à Lurs

[Avoir 60 ans à Lurs] Au moment où j’écris ces lignes, voici ce que j’ai sous les yeux. Une terrasse encore ombragée en ce début de matinée avec à ma gauche une vieille bâtisse remontée, dit-on, à partir d’une bergerie et à ma droite la plaine de Forcalquier avec en fond de vue la montagne de Lure qui se dresse majestueusement pour inspirer ce lieu magique. Vous avez sans doute deviné que je me trouve sur la terrasse de la Chancellerie de Lurs en ce tout début de matinée, en plein milieu d’un stage de conception de polices de caractères numériques et pas très loin du bonheur absolu.

Tout ceci pour vous annoncer que si vous voulez avoir un aperçu de ce que sont ces célèbres sessions d’été dont je vous rebats les oreilles depuis un bon bout de temps, vous avez cette année une occasion unique. Car, faut-il le rappeler, cette année voit le soixantième anniversaire de cette vénérable association, fondée par Maximilien Vox, qui regroupe chaque année à Lurs tous les passionnés de le lettre de France et d ‘ailleurs. Cette célébration de vie culminera mercredi au cours d’une journée ouverte au public, c’est à dire tout un chacun, c’est à dire vous, pouvez venir à Lurs et profiter pour goûter enfin de cette ambiance magique qu’est l’esprit de Lure et constater par vous même l’extraordinaire chaleur qui unit tous ces passionnés.

Rendez-vous donc mercredi avec une matinée parasols (découverte des réalisations des participants) et une après-midi qui se terminera fort tard toute en festivités, dévoilement de plaque, discours et, je vous dévoile le secret le mieux gardé, un énorme gâteau. Mais il y aura aussi d’autres animations auxquelles vous êtes chaleureusement invités tous autant que vous êtes ! Alors, profitez de cette occasion unique et à mercredi !

>[Jean Bave des Jas]

   
 15/8/12  Oh! Ils sont partout

[Ils sont partout] Mais oui, je vous le révèle, ils sont partout ! Au cours de ces dernières semaines, j'ai parcouru une bonne partie de l'est de la France de Vienne à Besançon et de Lyon à Saint Claude, et j'en ai vu partout. Même en Suisse, au cours d'une visite à Nyon au bord du lac Léman, j'en ai vu. Et un paquet encore. On croyait qu'il n'en restait plus mais ils sont toujours là, souvent bien dissimulés mais une partie n'hésite pas à s'afficher au grand jour !

Eh oui, au cours de mes pérégrinations, j'ai trouvé partout de beaux restes de l'Empire romain, souvent sous la forme de gravures lapidaires à couper le souffle. Bon, certes les deux musées gallo-romains de Saint Romain en Gal, à côté de Vienne, et celui de Fourvière sont des incontournables pour les amateurs. Mais les plus beaux exemples de cette capitale romaine des premiers siècles de notre ère, je les ai trouvés dans un petit musée discret de la ville de Nyon, le Musée Romain, qui comporte quelques inscriptions d'une beauté qui laisse sans voix. De l'époque de Trajan, une vaste pierre de quelques lignes de vingt centimètres de haut sont d'une pureté incroyable, cette même finesse et subtilité que l'on retrouve sur la colonne trajane à Rome mais de les voir "en vrai" magnifiquement éclairées en lumière rasante, merveilleusement bien conservées au point qu'on les croirait gravées d'hier, ces quelques mots remplissent d'une béatitude esthétique indescriptible.

Alors regardez bien autour de vous, où que vous soyez, il reste des traces de nos glorieux ancêtres, souvent sous forme de merveilles lapidaires, parfois dans des musées mais aussi incrustées de ci de là en pierres de remploi dans les rues, et si vos vacances vous mènent dans la région du lac Léman, ne manquez pas d'aller faire un tour à Nyon voir de vos yeux ces splendeurs du premier siècle dont le graveur, en remerciement de la beauté qu'il a insufflé au monde, doit sûrement à l'heure actuelle goûter aux joies du paradis des travailleurs de la massette et du gravelet !

>[Jean Voipartout]

   
 Juillet 
 
 25/7/12  Go! Douce langueur

[Douce langueur] Je vous avais parlé il y a quelques temps du stage de gravure sur pierre que nous proposait Frank Jalleau. Et bien si le domaine vous intéresse que vous n’avez pas fait l’effort de vous y inscrire, voici un compte-rendu sur le blog Point Typo qui va vous le faire amèrement regretter ! Que de belles pierres vous auriez pu graver si vous vous y étiez incrit, et sans doute dans une ambiance aussi détente et chaleureuse que celle qui avait présidé au stage de Frank à la chancellerie il y a quelques années.

Et donc je ne peux que vous engager, cette fois-ci, à vous prendre par la main pour participer à l’atelier de création de caractères numériques proposé par les Rencontres de Lure juste avant les (festives !) session d’été du soixantenaire. Peu de places sont disponibles, le dieu de la création de caractère reconnaitra les siens !

Et si cela ne suffit pas, je vous rappelle que fin septembre prochain aura lieu le deuxième colloque sur Louis Jou, aux Baux de Provence sur le thème de « l’écrit mis en livre » dont le programme nous est exposé sur ce blog visiblement bien informé.

Alors, ne vous laissez pas envahir par la douce langueur des congés, certes bien mérités, mais pensez déjà à la rentrée et ne manquez pas de préparer votre retour dans le monde merveilleux de l’écriture !

>[A. Leon Seremue]

   
 21/7/12  Bôter Le Musée Fabre

[La collection permanente du Musée Fabre] Mais le musée Fabre recèle bien d’autres trésors que ce qui nous est montré dans l’exposition du Caravage, il propose également une collection permanente qui va du XVe flamand au contemporain, sans aucune des ruptures qui sont le propre des spécialisations entre les musées « classiques » et les musées d’art moderne puis d’art contemporain. Ici, on passe d’époque en époque en même temps que de salle en salle. Et, pour tout dire, de merveilles en merveilles. Car moins connues que les plus célèbres d’entre elles qui se retrouvent dans de prestigieux musée nationaux, on découvre ici des œuvres choisies qui sont toutes intéressantes même si elles ne portent pas forcément une signature des plus connues.

Mais ce qui m’a complètement ébloui c’est la fin du parcours et les deux salles consacrées à Soulages. Certains disent que Soulages peint du noir. Je me demande comment on peut continuer à croire ça quand on a vu les œuvres en réalité. Car Soulages fait partie de ces nombreux peintres dont le passage à la reproduction papier ruine complètement l’effort de recherche de l’artiste. Car oui, les reproductions sur papier des œuvres de Soulages sont noires, comme celles de Nicolas de Stael sont de simples aplats de couleurs et comme celles du Caravage sont une juxtaposition de deux couleurs, clair et foncée. Mais à les voir de près, les œuvres de Soulages ne sont pas plus noires que celles de Klein sont bleues : elles sont parcourues de tout un flot de subtilités, de reflets, d’effets de texture qui font que l’on perçoit toute une palette de couleurs diverses, dont la plupart varient en fonction de l’éclairage, certes, mais qui n’en sont pas moins réellement présentes. Et ceci pour ne vous parler que de ses œuvres les plus récentes qui ne comportent pas de pigments colorés. Il faut dire également que la muséographie de ces deux salles est tout bonnement époustouflante. Dans la dernière, une des parois du musée est constitué de matière blanche translucide qui laisse rentrer la généreuse lumière du soleil méditerranéen de façon uniforme sans créer de reflets, ce qui permet d’apprécier au mieux ces grands panneaux suspendus à de simples câbles d’acier et dont le contraste entre la paroi lumineuse, les panneaux sombres et les murs blancs est tout bonnement saisissant. J’ai passé de long moments dans ces deux salles à m’imprégner de chacun des moindres détails de ces travaux, et je pense qu’il faut en faire l’expérience si on veut sortir des stéréotypes sur Soulages.

Il parait que l’artiste a contribué à l’agencement de ces deux salles, ce qui explique peut-être leur impact sur le spectateur mais je ne peux que vous conseiller de bien monter au dernier étage et de suivre le cours du temps jusqu’au bout, jusqu’à ces deux salles qui vous combleront, j’espère autant qu’elles m’ont comblé.

>[Benoit Réblant]

   
 17/7/12  Bôbis Le Caravage

[Le Caravage au Musée Fabre] Si vous avez la chance de vous trouver (je ne parle pas seulement d'habitation permanente mais plutôt, comme pour des millions de compatriotes, de localisation plus ou moins temporaire), si donc, vous avez la chance de vous trouver dans le quart sud-est de notre hexagone, vous n'êtes sans doute qu'à moins de deux heures d'une exposition à ne manquer sous aucun prétexte. Désolé pour les amateurs exclusifs de calligraphie, je veux vous vanter les mérites d'une exposition de peinture et plus précisément de l'exposition « Corps et ombres : Caravage, le Caravagisme en Europe » au Musée Fabre à Montpellier. Je vous préviens tout de suite, prévoyez du temps, car en plus de l'aller-retour à effectuer en ces temps de bouchons quasi permanents sur les grand axes autoroutiers, si vous voulez prendre la pleine mesure des merveilles qui sont données à voir dans ce musée, il vous faudra bien trois ou quatre heures de visite. Et je suis optimiste.

Personnellement, j'ai connu le Caravage avec les superbes affiches d'Ernest Pignon Ernest inspirées du sus-mentionné. A partir de là, j'ai vaguement survolé son œuvre qui m'a impressionné par son réalisme et surtout une maîtrise du contraste ombre et lumière bien en avance sur son temps (début XVIIe). Mais une fois de plus, l'effet catalogue avait joué car malgré le métier des imprimeurs de beaux livres, rien ne peut rendre toutes les subtilités de l'ombre que peint l'artiste. Souvent bouchées au noir pour faire mieux ressortir les zones lumineuses, les illustrations masquent toute la vie que le Caravage met à la fois dans ses ombres et dans le modelé des zones éclairées. Si vous visitez l'exposition, regardez attentivement le tableau « l'amour endormi ». Vous y verrez un amour ma foi bien éloigné de la peinture idéaliste de la Renaissance sous la forme d'un jeune garçon dodu dont toute la finesse des courbes est représentée, tout en subtilité de tons chairs à divers degrés d’éclairage, tout le modelé du corps est représenté, chaque courbe est sensiblement . Maintenant regardez l'image de ce tableau ici ou même la carte postale dans la boutique, vous y verrez une espèce de portrait solarisé de ce qui ressemble à un bébé à visage de vieillard bien éloigné, je vous le garantis, de la tendresse du peintre pour son modèle. Une fois de plus, la réalité dépasse bien largement la représentation qu'on nous en propose.

Le Caravage n'est pas le seul exposé, encore que le musée rassemble dans cette exposition une bonne partie de la très petite production peinte de l'artiste, on nous donne aussi à admirer les nombreux admirateurs voire même imitateurs du Caravage, certains reprenant à leur sauce les idées de cadrage et de traitement de la lumière caravagesque, d'autres se laissant juste influencer par le réalisme de ces visages, pour finir avec Georges de la Tour sur une modernité des thèmes et des modes de traitements qui montre toute l'influence que le Caravage a eu sur la peinture pendant de longues années.

Bravez donc les embouteillages, si vous êtes branchés sur une bonne radio, le temps peut vous paraître très court, même à l'arrêt, vous pouvez facilement, à moindre coût et même au dernier moment, vous procurer un billet couplé expo + hôtel sur le site de l'Office du Tourisme pour prolonger la visite dans cette superbe ville, avec sa superbe librairie et sa superbe place de la Comédie, entre autres superbes

PS : justement ce matin, les Matins de France Culture étaient consacrés à cette exposition. Précipitez-vous sur le site de France Culture pour (ré-)écouter cette émission, elle vous donnera moultes raisons supplémentaires de vous rendre à Montpellier. Moi-même je vous en donnerai dans peu de temps quelques-unes également dans cette colonne ...

>[Monica Ravage]

   
 14/7/12  Vera Lutter

[Vera Lutter] Les vacances sont propices aux petites escapades d'un week-end, le temps d'explorer des contrées pas forcément très lointaines mais toujours pleines de surprises. La planification étant exclue, l'aléa du parcours est de règle et amène souvent à d'heureuses découvertes.

Tel fut le cas lors d'un récent passage à Nîmes, où n'ayant rien de particulier à voir, nous avons pris le temps de faire un tour au Carré d'Art, superbe musée d'art contemporain, qui propose une riche collection permanente et des expositions temporaires toujours étonnantes, même si parfois elles peuvent être difficiles à aborder, comme une bonne partie de l'art contemporain. Comme on peut parfois passer complètement à côté du propos de l'artiste sans une petite explication, le Carré d'Art a eu une idée géniale dont j'espère bien qu'elle va essaimer dans tous les musées d'art moderne ou contemporain de France : plutôt que de programmer des visites guidées à des horaires parfois difficiles (que faire quand on arrive à 14h30 et que la visite est à 14h ? ou à 17h ?), ce musée a choisi de placer dans chaque salle des « médiateurs », des jeunes gens ayant une forte érudition en histoire de l'art et ayant tout appris de la démarche de l'artiste, souvent par leur présence lors de l'accrochage. Les visiteurs peuvent ainsi déambuler parmi les œuvres et interpeller, ou se faire interpeller, par ces médiateurs qui vont les aider à faire leur miel de ce qui leur est proposé. Parfois, rien que de voir les précédents visiteurs en pleine (et intéressante) conversation avec les médiateurs peut nous entrainer à nous incruster dans la conversation pour en bénéficier pleinement. Et ce long verbiage ne sert qu'à vous inciter à aller voir sur le champ les photographies de Vera Lutter.

Ses œuvres sont typiquement du genre de celles devant lesquelles on passerait en se laissant juste imprégner de leur apparence, et pour lesquelles on manquerait complètement non seulement la démarche mais aussi la recherche esthétique qui s'y rattache... s'il n'y avait la présence des médiateurs. Vera Lutter prend ses photos grâce à un sténopé, c'est à dire une chambre noire percée d'un simple trou qui forme ce que l'on appelait à la Renaissance une camera obscura. Ce dispositif permettait aux peintres de copier facilement une scène présentée devant le trou en question mais permet également, si on garnit le fond de la chambre d'un film ou d'un papier photo, de créer des photographies dont la profondeur de champ va de quelques centimètres à l'infini sans les déformations dues à une lentille quelconque. Seul inconvénient, les poses doivent être de longue durée car le trou est en général minuscule et laisse passer fort peu de lumière. Et c'est là qu'intervient tout le génie de l'artiste. Vera Lutter utilise une chambre de très très grand format (un container industriel) garni de papier photo (le plus grand format qu'elle puisse trouver) et laisse sa chambre en place plusieurs heures, voire plusieurs jours, voire plusieurs mois ! Et qu'obtient-elle ? Des photos de tout ce qui est permanent durant toute la pose, c'est à dire rien de ce qui ne bouge ou ne se déplace, seuls sont visibles les structures présentes du début à la fin du (long long) temps de pose. Ainsi, quand elle photographie la place Saint Marc à Venise, ne voit-on aucun touriste, la place est vide de tous ses (nombreux) pigeons et de ses (encore plus nombreux) touristes ! Seules quelques charrettes de marchands de souvenirs restent en place suffisamment longtemps pour laisser une trace semi-transparente de leur existence. Le résultat est absolument indescriptible et je ne peux que vous encourager fortement à faire le déplacement, et à vous faire expliciter les détails de ces œuvres par les médiateurs, vous ne verrez plus le monde de la même façon.

Vous pourrez compléter cette découverte qui ne vous laissera sûrement pas indifférent par une petite visite au restaurant situé sur le toit du musée où vous pourrez déguster de bons petits plats sur la magnifique terrasse en ayant à vos pieds la Maison Carrée, splendide temple romain aux proportions d'une parfaite harmonie, et à votre hauteur les toits biscornus des maisons nîmoises. Un pur régal des yeux...

>[Namasté Nopé]

   
 11/7/12  OMG Le boson de Higgs

[Le boson de Higgs] Comme vous le savez sans doute déjà, l'existence du boson de Higgs semble acquise depuis quelques jours. Et, depuis, c'est absolument incroyable, des plus grands réseaux d'informations jusqu'au plus petit journal local, la presse du monde entier s'est faite l'écho de cette découverte majeure, certes, mais dont l’intérêt pour nous autres reste somme toute assez léger. Je ne connais pas le nom du premier journaliste qui a surnommé cette particule "la particule de Dieu", mauvaise traduction de l'anglais « god particle » qui veut plutôt dire le dieu des particules, mais bon, il a sûrement contribué pour beaucoup à la renommée universelle de cette découverte.

A la fois, on ne pouvait pas non plus s'attendre à la nouvelle inverse « ben non, figurez-vous, on a bien cherché, on ne l'a pas trouvé. Il reste plus qu'à mettre le LHC sur ebay... ». Elle aurait immédiatement été saluée au café du Commerce par un « quoi ? 9 milliards de dollars pour un fantôme ? tu me les aurais donnés à moi, j'en aurai fait des choses avec 9 milliards ! » on peut imaginer lesquelles en effet... Non, cela serait un peut comme si le GIEC nous annonçait « à propos, vous savez, on a revu nos modèles informatiques et, vous allez rire, le réchauffement climatique n'est pas d'origine humaine ! », scier la branche sur laquelle on est assis n'est absolument pas envisageable quand est installé dans l'arbre à dollars.

Par contre, je pense que le monde du commerce n'a pas encore pris la mesure de tout ce que les plus futés pourraient tirer de la découverte de cette particule qui donne leur masse à toutes les autres. Bientôt fleuriront les publicités « Rentrez à nouveau dans votre maillot en deux semaines grâce au régime sans bosons de Higgs » ou bien « Crème amincissante par drainage des bosons de Higgs », voir la mention « pauvre en bosons de Higgs » sur certains aliments, et pourquoi pas le « Higgs burger » qui ne fait pas grossir ? On peut même imaginer la valise « garantie sans bosons de Higgs » qui vous permettra de payer moins de surtaxe dans les aéroports ! Certains prédisent même une vague de bébés nommés Higgs ! Au secours !

>[Higgs Plosion]

   
 7/7/12  Expo Calligraphies contemporaines

[Calligraphies contemporaines] Jean-Maire Dommeizel est un membre discret du club très sélect des calligraphes qui ont participé à la mythique exposition « Ker » qui avait eu lieu il y a quelques années à Limoges et qui en avait laissé plus d'un baba d'admiration. J'en fus, et j'en suis encore. Il est maintenant installé au Mans et il contribue par sa présence au rayonnement de la calligraphie dans cette région. Il organise une exposition des travaux de quelques uns des participants à « Ker » et voici ce qu'il nous en dit :

« Quelques mots pour vous signaler une exposition de calligraphie contemporaine qui a lieu au Mans cet été . Je suis depuis deux ans maintenant dans cette ville et j'ai invité les amis à venir me rejoindre pour cette exposition. La ville a mis à ma disposition un local qui nous a permis d'installer notamment deux grandes fresques que nous avions réalisées au cours d'un stage chez Brody il y a déjà deux ans ! Certes cela peut étonner et déconcerter un peu les visiteurs mais c'est tout l'intérêt ! Ces interrogations peuvent amener une meilleure compréhension de ce qu'est la calligraphie contemporaine. Et en tout cas l'impact visuel oblige à remettre en questionnement l'idée que l'on peut se faire de l'écriture.

Cette exposition c'est aussi un bon moment pour faire vivre les liens amicaux  qui se sont développés entre nous depuis... pas mal de temps déjà, et le nombre de travaux réalisés en commun en atteste. J'espère que les visiteurs seront aussi sensibles à cet aspect de notre travail autour de la lettre et de l'écriture. »

Cette exposition a lieu au Pavillon Monod, Parc Théodore Monod, boulevard de Chantrel au Mas, du 6 juillet au 26 août. Je vous ai mis les deux flyers consacrés à cet événement sur notre album Graphos.

>[Henriette Dumans]

   
 4/7/12  Vieux Musée de l'informatique

[Musée de l'informatique] Je suis tombé l'autre jour par hasard sur le site du « Musée de l'Informatique », un lieu où sont regroupés toutes les antiquités du traitement de l'information qui ont vu le jour ou qui ont été utilisées en France. Je connais bien l'équivalent américain qui recueille précieusement et entretient avec amour toutes les machines datant des années cinquante, ces monstres dévoreurs de kilowatt et générateurs de quantité de chaleur phénoménales qui représentent de nos jours environ mille fois moins de puissance de calcul que le plus nul des téléphone portables.

Mais la spécificité du musée français est de nous montrer des antiquités des années... 70 ! Mais oui, si on regarde le contenu des collections, l'informatique serait née en France dans les années 60 (à peine) pour prendre pleinement son essor dans les années 70 ! Faut-il y voir un retard chronique sur nos amis d'outre atlantique ou bien la volonté de rester accessible au grand public en ne lui montrant que ce qu'il peut mettre en relation avec son vécu actuel, toujours est-il que je vous garantis que cela fait un vrai choc quand, se croyant encore à peine sorti de l'adolescence (ou presque), on trouve ça et là des "reliques" dont j'ai vécu la mise en circulation et qui ont été pour moi une fracassante nouveauté dont je garde un souvenir ému !

Malheureusement, même si je fais le voyage jusqu'à Paris, je ne pourrai verser une larme émue sur ces machines qui ont bercé de leur doux ronronnement ma jeunesse studieuse, car suite à une affaire totalement incroyable (j'en reste baba, voyez ici) ce musée qui est situé dans le toit de la Grande Arche de la Défense reste fermé par l'état depuis deux ans, pour satisfaire au sacro-saint principe de précaution qui nous a déjà fait abattre des milliers d'animaux « soupçonnés » d'être peut-être malades et passer à l'agent orange (ou à son équivalent post-moderne) nombre de cultures de plantes « potentiellement » dangereuses.

« On vit une époque formidable » (Reiser)

>[Emmie Nitelle]

   
 1/7/12  IA sumi-e

[sumi-e] Cher callidentiste, ne lis pas ces lignes. Saute cet article et passe au suivant ou reviens au précédent mais je m'en voudrais de gâcher le début de ces mois estivaux pendant lesquels je t'imagine flottant doucement dans ta piscine, un petit verre de tariquet bien frais à la main. Car ce que tu pourrais découvrir dans ce qui suit peut soit te rendre profondément déprimé, soit te faire rire à un tel point que la crise d'apoplexie te guettera et dans les eux cas, je m'en voudrais d'être la cause de ton d'inconfort.

Car oui, maintenant qu'il ne lit plus, je dois vous dire que notre cher callidentiste est un adepte fort avancé de l'art du sumi-e, cette peinture extreme orientale à l'encre, et que les travaux qu'ils nous a montré sont la preuve de l'extrême sophistication et donc la grande beauté que l'on peut atteindre dans cet art, beauté qui reste même perceptible à nos yeux d'occidentaux matérialistes et athées.

Quelle ne fut pas ma surprise donc on découvrant au hasard d'un blog d'informaticien qu'une équipe de programmeurs avaient mis au point un logiciel capable de peindre des œuvres en sumi-e ou plutôt de générer des images informatiques qui copient cet art. On lui donne une photo, on l'aide un peu à trouver les contours des objets et il produit une image dont on pourrait croire à s'y méprendre (pour un profane tel que moi) qu'elle a été peinte au pinceau. Bon, d'accord on est encore bien loin de ce que produisent de vrais artistes. Et il reste que le point central de la composition du tableau reste à la charge de l'humain qui prend la photo, mais soit ces tableaux informatiques sont bons et notre pauvre callidentiste va en briser de rage ses pinceaux, boire son encre et faire un autodafé de ses œuvres, soit il va mourir de rire en en voyant la médiocrité, et il risque de hoqueter, tousser et peut être même s'étouffer avec son tariquet et dans tous les cas j'en serai la cause.

Mais, je le connais, il sait obéir à une injonction prodiguée par son collègue graphosien et je suis absolument sûr qu'il n'est pas en train de lire ces mots. N'est-ce pas cher ami ?

Et oui, après l'e-Commerce et l'e-Business, voici l'e-Sumi-e ! Pour ceux qu'intéressent les algorithmes d'apprentissage automatique et les fonctions de récompense, vous trouverez un article en anglais décrivant bien le processus sur le site spécialisé arxiv, il contient d'autre œuevres de ce programme que vous pourrez agrandir pour y découvrir toutes les finesses infrmatiques dont il est acapable.

>[Soussou Mié]

   
 Juin 
 
 28/6/12  Vite Session d'été

[Session d'été] Eh oui, le temps des vacances approche, les collèges ferme doucement leurs portes (sauf aux malheureux qui passent leur brevet ou leur bac), les températures provençales dépassent les trente degrés pour plus longtemps qu'un simple week-end ensoleillé, les premières cigales stridulent dans les pins et les premiers touristes commencent à pointer leur nez (pâle) dans les rues aixoises...

Oh là, mais il ne faut pas s'endormir ! Certes l'été approche, certes on a envie de lever le pied, mais attention ! Il ne reste plus que quinze jours pour profiter de la réduction de 20% sur l'inscription aux sessions d'été des Rencontres de Lure ! Et il s'agit de ne pas louper ça, car cette année verra la fête des soixante ans de ces rencontres de fin d'été, si appréciées de ceux qui en goûté l'ambiance. Car oui, en général quand on y a goûté ne serait-ce qu'une fois, il est bien difficile de ne pas y replonger. Moi-même la première fois, je n'y suis allé que pour voir ce qu'étaient ces sessions qui suivaient celles dévolues à la calligraphie, et où (disait-on) on croisait nombre d'érudits et de passionnés. Tel fût bien le cas et depuis ces années (j'en tairai le compte exact) je m'y recolle toutes les fin d'août avec un plaisir renouvelé.

Alors vite, cliquez ici avant qu'il ne soit trop tard !

>[Alassé Siondété]

PS : et oui, même pour un calligraphe, il y a de quoi faire son miel...

   
 24/6/12  Stats Chomedu

[Chomedu] « Le Bac ne sert plus à rien. Il faut continuer et faire des études supérieures. Selon nos chiffres, il est préférable de faire un IUT, BEP, BTS ou un CAP qu'une formation à bac+5. Le bac+3/+5 ne correspond pas aux besoins du marché et ne forme pas aux bons métiers... » - Stéphanie Delestre, co-fondatrice de qapa.fr. Les 700 000 candidats au Bac de cette année risquent, quelle que soit leur filière, de réfléchir un bon moment sur cette nouvelle info, en effet un djeune sur deux débute sa vie active au chômage… Or cette durée de chômage dépend surtout du diplôme présenté…

Une nouvelle statistique dont on prend connaissance ce jour (sources Challenges et Qapa.fr), concerne le classement des formations « Pour être sûr d'être au chômage après le Bac »… Et que ne découvre-t-on pas ? On se le demande Emile ? … Les métiers « de l’écrit », de l’imprimerie et de l’édition - en compagnie des journalistes - se retrouvent en toute première position sur le front de la grosse dépression, filière « chômage assuré »…

Classement « Pour être sûr d'être au chômage après le Bac »

>[Adèle Blansec]

   
 21/6/12  Blog Stéphanie Devaux

[Stéphanie Devaux] Si vous suivez le BdG depuis plus de quelques mois et si votre bibliothèque s'enrichit conformément aux recommandations que vous lisez dans cette colonne, vous ne pouvez pas ne pas connaître Stéphanie Devaux. Soit que vous ayez eu la chance de visiter en 2007, à la Cité des Métiers et des Arts à Limoges l'exceptionnelle exposition de calligraphie « Ker » où étaient présentés une foule de travaux plus magnifiques les uns que les autres, réalisés par la crème de la jeune génération de calligraphie française (enfin, quand je dis jeune, c'est pour ne vexer personne...).

Si vous n'avez pas eu cette chance, vous devez avoir au milieu de vos ouvrages les plus beaux, le livre collectif « Pas plus sage qu'il ne faut » sur des textes choisis par Michel de Montaigne, superbement illustrés par Stéphanie Devaux, Jean-Marie Dommeizel, Denise Luc et Laurent Pflughaupt.

Certains encore plus chanceux reçoivent sa carte de vœux qui fait preuve chaque année de la plus grande délicatesse, mêlant une parfaite maîtrise du geste calligraphique avec de surprenantes compositions textiles. De vraies merveilles.

Et bien vous allez pouvoir découvrir encore plus facilement ces réalisations puisque Stéphanie Devaux ouvre son blog et qu'elle commence par nous exposer par le menu ses dernières réalisations les plus abouties.

Bienvenue dans la blogosphère calligraphie et longue vie à ce nouveau blog !

>[Paul Hair-Ourse]

   
 18/6/12  1000 Atelier de Conti

[Atelier de Conti] L'arche aux mille oiseaux est un projet évènementiel pour promouvoir le "Paper Art Project" - L'atelier de Conti a été sélectionné pour y participer. Pour l'occasion, 1000 grues de papiers ont été confectionnée avec les plus grands soins et dans le respect de l'art japonais par des élèves français. L'histoire raconte qu'un vœu peut être exaucé si mille grues de papiers sont réalisées…

Ô pinaize…. Hé ouiiii yeeesss ! C’était hier soir à « Conti » (pour ceux qui ne connaissent pas – L’Atelier de Conti - 1046, ancienne route des Alpes - 13100 Aix-en-Provence – France - 04 42 96 17 27) à 18 heures, le making of et la sublime présentation en avant-première pour les VIP et pour tous ceux qui aiment les Arts Graphiques – avec des majuscules - (surtout quand ils sont créatifs à ce point-là…). A l’origine une phrase et une petite histoire d’Erik Orsenna que vous retrouverez dans son dernier livre « Sur la route du papier – Petit précis de mondialisation III », édité chez Stock, un book que je recommande bigrement à toux ceux qui aiment le papier, les voyages… la calli, la typo, and so on... Bon je vous en dis pas plus car le projet va être présenté en LIVE, au « grand public » comme on dit, le 5 juillet prochain en Galerie d’Art à Aix, soyez présents, allez-y et faites un vœu si vous ne voulez rien rater ! Et si vous voulez en savoir plus, allez jeter un œil sur la bande-annonce ici.

Les photos du taff et le making of sur Vimeo « L’Arche aux mille oiseaux » sont .

Bon sinon… sur les expos « Paper Art Project » c’est en cours…, je vous en dis un peu plus, très bientôt, avec des news de notre ami poète hongrois Roger Smith

>[Paul Hair-Ourse]

   
 15/6/12  EU État de la calligraphie

[État de la calligraphie] Lors du stage avec Laurent Rébéna, stage qui s'est fort bien déroulé et dont vous ne devriez pas tarder à avoir des nouvelles dans cette colonne, nous avons déploré l'état lamentable de la diffusion et de l'appréciation de la calligraphie en France. Chacun a pu raconter son content d'anecdotes à ce propos depuis le classique « vous faites de la calligraphie ? arabe ou chinoise ? » jusqu'à « ne dites pas à ma mère que je suis calligraphe, elle croit que je suis pianiste dans une maison close. » Mais beaucoup de témoignages sont également venus accréditer que ce n'est pas un mal général, mais bien une spécificité culturelle française (une de plus) car chez nos voisins européens voir slaves, la calligraphie se porte bien merci, au vu des nombreuses personnes qui y consacrent leur vie professionnelle. Certes en France, pour l'enseignement à haut niveau de cet art, il n'y a plus quelques rares lumières qui vacillent dans l'obscurité. Le Scriptorium a fermé et avec lui, une des rares possibilités sérieuses de se former à ce métier exigeant.

Alors oui, les autres pays d'Europe ont su perpétuer la tradition et j'en veux pour preuve le dernier bulletin d'information que j'ai reçu par mail de Linotype. Cette société ne fabrique plus depuis longtemps les extraordinaires machines éponymes, mais elle conçoit et diffuse des polices numériques qui ont remplacé le plomb pour la plupart des caractères produits aujourd'hui. Et, faisant suite à l'énumération des diverses nouveautés, toutes de grande qualité, que cette société nous propose ce mois-ci, je tombe sur l'annonce d'une exposition de calligraphie sur le thème « L'inspiration écrite - l'écriture inspire » pour l'anniversaire des 25 ans du Musée Klingspor d'Offenbach où se trouve non seulement une célèbre fonderie de caractères mais aussi une école par laquelle sont passés (excusez du peu) Rudolf Koch et Herman Zapf pour ne citer que les plus célèbres, et où Jean Larcher prodigue son enseignement encore de nos jours. Et on apprend donc qu'à cet endroit se trouve une école où on enseigne la calligraphie, une fonderie apte à employer les diplômés de la susmentionnée école et un musée qui regroupe leur travaux les plus avancés. Sans vouloir tomber dans le sempiternel stéréotype sur l'efficacité allemande, nous avons là un bon exemple de réussite là où nous avons échoué. Hélas.

>[Helmut von Hasenfratz]

   
 12/6/12  Mai Mai festif chez Graphos

[Mai festif chez Graphos] Alors que s'annonce la période des vacances estivales où chaque calligraphe prend la bonne résolution de profiter de ses temps libres pour s'améliorer en tel ou tel style, pour essayer telle ou telle technique, pour se mettre enfin à la calligraphie sur grain de riz ou bien pour se lancer dans cette œuvre (qu'il espère) inoubliable en textura de 30cm de haut, tous les graphosiens prennent une pause bien méritée (vive la récré) après cette fin de printemps festive à souhait, en attendant de se retrouver à l'automne pour une fin de quinzième année trépidante.

Michel, notre callidentiste préféré, dont vous savez sans doute qu'il est bonzaïka professionnel et dentiste amateur, notre très cher Michel a donc réalisé pour tous les amis de Graphos des albums qui regroupent les plus belles photos de ces moments, que vous pourrez montrer à tout votre entourage d'abord pour les rendre mortellement jaloux, mais aussi pour leur monter que ces dimanches que vous passez prétendument à faire de la belle écriture ne cachent pas en fait des sorties en divers lieux de perditions dont je tairai le nom, il y a peut-être des enfants qui lisent ces lignes. Ceci vaut pour tout ceux que l'on voit sur ces photos, pour les autres, le doute sur les lieux de perdition subsistera (Michel, je ne te vois nulle part ?)

On y voit donc successivement des photos de notre jouissive visite aux Baux de Provence et des merveilles que nous y avons découvertes, des témoignages de notre humide stage lursien où le climat local fut très éloigné de la chaleureuse ambiance qui régnait en ce lieu magique, et enfin de superbes vues de notre visite subséquente à la bibliothèque de Ganagobie où nous avons pu examiner de près des manuscrits exceptionnels datant parfois du IXe siècle.

Bref, rien que du bon à se remémorer ces instants, en se disant que c'est bien dommage qu'ils soient seulement réservés au quinzième anniversaire de notre association, mais en remarquant tout de même que l'année prochaine sera la seizième de notre parcours, donc la dixième en base 16 (base chérie des informaticiens) ! Et donc, l’année prochaine, pour nos 10 (hexa) ans, on fera la fête !

>[Gaspard Tidecampagne]

   
 8/6/12  Livre Thoughtful gestures

[Thoughtful gestures] Je vous avais parlé il y a quelques mois d'un calligraphe belge (et néerlandophone) Yves Leterme, homonyme d'un homme politique, ce qui ne doit pas arranger sa publicité ! Son site était déjà remarquable (je vous en avais parlé) mais il se trouve que j'ai acheté son (un de ses ?) livre « Thoughtful gestures » et que ce que j'y ai trouvé m'a beaucoup impressionné. Il est vrai que la Belgique est bien loin de la Provence et que la seule vision que nous avons des belges est au mieux de fort mauvaises nouvelles sur l'intégrité de leur pays ou au pire la horde d'estivants qui nous rend visite chaque été et qui arrivent en version yaourt (nature) pour repartir en version écrevisse (voir même écrevisse décortiquée pour les plus grillés).

Mais la Belgique héberge aussi de fort bons calligraphes, Marion Andrews, qui est venue nous rendre visite  chez Graphos il y a quelques années, en est un bon exemple, Brody Neuenschwander, qui habite à Bruges et qui a lui aussi fait le voyage, en est un autre et j'en connais maintenant un troisième, Yves Leterme qui n'est pas (encore ?) venu nous rencontrer. Au vu de ma faible culture belge, le fait que j'arrive déjà à en nommer trois montre à mon avis qu'il doit y en avoir un paquet d'autres dont j'ignore l'existence.

Tout cela pour vous conseiller de vous procurer sur le site d'Yves Leterme l'ouvrage en question, car si voir des travaux calligraphiques sur un écran peut donner une vague idée de leur aspect, de les voir reproduits sur papier en démontre tout de suite beaucoup mieux la qualité. Et c'est ainsi que je suis tombé en admiration de la science de signes et des matières que je trouve dans les travaux présentés dans ce livre. L'auteur arrive à garder dans ses lettres toute la vigueur et la dynamique du geste calligraphique tout en les inscrivant sur des matières d'une grande richesse de ton et de textures. Voyez sur son site et imaginez mille fois mieux. Je dois vous prévenir que le texte est en anglais (mais très intéressant) avec un petit livret en flamand, au cas (bien improbable) où la langue de Van de Velde vous serait plus familière que celle de Edward Johnston...

J'ai pu me procurer ce livre directement sur son site en payant par Paypal et, cerise sur le gâteau, il m'est arrivé fort joliment dédicacé, ce qui ne sera pas le cas si vous l'achetez en librairie. Donc n'hésitez pas à le commander, il ne lui en reste plus que quelques exemplaires, parait-il.

>[Jan Van de Velde]

   
 4/6/12  .mil Un beau cadeau

[Un beau cadeau] Une nouvelle peu relayée dans nos médias a attiré mon attention la semaine dernière, pour tout dire, j'ai même vérifié plutôt deux fois qu'une avant d'y croire tant elle me paraît invraisemblable : une agence de renseignement militaire américaine a offert à la Nasa deux satellites militaires d'observation de la Terre dont elle n'avait plus l'usage. Ces satellites étaient entreposés dans un hangar (de la zone 51 ?) en attendant d'être lancés, ce qui ne s'est jamais produit. En tout cas, la Nasa (agence civile, je vous le rappelle) se retrouve avec deux superbes engins dont les performances sont supérieures à celle du télescope Hubble qui arrive en fin de vie. Or il est très simple de retourner un satellite d'observation de la Terre (un satellite d'espionnage pour parler crument) et de lui faire regarder les étoiles. Certes, il ne verra pas de petits hommes verts (ou rouges) qui sont bien trop loin, mais il peut avantageusement remplacer (ou seconder) le nouveau télescope spatial James Webb qui devrait remplacer Hubble au cours de ces prochaines (?) années.

En tout cas, un beau budget d'économisé pour la Nasa mais pas pour le contribuable américain qui a payé de toute façon ces deux satellites avec ses impôts. En tout cas, et exceptionnellement je vous assure, bravo à l'armée américaine qui plutôt que de détruire ces engins pour en conserver secrètes les performances, en fait profiter des gens qui en feront certainement un usage plus pacifique et qui nous ravira bien plus les mirettes comme en témoigne la galerie du site « Hubble heritage ».

>[Madmacs]

PS : il ne faut pas rêver, les deux satellites ont été vidés de tout ce qui pourrait fournir des informations trop précises sur les capacités réelles d'observation militaire.

PPS : A ce propos, j'espère que vous n'avez pas manqué le transit de Vénus de ce matin tôt. Même s'il n'a pas été vraiment visible dans de bonnes conditions dans le sud de la France (nuages et Sainte Victoire à l'est n'ont pas aidé), il reste un événement exceptionnel, visible avec de simples jumelles (protégées cependant) dont le prochain ne se reproduira qu'en 2117. Autant dire que nous aurons du mal à ouvrir les yeux pour l'occasion !

   
 1/6/12  15 Graphos à Lurs

[Graphos à Lurs] Cette année Graphos fête ses 15 ans ! … et ça commence à se savoir… surtout après la visite de l’atelier et de la Fondation Louis Jou, aux Baux-de-Provence il y a peu… et après un week-end de Pentecôte chargé en émotion dans la mythique Chancellerie de Lurs-en-Provence (où le portrait de Gérard Blanchard suivit du haut du toit, si l’on peut dire, la totalité des débats), avec un stage en hommage au Maître calligraphe hollandais Jan Van den Velde (1569-1623). Stage qui fut aussi une mise-en-bouche, avec la préparation du workshop que nous aurons à ce sujet dans 15 jours, à L’Angélus (ou ailleurs ?) - avec Laurent Rébéna, que l’on ne présente plus, (un des calligraphes parisiens les plus doués de sa génération).

Ce tour de chauffe fut mis à profit pour quelques agapes entre amis graphosiens, permettant de faire outre le légendaire « after » de Graphos…  mais aussi, ne reculant devant aucun sacrifice… un « before », de manière à amplifier considérablement le plaisir de nos retrouvailles amicales (mais aussi parfois bien surréalistes, il faut le reconnaître).

Si le dimanche nous fûmes quatorze membres venus de tous les horizons du sud de la France, de Nice à Lambesc, avec en guest star Henri Mérou, de Reillanne, pour avoir, entre autres, les dernières nouvelles des « Chroniques de la Guerre des culottes » ; quelques uns étaient déjà là le samedi pour une visite du Prieuré de Salagon (XIIe siècle) et de ses jardins ethnobotaniques. Suivi en soirée d’un repas à « l’auberge des Templiers » (XIIe siècle) à l’ombre du château Templier de la Brillanne où vous trouverez, pour exemple, à la carte, un « cassoulet recomposé »...

Le dimanche avant le stage, le « chemin des écritures », jusqu’au bout de la promenade des évêques fut évidemment l’introduction programmée à notre mémorable journée calligraphique. Le traditionnel banquet Graphos, fut servi sur la terrasse de la Chancellerie dominant toute la vallée, face à la montagne de LURE. La bâtarde flamande enseignée fut fortement marquée, dans l’après-midi, par Tlaloc, le dieu aztèque de la pluie et des orages, et des coups-fourrés.

Après le stage, à Forcalquier cette fois, une visite du restaurant le « 9 » s’imposait dignement pour nous récompenser de nos efforts de la journée… Avec au menu, je le signale pour les graphosiens, rentrés malheureusement trop tôt, et qui ont manqué ce projet ; caillette tiède sur toasts, agneau rôti avec sauce chèvre et menthe, et pour finir une mousse de spéculos et fraises, tout ça arrosé d’un excellent Châteauneuf-du-Pape…

Pour « l’after » du lendemain matin, un petit groupe de rescapés se retrouva au Monastère de Ganagobie (XIIe siècle) pour une visite privée des archives du lieu présentée par le père archiviste, conservateur de ce patrimoine ancestral – On retiendra notamment des documents XIe-XIIIe, en caroline tardive, gothique primitive, etc., et surtout un magnifique antiphonaire au format et poids plus que respectables.

Midi sonné. Un casse-croute improvisé, à base de saucisson de Thoars, de terrine de lapin de garenne, tarte aux épinards et lardons et une tarte aux framboises, cap sur « Pierre écrite », dans les hauts de Sisteron, pour une dégustation ensoleillée au sommet de la mythique Théopolis , la cité de Dieu de Saint Augustin, à Saint-Géniez nous permettait de conclure notre journée de débriefing avant notre retour dans la capitale du sud. Autrement dit… Graphos, continue de creuser son sillon, encore, pour le plus grand plaisir de tous, et pour revisiter sans doute, autrement, « l’esprit de Lure ». A suivre et à très bientôt donc, sur ce blog, pour de nouvelles aventures…

>[André Bloggo]

   
 Mai 
 
 29/5/12  Expo Le Cadratin à Rousset

[Le Cadratin à Rousset] Je suis sûr qu’une grande partie d’entre vous regrette de ne pas vous être rendus à Vevey à l’Atelier du Cadratin pour voir avec nous se réaliser « Voyelles » de Rimbaud, tout en typographie avec la rigueur et la perfection qui sont la règle de cet atelier. Sachez que vous auriez pu agréablement profiter de votre voyage pour déguster les nombreuses et délicieuses spécialités gastronomiques de la région, des filets de perche au croutes au fromage en passant par la célébrissime fondue, goûter à leurs vins blancs, fendant et autres, voir même hum… hum… demander l’asile fiscal ?

En tous cas, les visiteurs qui s’y sont rendus, s’ils étaient volontaires, pouvaient participer à la réalisation de l’ouvrage selon leurs compétences et tout le monde pu assister à toutes les étapes de la réalisation de l’ouvrage, depuis la composition des pages jusqu’à la mise en boîte. Admirons ces artistes du livre qui ont su garder leur concentration intacte alors qu’ils étaient environnés de visiteurs plus ou moins discrets. Je vous ai mis dans notre album Picasa quelques témoignages que j'y ai recuellis et vous trouverez sur le site du Cadratin d'autres traces de ce moment d'exception.

Et si vous voulez vous rattraper, vous pouvez venir voir les réalisations de Jean-Renaud Dagon et de ses acolytes bien plus près de nous à Rousset au lieu dit de la Chapelle du Calvaire (rassurez-vous c’est un lieu très agréable). L’association Index nous y propose en effet une exposition de leurs réalisations durant tout le mois de juin. L’imprimeur en personne sera là durant le week-end du premier juin et vous pourrez lui poser toutes les questions sur tous les aspects de son métier.

>[Alessi Lindre]

PS : retrouvez cette (joyeuse) équipe qui imprime « lettre à lettre » cet ouvrage ainsi qu'expliqué dans le journal télévisé du jour sur la TSR

   
 26/5/12  Stage Papier à la forme

[Papier à la forme] Il me vient sous les yeux un autre stage dont je voudrais vous faire part. Celui-ci n'est pas si exceptionnel, sauf que pour une fois cette année, il n'est pas en même temps que les sessions lursiennes ! Coup de chance à ne pas laisser passer ! Il s'agit d'un stage fait par Jean-Louis Estève, professeur à l'école Estienne, sur la fabrication du papier. Cet érudit de la pâte et de la forme nous avait éblouis il y a quelques années avec une conférence sur l’analyse de papiers anciens qu'il était aller trouver au fin fond des coins les plus reculés d'Asie et dont il avait, tel un Sherlock Holmes moderne, reconstitué les ingrédients et le mode de fabrication. Très impressionnant.

Bien entendu, nous ne parlons point là de papier industriel, il s'agit d'apprendre la méthode traditionnelle telle qu'elle se pratique depuis le XIVe siècle, fabrication de la forme et préparation de la pâte, puis d'intégrer tous ces gestes si proches de la chorégraphie que les plus voyageurs d'entre nous ont déjà pu admirer dans les derniers moulins d'Europe, comme à Richard de Bas pour ne nommer que l'un des plus célèbres et des moins éloignés.

Et donc, à l'heure où beaucoup de papetiers abandonnent les papiers les plus luxueux à cause de leur faible diffusion (il n'y a pas tant de calligraphes que ça), voici une rare occasion d'apprendre auprès d'un des meilleurs spécialistes à fabriquer votre propre papier à Blieux, coin reculé mais merveilleux des Alpes de Haute Provence, du 12 août 2012 au 17 août 2012. Un choix difficile à faire avec le stage dont je vous avais parlé précédemment sur la création de polices numériques !

Vous trouverez toutes les informations sur cette page du site des Rencontres de Lure.

>[Alphonse Zivitte]

   
 22/5/12  Stage Police numérique

[Police numérique] Comme vous le savez sans doute, il est fort rare que nous signalions les événements à caractère commercial sauf quand ils sont exceptionnels soit par les intervenants, soit par leur sujet. Et c'est ce dernier cas qui se présente à nous.

Les Rencontres de Lure organisent juste avant la session d'été un stage sur la création de polices de caractères numériques dénommé de façon totalement non francophone « FontForge : designing web fonts ». Ce stage est à ma connaissance très rare par son sujet car il va aborder la stabilisation, la numérisation et la réalisation informatique d'une police de caractère à destination du web. Comme le mentionne le descriptif qui nous est donné :
« Cet atelier s’adresse à des typographes débutants ou confirmés qui souhaitent réaliser un caractère typographique à destination du web. À travers le dessin de ce caractère, vous apprendrez à vous servir du logiciel gratuit Fontforge. Les différentes étapes du dessin de caractère pour écrans seront disséquées et étudiées. »

Il faut donc avoir un ordinateur avec soi mais aucun logiciel payant n'est nécessaire; l'intervenant, David Crossland, est un spécialiste des logiciels « libres » et donc gratuits.

Ces trois jours auront donc lieu juste avant la session du soixantième anniversaire qui commence le soir du 19 août par le traditionnel coup de bleu et les non moins traditionnelles retrouvailles lursiennes après parfois une année de séparation. Il faut apporter son ordinateur avec les logiciels installés mais aussi un papier et un crayon (et une gomme je dirais), il semblerait qu'on ne reste pas seulement dans le virtuel ! Attention, cependant, le stage est en anglais, mais il y aura sans doute de bonnes âmes pour traduire les mots compliqués.

Un stage sur un sujet bien rare de nos jours, alors que les polices numériques sont devenues totalement banales, mais qui ne requiert aucun investissement lourd comme le sont encore l'achat des logiciels spécialisés du domaine dont les prix prohibitifs sont à ce jour, et au choix du lecteur, soit un véritable racket, soit un appel insolent au piratage (suivez mon regard)...

Tous les renseignements sur le site des Rencontres de Lure, inscrivez-vous auprès de cette vénérable association si vous voulez plus d'informations.

>[Alonzo Stage]

   
 19/5/12  Oh! Sainte Baume

[Sainte Baume]  J'en avais vu quelques photos il y a quelques années, il n'était pas encore totalement abouti, mais cette fois-ci, j'ai pu le voir en place. Complètement terminé. J'ai pu le toucher, en caresser toutes les délicates arrêtes, en apprécier le grain de la pierre et la forme des lettres, en admirer les choix de ligatures, bref en vérifier de mes yeux la perfection. Car oui, il n'y a pas d'autre mot pour décrire l'obélisque que Rodolphe Giuglardo a scellé au bas du chemin du Canapé à la Sainte Baume.

Le lieu s'y prête évidemment à merveille, par son caractère sacré, certes, mais aussi par sa toute simple beauté provençale. Il est au bas de la pente que le pèlerin ou le simple promeneur va gravir pour arriver à la grotte où, dit-on, Marie-Madeleine vint finir sa vie après son exil de la terre sainte. Chacun peut admirer cette pierre magnifique, se pénétrer des textes qui en recouvrent les faces et le pyramidion, tenter de décrypter certains symboles des plus ésotériques ou tout simplement en admirer la perfection du tracé de la lettre. Avoir été instruit par les plus grands maîtres en ce domaine de Ladislas Mandel à Bernard Arin en passant par José Mendoza ou Jean-Claude Lamborot, n'est bien sûr pas étranger à un tel aboutissement, mais autant on peut parfois sentir une influence, une inspiration de ses maîtres, autant Rodolphe Giuglardo a su créer son style propre et arriver à une synthèse vraiment originale.

Alors avant que le soleil d'été ne nous empêche de faire un quelconque effort physique après dix heures du matin (à part soulever son verre de pastis, bien sûr), allez vous promener dans ce lieu magique et découvrez cet obélisque mais aussi les quelques pierres plus discrètes qui ont été semées ici ou là sur le chemin et qui toutes sont un vibrant hommage à l'art de la pierre taillée. Et pour ceux qui sont trop éloignés pour venir voir par eux-même, il vous reste les photos du site de Rodolphe Giuglardo mais je vous garantis qu'elles sont bien pauvres en comparaison de la présence physique de ce chef d’œuvre, et je pèse mes mots.

>[Gaspard Monge]

   
 16/5/12  Pierre Magnan

[Pierre Magnan]  En ce joli moi de mai où le vert printanier est encore partout présent dans notre belle Provence, un nuage noir est venu assombrir le bleu du ciel que les peintres sont venus en nombre chercher ici. Un écrivain de grand talent, qui avait contribué à faire sortir la Provence de ses archétypes félibriges et pagnolien, Pierre Magnan nous a quitté le 28 avril dernier.

Celui qui a ensoleillé de nombreuses soirées de lecture par ses multiples romans policiers dont le héros était le bien improbable commissaire Laviolette, celui qui prenait un malin plaisir à mêler faits et fictions dans ses intrigues, celui qui nous avait conté par le menu son apprentissage dans une imprimerie manosquine, et enfin, celui qui nous avait profondément ému avec son Laure du bout du monde (son meilleur roman à mon humble avis), Pierre Magnan ne viendra plus à la fête des Écrivains de Fuveau où les quelques amateurs de cette manifestation pouvaient le croiser et échanger de longues discussion (dans la mesure du possible étant donnée l'affluence) sur Giono, l'imprimerie ou l'existence réelle ou imaginaire d'une boite aux lettres sur la porte du cimetière de Barles.

Celui qui a commencé tardivement une carrière d'écrivain à quarante-cinq ans, nous a gratifié d'une série de chef d’œuvres que je ne peux que vous conseiller de lire ou de relire. Il savait manier un humour parfois féroce, mais toujours affectueux avec une imagination incroyable, tout en situant parfaitement chacun de ses personnages, chacune de ses situations dans ce qu'il persistait à appeler les "basses alpes", ce qui contribuait à enchanter les lieux comme la rue Prête-à-partir à Digne, la petite route qui va de Ganagobie à Lurs ou Barcelonnette et ses maisons mexicaines.

Hélas, il y a bien peu de chance qu'il partage le sort de son héros emblématique, le commissaire Laviolette donc, qu'il avait tué dans un de ces romans ("j'en ai assez de ce personnage") et qu'il avait du ressusciter suite à la forte contrariété de ses lecteurs assidus, tel Conan Doyle ressuscitant Sherlock Holmes après sa mort (présumée) dans les chutes de Reichenbach.

Il nous reste ses livres et la joie de retrouver sa gaité, son amour de sa région et sa profonde humanité au détour de chacune de leurs pages.

>[Séraphin Monge]

   
 12/5/12  Expo Christian Paput à Digne

[Christian Paput à Digne]  Si vous lisez attentivement cette colonne, vous ne pouvez qu'avoir entendu parler de Christian Paput. Il est un des derniers graveurs de poinçons typographiques et a récemment pris sa retraite dans notre contrée ensoleillée. En écrivant ces lignes, je m'aperçois qu'il a une page Wikipedia à son nom, ce qui vous permettra de mieux le connaître.

Mais ce que cette page ne mentionne qu'en passant et qui me fait poster ce billet aujourd'hui, c'est que Christian Paput, loin de mener une retraite de farniente bien méritée, en écoutant depuis sa chaise longue le doux bruit des glaçons qui s'entrechoquent dans son verre de pastis tels un iceberg et le Titanic, Christian Paput donc continue ses activités artistiques et nous propose notamment un exposition de ses peintures à la Médiathèque des Trois Vallées à Digne les Bains. Certes, on retrouve dans ses tableaux sa passion de la lettre, mais il combine ces formes qu'il a gravées maintes fois dans le métal avec les couleurs qu'autorisent la peinture pour former un tout où chaque élément s'enrichit des contrastes avec les autres. Vous trouverez un aperçu de quelques-uns de ces travaux sur son site, ici.

Et si vous habitez la région dignoise et que vous avez la chance de lire ces lignes avant le 15 mai, alors précipitez vous à la conférence qu'il donnera à 18h ce jour-là sur le thème d'« écriture et typographie », vous y apprendrez sûrement énormément de cet artisan, un des derniers de son métier, qui a su explorer jusque dans ses derniers retranchements les formes de la lettre.

L'exposition est ouverte du 10 mai au 2 juin, vous trouverez les renseignements pratiques ici.

>[Ali Henne]

   
 9/5/12  Drupa Düsseldorf

[Düsseldorf]  Ahhh Yessss … La DRUPA est là - au pays de Dürer… A ne pas rater, pour les plus fous d’entre vous… à la mode Graphos - Planet Mars-Eye © - et tous ceux comme on les aime… capable de faire le grand écart (et ils sont peu nombreux), entre un A bas de casse en alliage étain-plomb-antimoine et une HP - Digital Press Indigo 7000 - 812 et 1200 ppp – (8 bits - l 3952 x p 2282 x h 2074 mm - 330 x 482 mm)… Après une petite escapade en Suisse… - voir notre post du 2/5 – et l’info de ouf sur la « désimprimante », à la mode US, voir notre post du 5/4 ; le BdG vous propose ce mois-ci un voyage d’étude à la DRUPA, à Düsseldorf, qui est actuellement, le temps d’une quinzaine – du 3 au 16 mai 2012 – la Mecque de l’imprimerie High Tech et le nec plus ultra, en matière d’innovations tous azimuts question flyer imprimé au XXIe siècle… Plus de 100 000 visiteurs attendus cette année ! 

Le BdG aura sur place ce week-end un « infiltré »… un émissaire hautement qualifié qui nous fera à son retour un compte-rendu exhaustif des dernières avancées technologiques en matière d’imprimante à visée laser téléguidée et rayons gammas qui peut ouvrir les portes, poser des explosifs, soulever des objets divers, faire le café, massicoter dans les coins, voir de nuit, remplacer avantageusement votre secrétaire, mettre à jour vos logiciels de mise-à-jour sans heurts ni malheurs [private joke], détecter la chaleur et tel le moindre Harry Potter venu, imprimer une centaine de Bibles de 42 lignes sur papier pelure, en moins d’une heure, en votre absence…

Ah… j’oubliais, « Drupacity » comme on l’appelle…, c’est tous les quatre ans !

Alors réservez vite votre billet pour Düsseldorf…

>[André Bloggo]

DRUPA – La fusion des mondes réels et virtuels

PS / Pour tous les autres… rdv devant l’atelier de Louis Jou, aux Baux-de-Provence, à 10h30…

   
 6/5/12  CH Rimbaud au Cadratin

[Rimbaud au Cadratin] Recevoir un courrier du Cadratin est pour moi toujours l'annonce d'une bonne nouvelle (je ne suis pas superstitieux parce que ça porte malheur, mais touchons du bois quand même…). Et ce matin en ouvrant ma boîte aux lettres, je me suis donc senti joyeux par avance en découvrant une enveloppe en provenance de Vevey.

Mais quelle ne fut pas ma stupeur en ouvrant ce pli et en découvrant la proposition incroyable qui y était enclose ? Mais comment donc, ni l'AFP ni Reuters, ni les grandes chaines de radio et de télévision n'ont parlé de cet événement qui risque bien d'éclipser tous les autres (et je pèse bien mes mots) en ce mois de mai déjà chargé en événements de bien moindre importance ? Mais oui, c'est bien vrai, lors du prochain week-end de l'Ascension, du 17 au 19 mai prochain, vous allez pouvoir assister en direct live sur place, 10 rue de la Madeleine, avec en officiant Jean-Renaud Dagon en personne (et peut-être quelques petites mains tirées de l'assistance), vous allez pouvoir voir la naissance d'un livre typographié !

Mais oui, vous avez bien lu ! Vous qui avez si chèrement tenus dans vos main ces livres sur un beau papier dans lequel la presse typographique a laissé sa douce empreinte qui fait vibrer l'extrémité de vos doigts, vous qui avez apprécié le contraste entre cette blancheur virginale et le noir si profond de l'encre typographique, vous qui vous demandez depuis des années comment viennent au monde ces volumes dont chaque lecture est garante d'un long moment de plaisir intense, vous avez la possibilité de voir tout ceci se créer devant vos yeux grâce à l'expertise du chef d'orchestre de Heidelberg Avenue, du maître typographe dont les réalisations nous ont si souvent enchantés, j'ai nommé Jean-Renaud Dagon. Il va donc nous montrer en trois jours comment on compose au plomb et en bois, comment on encre et imprime, comment on plie et on raine et enfin comment on emboite les « Voyelles » de Rimbaud.

Bon certes, vu les très belles choses auxquelles nous a habitué l'atelier du Cadratin, il est possible que la carte bleue chauffe un petit peu lors du voyage, mais il faut dire que l'occasion est totalement exceptionnelle. À tel point que j'en reste sans voix, ce qui est un comble en ce deuxième tour des présidentielles. Vous trouverez toutes les informations sur le site du Cadratin. À ne manquer sous aucun prétexte !

>[Rolfi Lédeperche]

   
 2/5/12  AMI Escapade helvétique

[Escapade helvétique] Il y a fort longtemps que je fais partie des Amis du Musée de l'Imprimerie (cf l'article d'il y a quelques jours) mais je ne m'étais jamais inscrit à un de leurs voyages, à la fois par manque drastique de jours de congés et par gêne de me retrouver parmi des gens qui se retrouvent régulièrement lors de conférences et visites, alors que me trouvant à trois cents kilomètres, je ne peux jamais m'y rendre. Mais cette année, j'ai franchi le pas. Et je ne le regrette pas !

Jeudi dernier, donc, à l'heure où l'aube blanchit la place Bellecour, nous nous sommes embarqués à quatre amis aixois pour une escapade d'une journée en Suisse, voir une exposition de peintures à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne sur le thème « de Tiepolo à Degas », suivie par une autre visite à la célébrissime Fondation Gianadda à Martigny qui regroupe toute une collection de portraits du Centre Georges Pompidou.

Que dire pour résumer cette journée délicieuse ? Que l'accueil des Amis du Musée de l'Imprimerie fut extrêmement chaleureux ? Que l'organisation fut impeccable, les horaires tenus et que tout se passa comme sur des roulettes sans un seul accroc ? Que le voyage en car permit à tout un chacun d'apprécier le paysage, tout en devisant gaiement avec ses voisins ? Que les expositions furent magnifiques et qu'elles réjouirent tous les esprits ? Que les visites guidées furent enrichissantes et permirent d'apprécier en profondeur les œuvres présentées ? Eh bien oui, tout cela est vrai.

Je ne vais pas vous décrire plus loin cette journée d'exception, mais juste vous inciter à faire comme moi si vous faites partie des AMIs, et même si vous n'en faites pas partie, prenez un jour de congés s'il le faut et participez à ce voyage annuel qui vous est proposé, vous ne le regretterez pas !

>[Greta Blier de Sapeur]

   
 Avril 
 
 29/4/12  @TGV Les Puces Typo

[Les Puces Typo] Pour la deuxième fois cette année 2012, cette association bien connue des fidèles lecteurs de cette colonne, j'ai nommé les Rencontres de Lure, organise les Puces Typo, un « marché aux puces » au sens noble du terme, où vous pourrez trouver non seulement des réalisations typographiques de tout premier ordre mais aussi des occasions uniques auxquelles aucun amoureux de la lettre ne saurait résister. Voici ce qui nous en est dit :

«  Il y a tellement de choses à dire sur les puces typo, que le mieux c'est de venir.

Sachez néanmoins que :

votre association préférée joue le jeu des PUCES TYPO (le contraire serait un comble) et vous propose samedi 5 mai de découvrir le programme de la semaine d'été 2012 - "corps neuf" - et de bénéficier ce jour-là seulement… d'une remise de 25% sur votre inscription !

Que les lots de la tombola sont dingues.

Que les petits plats et gâteaux sont extra bons.

Avec les Puces Typo, le samedi 5 mai 2011 s'annonce donc très magnifique, bien typographique et presque économique.

Rappel : les Puces Typo c'est la journée des trouvailles graphiques où vous pouvez venir chiner, flâner et découvrir des créateurs graphiques indépendants. De très jolies choses et de petits prix, en direct des producteurs :-)

Seront présents :

Frank Adebiaye o VTF | Jean-Baptiste Levée  o opto |  Anna Hess o Éditions B42  | Pascale Evrard o éditions du temps qui passe | Erwan Beauvir o Collectif 47 | Mayumi Otero & Raphael Urwiller  o  Icinori | Émilie Coquard o typomaton | Morgane Rebullard & Collin Caradec o The shelf journal | Patrick Paleta, Stéphane Buellet, Jean-Baptiste Levée o BAT | Maxime Milanesi  o Éditions fpcf | Pauline Nunez  o Ypsilon | Mark Kopylov  o Éditions des Cendres | Présentation du CFA | Delure o Corps Neuf session 2012 | François Weil o Graphê... »

Si ctte liste ne suffit pas à vous allécher, je ne vois pas ce qui pourrait vous dégeler ! Rendez-vous donc pour les heureux parisiens samedi prochain au 83 av. Gallieni à Bagnolet, tous les renseignements sont ici.

Ô peuchères, les parisieng y-z-ont peut-être pas le soleil, le pastis, les pins et les cigales, les panisses, les chichi frégi, les plages de l’Estaque ni la Bonne Mère, il faut bieng leur laisser quelque chose, alors y-z-ont les Puces Typo !

>[Marius Escartefigue]

PS : même si vous habitez en Provence, le TGV vous mène sans fatigue en notre capitale embrumée en trois heures chrono ! On peut donc avoir le soleil ET les Puces Typo, trop cooooooool…

   
 28/4/12  2C Quand les livres s'amusent

[Quand les livres s'amusent] La ville de Lyon recèle en son sein un joyau que beaucoup d'amateurs d'art de la lettre ignorent, ou alors ne fréquente qu'avec bien trop de parcimonie, je veux parler, vous l'aurez peut-être deviné, du Musée de l'Imprimerie. J'espère que vous avez tous été voir au moins une fois la superbe collection permanente qui vous montre les plus belles réalisations des imprimeurs lyonnais, entre autres, de la Renaissance et que vous avez compris, jusque dans ses moindres détails, l'art de la typographie et de la gravure qui vous est expliqué et démontré par le menu dans les diverses salles qui jalonnent votre parcours dans l'Hôtel de la Poulaillerie qui abrite le musée.

Mais ce musée propose aussi des expositions temporaires qui valent le détour. Oh non, allez vous me rétorquer, foin de ces expositions poussiéreuses ayant des thèmes aussi abscons que « l'utilisation de l'esperluette dans les volumes à thème religieux de Jean de Tournes » ou bien « l'évolution du foliotage à travers les livres de Sébastien Gryphe ». Pas du tout, vous répliquerai-je, loin d'être réservées à des spécialistes binoclards et ennuyeux, ces expositions montrent des aspects du livre qui intéressent tout un chacun ! Et j'en veux pour preuve l'exposition actuelle « Quand les livres s’amusent - Magie et surprise des livres animés d’hier et d’aujourd’hui  ».

Vous y admirerez de nombreux livres à système, depuis d'incroyables livres à pop-up dont toute une architecture de papier plié jaillit vers le lecteur quand celui-ci entrouvre les pages jusqu'aux livres carrousels ou chaque illustration est formée de plusieurs plans comme on pourrait imaginer une scène de théâtre, sans oublier les ouvrages dans lesquelles une foule de tirettes, languettes et autres excroissances de papier vous permettent d'animer les personnages, de changer les situations ou de manipuler divers objets qui s'animent sous vos yeux.

Et contrairement à ce qu'un préjugé répandu voudrait faire croire, ces livres sont loin d'être réservés au domaine des livres pour enfants : de nombreux artistes ont créé des livres animés pour adultes dont la beauté des constructions dans l'espace n'a rien à voir avec les enfantillages. Ficelles, plis et replis conçus par des esprits souvent incroyablement ingénieux vous dévoilent des formes dans l'espace dont le but est moins de raconter une histoire que d'exprimer la beauté du monde. Et, pour tout vous révéler, je soupçonne certains auteurs d'avoir glissé dans des collections jeunesse, des livres qui sont beaucoup destinés à celui qui raconte les histoires qu'à celui qui les écoute, ou sinon comment expliquer le magnifique Moby Dick dont la poésie du texte, de la typographe et des illustrations, animées donc, ne pourra que ravir tout adulte amateur de belle lettre.

Mais je ne peux qu'effleurer le sujet en ces quelques mots, allez sur place vous régaler par vous-même, vous avez le temps l'exposition dure jusqu'au 24 juin. Vous trouverez tous les renseignements à son propos ici ainsi que des annonces d'autres événemenents sur le même thème.

>[Fillipo Peupe]

   
 24/4/12  FdT Des news de Graphos

[Des news de Graphos] Comme vous ne pouvez pas l'ignorer, Grahos fête cette année son quinzième anniversaire. Et pour célébrer dignement cette occasion, le programme des stages de l'année recèle quelques joyaux dont je me dois de vous administrer une petite piquouze de rappel, en complément du Flash de Thot de ce jour.

Les Baux - Luis Felipe-Vicente Jou i Senabre, dit Louis Jou, est un peintre, graveur et typographe catalan, né à Gracia (aujourd'hui intégré à Barcelone) le 29 mai 1881, émigré en France, mort le 2 janvier 1968… Notre association férue de « voyages d’études » ira visiter l’atelier de Louis Jou et sa fondation lors d’une visite commentée, aux Baux-de-Provence, le 13 mai prochain, un rendez-vous de printemps, pour tous les fous de la casse, ivres de la Lettre sous toutes ses formes, un dimanche ensoleillé par les lavandes de pays qui permettra d’allier l’utile à l’agréable… Normalement les inscriptions sont closes mais les organisateurs ne sont pas incorruptibles.

Lurs – Un événementiel à Lurs, organisé par Graphos, un stage mythique à la « Chancellerie », fréquentée assidûment par Maximilien Vox et Jean Giono, il y a plus de 50 ans, et une visite du « Chemin des écritures » pour les 15 ans de Graphos, en compagnie d’Henri Mérou ! Ça ne se manque sous aucun prétexte et c’est le 27 mai 2012 !

Laurent Rébéna est sans doute un des calligraphes français les plus doués de sa génération, il sera chez nous en Provence, le 10 juin 2012, pour un stage exceptionnel sur « la Bâtarde Flamande et ses ligatures », un stage de haute lignée à découvrir par tous les calligraphes (confirmés ou pas), et comme toujours dans une ambiance plus que festive à « L’Angélus » ! Qu’on se le dise !

Et dans l’attente de l’arrivée de notre ami parisien sur la planète Mars-eye, vous pouvez toujours découvrir son remarquable travail sur la >Galerie Graphos du site de Thot ! Ouvert en 2002, notre Webgalerie est unique sur le Net et c’est un lieu d’exposition aussi insolite qu’agréable, elle permet à tout un chacun de découvrir nos coups de cœur en matière de calligraphies contemporaines depuis plus de 10 ans !

>[Graphos]

PS : deuxième dose de rappel, le programme complet de l'année Graphos est disponible ici.

   
 5/4/12  Non Désimprimerie

[Désimprimerie] Ah, qui n'aimerait pas pouvoir rattraper une parole imprudente que l'on regrette d'avoir dite quelques secondes après l'avoir prononcée, qui ne voudrait pas changer un choix fait parfois longtemps auparavant, choix pour lequel le manque de jugement s'est révélé mener à la catastrophe quand les conséquence s'en firent sentir, et qui n'aimerait avoir plutôt avoir passé sa soirée au cinéma plutôt que sous la couette, entrainant neuf mois plus tard la naissance d'un grand dadais que les parents ont bien du mal à reconnaitre comme leur progéniture. Pensez aux parents Hitler, Djougachvili, Ceaucescu, Amin Dada, Khadafi et j'en passe et des melleurs…

Et bien dans un domaine enfin, ce genre de repentir est aujourd'hui possible, il s'agit de l'écrit. Car si verba volent, scripta manent plus tant que ça. Non, je ne parle pas des effaceurs d'encre, des stylo gommables et autres joyeusetés que la chimie moderne met à notre disposition, je viens d'apprendre la création des désimprimantes (« unprinters » en anglais). L'université de Cambridge vient de montrer en effet un appareil qui utilise un laser pour vaporiser le « toner » qui constitue l'encre des imprimantes laser, et ceci sans abimer le papier, afin de rendre en quelques secondes à ce dernier sa virginité. Pour cela ils utilisent un laser vert dont la particularité est de vaporiser le toner sans griller la cellulose du papier qui est en dessous ou à côté. Et donc, telle l'Étoile de la Mort, célèbre parmi la communauté des fans de StarWars, qui vaporisa Alderaan en quelques secondes causant une grande perturbation dans la Force, les désimprimantes vaporisent en quelques secondes les textes les plus abscons, les plus ardus et même les plus indéchiffrables et les font disparaitre de la surface de la planète (je ne sais pas si cela cause une grande perturbation dans la Force). Un Fahrenheit 451 écologique et sans contribution au réchauffement climatique, en résumé.

Mais sont heureusement exclus de ce processus les textes imprimés par d'autres moyens. Ouf les chefs d'œuvre typographiques des imprimeurs émérites (ai-je besoin de citer Louis Jou) ou des calligraphes de renom (pas de nom ici) sont à l'abri des vandales ou des censeurs.

À moins qu'un savant fou invente la désimprimante à cylindre ou à platine ?

>[Mars Staedler]

PS : non, ça ne marche pas non plus pour le papier toilette, amis poètes bonsoir…

   
 2/4/12  See Vents

[Vents] Certains prétendent que c'est en imitant la nature que l'on peut atteindre la suprême beauté. Dans son film hilarant « Musée haut musée bas », Jean-Michel Ribes est un partisan de la thèse adverse puisqu'il fait dire à Fabrice Luchini dans une scène inoubliable, que la nature « c'est de l'art mal copié ».

Quoi qu'il en soit, quand on prend la nature et qu'on la montre de façon astucieuse, cela donne des merveilles et j'en veux pour preuve ce site qui nous montre la vitesse et la direction des vents sur les Etats-Unis, en utilisant un système graphique totalement… échevelé. Chaque jour, le système récupère les données de la météo d'Amérique du Nord et construit automatiquement cette animation chaque jour renouvelée et néanmoins toujours magnifique. Car que dire d'autre de cette animation sinon qu'elle fait penser justement à du vent dans une chevelure ou à un courant marin dans les algues...

Bref ce genre de démonstration ne pourra jamais réconcilier les partisans de la pensée unique chlorophyllienne avec les tenants de la pureté esthétique du béton et de l'asphalte bien posés, mais peut-être pourront-ils se retrouver dans l'admiration de ce superbe exemple de visualisation informatique. J'attends néanmoins avec impatience la saison des cyclones et autres ouragans !

>[Michel Mosk]

   
 Mars 
 
 28/3/12  Livre Julien Chazal

[Julien Chazal] Notre cher callidentiste est toujours en veille des nouveautés les plus importantes du microcosme calligraphique. Et comme il est très bien infiltré dans les forums et tchats de discussion des personnes les plus informées du sujet, il nous communique une nouvelle qui va sans doute influencer le contenu de votre bibliothèque :

« Notre ami, émérite calligraphe (et graveur lapidaire ndlr), Julien Chazal vient de publier aux éditions Eyrolles, un ouvrage pratique et fort bien fait comme son grand talent nous le laissait présager.

Pratique, il expose des modèles d’écritures de haut niveau qui pourront servir aux débutants comme aux plus confirmés et il deviendra très vite, j’en suis sûr, un voisin dans la bibliothèque de la bible de C.M. (vous voyez de qui je veux parler…).

Fort bien fait, il aborde également les aspects pratiques de la créativité maitrisée dans notre passion.

A n’en pas douter, ce « Calligraphie, le guide complet » va devenir rapidement  un incontournable livre de référence, et va donc devenir totalement indispensable à la formation des calligraphes en France. »

Vous trouverez plus d'informations sur le site de l'auteur, et notamment comment vous en procurer une version dédicacée par l'auteur en personne, et également sur son album Picasa.

>[Bonzaika]

   
 24/3/12  Expo Terres d'Écritures

[Terres d'Écritures] Ah le printemps revient, et avec lui… mais non, pas ce que vous croyez… avec lui revient le temps des expositions de calligraphie ! Et c'est à Grignan, pays des lettres et donc de la lettre, que Christine Macé, de l'association Terres d'Écritures, nous invite à découvrir ou redécouvrir les œuvres d'une ribambelle de calligraphes connus ou moins connus, de « l'ancienne » ou de la « nouvelle » génération (des jeunes et des vieux pour sortir du politiquement correct) qui ont en commun la très grande qualité de leurs travaux.

Je ne présenterai plus Kitty Sabatier dont la maitrise du geste reste dans toutes les mémoires graphosiennes, ni Denise Lach dont les travaux sur le rythme ont été les fleurons de maintes expositions, ni Laurent Rébéna que les graphosiens accueilleront au mois de juin, ni Christine Macé dont les travaux là encore, ont été accueilli par nombres d'expositions, ni Christine Depuidt dont nous avons déjà parlé dans cette colonne. C'est dire que vous ne vous déplacerez pas pour rien à Grignan, vous y retrouverez les ténors de la discipline. Mais il reste des noms qui ne m'évoquent pas (encore) ou peu d'images… Fanny Violet, Dany Jung, Paul Kallos ou Pascal Ciret… Amusez vous donc à les « googler » (en clair recherchez leurs noms sur Google) et découvrez tout un monde de fraicheur, de créativité et de renouvellement du genre, de recherches aux limites et de trouvailles géniales.

En tout cas, pour bien vous en convaincre, il suffit de venir les voir à Grignan à partir du 8 avril sur le thème de « Blanc sur noir / Noir sur blanc ».

>[Coco Respondance]

   
 22/3/12  Lu Le Prince

[Le Prince] Je me dois de vous faire partager un texte magnifique que Louis Jou a mis en préface de son livre « Le prince » de 1921 qui donne à lire le célèbre texte de Machiavel. C'est le premier livre qu'i:l conçoit lui-même de A à Z, du choix du papier à la mise en page, en passant par la gravure de ses caractères et bien entendu de ses bois. Cette préface reflète si bien l'art du livre tel qu'il le concevait, et tel que toute sa production l'a ensuite concrétisé, que je trouve important de le garder en tête et de le méditer en cette époque de mutation dans ce domaine. Plus qu’un artisan, c’est un artiste (célèbre sujet de débats lors de nos rendez-vous graphosiens), même si lui même a toujours gardé une humilité profonde dans toutes ses préfaces et ses colophons. Ce sont des textes admirables où l’on ressent la souffrance de la création en temps de guerre ou de pauvreté mais aussi en lui même dans sa recherche de la perfection. Cette souffrance profondément altruiste envers son lecteur, mais qui ne l’a jamais amené à transiger sur la qualité de son papier, de son encre, de ses caractères ou de sa mise en page et qui a ainsi permis d’orner certaines de nos bibliothèques de leurs plus beaux fleurons et nos esprits de certains de leur plus beaux textes. Mais place au maître.

« Au lecteur ami,
Je puis bien te donner le nom d'ami, Lecteur, puisque c'est en ami que je te traite. Je ne te promets pas monts et merveilles ; mais je te prends par la main, je te mène dans mon atelier, je te montre ce que nous avons fait, et je te dis : Vois, nous te donnons des livres. C'est ce qui n'est pas arrivé depuis cent ans, peut-être. L'art souverain de la typographie est tombé aux mains des marchands et des savetiers : ils en ont fait un commerce ou un luxe sans conscience. Le livre est une œuvre d'art. Et voilà ce que nous voulons restaurer...

La première tradition est de créer une œuvre, et rien ne se crée quand on imite.

Ami lecteur, nous voulons être du temps qui vient en y portant quelques rayons du temps qui n'est plus. Nous avons médité sur la beauté et la nécessité de la lettre ; nous avons longuement vécu dans la considération très noble et très sacrée des bonnes proportions. Nous avons dessiné pour toi, à grand travail, un nouveau caractère, tant le romain que l'italique, et tant les capitales que le bas de casse, cette brave et solide infanterie. A grand peine et désespérant parfois de la réussite, nous avons gravé les poinçons et frappé les matrices, nous avons fondu et corrigé nos caractères...

Tout y est donc, Lecteur ami : il ne manque plus que toi. Aide-nous, car nous te sommes d'un secours plus rare que tu ne penses. Si nous n'avions pris pour toi toute cette fatigue, assurément tu ne l'aurais pas prise. Tu ne te doutes pas que nous avons mis notre vie dans cette entreprise et que tu n'as été pour rien, jusqu'ici, dans le bien que nous voulons te faire. Tu as toujours de l'or pour boire, pour manger, pour te mettre au lit ou pour aller voir danser des oies, tandis que des singes font de la musique en frappant sur des casseroles : soucie-toi un peu de ton âme, mon lecteur, il est temps.

Tu n'y penses pas, telle est ta négligence ; et nous le savons bien : c'est pourquoi nous y avons songé pour toi...

Lis d'abord Le Prince pour t'instruire à te gouverner toi-même, et tiens-toi en beauté, en amour et en joie. »

Quel homme ! Vous aussi lisez « Le prince », non pas seulement pour découvrir la façon dont on nous gouverne, mais surtout pour apprendre à se gouverner soi-même.

>[Emma Chiavelli]

   
 18/3/12  Vu Étoile de la mort

[Étoile de la mort] Vous n'allez pas en croire vos yeux, mais il se trouve qu'un satellite d'observation du soleil à capturé l'image d'un vaisseau extra-terrestre en train de "faire le plein" en pompant la matière en fusion qui éclaire notre vie de tous les jours. C'est fou ! On voit distinctement ce vaisseau sphérique (la tristement célèbre étoile de la mort ?) tenter maladroitement de se cacher dans les replis de la couronne solaire tout en déployant un tuyau (?) qui plonge directement dans la masse de notre étoile et dont on comprend évidemment la fonction. Et vous croyez que nos gouvernements nous en auraient parlé ? Le soleil appartient à l'humanité entière et il est absolument vital de nous tenir informés si des petits hommes verts se permettent d'en utiliser une partie pour faire le plein de leur vaisseaux, dont on imagine bien le bilan carbone catastrophique vu les précautions qu'ils prennent pour se cacher. Et si en plus il s'agit d'un vaisseau militaire ! Respectent-ils seulement le code de la circulation galactique, leur plaque immatriculation est totalement illisible ! Après la Zone 51 et Roswell, le fait que nous n'ayant pas entendu parler de ce fait tout de même primordial montre bien l'étendue de la conspiration du silence et la complicité de nos gouvernants avec les pires éléments de la racaille de la galaxie.

Bientôt les élections, tenons en compte ! Non à l’immigration des petits hommes verts ! Non à l'exploitation outrancière des ressources naturelles de notre système solaire par les multinationales pan-galactiques !

Et ce n'est pas tout ! Quelques jours plus tard, ces criminels n'ont trouvé rien de mieux que d'ouvrir une porte triangulaire vers la quatrième dimension directement à la surface du soleil, là encore les caméras de la Nasa les ont pris sur le fait. Une autre fois, ils se sont amusés à y dessiner un visage !

Quand cela cessera-t-il ? Notre soleil devient le terrain de jeu des pires sauvageons extra-terrestres !

Non mais alors, on n'en croit pas ses yeux ! Et on a raison... On aimerait tant que nos vessies soient des lanternes…De fort belles vessies, cela dit..

>[Madmacs]

   
 15/3/12  Infos Stage et expo

[Stage de gravure et expo Excoffon] Les Rencontres de Lure nous signalent deux informations qui sont susceptibles d'intéresser tous les amateurs de la lettre, qu'elle soit calligraphiée, typographiée ou même gravée dans la pierre pour l'éternité.

Tout d'abord, et c'est absolument exceptionnel, Franck Jalleau fait un stage de gravure lapidaire de cinq jours à Marne-la-Vallée du 16 au 20 avril prochain. Inutile de vous préciser que les interventions de ce maître dans l'art de la gravure sont rarissimes et qu'il est indispensable, à mon avis, pour un calligraphe d'avoir au moins une fois « tapé le caillou ». Certains, comme Julien Chazal, ou Laurent Pflughaupt en sont semble-t-il devenus adeptes pour notre plus grand plaisir des yeux ! Toutes les informations sur ce stage sont disponibles sur le site des Rencontres avec quelques belles photos du stage de Franck à Lurs il y a quelques années…

Autre information, une exposition itinérante à propos de Roger Excoffon fait en ce moment un tour de France et se trouvera prochainement à Pau et au Havre. Il ne s'agit pas de celle que nous avait proposée le Musée de l'Imprimerie et dont nous vous avions parlé dans cette colonne, mais plutôt d'une exposition centrée sur les produits de la collaboration de Roger Excoffon avec la Fonderie Olive et notamment ses célébrissimes caractères qu'il n'est plus besoin de mentionner, car tout le monde connaît Roger Excoffon. Les informations sur ce tour de France sont disponibles ici, ne manquez pas de suivre les liens que vous y trouverez (podcast, livre) pour approfondir votre connaissance de ce travail hors du commun.

>[Rita Peuleucayou]

   
 12/3/12  Film Bovines

[Bovines] Il y a notre vie trépidante, stressante, hyper-connectée dans laquelle nous sommes les proies de la sollicitation constante de notre environnement, de la publicité ou de notre « réseau social ». Dans « Bovines » on nous en montre un autre. On nous montre le monde des vaches. Le monde des vaches qui broutent dans leur champ une belle herbe verte et dont les seuls événements importants de la journée sont un orage, une averse de pluie dans une flaque ou bien, pour les grand bouleversements, quand on les change de champ.

On nous montre tout des vaches. Comment elles broutent, à cinq centimètres de leur bouche, il faut voir le travail. Comment elles mâchent, un mouvement ovale de la mâchoire assez étonnant. Comment elles ruminent, grosse contraction de la gorge et ça repart les mâchoires. Comment elles produisent en quelques secondes ces magnifiques bouses si appréciées des mouches dans lesquelles on met parfois le pied. Comment elles accouchent, impressionnant. Les rares signes de présence humaine ne sont pas toujours une bonne nouvelle pour elles, comme au moment déchirant où on sépare les mères de leur petits veaux que l'on fait monter dans un camion à la destination bien trop prévisible. Et les meuglements désespérés qui s'ensuivent.

Autour de tout cela, point de voix off ou de commentaire larmoyant ou admirateur. Le spectateur est seul interprète des images qu'on lui montre, à lui de faire son miel de ce qui lui est proposé. Les seuls paroles sont hors champ lors de quelques interpellations entre agriculteurs. Et en plus, les images sont d'une beauté à couper le souffle, graphiquement ultraconstruites et aussi léchées que ce que pourrait nous faire un Kubrick ou un Greenaway… s'ils se lançaient dans le film animalier.

Quand le générique de fin démarre, on en reprendrait bien encore un heure, tant le délassement est total même si la réflexion est allée bon train. Ne manquez pas ce film tant qu'il est encore dans nos salles, bien loin des effets spéciaux omniprésents et des budget multi-millionnaires, il prouve qu'avec juste une caméra, beaucoup de patience et une vision du monde très originale, on peut arriver à faire un chef d'œuvre.

>[Maeva Chalais]

   
 9/3/12  Voir Les caves de la Méjanes

[Les caves de la Méjanes] Une lectrice fidèle m'a transmis cette information extraordinaire : il sera possible prochainement de visiter les sous-sol de la Méjanes et de voir de près quelques-uns des trésors qu'ils recèlent; je parle de livres anciens, vous l'aurez deviné, et non pas du trésor improbable des celto-ligures ou des teutons en détresse à la veille de la bataille de Pourrières.

Pour cela il vous suffit de vous inscrire rapidement au 0442919888 et de vous présenter à l'accueil le samedi 17 mars à 10 heures du matin (quelques dates ultérieures sont prévues). L'entrée est libre et il est fort probable que nous en ressortions les yeux éblouis de moultes merveilles dont certaines avaient pu échapper pendant quelques jours aux sombres couloirs qui forment la réserve des livres rares, franchir les portes blindées dignes de celles qui ferment certains sous-sols genevois, capables de résister au plus importants séismes et bombes atomiques (je laisse divaguer mon imagination vous l'aurez compris) lors de quelques expositions mémorables.

Vite, à vos téléphones, il reste encore quelques places !

>[BdG]

   
 6/3/12  François Richaudeau

[François Richaudeau] Décidément, à notre grande tristesse, les années se suivent et se ressemblent, hélas, car j'apprends le décès de François Richaudeau le 26 janvier dernier. Il était une mémoire vivante des Rencontres de Lure et était surtout connu pour ses études sur la lisibilité et sa méthode de lecture rapide. Il avait écrit de nombreux livres qui sont restés des références encore aujourd'hui. Ironie cruelle du destin, il est devenu aveugle progressivement ces dernières années ce qui ne l'empêchait pas à 90 ans de venir nous présenter des conférences lors des sessions d'été, la dernière portait sur Athanasius Kircher et est restée dans toutes les mémoires.

Pour moi, j'avais découvert à ma grande surprise lors d'une conversation avec lui sur la terrasse de la Chancellerie que c'était un des principaux collaborateurs de la mythique revue Planète avec Jaques Bergier et Louis Pauwels, qui ont donné aux années 60 et 70 son lot d'articles certes sujets à controverse (et il y en eut !) dans le domaine de la parapsychologie ou du surnaturel. Quoiqu'on en pense, ces articles donnent encore aujourd'hui largement à réfléchir et leur ton impertinent et en tout cas inimitable est un régal à notre époque de règne sans partage de l'empire du bien. J'avais eu aussi l'occasion de visiter (rapidement) sa bibliothèque dans laquelle se retrouvaient des livres aussi prestigieux qu'un exemplaire des fameuse Chroniques de Nuremberg de 1493 qui retracent l'histoire du monde depuis sa création et qui sont une des toutes premières encyclopédies à vocation universelle sortie des presses typographiques. François Richaudeau était d'ailleurs connu pour la qualité de cette bibliothèque qui a fourni leurs plus belles illustrations à bien des livres sur la typographie.

C'était le dernier de ce que les nouvelles générations surnomment, avec bienveillance et affection, les paléolursiens, la génération de Ladislas Mandel ou Jacques Bollens qui ont suscité pour moi la curiosité et l'intérêt pour la chose imprimée. Même si ses apparitions se faisaient rares ces dernières années, il restait, à quelques mètres de la Chancellerie, une référence et un ami qui nous manquera.

>[BdG]

   
 3/3/12  2see La main de Dante

[La main de Dante] Inutile de présenter l’immense Dante, le Prince des Poètes. Figurez-vous que Johhny Depp a approché le metteur en scène Julian Schnabel, l’auteur d’« Avant la nuit » « Le scaphandre et le papillon » , « Lou Reed’s Berlin » et « Miral » pour qu’il réalise « La main de Dante ». Ce brave Johnny avait acheté (le petit cachotier !) depuis quelques années déjà, les droits d’un ouvrage de Nick Tosches paru depuis en français, chez Albin Michel, qui entremêlait la fin de l’écriture de "La Divine comédie" écrite par Dante Alighieri au XIVe siècle et l’enquête d’un écrivain détective parti vérifier l’authenticité d’un manuscrit du fameux texte. Le projet en serait au stade de l’ébauche et voici ce qu’en pense le futur réalisateur : « Il existe un livre génial qui s’intitule "La main de Dante" de Nick Tosches. Il appartient à Johnny mais je ne le réaliserai pas avant deux ans. On va travailler dessus avec Johnny. Mais je n’ai rien signé pour le moment. Il m’a demandé de lire le roman, et je pense que c’est un livre formidable que vous devriez sans doute tous lire. C’est super beau. Cela parle de tout. ».

Un manuscrit complet de La Divine Comédie, rédigé de la main même de Dante, telle est la découverte extraordinaire et inespérée qui est faite à la Bibliothèque vaticane par un prêtre sicilien. Cette mise au jour suscite bien des cupidités : ce sont des millions et des millions de dollars que l’on pourrait gagner en vendant feuille à feuille l’autographe unique du grand poète italien… Mais pour cela, les mafiosi qui s’emparent de l’affaire ont besoin d’un conseiller qui inspire confiance, capable d’authentifier le document et qui puisse entrer en relation avec les éventuels acquéreurs. Ils ont tôt fait de découvrir l’homme de la situation : Nick Tosches lui-même, écrivain fou de Dante, qui désespère de la littérature et manque cruellement d’argent… Thriller à la violence implacable, journal désabusé, évocation des mystères de l’œuvre de Dante… Nick Tosches joue sur les trois registres avec une maestria nonchalante et souveraine.

Dante, Johnny Depp, Nick Tosches... voilà de quoi ravir plusieurs d’entre nous...

Que l’attente va être longue !

>[Gil Alonzo Mier]

PS : une grand merci pour cette nouvelle à nos amis du blog des Éditions Arqa, que je vous engage à lire scrupuleusement !

   
 Février 
 
 29/2/12  Stage Dessin typographique

[Dessin typographique] Vous avez sans doute remarqué que nous suivons une politique stricte au niveau des sujets traités ici, nous ne parlons jamais d'événements à connotations commerciale (stage, exposition ou manifestattions diverses payantes) quels qu'en soient les mérites, ne serait-ce que parce que si vous vous perdez dans une exposition gratuite qui vous déçoit, vous n'avez pas perdu grand chose.

Mais de temps en temps, les exceptions se comptent sur les doigts d'une main, certains événements sont tellement exceptionnels que nous nous devons d'en rendre compte, certes avec les circonlocutions de circonstance, mais tout de même. Il en est ainsi d'un prochian stage de Kitty Sabatier sur le thème (rarissime à notre connaissance !) du dessin de lettre typographique. Pour avoir ramé pendant des années pour essayer de me former dans cette technique, je dois dire que je suis heureux que ce genre de stage ait enfin lieu, sans devoir s'inscrire à l'école Estienne et autres Esad.

Et donc, voici ce qui nous en est dit : « À l'atelier de Kitty Sabatier, stage animé par David Théry avec la participation de Willy Muller.Ce stage marque le début d'une série d'interventions sur le dessin typographique sous toutes ses formes à l'atelier. Sur une période de plusieurs mois nous verrons le passage de l'écriture au dessin stabilisé sur calque, puis la vectorisation et la création d'une police de caractère proprement dite (le dessin direct dans un logiciel d'édition de fontes). Enfin seront abordées les très larges possibilités qu'offrent aujourd'hui l'outil numérique.

Ce premier stage consistera principalement en une introduction / inititation au dessin typo: Historique et évolution de l'écriture vers le caractère, contexte et nécessité de l'apparition du dessin typo.

Seront abordés: la relation entre écriture et dessin typo, la classification des caractères typographiques, les principes essentiels du dessin, les règles d’optique.

Après la théorie, la pratique! Pour ce premier stage, afin de s'exercer tout de suite aux notions essentielles abordées, il est demandé à chaque participant de venir avec quelques mots calligraphiés ou dessinés préalablement (titrage, phrase, monogramme, etc.).. »

Alléchant non ? Des fois, je regrette presque de ne pas habiter Toulouse. Vous trouverez la présentation complète ici.

>[Amédée Saint Typo]

   
 26/2/12  Blog Le blog de Claudie

[Le blog de Claudie] Le monde de la blogosphère vient de s'enrichir d'une nouvelle arrivante issue des cours du dimanche de Graphos ! Eh oui, le BdG se sent un petit peu moins seul depuis que Claudie nous a annoncé par un fort gentil mail qu'elle se lançait elle aussi dans l'aventure bloggesque et qu'elle ouvrait un blog dédié... à la calligraphie (vous l'aurez deviné) sur Overblog.

Les premiers articles qu'elle nous propose sont un digne reflet de son travail, car il faut vous avouer qu'au contraire de certains que je ne nommerai pas (mais qui se sentent dors et déjà visés) Claudie travaille énormément chez elle entre deux stages, ce qui lui a permis d'atteindre un excellent niveau en bien moins de temps que pour les fainéants (suivez mon regard). Alliée à un gout graphique très sûr (vous devriez voir sa carte de voeux) ainsi qu'à une originalité comme valeur fondamentale, elle nous livrera sans doute en images sur son blog les divers essais qui mènent à ses réalisations que tous les graphosiens apprécient depuis qu'elle travaille parmi nous.

Bienvenue et longue vie à ce nouveau confrère !

>[ze BdG]

   
 24/2/12  Alea Coup de dé

[Coup de dé] Si vous vous intéressez un tant soit peu à la typographie ou même à l'expressivité de l'écriture en général, vous ne pouvez pas être passé à côté du « Coup de dé » de Mallarmé. Ce poème allie un texte qui pourrait se suffire à lui-même mais tel un tableau magnifique dont la beauté est mise en valeur par un cadre bien choisi, la beauté de ce texte est mise en valeur pat une mise en page et une typographie choisie par l'auteur qui a visiblement pris un soin tout particulier à ce qu'elle soit rendue exactement suivant ses attentes. Certes son imprimeur a dû supporter son perfectionnisme inhabituel à l'époque sans doute, mais combien d'imprimeurs actuels subissent les caprices des clients tout aussi déterminés à obtenir un résultat conforme à leurs spécifications... mais dont l'esthétique au final est justement loin d'être à la hauteur !

Bref, si vous n'avez pas pu trouver l'excellent « Un coup de dé jamais n'abolira le hasard » aux éditions de la Table Ronde qui présente toute la genèse de l'oeuvre, depuis les manuscrits jusqu'à la édition originale, vous pouvez en voir un exemple sur Gallica qui a mis en ligne une version numérisée des épreuves d'imprimerie et vous rendre compte par vous-même de la précision de ce que Mallarmé vait dans la tête et donc désirait obtenir.

Bon et pour tout vous dire, même à l'état de « work in progress » comme diraient nos amis d'outre-Manche, c'est quand même rudement beau...

>[Emma Lea Jactahèste]

   
 20/2/12  3D Imprimez votre maison

[Imprimez votre maison] La vogue des imprimantes 3D connait en ce moment une explosion chez nos amis étazuniens. De quoi s'agit-il ? Et bien au lieu d'imprimer sur une bonne vieille surface plane, comme nous le faisons depuis 500 ans avec des techniques variables et renouvelées, en 2D comme disent les jeunes de maintenant, il s'agit d'imprimer un objet en 3D, en volume donc, même si à mon avis, le terme d'imprimante n'est plus vraiment approprié pour ce genre d'exercice.

Et donc, les tentatives les plus extravagantes sont le quotidien de ce nouveau domaine qui n'a plus qu'un lointain rapport avec notre bonne vieille typographie au plomb. En est témoin cet article d'un site spécialisé dans les extravagances technologiques, article qui vante les mérites d'une imprimante 3D qui va vous permettre d'imprimer votre maison ! Eh oui, grâce à l'impression par les contours, bientôt (si ce projet parvient à une réalité utilisable), nous habiterons dans des maisons que nous aurons pu concevoir à notre guise et qui seront fabriquées par ces robots modeleurs. Bon, ne rêvons pas trop non plus, je ne vois pas comment ils vont faire pour construire une charpente ou couler une dalle de béton, donc il reste à mon avis encore pas mal de chemin à parcourir.

Et je ne parle même pas d'approcher la qualité de construction (et donc la durée) d'un château renaissance ou d'une cathédrale gothique !

>[Jacques Mentel]

   
 17/2/12  Voir Yves Leterme

[Yves Leterme] Notre cher callidentiste, dont j’espère vous vous êtes régalés du dernier livre « Bonsaï et calligraphie », voir notre article d’il y a quelques jours, bref, notre très cher ami graphosien nous signale une vidéo d’un calligraphe belge assez discret, Yves Leterme, d’autant qu’il se trouve être l’homonyme d’un homme politique belge assez omni-présent sur la toile.

Yves Leterme vous propose un fort beau site en anglais et en néerlandais ici, dans lequel vous pourrez admirer une partie de ses œuvres et feuilleter un album photo que je vous recommande, car on le voit avec son homonyme homme politique, mais aussi souvent avec Brody Neuenschwander, ce qui rappelle de fort bons souvenirs à tous les amis de Graphos qui étaient venus à son stage, il y a maintenant plusieurs années…

Bref, pour en revenir à la vidéo, en dehors de travaux remarquables, elle montre surtout l’art du geste du calligraphe, la vitesse et la précision de trait. Cet art fondamental est ce qui manque à ceux qui essayent d’apprendre la calligraphie chez eux, à partir de modèles trouvés dans le commerce, dont certains n’ont même pas pas été produits par une main mais par un ordinateur, je tairai leur nom pour ne pas les humilier. Donc si vous êtes dans ce cas, regardez ces vidéos, on en trouve d’autre au hasard de youtube, et surtout faites des stages avec de vrais calligraphes, le travail isolé en cette matière, comme dans d’autres, ne mène en général qu’à une frustration rapide et au découragement qui s’ensuit.

>[Ruben Vandevoorde]

   
 13/2/12  Piq Tout le monde connait…

[Tout le monde connait Roger Excoffon] Petite piqûre de rappel aux éternels distraits, l'exposition « Tout le monde connaît Roger Excoffon » au Musée de l'Imprimerie de Lyon en est à ses derniers jours !

Ayant moi-même tardé, je ne l'ai visitée que vendredi dernier et je ne peux que vous inciter à faire l'effort et le déplacement, vous ne serez pas déçu. Car en plus de documents sur la genèse des ses caractères mondialement utilisés (Mistral, Choc, Banco et autres Antique Olive) vous aurez également un aperçu de son travail de graphiste, bien moins connu mais tout aussi admirable. Ce qu'il savait faire avec un pinceau et de la gouache est tout simplement époustouflant. Et ne croyez par que l'ordinateur soit passé par là, vous pourrez voir des originaux (si si, avec de la vraie gouache sur du vrai papier) où l'on ne peut qu'admirer la l'énergie du tracé et la sensibilité des textures. En collant le nez dessus (enfin presque) on peut percevoir toute la subtilité de chaque trait, de chaque attaque et de chaque lâché de pinceau, de vraies merveilles. Parfois, nous somme gratifiés de ses planches de recherche et des différents essais qu'il a effectué avant de choisir le tracé définitif, un vrai cours de graphisme. De nombreuses affiches montrent également les travaux finis tel qu'ils ont utilisés dans la publicité et donc tel que nos murs les ont portés.

En bonus à la sortie de l'expo (quelle bonne idée !) vous trouverez un plan de Lyon avec les emplacements de diverses enseignes utilisant les caractères d'Excoffon, une bonne façon de découvrir quelques ruelles lyonnaises hors des sentiers touristiques battus et rebattus, et de vous rendre compte que vous-mêmes qui croyez ne rien connaître en typographie,
vous connaissez déjà Roger Excoffon !

Bref, courez, roulez, volez vite à Lyon pour aller visiter cette exposition au musée de l'Imprimerie, il ne reste plus que quelques jours !

>[Alex Coffon]

PS : autre piqûre de rappel, notre couvent préféré ayant été inondé suite à une rupture de canalisation d'eau gelée, le stage Graphos de février sur la bénéventine est annulé. Gasp !

   
 12/2/12  OMG Moaïs

[Moaïs] Il est des moments où l’on découvre que le monde nous offre une multitude de merveilles dont beaucoup ont en fait une partie cachée, parfois encore plus intéressante que la partie visible ! Je ne parle pas des icebergs, non, mais plutôt de ce que nous connaissons depuis plusieurs dizaines d’années sous le nom de moaï, c'est-à-dire les statues monumentales de l’île de Pâques.

Mais oui, nous avons tous vu ces bustes sortant de terre, pour certains encore coiffé d’un énigmatique couvre-chef, dont le visage stylisé nous a tant fait rêver lors de nos jeunes années, au point d’inspirer à nombres d’auteurs une origine issue d’interventions extra-terrestres ou de remontées dans le temps de nos futurs descendants ultra-technologisés, cela va sans dire. Le côté mystérieux de l’affaire en encore redoublé par le fait que nul n’a, à ce jour, pu produire un déchiffrement sérieux de l’écriture dite « rongo-rongo » des anciens habitants de cette île, qui en dehors de son esthétique remarquable, reste donc totalement hermétique.

Mais j’ai découvert récemment que ces statues, dont on ne voit pour certaine que le buste voir même que la tête, avaient en fait un corps ! Une équipe d’archéologues a entrepris depuis plusieurs années de dégager certains de ces moaïs et d'en déterrer la structure souterraine. Eh oui, ces statues représentent pour certaine un corps complet, de la tête aux pieds avec même de magnifiques gravures où il me semble retrouver cette fameuse écriture rongo-rongo. Voyez ces splendides photos sur le site de la mission archéologique chargée de ces fouilles curieuses.

Peut-être ces parties enterrées apporteront-elle un indice supplémentaire qui permettra de commencer le déchiffrement de ces tablettes de bois gravées qui recèlent à coup sûr une foule de renseignements sur cette civilisation étonnante.

>[Jakob Roggeveen]

   
 8/2/12  Oh¡ Glozel

[Glozel] Nos travaux de recherches sur Glozel remontent à bien des années déjà... ils eurent à l’époque le mérite de nous faire visiter des lieux de mémoire, notamment le petit musée de Glozel, dans l’Allier, ou rencontrer des personnalités de premier plan comme madame Juanéda-Calvier, une amie chère décédée récemment, une des meilleures spécialistes en France de cette écriture si mystérieuse...

C’est grâce à elle que je pus tenir dans les mains quelques unes de ces précieuses tablettes aux signes irrésolus... C’est donc avec grand plaisir que nous vous faisons part de la création de ce Blog et du travail de son concepteur, avec lequel nous sommes récemment entré en contact, M.Odhinn-Hermodr de Warenghien qui est dans la veine de ces chercheurs passionnés puisqu’il a passé des centaines d’heures à déchiffrer les fameuses tablettes de terres... médiévales, de l’age du fer, ou encore antérieures... ?

La question reste posée et la controverse moderne reste toujours d’actualité !

>[André Bloggo]

« Dans les proto-religions Shamaniques et/ou Animistes, dont ont hérité le Taoïsme, Bouddhisme & Hindouisme etc…, le croyant prête vie à toutes formes de la création, de la Terre-Mère élevée au rang de Divinité Suprême, de l’inanimé (la pierre, le galet, le roc), à l’animé (des plantes, aux animaux & humains), tout est considéré comme du domaine du vivant. La pierre, le bois, l’os, comme les animaux vivants ou non & les esprits des morts en sont les messagers, tout comme les galets ci-dessus, même l’amulette pendentif qui est une protection. »

   
 4/2/12  BB Brit tweets

[Brit tweets] Je vous ai parlé l'autre jour de la police de la pensée qui commençait à pointer plus que le bout de son nez, un fait récent prouve à mon avis, que son congénère Big Brother n'est pas loin de faire son apparition non plus. C'est ce qu'ont découvert à leurs dépends deux sujets de sa gracieuse Majesté britannique.

Un jeune couple anglais avait en effet décidé d'aller faire un tour en Californie histoire de découvrir Hollywood, de faire la fête à la mode de Los Angeles et de se griller ce qui leur restait de neurones (vous allez voir qu'il ne leur en restait pas beaucoup) avec diverses boisons fortement alcoolisées. Afin que tout leur « réseau social » soit au courant, ils avaient envoyé quelques semaines avant leur départ plusieurs « tweets » (comme le fait de temps en temps le BdG) pour annoncer que la fiesta serait tellement intense qu'ils allaient « détruire l'Amérique » et même « faire sortir Marilyn Monroe de terre » (ce que ne fera jamais le BdG). Il leur fut répondu par des quolibets et des railleries du même tonneau.

Mais quelle ne fut pas leur surprise à l'arrivée dans le pays du libre et la maison du courageux, au sortir de leur avion de se voir interpeler par la TSA (équivalent de notre Police de l'Air et des Frontières), interroger comme on le voit dans les films avec lampe dans la figure, siège hautement inconfortable et harcèlement verbal pendant plusieurs heures d'affilée afin qu'ils révèlent leurs plans sur la façon dont ils comptaient «  détruire l'Amérique » et comment ils pensaient faire pour « déterrer Marilyn ». Il est même dit qu'on les fouilla au corps comme seuls de vrais policiers savent le faire et qu'on chercha dans leurs bagages si, en plus d'explosifs ou autres éléments de l'attirail de terroriste, ils n'auraient pas des pelles car semble-t-il, il vaut mieux déterrer Marilyn avec des pelles britanniques plutôt que des pelles californiennes, de moins bonne qualité peut-être. Puis on les enferma dans des cellules de quelques mètres carrés en compagnie de la lie de tout ce qui peut essayer de traverser la frontière illégalement, donc en l'occurrence des trafiquants de drogue mexicains à la mine patibulaire et autres bandits de grands chemins. Quand ils eurent passé douze heures à macérer dans ces conditions pour le moins insatisfaisantes, ils furent embarqués de force dans le premier avion à destination de Londres et renvoyés d'où ils venaient. Fin du voyage.

Où l'on voit que quand on croit écrire un billet de mauvais humour à la seule destination de ses amis, s'il comporte quelques mots clés bien choisis, il risque de tomber sous d'autres yeux beaucoup moins bienveillants, où l'on constate que l'Once Sam est en phase paranoïaque aigüe alors que ce cher Barack semblait pourtant un homme plutôt posé et réfléchi, que si vous voulez détruire l'Amérique, il vaut mieux ne pas l'annoncer sur Tweeter (en tout cas pas en clair) et enfin, que si vous voulez déterrer Marilyn, n'apportez pas vos pelles mais achetez-en sur place, au pays de la ruée vers l'or, elles ont fait leurs preuves depuis pas mal d'années.

A bon entendeur, salut.

>[Timoté Rauriste]

   
 1/2/12  OM Linotype

[Linotype] En tant qu'ingénieur, j'ai toujours bavé d'admiration devant la linotype. Cette superbe machine qu'Ottmar Mergenthaler mit quarante ans à mettre au point est proche, à mon avis, de la perfection ultime de la mécanique. Thomas Edison la qualifiait d'ailleurs de huitième merveille du monde, rien de moins. Chaque partie en est conçue avec ingéniosité et surtout est basée sur une foule de mécanismes simples et bien pensés. Loin d'une complexité galopante, Mergenthaler en a magistralement conçu chaque élément dans un souci constant de simplicité plutôt que d'accumulation de mécanismes complexes et donc faillibles. Passez une heure ou deux avec un linotypiste connaissant bien sa machine et il vous dévoilera une partie de ces merveilles de conception, comme l'idée géniale qui permet de distribuer les matrices après la fonte de la ligne ou celle qui permet de justifier une ligne à une largeur donnée. Simple mais efficace et fiable.

Il y a quelques années j'avais gagné à Lurs un petit livre de bandes dessinées que je vous recommande, il est édité par Linotype et passe par le menu l'histoire de la création de cette fabuleuse machine. Procurez-vous cet ouvrage qui vous expliquera le parcours assez exceptionnel de Mergenthaler pour arriver à concevoir puis commercialiser son engin.

On trouve encore de ci de là quelques linotypes en état de marche (et bien plus hélas, de véritables épaves comme celle qui se fait lentement dépecer dans le hall d'entrée de la bibliothèque Méjanes à Aix) mais les personnes capable de les faire fonctionner et surtout de les entretenir commencent à se faire de plus en plus rares.

Un film a été réalisé semble-t-il pour rendre hommage à cette machine qui permit à la presse de devenir quotidienne sans exploser ses coûts de production. Vous trouverez sa bande annonce ici. Pour ma part je suis impatient d'entendre encore ce cliquetis inimitable des matrices voyageant depuis le magasin jusqu'à la ligne de fonte puis retournant se faire distribuer. C'est le bruit d'une intelligence de tout premier ordre.

>[Etaoin Shrdlu]

   
 Janvier 
 
 28/1/12  84 Police de la pensée

[Police de la pensée] Certes, Georges Orwell nous avait prévenus. Il nous avait décrit dans son célèbre et terrifiant roman « 1984 » comment la police de la pensée utiliserait leurs opinions pour condamner les citoyens et non plus leurs actes. Qui aurait pu croire que subrepticement une forme moderne de délit d'opinion pourrait voir le jour et être de plus en plus pratiquée au nom du maintien de la sécurité publique et du principe de précaution.

Quelques exemples. Il existe des crimes pour lesquels le simple fait de les fantasmer suffit à vous conduire en prison. Si vous possédez des documents « à caractère pédophile », vous êtes passibles du bras vengeur de la loi, non pas pour avoir commis ce crime mais juste pour en avoir des photos, la plupart du temps trouvées sur internet. Vous n'avez pas touché à un cheveu d'un enfant, ni n'en avez même approché ou effarouché un, vous pouvez ne jamais être sorti de chez vous, vous êtes coupable néanmoins. Imaginons la même chose appliquée au grand banditisme pour lequel le simple fait d'avoir un film montrant le braquage d'une banque vous ferait aller en prison et vous pouvez immédiatement voir le ridicule de la situation actuelle, qui semble pourtant ne choquer personne.

Mais si la pédophilie, qui à mon avis tient quand même plus de la maladie mentale que du comportement responsable d'un humain moyen, est un cas avéré de répression d'un non-crime depuis quelques années, d'autres lui emboitent le pas. Un jeune homme a été condamné il y a quelques semaines à deux ans de prison ferme pour avoir détenu la recette de fabrication d'une bombe artisanale trouvée sur internet. Notez bien un fait important : il détenait cette recette depuis plus de deux ans mais n'en avait jamais fait usage. Il n'a jamais construit de bombe, ni menacé personne d'en construire une, il a juste téléchargé la recette, ne l'a peut-être même pas lue jusqu'au bout et n'a en tout cas pas acheté les ingrédients décrits. Deux ans et demi de prison ferme, pour détention d'un document que n'importe qui peut trouver sur internet.

Enfin, je trouvais concevable d'édicter des lois mémorielles sur la négation du génocide des juifs juste après la deuxième guerre mondiale, alors que le traumatisme d'un tel événement était encore dans toutes les mémoires et dans beaucoup de corps. Mais en 2012, édicter une loi interdisant de nier ou de minimiser le génocide arménien de 1917, me semble dénoter que la dérive s'accélère.

Bien entendu tout cela se fait au nom de la bien pensance, bien entendu les négationnistes, les terroristes et les pédophiles sont au mieux de vilains bonshommes voire même des criminels… pour ceux qui passent à l'action, bien entendu les lois mémorielles ne visent que le négation de « ce qui est manifestement établi par les historiens », ce qui est oublier que l'histoire est une « science » dont les vérités fluctuent et varient au cours des époques et au gré des gouvernements, relisons les « Chroniques de France » ou les diverses bonapartolatries pour nous remettre en mémoire nos anciens héros aujourd'hui déchus. Et je n'évoque même pas l'histoire au moment de la guerre froide.

Toutes ces lois sont là pour « protéger le citoyen » des mauvaises pensées qu'il pourrait avoir, pour qu'il n'aie que de « bonnes opinions » qui lui soient proposées. Bref, c'est tout simplement le prendre pour un irresponsable incapable de juger.

Alors qu'est-ce qui suivra ? Des lois réprimant la négation des causes humaines du changement climatique ? Voire même la négation de ce même changement sera-t-elle peut-être bientôt illégale ? Ou bien on interdira la détention de photos montrant des hommes politiques en galante compagnie ?

1984 n'est peut-être plus si loin…

>[Emmanuel Goldstein]

   
 24/1/12  ?! Timbreur sur balancier

[Timbreur sur balancier] Je suis souvent époustouflé par la diversité des occupations que les humains peuvent regrouper sous le nom de "travail". Non, non, je vois très bien ce que vous pensez, mais je ne rentre pas dans ce genre de polémique. Non, je pense à des artisans dont le savoir faire est tellement hors du commun, que quand ils organisent des rencontres mondiales, ils doivent pouvoir se réunir dans une cabine téléphonique. Tel est donc le métier de "timbreur sur balancier" d'Éric Lejeusne.

Son atelier exerce en effet une activité qui consiste à effectuer un gaufrage du papier en utilisant une presse à balancier qui permet non seulement de gaufrer le papier, mais aussi de l'imprimer en couleur. On voit ainsi cet artiste réaliser une magnifique salamandre en deux couleurs (ou plus ?) en utilisant deux contreformes qui, une fois soigneusement peintes, calées au millipoil et gaufrées produisent un ensemble absolument magnifique. Prenez le temps de regarder jusqu'au bout la petite vidéo en page d’accueil qui explique bien son travail et certaines phases de la fabrication de ces merveilles. Hélas, à voir les noms des heureux clients pour lesquels il travaille, je doute que ma bourse puisse un jour s’offrir un superbe papier à entête avec gaufrage coloré, mais en attendant, voilà un exemple de plus à rajouter à la liste des artisans qui font un travail exceptionnel et dont on n'entend jamais parler, au contraire de certains omniprésents qui ne font rien d'autre que de paraître.

>[Hugo Freure]

   
 20/1/12  15! Programme Graphos 2012

[Programme Graphos 2012] Je me rends compte que le premier stage Graphos de l'année est proche et que je ne vous ai toujours pas exposé notre programme pour l’année 2012 !

Comme vous le savez peut-être, cette année sera doublement festive, d'abord pour les 60 ans des Rencontres de Lure, certes, mais aussi pour les 15 ans de Graphos ! Et comme on ne laisse jamais passer une occasion de faire la fête dans notre association, nous vous avons concocté un programme tout ce qu'il y a de plus festif et inoubliable.

On commence calmement, si on peut dire, avec le 22 janvier un stage sur la Quadrata, le 19 février un autre sur la Bénéventine et le 18 mars un troisième sur la Mérovingienne (quel délice !).

Une fois les brause bien chauffées, on va attaquer du lourd : le 22 avril « Méli-mélo » un de ces stages surprise que notre Thierry aime à nous concocter avec la réalisation d’un projet sur un thème à lui seul connu !

Le 13 mai, sortie familiale aux Baux de Provence sur le thème « À la rencontre de Louis Jou », avec visite de la fondation éponyme, de son atelier, encore en activité, et du musée dans l’hôtel de Brion. Le repas n’aura sans doute pas lieu à l’Oustaou de Beaumanière, hélas, vu le budget réduit du week-end, mais on passera devant et on regardera le menu.

Le 27 mai, stage sur la Bâtarde flamande à la Chancellerie de Lurs, en ce lieu magique qui a vécu tant de moments uniques, où sont passés tant de personnages pittoresques, érudits et en tout cas passionnants, et où seront fêtées en août prochain les soixantièmes sessions d’été de typographie ! Visite des lieux, parcours du Chemin des écritures et ballade sur la promenade des Évêques seront des étapes indispensables pour cette journée d'exception !

Le 10 juin, rencontre avec Laurent Rébéna (le vrai, en chair et en os !) pour un stage d’approfondissement sur la bâtarde flamande et ses ligatures (non, il ne s’agit pas de médecine).

La fin de l’année ira crescendo avec le 21 octobre un stage sur le Monocondyle (à vos dictionnaires !) puis le 18 novembre un stage sur les majuscules d’Anglaise (du sang, de la sueur et des larmes au rendez-vous) et pour finir en apothéose, le 16 décembre notre traditionnel stage de fin d’année sur le thème du mail-art avec la participation de nos invités, dont le jubilatoire Henri Mérou qui fera le déplacement depuis la campagne reillanaise !

Vous trouverez ce programme en téléchargement ici, marquez ces dates sur votre calendrier, une telle année, la dernière à ce qu’en disent les Mayas, ne se reproduira pas de sitôt !

>[ze BdG]

   
 16/1/12  Oh! Faux iPads

[Faux iPads] Si vous suivez un peu attentivement les nouvelles technologiques, vous êtes peut-être tombé(e) sur cette annonce incroyable : certains usagers ayant acheté un iPad ont eu une drôle de surprise au moment où ils ont ouvert la boîte de leur merveille informatique, il y ont découvert une plaque d'argile au lieu de l'habituel engin au design incomparable !

Des journalistes bêtement matérialistes en ont immédiatement déduit qu'un gang de fraudeurs achetaient les iPad, les remplaçaient par un morceau d'argile, scellaient à nouveau le paquet, rendaient le tout au marchand en demandant le remboursement et ainsi faisaient une sale blague à leurs frères consommateurs... Faux que tout ceci ! Propagande de la firme à la pomme ! La réalité est bien plus simple mais certes un peu gênante pour Apple... je m'en vais donc tout vous la dévoiler au risque de me retrouver sur la liste noire des ennemis de la pomme, mais bon, je dois la vérité aux amis du BdG.

En fait, les produits Apple ont une âme. Et c'est pour ça qu'ils savent si bien plaire à leurs utilisateurs, jusqu'à susciter une empathie qui frôle parfois le fanatisme. Et comme tous les lecteurs de Gustave Meyrink le savent bien, il se trouve qu'à sa conception l'iPad n'est qu'un morceau de glaise informe, image parfaite du chaos originel et de tout organisme inanimé. Pour lui concéder enfin la vie, il faut qu'une personne habitée par une vision de la grandeur technologique, un équivalent du divin informatique, lui souffle dessus et lui donne enfin son âme. Depuis que Steve Jobs est mort, d'autres personnalités ont du s'y mettre pour continuer à insuffler la vie pour nous aux nouveaux iPhones, iPods, iPads et autres Macintosh. Mais voilà, les disciples n'ont pas encore atteint la perfection du maître et il laissent parfois échapper quelques « ratés »… Alors bien sur, on préfère accuser d'hypothétiques escrocs (dont je suis sûr qu'on ne les attrapera jamais) plutôt que d'avouer à la face du monde que Steve a du mal à être remplacé. Ça ruinerait leur réputation et ferait baisser le cours des actions.

Alors bon, faisons semblant d'y croire pour leur faire plaisir…

>[Athanasius Pernath]

   
 13/1/12  Livre Athanasius Kircher

[Athanasius Kircher] Un très beau livre sur Athanasius Kircher, célèbre érudit de la Renaissance est paru en 2009 chez Actes Sud dans la collection l'Imprimerie Nationale (quel montage intéressant !) sous le titre « Athanasius Kircher, le théâtre du monde » de Joscelyn Godwin. Et pour tout vous avouer, il nous est passé absolument inaperçu, ce qui est ma foi fort rare pour un ouvrage de cette ampleur !

Si vous voulez connaître mieux ce personnage hors du commun, toutologue comme on dirait aujourd'hui, à la fois mathématicien, linguiste, archéologue, naturaliste, historien des religions, ingénieur, géologue... il a été le découvreur de nombre de phénomènes naturels, comme les taches solaires ou les anneaux de Saturne et a étudié le premier nombre de langues étrangères comme le chinois ou le sanskrit. Bref un érudit total comme la Renaissance a été la dernière période à en produire.

Mais comme le dit pudiquement sa biographie, ses erreurs sont à sa mesure, grandioses. Il n'a jamais cru que les hiéroglyphes véhiculaient une langue mais a maintenu, parfois contre toute évidence, qu'il ne s'agissait que de symboles. Ses traductions des textes sur les faces des obélisques égyptiens sont d'une poésie à couper le souffle... même si elles passent totalement à côté du message. Il est aussi resté jusqu'à la fin un farouche partisan du géocentrisme, bien plus politiquement correct à l'époque que les théories héliocentriques de Galilée ou Copernic. Ses théories sur les sciences naturelles reprennent à la lettre les textes bibliques et la génération spontanée est pour lui une évidence tant la puissance du souffle divin emplit le monde. Et je m'arrête ici pour ne pas l'accabler... Mais il parait qu'à cette époque, la notion de vérité n'était pas aussi rigoureusement scientifique qu'elle nous est imposée aujourd'hui et que si on arrivait à produire une théorie particulièrement esthétique, elle pouvait être considérée comme vraie rien qu'à cause de sa beauté, car elle reflétait ainsi la beauté du monde telle qu'il avait été conçu par Dieu. Quelle belle idée !

Cela dit, vous pourrez en apprendre bien plus sur le personnage en lisant une biographie, sans doute légèrement romancée, parue il y a quelques années sous le titre « Là où les tigres sont chez eux » de  Jean-Marie Blas de Roblès qui obtint le prix Médicis pour son travail.

Un personnage fascinant qu'il est passionnant de découvrir un peu plus en profondeur.

>[Ataxerxes Kärcher]

   
 10/1/12  Site Imprimerie Nationale

[Imprimerie Nationale] Et l'année commence bien avec un autre site déniché par un de nos informateurs toujours à l’affût des perles cachées du web. Il s'agit cette fois d'un recoin peu connu du site de l'Imprimerie Nationale où elle dévoile dans « les voyages temporels » les différents lieux où elle a œuvré et une foule de documents sur son histoire depuis sa création en 1538. Dans « la création typographique », elle expose les différents domaines dans lesquels elle pratique la création de caractères, depuis la carte d'identité jusqu'aux ouvrages de bibliophilie en passant par le Brive, caractère institutionnel de la ville éponyme. Enfin, cerise sur le gâteau, perle des perles, merveille des merveilles, elle montre dans les « maîtres d'art » tous les métiers qui se côtoient autour de la conception, de la fabrication et de l'édition de ces ouvrages magnifiques que nous proposent « l'atelier du livre d'art et de l'estampe ».

Certains retrouveront au détour des vidéos quelques amis de l'IN comme Nelly Gable que l'on voit graver un poinçon d'euro et le porter au fondeur de caractères ou Frank Jalleau qui apparaît dès qu'il s'agit d'évoquer la création de caractères, domaine d'excellence de l'Imprimerie Nationale. Il est particulièrement heureux que l'on puisse ainsi montrer au grand public ce qui se cache derrière les murs parfois épais (métaphoriquement) de cette vénérable institution et comment on perpétue une tradition de l’excellence de la pratique de métiers pour la plupart vieux de plus de cinq siècles, tout en mariant ce lourd passé avec une modernité radicale quand il s’agit de concevoir les futurs documents administratifs comme les cartes d’identité ou les passeports.

Ne manquez pas également de passer par le site complet de l'IN, vous y découvrirez toutes les facettes de l'institution, comme les Maîtres d'Art distingués en son sein et si vous avez la chance de passer à New York, ne manquez pas l'exposition au Grolier Club qui doit être de toute beauté, si on en croit les photos qui nous sont données à voir. Enfin, Noël est déjà passé mais pour les plus fortunés de nos lecteurs, flânez un peu dans la boutique de l'atelier du livre d'art, si vous aimez les belles éditions (et que vous en avez les moyens !), vous ne pourrez pas rester insensible aux charmes des livres d'artistes qui vous sont proposés !

>[David Eaux]

   
 7/1/12  New! Le BdG sur Twitter

[Le BdG sur Twitter] En ce début d'année 2012, quinzième depuis la naissance de Graphos, une importante concession à la modernité est en passe d'être faite par le BdG, concession qui vous permettra de suivre de façon encore plus directe toute l'actualité calli-, typo- et tout simplement -graphique du monde merveilleux de l'écriture dans tous ses états : nous venons d'ouvrir un fil Twitter !

Ce « réseau social », comme on dit maintenant, vous permet gratuitement de créer votre propre compte, si vous n'en avez pas encore, de vous abonner aux flux d'information qui vous intéressent et de recevoir dans la minute toute nouvelle information qui y est postée. Bien entendu, vous pouvez, vous aussi, poster vos nouvelles ou re-poster celles qui vous plaisent aux gens qui sont abonnés à votre flux. Seule contrainte, mais elle est de taille, le message doit faire moins de 140 caractères… ce qui oblige à une certaine concision, et à pas mal de trouvailles graphiques et informatiques !

Vous me direz que certains utilisent ce genre de moyen de communication pour signaler à toute heure du jour et de la nuit ce qui leur arrive, depuis le menu de leur repas ou l'état des embouteillages sur leur trajet jusqu'à la fin de leur rouleau de papier toilette ! Rien de tel sur le fil du BdG, nous ne vous enverrons que des nouvelles fraîches et intéressantes, dont certaines seront reprises dans des articles futurs… ou pas.

Alors abonnez-vous au fil « BlogDeGraphos » et étonnez vos proches en sachant tout (et même plus) avant tout le monde sur le monde merveilleux de l'écriture !

>[Madmacs]

PS : n'étant pas forcément toujours en face de mon écran connecté à Twitter, le rythme des « twits » ne dépassera sans doute pas un ou deux par jour au maximum… Pas d'avalanches à craindre avec le BdG.

PPS  : nos fils RSS habituels continueront bien entendu à vous avertir des nouveaux articles de cette colonne.

PPPS : et si vous tombez sur des nouvelles particulièrement passionnantes qui pourraient être partagées avec les lecteurs du BdG, n'hésitez pas à nous les faire parvenir !

 
 3/1/12  Site Maitres d'art

[Maitres d'art] Un ami typographe (si, si, un vrai !) me signale un excellent site sur lequel on peut admirer les travaux des meilleurs artisans d'art... dont bien évidemment une série de personnages excellant dans la pratique des métiers du livre. Ce site regroupe les titulaires d'un diplôme de « Maitre d'art » qui est décerné par le Ministère de la Culture au gratin des artistes de chaque domaine.

On découvre ainsi la myriade de métiers artisanaux dont, je dois avouer humblement, la plupart m'étaient totalement inconnus. Car qui connait encore aujourd'hui le métier d'évantailliste, de plumassière, de plisseur, d'écailliste ou même d'ornemaniste ? Même mon correcteur orthographique en fait une crise cardiaque ! Pour tout savoir sur chacun de ces "maitres d'art", une petite présentation est faite de leur métier, souvent une galerie photo de leurs réalisations vous est proposée et de temps en temps on trouve même une vidéo montrant l'homme au travail et expliquant par le menu en quoi ce qu'il produit est hors du commun.

Régalez-vous de la vidéo de François Da Ros, typographe, de celle d'Yves Benoit, gaufreur, imprimeur et façonneur de velours ou de celle de René Taze, taille doucier et graveur d'art, qui parlent tous avec enthousiasme de la pratique quotidienne de leur art au plus haut niveau.

Et si vous vous sentez attiré par l'un d'eux, il est toujours possible d'entrer en contact avec eux pour leur demander de devenir leur élève, bien qu'à mon avis, cela demande une motivation de fer et une volonté d'acier pour tenter de parvenir à leur niveau.

>[Aimé Treudard]

 
 1/1/12  2012 Bonne année

[Bonne année] Et nous voici au début d’une nouvelle année graphosienne et néanmoins bloggesque, la quinzième pour ce qui est de Graphos et la septième pour ce qui est du Blog de Graphos. Sept ans, c’est l’âge de raison dit-on, à tort pour le BdG j’espère !

Et cette année, ce sera la fête pour les graphosiens avec un programme tout en réjouissances et en événements exceptionnels concoctés par notre maître à tous, des stages hauts en couleur et en gastronomie, mais aussi des visites en des lieux magiques et des invités talentueux qui nous transmettront dans une ambiance amicale leur vision personnelle de la lettre. Bref, faisons la fête avant la fin du monde !

Toute l’équipe se joint à moi pour vous souhaiter une bonne année avec son content de découvertes calligraphiques, d’émerveillements typographiques et de magnificence de la lettre dans tous ses états qu’elle soit tracée à la plume, au calame ou au pinceau, peinte sur les vitrines ou à la bombe, imprimée au plomb, au laser ou à la patate, gravée sur bois, sur pierre ou dans du polystyrène, ou même impalpable faite de tracés de lumière ou de pixels immatériels.

>[BdG]

 



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