[Steampunk & Uchronie] Noël est passé, mais il vous reste peut-être des cadeaux en retard à vous faire offrir ? Si c'est le cas (et que la personne qui doit vous l'offrir est richissime), pourquoi ne pas demander un splendide ordinateur portable spécialement customisé en style steampunk ?

Au cas où vous ne connaîtriez pas ce courant pourtant fort riche et varié du roman de fiction, apprenez qu'il s'agit d'imaginer comment aurait tourné le monde si certaines inventions modernes (ordinateurs, électricité, énergie nucléaire,...) avaient ou n'avaient pas été élaborées en leur temps. Que se serait-il passé si Babbage avait eu le temps de terminer son projet de calculatrice universelle et que l'informatique eût été découverte il y a trois siècles et non pas il y a cinquante ans ? Dans quel monde vivrions-nous si l'électricité n'avait jamais quitté le stade de curiosité de laboratoire ? Et que se serait-il passé si l'Église avait réussi à imposer son veto sur l'innovation scientifique sous le prétexte qu'il s'agit d'une démarche diabolique ? Que se serait-il passé si les alchimistes avaient vraiment réussi à changer simplement n'importe quel élément en n'importe quel autre et qu'aurions nous fait d'une telle invention ?

Ce genre littéraire et plus généralement les romans décrivant une uchronie (cf le « Complot contre l'amérique » de Philip Roth, pour ne parler que du plus connu) nous font prendre conscience du nombre considérable d'événements parfois fortuits qui ont modelé le monde d'aujourd'hui et que si le monde de 2007 termine l'année ainsi, c'est aussi dû à une multitude d'événements, grands ou petits, dont nous sommes parfois acteurs et même décideurs : dans quel magasin avez-vous acheté vos cadeaux pour Noël, celui appartenant une multinationale mondialisée ou au magasin du coin ? Quel type de voiture avez-vous acheté cette année, le gros 4x4 qui consomme onze litres aux cent kilomètres ou la petite voiture certes moins voyante mais qui consomme quatre fois moins de carburant ? Et sur quel ordinateur lisez-vous ceci, sur un portable standard d'un des deux plus gros fabricants mondiaux que vous jetterez à la poubelle dans un an ou sur un de ces bijoux en bois et métaux précieux, ciselé à la main par cet artisan génial que vous conserverez encore de nombreuses années ?

>[Jerry Cornelius]

[Joyeux Noël !] Après cette année ayant déjà eu bien son content de fêtes diverses occasionnées par la célébration des dix ans de Graphos, il en reste une particulièrement importante avant la fin définitve de 2007 : Noël !

Je vous rappelle que Noël n'est pas la fête des enfants, ni celle de la carte bancaire, ni celle des derniers gadgets high-tech, ni celle du cadeau cassé avant la fin de la soirée, ni celle du déluge publicitaire et marketing, ni même celle du vieux monsieur en manteau rouge et barbe blanche, c'est (depuis 2007 ans) l'anniversaire du petit Jésus !

Mais oublions vite ce prétexte futile et profitons-en, comme pour toutes les fêtes Graphos, pour remplacer une célébration ennuyeuse par un bon grand festin digne de nous réchauffer au cœur de l'hiver et d'occasionner de profonds remords en janvier quand il faudra annoncer son taux de cholestérol à son médecin !

En attendant, joyeux Noël à tous, abusez bien des bonnes choses, pas trop des mauvaises et pensez à vous faire offrir des cadeaux culturels, comme une ou deux entrées à l'exposition « L'enfer des bibliothèques » à la BnF !

>[Graphos]

[L'enfer…] Une semaine plutôt chargée sur le plan professionnel (mais c'est pour une bonne cause) m'a empêché de vous faire part d'une nouvelle que seul Graphos pouvait vous annoncer : il y a en ce moment à la Bibliothèque nationale de France une exposition qui est, à ce jour et au dire d'informateurs bien placés, l'exposition qui aura attiré le plus grand nombre de visiteurs à la BnF. Plus que celle des « Trésors des manuscrits carolingiens » et même plus que le sublime tryptique de « Naissance des écritures ».

Cette exposition, vous en avez sans doute entendu parler, même au fin fond le plus reculé de la France, là ou vous ne recevez que trois chaines de télévision, là où aucun des réseaux de téléphone portable ne juge profitable d'étendre son emprise, là où les quatre lettres ADSL signifient encore « Association Dominicale des Salaisons Légères ». Quoique l'on dise, la culture élitiste a du plomb dans l'aile s'il faut évoquer des sujets comme « l'Enfer de la bibliothèque, Eros au secret » pour voir immédiatement se presser de telles foules (et j'en suis témoin) à l'entrée d'un de ces lieux d'habitude si propices à l'isolement, j'ai nommé une bibliothèque. Peut-être que pour amener nos compatriotes à acheter au moins un livre par an faut-il mieux leur conseiller « Histoire d'O » plutôt que « À la recherche du temps perdu » ?

En tout cas Malraux et les autres avaient tort, ni spirituel, ni religieux, le vingt-et-unième siècle (culturel) sera érotique ou ne sera pas !

>[Désiré Rotique]

PS : cette exposition est interdite au moins de seize ans, c'est dire si elle va continuer à attirer les foules !

[Calligraphie sur Seine] Et pour finir l'année en beauté (c'est le cas de le dire), ne manquez pas une exposition parisienne (grrr... toujours les mêmes favorisés) de calligraphie qui regroupe les travaux de quatre des plus grands calligraphes français de leur génération, j'ai nommé (excusez du peu) Julien Chazal, Laurent Rébéna, David Lozach et en particulier Bruno Gigarel que nous ne remercierons jamais assez d'avoir participé à la fondation, il y a maintenant dix ans, d'une association de calligraphie marseillaise qui allait devenir grande.... Graphos !!!

Les expositions de calligraphie sont trop rares pour ne pas en profiter, si vous vous approchez un tant soit peu de la région parisienne (je sais, ce n'est pas très agréable, mais un telle expo mérite bien de supporter un peu les parisiens !) et peut-être qu'à l'approche du 24 décembre, vous pourrez vous offrir un des fruits de leur art qui remplacera avantageusement cette superbe (!) affiche de l'Olympique de Marseille qui « orne » votre séjour...

« Calligraphie sur Seine » du 10 novembre au 27 janvier, vous trouverez tous les renseignements sur le blog de l'expo, à :

http://calligraphiesurseine.blogspot.com/

>[BdG]

PS : prenez le temps de visiter les archives de ce blog, vous y trouverez de bien belles photos qui vous donneront encore plus envie d'aller la visiter !

[Des rochers qui bougent…] Passant comme il se doit un certain temps à flâner sur le web, volant de lien en lien comme Tarzan de liane en liane, parcourant le mode d'un clic de souris, je suis tombé sur un article qui m'a laissé absolument muet d'étonnement (et il en faut beaucoup). Les faits relatés n'ont aucun rapport immédiat avec la lettre, ni l'informatique je vous en avertis tout de suite. Ils sont simplement étonnants et montrent que le monde recèle encore bien des sources de stupéfaction et que les scientifiques ont encore bien du pain sur la planche avant de pouvoir dire que la réalité est totalement mise en équation.

Car voyez-vous, il existe un endroit sur Terre où les rochers se déplacent tout seuls. Si, si, je vous l'assure, l'article émane d'une source sûre, vérifiable et digne de foi, et il est corroboré par divers autres articles relatant les mêmes faits : il existe un endroit nommé pour cette raison Racetrack Playa, dans la vallée de la Mort aux États Unis, où les rochers avancent, lentement certes, mais en laissant derrière eux une trace de leur passage qui ne laisse aucun doute sur leur déplacement. Ah ah, vous entends-je vous gausser, un maire local a sans doute trouvé malin de bouger ces rochers discrètement de nuit afin de faire venir dans son village sans attrait des montagnes de touristes assoifés d'irrationnel. Eh bien non. Il n'y a pas d'agglomération à des lieues à la ronde, ni de traces de grue autour des rochers en question. Alors il ne reste que le mystère.

J'imagine assez bien les merveilles de land-art calligraphique que pourrait réussir celui qui arrivera à trouver le moyen de guider les rochers dans telle ou telle direction. Mais en attendant, comme disait ce bon vieux Shakespeare, « il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu'il n'en est rêvé dans votre philosophie ».

>[Hamlet of Elseneur]

[Ten years !] Quel dimanche ! Et quel débordement culinaire et festif ! Le banquet final des dix ans de Graphos s'est tenu dimanche dernier dans une ambiance des plus conviviales, en présence d'une brochette d'invités calligraphes latins, chinois ou japonais, de poètes et d'autres amis qui ont marqué les dix premières années de l'existence de Graphos.

Une rétrospective multi-média nous permit de nous remettre en mémoire certains temps forts de ces dix ans, mais nous n'avons pas manqué d'évoquer les amis absents ainsi que les nombreuses figures qui ont apporté leur contribution à l'érudition calligraphique des graphosiennes et des graphosiens. Comme il fallait sortir de moment de nostalgie, le banquet a suivi, avec quantité de plats tous plus délicieux les uns que les autres, abondamment arrosés de délicate ambroisie de diverses origines. Le menu récemment présenté ici ne peut que vous donner un vague aperçu de la démesure papillo-gustative auquel il a donné lieu. Malgré cela, l'ambiance est restée dans la retenue qui sied au couvent de l'Angélus qui nous accueille depuis cinq ans, et les propos sont restés de la plus haute tenue (aucune blague à propos qu'un quelconque extincteur n'a été entendue), sauf vers la fin du repas, comme il est de coutume chez Graphos.

A cette occasion, le programme de l'année 2008 a été dévoilé et malgré un retour à une tendance nettement plus laborieuse et un peu moins festive, on peut y remarquer la présence d'un stage « Calligraphie et Œnologie » ainsi que celle d'un petit voyage d'étude à Lyon, dont il me semble que la partie gastronomique n'aura rien à envier à la partie culturelle.

Longue vie à Graphos, un grand merci à Thierry pour toutes ces années de culture calligraphique et gastronomique, et à l'année prochaine pour démarrer studieusement le 20 janvier par un stage sur l'Incise, qu'on se le dise !

>[BdG]

[Comment ça marche ?] Depuis les travaux de François Richaudeau sur le lecture il y a quelques dizaines d'années, peu de scientifiques se sont penchés sur le processus exact qui nous permet de lire un texte écrit. Pourtant, une des étapes qui me semble fondamentale dans le design de caractères est de savoir comment l'œil puis le cerveau arrivent à faire correspondre une série de taches sur le papier avec un concept tel que « table ». Il me semble tout à fait stupéfiant qu'un kilo de matière cérébrale graisseuse arrive à ce miracle alors que des tonnes de subtil matériel électronique informatisé en sont incapables !

Un article trouvé par hasard sur le site de Microsoft (en anglais hélas) montre que l'hypothèse de la reconnaissance de la forme des mots n'est plus à la mode. Divers procédés, parmi lesquels la surveillance en temps réel de la position et du mouvement des yeux, associés aux modèles les plus récents de réseaux neuronaux semblent plutôt opter pour une reconnaissance bien plus complexe se faisant à plusieurs niveaux en parallèle, et dont la forme du mot n'est qu'un élément parmi d'autres. Un modèle hiérarchique où l'on passe depuis la reconnaissance globale jusqu'à la reconnaissance lettre à lettre à plusieurs niveaux est particulièrement intéressant si on le met en correspondance avec les plus récentes avancées dans le domaine de la vision en général qui montrent une structure à peu près semblable.

Et qeu dier du pehnoemen ed letcuer bruoillee où la forme des mots peut être relativement bouleversée sans que la lecture ne soit rendue impossible ? Il reste encore bien des points à éclaircir avant de pouvoir enfin dessiner ou tracer des caractères lisibles en toute connaissance de cause !

>[Ambroise de Milan]

PS : un livre récemment paru qui aborde le sujet par le biais des neuro-sciences fera bientôt l'objet d'un article ici même.

[Trois pierres, cinq fleurs…] Vous aimez par-dessus tout la calligraphie japonaise, le saké, la nature, les saisons, les pruniers en couleurs, les jardins japonais, … les bonsaïs de Michel, les pierres et les fleurs… alors ce dernier né de la collection Pollen, « Trois pierres cinq fleurs », est pour vous… Depuis des siècles, les Japonais entretiennent une relation très proche avec la nature, et leurs jardins témoignent de ce profond attachement. Les premiers écrits japonais sur ce thème remontent au XIe siècle. Le texte fondateur présenté ici date de 1395, époque fortement marquée par le développement du bouddhisme zen ; c’est la première fois qu’il est traduit en français. Dans ce recueil de traditions secrètes, on apprend l’art de poser les pierres, celui de construire « l’île du souffle d’en haut » et d’atteindre ainsi « deux bonheurs et trois biens »...

Poèmes de grands auteurs japonais et calligraphies de Keiko Yokoyama viennent délicatement émailler cet étrange traité où la science du jardin mêle souvent recherche esthétique et préoccupations philosophiques…

>[Graphos]
Trois pierres 5 fleurs - Petit traité du jardin japonais
Traduction de Bertrand Petit - Calligraphies de Keiko Yokoyama
Éditions Alternatives
10 x 19 cm, 64 pages en quadri - 12 €

[Banquet Ten Years] Malgré tous les contretemps et toutes les avanies (et framboises) qui ne peuvent que se manifester pour l'organisation d'un stage aussi festif d'après la loi de Murphy, le menu du « Banquet des dix ans » de dimanche prochain est prêt. Ayant une source de renseignements profondément infiltrée dans l'organisation la plus intime du premier cercle de Graphos, et n'ayant pas peur des représailles qui ne peuvent manquer de me retomber dessus dès que je vous aurai livré cette information, je me dois de vous communiquer ce menu. Il faut, en effet, que vous alertiez au plus tôt les instances diététiques suprêmes afin qu'elles s'opposent le plus fermement possible à un tel débordement de bonnes choses et à une telle accumulation d'infractions aux lois les plus élémentaires de la nutrition basse-calories. Ne manquez pas non plus de prévenir les ligues d'abstinence car il semblerait que diverses boissons alcoolisées, toutes plus délicates les unes que les autres certes, soient également prévues au programme :

Banquet Graphos // Ten Years

Menu // Meuniou

Bagodas (Amuse-gueules indiens aux tomates & petits légumes)
Saumon de Norvège Fumé & Canapés
Entrées Graphos assorties des surprises du Chef
Tartes aux légumes des saison & petites salaisons
Tapenade (Olives broyées, anchois et tapena)
Mezzé Royal
Assortiments de viandes grillées
Courgettes & Aubergines à la Caucasienne
Boulghough & Petits légumes
Pollenta à la Nour (Semoule de Maïs et olives de Provence)
Fromages de Provence & Noix & Amandes
Bûches de saison & Bougies Ten Years (à souffler en volutes)
Tartes aux Chocolats
Nougats de Montélimar par Frère Gérard
Calissons d’Aix-en-Provence by PFB
Cafés

Vins // Ouaïnez
Gewurztraminer Alsace - Hubert Beck - Vendanges Tardives 1996
Cassis Clos Val Bruyère 2005
Côtes du Rhones - Graphos Cuvée 5 ans
Saint-Emilion Magnum Château Angelus 1955
Champagne Mumm Cordon Rouge 2007

Il faut absolument faire quelque chose ! Une seule solution, infiltrez-vous en vous inscrivant auprès de teg5@voila.fr au plus vite !

>[Jean Nidetch]

[Mea culpa...] Un accès d'angélisme primaire, ou un de ces moments d'amour de l'humanité toute entière comme nous pouvons en avoir quand nous apprenons que nous avons gagné quelques millions d'euros à la loterie, bref, un excès de Prozac™ m'a fait diffuser il y a quelque jours un article sur « Écritures », un livre que je prétendais totalement gratuit et excellent à la fois. Hélas, autant l'envolée a été haute en admiration autant la chute fût rude. Plusieurs lecteurs du BdG (que je remercie pour la promptitude de leur réaction) ne trouvant pas le dit livre, s'en enquirent auprès de l'éditeur, et c'est là que le verdict tomba : il fallait acheter deux livres des éditions Perrin pour avoir le droit d'obtenir ce petit « gratuit ». Victime donc d'un libraire ne respectant pas la consigne de diffusion de l'éditeur mais sans doute aussi d'une trop forte dose de Lexomil™, je vous ai donc fait croire qu'il restait quelques grammes de bonté dans ce monde de brutes : eh bien, non. Je connais un très bon vendeur de cordes, solides et pas chères.

Cela dit, ça reste un très bon livre. Tentez de corrompre votre libraire ou de le séduire suivant vos capacités financières ou votre apparence physique, il peut peut-être vous en donner un vraiment gratuitement ?

>[John C. Woods]

[Boutique de Thot n°9] Chers amis du consumérisme le plus échevelé, de la marchandisation universelle et de la croissance par l'achat déraisonnable, Noël approche… et le neuvième numéro de la Boutique de Thot est paru ! Vous y trouverez de quoi farcir votre cheminée ou garnir la base de votre sapin de mille cadeaux qui vous seront proposés ce mois-ci seulement avec 10% de réduction !

Mais vous trouverez aussi sur la partie Graphos de notre site, une nouvelle exposition d'un talentueux calligraphe et peintre, Jean-Frédéric Crevon, que je ne peux que vous inviter à visiter !

Dans la partie Arcadia, vous trouverez une carte de vœux pour 2008 sur le thème de l'Homme Universel (avec une superbe batarde bourguignonne pour les connaisseurs, non cela n'a rien à voir avec la fondue bourguignonne).

[L'écriture, des hiéroglyphes au numérique] Il existe encore des philanthropes, même en ces temps dominés par le consumérisme le plus échevelé pour lesquels la période de Noël se résume à la dépense la plus importante de l'année. Les éditions Perrin distribuent en ce moment en librairie un petit livre gratuit sur l'histoire de l'écriture. Ce livre est vraiment gratuit, non pas la gratuité habituelle comme « il vous est offert si vous achetez trois livres de notre collection » qui équivaut à vous faire acheter l'ensemble en vous faisant croire que vous n'en payez qu'une partie, non, gratuit comme « prenez en un », point. Les lois du marché voudraient que la qualité de l'ouvrage soit tellement basse qu'il soit gratuit parce qu'il ne peut pas être vendu. Et bien, si les lois physiques de la gravité ne peuvent être contredites que dans le monde idéal de StarTrek, les lois du marché économique peuvent facilement être battues en brèche par un acteur économique qui n'obéit pas à son intérêt pécuniaire immédiat. Ainsi les éditions Perrin en profitent-elles pour nous démontrer la qualité de leurs ouvrages et nous inciterà parcourir leur catalogue.

Pour en revenir à « L'écriture, des hiéroglyphes au numérique » sachez qu'il s'agit d'un recueil d'articles écrits par les plus grands spécialistes de chacune des périodes étudiées, depuis Jean Bottero pour la Mésopotamie ancienne jusqu'à Régis Debray pour la période actuelle en passant par Henri-Jean Martin pour les débuts de l'imprimerie, pour ne parler que de ceux que je connais. Ces articles sont tous plus passionnants les uns que les autres et sont lisibles sans forcément avoir fait bac plus dix en histoire des civilisations. Ils proposent une initiation très bien faite sur l'histoire de l'écriture et ne peuvent qu'inciter à se lancer dans la lecture d'ouvrages plus approfondis, mais hélas, payants, eux. Un très bon moment de lecture, mais qui ne peut pas constituer un très bon cadeau de Noël si vous ne voulez pas passer pour un radin (quoi ? un cadeau de Noël ne vaudrait que par le prix qu'il coûte ?)

>[Adam Smith]

[Cuizine, un fanzine d'art graphique et culinaire] L'intérêt cumulé pour les arts graphiques et pour la gastronomie qui a présidé à la conception du « Ventre de la Lettre » n'est pas l'apanage des seuls membres de Graphos. Au cours d'un moment d'errance sur Internet comme nous en avons tous, je suis tombé par hasard sur Cuizine, un fanzine d'art graphique et culinaire. Présentant divers articles, dont une bonne part de recettes gastronomiques, ce fanzine s'attache à les présenter de manière graphiquement recherchée alors qu'au contraire, dans la plupart des grands magazines, la présentation des recettes à un intérêt graphique en dessous de zéro, les graphistes pensant sans doute que s'il y a contenu (gastronomique certes) cela dispense de lui créer un environnement graphique agréable. Le (la) cuisinier (cuisinière) devant son fourneau n'auraient-ils droit qu'à du texte bêtement mis en page en blocs rectangulaires agrémentés de la seule photo d'un plat prétendument issu de cette recette et que personne n'arrivera jamais à rendre aussi beau que sur la photo ?

Vous trouverez sur le site de Cuizine toute une série d'articles directement visibles en ligne et dont le parti pris graphique (noir et blanc exclusif à part la couverture) est complètement à contre courant des photos habituelles aux couleurs saturées et au gloss des plus artificiels dont je parlais plus haut. Les éditeurs de cette revue vous proposent également un blog qui permet de suivre de plus près leurs activités (ah, l'amour des légumes). Si vous voulez soutenir cet effort créatif, ne manquez pas de vous procurer sur papier les numéros déjà parus, au vu des extraits disponibles en ligne, ils sont sans doute autant un plaisir des yeux que des papilles !

>[Arthur Martin]

[Retour vers le futur] La jungle des typos informatisée est aujourd'hui devenue totalement inextricable, entre les postscripts, les truetype, les opentype, les macs, les windows,... On n'y comprend plus goutte et la typo y perd sans doute une part de sa fraîcheur et de sa simplicité d'antan…

Une équipe de graphistes a décidé de revenir aux bases pour quelques travaux grand format et de remettre au goût du jour ce qui faisait la joie des premiers possesseurs de Macintosh dans les années 80 : les polices dites « bitmap ». Aujourd'hui totalement abandonnée, cette technique consiste à dessiner chaque signe indépendamment des autres par un assemblage de pixels noirs et blanc afin que ceux-ci puissent être directement affichés sur un écran à base de ces même pixels. Cette technique fut rapidement abandonnée devant la multiplicité des signes à dessiner individuellement pour tous les corps mais aussi tous les types de matériels sur lesquels ils devaient être dessinés (écrans, imprimantes, etc.) Les membres de superscript2 se sont attachés à faire revivre cette technique antique mais en la plaçant totalement hors contexte et en l'appliquant à toute une série de supports à base de « pixels » fort éloignés du domaine informatique.

Le résultat est surprenant mais très réussi sur le plan graphique. On imagine sans peine une foule de supports sur lesquels on pourrait ré-utiliser les polices bitmaps, depuis les simples grillages aux orifices obturés ou non, des voitures sur un parking (cf. une publicité célèbre) ou les fenêtres d'un immeuble.

Comme quoi, il faut garder la mémoire de ces outils aujourd'hui désuets, car remis au goût du jour, ils peuvent devenir une multitude de sources de créativité.

>[Chick Ago]

[ACCENTS] L'excellente revue Graphê dont je vous parlais ces derniers jours abonde dans le sens de la « Lettre de Thot n°52 » à propos de la nécessité incontournable d'accentuer les capitales. Elle le prouve en nous citant un texte désopilant écrit par Albert Quéméré, professeur à l'École Estienne, qui démontre l'incertitude du sens et l'inconfort de lecture qui apparaît dans un texte aux capitales non accentuées :

FELICITE FELICITE MARIE MARIEE AVEC CE BENET D'ENTREPRENEUR DE MACONNERIE DU RESTAURANT DU PALAIS DES CONGRES. IL FUT INTERNE DANS UN HOPITAL PSYCHIATRIQUE ET IL A EXIGE QUE TOUS LES ASSASSINS SOIENT JUGES. POUR CETTE FETE ADULEE, AU MENU ON A RELEVE : SOUFFLE D'ASPERGE, PATE DE FOIE, BŒUF BRAISE ET UN COCHON FUME AINSI QUE DES OEUFS BROUILLES. SI VOUS ETES TENTES, IL Y A AUSSI UN PETIT SALE, LE LAPIN SAUTE DANS LA POELE ET APRES CES JOLIES PERCHES PECHEES, POIS CASSES ET PUREE DE HARICOTS… ENSUITE UN BISCUIT FOURRE, UN EMINCE DE POIRES, DES PETITES BOUCHEES ONT DEVANCE CES PECHES PERCHEES SI HAUT ! UN CAFE ARROSE EST ENSUITE VERSE.

À noter que seul « maconnerie » bouleverse le correcteur orthographique sur lequel je tape ce texte (il se sent visé ?), ce qui signifie sans doute qu'on n'a pas fini de trouver des PALAIS DES CONGRES inscrits en lettres d'or au fronton des bâtiments abritant des colloques. Il y en a un très beau à Saint Raphaël, et il en est même fait de la publicité sur leur site.

Même Google se met de la partie, car si vous recherchez des informations sur les « congres », vous ne trouverez que des sites mentionnant une foule de congrès. Afin de mieux cerner la recherche, vous pensez à rajouter « poisson » ? Dans ce cas on vous propose une ribambelle de sites sur divers congrès à propos des poissons. Il faudra rajouter « téléostéens » pour trouver, et seulement en quatrième position, un article sur ce sympathique poisson serpentiforme.

Comme quoi que ce soit dans la signalétique ou sur le web, on se trouve bien trop souvent aux prises avec des congres debouts !

>[M. de la F.]

[Art alimentaire] Cette dixième année de Graphos est marquée par la sortie d'un livre aux éditions Arqa, « Le ventre de la lettre », ouvrage qui contient des textes écrits par des amis de Graphos sur les rapports intimes qu'entretiennent la calligraphie et la gastronomie, et pas seulement chez Graphos. À cette occasion, un fidèle lecteur du BdG (Jean-François Cochard pour ne pas le nommer) nous a fait parvenir deux liens sur des sites d'artistes qui explorent également les relations entre lettre et nourriture.

Le premier travail est simple mais efficace, comme je l'apprécie. Il consiste en une police de caractères faites de petits gâteaux (réalisés par l'auteur ?) et d'un logiciel qui permet de composer des mots ou des courtes phrases. Amusez-vous, vous pouvez ensuite imprimer le résultat ou en faire une copie écran pour enrichir un de vos envois de mail-art ?

Le deuxième suit la même démarche mais avec des barquettes de viande hachée. Malgré son effet nettement plus gore, il est également très intéressant dans la subtilité de la disposition des étiquettes et la contrainte de concevoir une police à chasse fixe qui est la largeur de la boite qui les contient.

Bien entendu, le reste des sites de ces artistes n'est pas entièrement sur ce thème mais ne manquez pas de les parcourir, il s'y trouve beaucoup de belles choses et d'idées très originales. Pour parodier W C Fields, quelqu'un qui aime la lettre et la nourriture ne peut pas être tout à fait mauvais.

>[Baby LeRoy]

[Graphê] À l'occasion des actions visant à protéger le patrimoine typographique de l'Imprimerie Nationale en général et le cabinet des poinçons en particulier, vous avez sans doute entendu parler du site garamonpatrimoine.org et de l'association Graphê qui s'y exprime.

Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que cette association édite une revue fort bien faite, qui comporte une foule d'articles plus intéressants les uns que les autres, écrits par les plus grands érudits en la matière, revue qui propose des articles sur la typographie, l'histoire de l'écriture manuscrite, gravée ou typographiée, le graphisme parfois, et toute sorte de sujets touchant à la lettre et aux diverses péripéties de son évolution et des techniques permettant de la fixer. Sous forme d'un trimestriel d'une vingtaine de pages, sur du beau papier et mis en page avec le goût certain que procure de longues années de pratique typographique, cette revue vous permet à la fois de découvrir de nombreux aspect plus ou moins méconnus de cet art de l'excellence qu'est la typographie.

Et en plus, par votre abonnement, vous soutenez l'action de Graphê qui empêchera peut-être que les plus beaux fleurons de l'histoire typographique française tombent dans l'oubli au fond d'un entrepôt.

>[Claude Berge]

PS : au moment où nous mettons sous presse, nous recevons le numéro 38 de cette revue, qui nous entretient, entre autres, des travaux de Michel Olyff, de Louis Jou et d'Albert Hollenstein et de quelques problèmes d'accentuation.

[Banquet Graphos] Au cas où vous reveniez d'un lointain voyage intergalactique ou que vous vous réveilliez d'une hibernation profonde et prolongée, annuntio vobis gaudium magnum : Graphos a dix ans !

Et après tous les événements d'exception qui ont marqué cette dixième année, depuis nos invités prestigieux, nos stages people, la tenue enfin de l'arlésienne de Graphos (le stage de gravure lapidaire), il restait, comme dans les albums d'Asterix, à ce que cette année festive se termine autour d'un grand banquet (gaulois ?), avec tous les amis nés de ces dix années de rencontres autour de la calligraphie. Ce banquet aura donc lieu le neuf décembre et vous pouvez en trouver tous les détails sur le site de Thot Graphos ainsi qu'une liste partielle des participants.

Le champagne coulera à flot, la nourriture sera abondante et raffinée, les potins iront bon train, les anecdotes croustillantes se succéderont, les allusions salaces fuseront sous les regards courroucés de notre conscience (avec la présence impromptue de la fameuse blague de l'extincteur ?), les recettes les plus secrètes seront échangées en confidence, les discussions les plus culturelles voisineront avec les ragots les plus infâmes, bref un vrai banquet dans la tradition Graphos comme il ne s'en tient qu'une fois tous les dix ans (parce qu'il faudra dix ans pour s'en remettre !). Et à côté, le banquet de Trimalcion ressemblera à un repas chez MacDonald's !

Inscrivez-vous vite afin de nous permettre d'organiser au mieux tous les détails de ce couronnement de notre activité en envoyant un mail à teg5@voila.fr.

>[Encolpe & Ascylte]

[La Chambre aux livres rares] Pour pouvoir apprendre des maîtres, il faut pouvoir les étudier, et si les travaux des maîtres ont plus de quelques dizaines d'années, il devient vite impossible de retrouver leurs ouvrages sans devoir sérieusement faire exploser son budget culturel, écorner les économies pour sa retraite ou mettre toute sa famille sur la paille pour les vingt prochaines années !

Eh bien, certains mécènes ont pensé aux amoureux de la belle typographie et il ont mis en ligne un site unique, « La Chambre aux Livres Rares » qui propose (dans la langue de Lewis Carroll) de feuilleter toute une série de livres totalement introuvables sous forme d'originaux et même sous forme de fac-simile. Vous y trouverez l'édition vénitienne des Éléments d'Euclide (1482) ou même sous forme de manuscrit en grec (888), les poèmes de Chaucer dans la superbe édition de William Morris, le Manuale tipografico de Bodoni, le De Symmetria... de Dürer, et une quantité d'autres ouvrages qui retracent toutes les étapes importantes de l'écriture manuscrite et typographiée. Cependant, on y trouve aussi des partitions, des livres scientifiques, sur les arts ou la philosophie, bref, un vrai trésor issu des plus prestigieuses bibliothèques. Chaque ouvrage est fort bien numérisé et présenté, mais le téléchargement est impossible, pour des raisons de droit d'auteur parfois un peu difficiles à comprendre.

Bref, vous passerez sans doute comme moi de longues heures à feuilleter tel ou tel ouvrage, connu ou inconnu, à lire les textes rares ou simplement à admirer l'art typographique porté à sa perfection.

>[Erhardt Ratdolt]

[Le jambon qui tue…] Spam, quatre lettres qui font frémir tout possesseur de ce moyen de communication post-moderne si pratique qu'est la boite email... Spam, un mot qui fait trembler même les plus puissants hackers tapis au fond de leur cave bourrée d'informatique dernier cri... Spam, un cauchemar qui pourrait ressembler à « vous avez reçu 36845 nouveaux messages »...

Vous vous en protégez certainement en utilisant ces produits si pratiques que vous proposent les fournisseurs d'accès à Internet pour un prix modique, mais dont les performances laissent parfois à désirer. De plus, considérant que leur efficacité est jugée au nombre de mails indésirables que vous recevez, les dernières générations ne laissent plus passer un seul spam dans vos boîtes aux lettres... au prix de la mise au recyclage (vous ne croyez pas qu'on va les jeter ?) de bien des mails sérieux dont la >[Lettre de Thot] et le >[Blog-notes de Thot]. De nombreux abonnés nous ont en effet signalé avoir été obligé, pour nous lire, de farfouiller dans leur boite à spam pour enfin repêcher la LdT au milieu de la fange boursicoteuse, casinophile, pseudo-pharmaceutico-erotomaniaque ou agrandisseuse d'attributs masculins. Certains ont réussi à la retrouver telle le diamant au milieu du fumier, mais pour d'autres Shiva aura été plus rapide et il se voient obligés de nous en redemander l'envoi.

Il y a un moyen simple d'échapper à cette funeste situation, c'est de déclarer à votre filtre que la Lettre de Thot vous intéresse, soit en mettant thot.graphos@free.fr dans votre liste d'expéditeurs de confiance ("whitelist" dans la langue de Philip K Dick) ou, si cette liste ne vous est pas proposée, en mettant tout simplement thot.graphos@free.fr dans votre carnet d'adresses.

Mais si vous avez manqué un ou plusieurs numéros, et que vous vous désolez d'être passé à côté de tant d'informations intéressantes, contactez le webmaster et je suis sûr qu'il pourra faire quelque chose pour vous...

>[Kevin Beatnik]

[Elle est marteau !] Mais si la mondialisation rampante et informatisée menace d'envahir notre quotidien, il reste encore des individus pour oser résister aux multinationales et à la vache-à-laitisation du client qu'elles croient pouvoir nous imposer.

Mona Shaw avait demandé l'installation d'une ligne ADSL téléphonique, télévision et internet. Pour le premier rendez-vous, les installateurs ne se sont pas montrés. Lors du deuxième, ils ne firent que la moitié de l'installation. Après le troisième, plus rien ne marchait, pas plus son ancien téléphone que la nouvelle installation qu'ils étaient supposés mettre en place.

Le lendemain, excédée, elle prit sa voiture, se rendit dans la concession locale de son fournisseur d'accès. On lui garantit qu'elle aller rencontrer un responsable. Elle attendit. Deux heures. Puis on lui dit qu'il était tard et que le responsable en question était rentré chez lui, et merci quand même de vous être déplacée.

Alors Mona trouva qu'on s'était assez moqué d'elle. Le jour suivant, elle prit le plus gros marteau qu'elle trouva sur l'établi de son mari, Don, et elle retourna chez son fournisseur d'accès. Sa première victime fut le clavier de la réceptionniste qui vola en éclat au bout de seulement quelques coups à peine appuyés. Puis, comme cela n'avait aucun effet, ce fût au tour du téléphone, puis de l'écran et de l'ordinateur de l'hôtesse, les gens s'affolaient, criaient, appelaient à l'aide, puis elle passa aux autres matériels divers qui parsemaient l'agence quand les policiers firent irruption et lui passèrent les menottes. Elle se retrouva au poste et passera bientôt en jugement.

Qu'il soit clair qu'un blog éditorialement responsable comme le nôtre ne peut en aucun cas cautionner un tel comportement ni en faire l'apologie d'aucune façon. Cependant, un tel fait devait être porté à la connaissance des foules parmi lesquelles tant de clients ont passé des heures au bout de la « hotline » à 0,34 euros la minute pour se voir raccrocher au nez, ou tomber sur une personne qui pour la vingtième fois vous demande « vérifiez que l'appareil est bien allumé »...

Comme dit Théo avec son fort accent allemand dans « les Tontons Flingueurs », je ne dis pas que ce n'est pas injuste, je dis que ça soulage.

>[Fernand Naudin & le Washington Post]

[Blog-Notes de Thot n°6] Chers amis des pourriels, du pollupostage et du jambon en boîte, le sixième numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à découvrir, sur la partie Graphos, le tant attendu « Ventre de la Lettre » qui paraît ce mois aux éditions Arqa.

Sur la partie Arcadia, nous vous invitons à faire un tour du côté de la galerie de portraits où Karl Eckartshausen vient de faire son apparition en tant que quarantième membre de cette honorable assemblée !

Bonne lecture et n'oubliez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez assister au banquet exceptionnel des 10 ans de Graphos le 9 décembre prochain. Vous pouvez en découvrir la liste partielle des invités prestigieux en première page de notre site  !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[Halloween] L'origine de la fête américaine d'Halloween est celtique : nos ancêtres célébraient en effet le passage de la « saison claire » à la « saison sombre », la veille du premier novembre, sous le nom de Samain, un moment où l'on se réunissait et où l'on célébrait le passage vers l'Autre Monde. Cette fête celtique a été transformée lors de l'évangélisation de l'Irlande et perpétuée par les émigrants irlandais sur le continent américain sous l'appellation d'All Hallows Eve ou Halloween, la veille de la fête de tous les saints. On retrouve encore le thème de passage vers l'autre monde et la célébration des morts dans l'actuelle fête américaine, mais la forme a beaucoup évolué. Halloween est ainsi indissociablement liée à des éléments de folklore tels que les fantômes, les sorcières et le célèbre Jack à la Lanterne, personnage sympathique qui trompa plusieurs fois le Diable et fut condamné à errer interminablement avec une lanterne creusée dans une citrouille…

>[BdG]

Et aussi (click here)

[Modernité] Il est souvent surprenant de voir que les parements de notre prétendue modernité (voir post-modernité) ont parfois des racines fort anciennes et combien les siècles passés ont modelé quantité de détails contemporains que l'on imagine nés de la dernière pluie.

Nous connaissons tous le Macintosh et le format PDF. Ils ont en commun d'utiliser l'un et l'autre une valeur « 72 dpi » (72 points par pouce), l'un pour la taille du pixel de son écran noir et blanc d'origine (1984) l'autre comme unité de dimensionnement (tous les dessins, caractères, images et autres éléments composant un document PDF ont des dimensions données en 72e de pouce). Cette valeur n'a semble-til aucune raison d'être fixée à ce nombre précis qui n'est ni une puissance de deux (2,4,8,... comme souvent en informatique), ni une longueur en unités humaines (centimètres ou pouces). C'est, pensais-je, un symptôme évident de longs calculs et de compromis difficiles effectués par un regroupement d'experts internationaux et ayant donné lieu à normalisation par l'ISO après nombre de colloques internationaux à Bali, aux Seychelles ou aux Baléares (mais jamais à Dunkerque, vous avez remarqué ?).

Or, récemment, après une recherche de plusieurs années, je pus enfin dégotter chez un bouquiniste un des cinq cents exemplaires de la seule ré-impression d'un ouvrage mythique pour qui s'intéresse à la lettre, le « Manuel typographique » de Pierre-Simon Fournier le Jeune datant de 1764 (l'original, pas le fac-simile). Et à la page 130, quelle ne fût pas ma stupéfaction (et je suis encore en dessous de la vérité) quand je trouvai la description d'une échelle « fixe & déterminée que je divise en deux pouces, le pouce en douze lignes, & la ligne en six de ces points typographiques, la totalité est de 144 points ». 144 points en deux pouces ? C'est 72 points par pouces ! Et je dus me rendre à l'évidence, cette valeur magique ne devait rien aux experts mondiaux, ni aux organisations de normalisation internationales et balnéaires, elle était née, il y a deux siècles et demi, chez un des seuls « typographes » à la fois dessinateur et graveur de poinçons, fondeur de caractères et également imprimeur (trois compétences sans lesquelles nul ne peut se prétendre typographe, selon lui). Il avait trouvé que les tailles de caractères décrites jusqu'alors par des termes flous (gros-canon, non-pareille, philosophie et autre gaillarde) se devaient d'être une fois pour toutes fixées par un nombre entier d'une unité universelle : le point typographique ou 72e de pouce, et il avait condensé sa science en un ouvrage absolument magnifique esthétiquement et passionnant d'un bout à l'autre pour qui s'intéresse à la typographie, le « Manuel Typographique utile aux gens de lettres & à ceux qui exercent les différentes parties de l'Art de l'Imprimerie », 1764 (reprint par l'école de Darmstadt 1995).

Comme quoi, même une science aussi récente que l'informatique, dont on pourrait penser qu'elle peut s'affranchir de tout héritage (du passé faisons table rase) reste tributaire, jusque dans ses détails, de concepts datant de plus de deux siècles.

>[Cicéro Trismegiste]

[Gros-canon] Le monde va-t-il bientôt être sous la coupe des machines ? L'avenir de Terminator est-il notre avenir ? C'est ce qu'on pourrait croire à la lecture du récit consternant de ce qui s'est passé récemment en Afrique du Sud.

Le fabricant d'arme suisse Oerlikon a trouvé malin de construire un canon anti-aérien piloté par un ordinateur de façon à ce qu'il puisse tirer sur un avion même très rapide sans être limité par la relative lenteur des réflexes humains (seulement humains) des opérateurs habituels. Fier de sa réalisation, il est allé montrer son chef-d'œuvre à l'armée sud africaine. Malheureusement, lors de la démonstration, un petit problème que nous connaissons tous, un bête bug comme on dit, a rendu l'engin totalement incontrôlable. Mais comme ses moyens de nuisance étaient nettement au delà de ceux de notre petit ordinateur domestique, au lieu d'afficher un simple écran bleu de la mort, ce canon automatique a commencé à tirer sans discontinuer dans toutes les directions. Et si l'ordinateur n'était visiblement pas très efficace dans sa tâche, le canon, lui, était suisse et donc remarquablement bien conçu, puisqu'il permettait de tirer en continu plusieurs centaines d'obus de 35mm et ce à une cadence redoutablement rapide. Personne, bien entendu, n'osait approcher l'engin de peur de se faire ajouter des ouïes de ventilation de 35mm de diamètre à travers le corps. Par ailleurs, l'arme n'était visiblement pas pourvue d'un système de désactivation à distance, de peur que l'ennemi n'en utilise un identique, on peut le supposer. Quand le canon fou eût enfin épuisé ses munitions, on dénombra neuf morts et vingt-cinq blessés parmi les spectateurs.

Le fait qu'on ose laisser des décisions aussi graves que manier des armes à des ordinateurs dont on ne peut que constater journellement que la programmation (humaine, trop humaine) n'est pas et ne peut pas être fiable me semble une fois de plus complètement irresponsable. Et ce n'est hélas pas un cas isolé, chez tous les industriels de l'armement on s'échine en ce moment à mettre au point divers matériels automatiques alors qu'on est dans le même temps incapable de faire fonctionner de manière fiable un simple ordinateur de bureau. Combien de victimes faudra-t-il encore avant que l'on se rende compte de l'inanité de la démarche de remplacer notre intelligence déclarée faillible (et trop chère) par celle d'un tas d'électronique réputé infaillible (et surtout beaucoup moins cher) ?

>[Arnold Blacknegro]

[Guy Mocquet] « Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime – Guy - Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! »

Une histoire de lettre - Cette lettre de Guy Mocquet à ses parents fait polémique aujourd’hui 22 octobre 2007, doit-on ou ne doit-on pas la lire obligatoirement dans les établissements scolaires ? Nous ne trancherons pas sur ce sujet épineux, mais nous la reproduisions ici sur le BdG cependant, pour que tout un chacun puisse se faire une idée de son contenu. La polémique est stérile mais le devoir de mémoire ne doit pas être submergé par l'oubli…

[TEG]

[FdL à Forcalquier] Ce week-end a lieu à Forcalquier une Fête du Livre d'artiste organisée par «  Forcalquier des Livres (FdL) ». Cette dynamique association propose tout au long de l'année et notamment en été, toute une série d'animations autour du livre, dont des ateliers d'écriture, des séances de lecture publiques, des soupers littéraires, des stages sur les sujets les plus divers et les plus intéressants (j'espère depuis des années avoir le temps d'aller à celui de fabrication de papier, animé par Jean-Louis Estève), des expositions,... bref tout une série d'activités contribuant à rendre concret ce projet de pôle d'excellence rural du livre que Forcalquier et sa région sont devenus.

Le programme est bien trop important pour être totalement reproduit ici, mais vous en trouverez des éléments ici ou là. Si vous n'êtes pas au stage Graphos sur les écritures flamandes qui aura lieu, lui, dimanche prochain à Marseille, ne manquez pas de visiter la région de Lurs, Forcalquier, Banon et de la montagne de Lure, elle regorge de jolis coins à balade, de restaurants aux menus savoureux, de très belles librairies (si, si) et bien entendu d'activités culturelles, alors qu'elle est à moins d'une heure de voiture d'Aix-en-Provence !

>[Stéphane Pianoforte]

[Gérard Micolod expose à Mably] Gérard Micolod expose ses travaux à partir du 20 octobre prochain à Mably près de Roanne et il nous envoie quelque mots à ce propos :

« Prof de lettres (classiques) à la retraite et âgé de 65 ans, je m'adonne à la calligraphie depuis 10 ans. Au départ on m'a offert un kit de calligraphie pour mon anniversaire. Depuis lors, je n'ai pas lâché la plume (et ses nombreux substituts).

C'est l'association de calligraphie marseillaise « Thot Graphos" » - qui fête aussi son 10e anniversaire - (un site très visité et un blog dynamique) qui m'a permis de me former, avec ses animateurs, Thierry E. Garnier et Bruno Gigarel. J'ai fréquenté les meilleurs calligraphes contemporains, français (Kitty Sabatier, Laurent Rébéna, Laurent Pflughaupt, Vincent Geneslay et même récemment, Claude Médiavilla) et étrangers (Klaus Peter Scheffel, enlumineur de génie, Brody Neuenschwander américain célèbre par ses prestations cinématographiques, Denise Lach, enseignante à Bâle, au talent ferme et multiple, avec qui j'ai beaucoup travaillé, notamment en grand format.)

On pourra voir à la Médiathèque de Mably quinze tableaux des droits de l'homme, trois Mondrian tirés vers la calligraphie (à voir absolument ! NdlR), cinq René Char (avec des extraits de Feuillets d'Hypnos), ainsi que des travaux abstraits, sans compter un grand format et pas mal de choses de dimensions plus modestes. Dans les vitrines seront exposés quelques livres uniques dont la reliure est exécutée par mon épouse. Vernissage : vendredi 19, à 18 heures.

Cette exposition est au centre d'une activité élargie : une rencontre de 2 heures avec le public aura lieu samedi matin à 10h 30 avec dialogue et démonstration. Si la demande s'exprime une initiation pourra se mettre en place. D'autre part des interventions auprès de classes de l'école élémentaire et du Collège sont programmées. On ne peut qu'apprécier le dynamisme et l'investissement culturel dont fait preuve la Municipalité. »

Et gageons que les visiteurs sauront conjuguer leur appréciation de l'art calligraphique de frère Gérard à Mably avec celle de l'art gastronomique des frères Troisgros à Roanne !

>[Gabriel Bonnot]

[Bom, yeorum, gaeul, gyeowool, geurigo, bom] autrement dit « Printemps, été, automne, hiver... et printemps » c’est le film coréen de votre soirée… pas au ciné… mais sur Arte, du réalisateur Kim Ki-Duk – Si vous aimez la calligraphie, et que vous ne comprenez pas pourquoi cet art a la capacité de transcender la matière, alors ne manquez pas cette ode en images qui porte à l’incandescence la simplicité du temps qui fuit...

« Un parcours de vie singulier d’un moine et de son disciple, au centre d’un lac, le feu de l’esprit vivifiant la roue du temps qui s’égrène, la flamme au milieu de l’eau. (…) On sent le peintre derrière la caméra, au plein cœur de la nature. Vie, naissance, mort, renaissance, éternelle quête de la mystique transcendantale, ce film d’une grande spiritualité nous transporte dans un ailleurs, exotique et poétique, proche de la perfection. Un film intime plus qu’intimiste, à voir absolument, par sa beauté plastique, par l’innocence et la passion qu’il contient, car le cinéaste coréen dans un accord majeur, tout au long du film, nous trouble les sens, essence -divine- calligraphique, plan par plan, reconstituée de main de maître. » (voir aussi notre critique sur la Lettre de Thot - Graphos - No 17)

Un film bouleversant de justesse, l’essence même de la calligraphie, à ne louper sous aucun prétexte, ce soir à 20h 40 sur Arte.

>[Teg]

[Les Conti] Professeurs et étudiants étaient avec les Graphos en ce 30 septembre 07 pour rencontrer Claude Mediavilla à Marseille… Quand des graphistes rencontrent des calligraphes… ça donne ça… Des croquis sur le vif et littéraires à retrouver sur leur Blog !

[Rencontre] - Mon Maître Paul Gabor nous lançait ironiquement quand on n'avait pas assez travaillé sur un projet : « Bon week end Lubalin ! » Ce week end c'était Rencontre avec les calligraphes de Graphos (voir lien) et Claude Mediavilla. Même les brins d'herbe de la pelouse du cloître devenaient des traits de pinceaux vivants. Et quels traits ! J' ai croqué l'instant du silence, de la respiration…et la tarte Tatin d'Yvette. Christian Debanne

[Le Fil du Pinceau] - Avant de commencer à dessiner un regard sur l'outil, genre visite pré-vol du pilote et de son avion…

[Stylo Bic] - Et pendant que Claude Mediavilla nous parlait de plume Braüse et de « permowhite » - Lucas calligraphiait au stylo bic bleu…

Sympa les Conti, isn’t ?

À voir ici sur >Le Blog de Conti.

>[Teg]

[La Plume du Gabian] Du 10 au 30 octobre, une expo collective de gravure et reliure a lieu sur la Canebière à Marseille à l’Espace Culture. Trois associations y présentent leur travail et leur démarche; Atelier M, atelier ouvert à toutes personnes désireuses de pratiquer la gravure; Liures et Reliure dispense des cours de reliure, de la restauration à la reliure contemporaine; La plume du Gabian animation d'atelier de confection de carnet… Dans le cadre de l’expo, La Plume du Gabian anime des ateliers de confection de carnet - Le mercredi et le samedi de 15 h à 18 h Contact : La plume du gabian 06 618 55 698

« La gravure et la calligraphie ont évolué en dehors du livre, et permettent bien des questionnements sur la place et la forme du livre aujourd'hui. C’est pourquoi nous avons souhaités une interaction dynamique entre la gravure et la reliure, afin de souligner ce lien. Cette exposition nous permet de présenter au public la démarche et le travail de trois associations tendant à promouvoir les arts et métiers du livre.

Nous avons souhaité également sensibiliser le public à l'histoire du livre et des écritures, aux méthodes de confection du livre, à ses matériaux si différents au toucher et à ses évolutions récentes qui font encore de ce média un outil d’échanges et de rencontres actuel. Enfin, sortir du papier de forme industrielle (21/29.7 A4 80g) et homogène en explorant la diversité des différents papiers artisanaux d’aujourd’hui permettra à tous, jeunes et moins jeunes, de redécouvrir l’autre dimension souvent oubliée du livre confectionné à la main, et de redécouvrir un sens aujourd'hui délaissé; le toucher et à travers lui, notre humanité... »

>[La Plume du Gabian]

PS : Voir aussi notre stage Graphos >Écritures et Reliures avec Izabel HOCHARD, sur notre Quizz 2007 en rubrique « Stages » sur le site de Graphos [>Click here].

[Claude Mediavilla] Les dix ans de Graphos ont été l'occasion, une fois de plus, d'un stage absolument unique dimanche dernier avec Claude Mediavilla. Pour recevoir le plus célèbre calligraphe français, auteur de deux ouvrages qui sont devenus des références dans le domaine, traduit et apprécié outre-atlantique, dispensant son enseignement dans le monde entier, nous avions mis les petits plats dans les grands.

Le week-end commençait par un dîner-débat passionnant samedi soir à la Maison du Bâtiment de Marseille, dîner pendant lequel chaque participant a pu converser avec Claude Mediavilla, certains en profitant même pour lui faire expertiser un manuscrit en cursive gothique du XIVe siècle !

Dimanche a été l'occasion d'une magistrale conférence sur son art au cours de laquelle il a pu approfondir pour nous sa vision de l'abstraction dans l'art en général, et dans la peinture et la calligraphie en particulier. Plusieurs heures de pur bonheur !

Cet enseignement fut suivi de démonstrations pendant lesquelles nous pûmes apprécier en direct la précision de ses gestes, l'amplitude de ses courbes, l'équilibre de ses lettres et mille petits détails techniques découverts, ajustés, peaufinés durant sa longue carrière de grand professionnel.

L'année des dix ans se poursuit dans la fête et les moments d'exceptions qui vont se succéder jusqu'au point d'orgue du banquet de décembre, où nous reverrons de nombreux amis de Graphos rencontrés tout au long de ces dix dernières années !

« Graphos est grand ! »

>[Saar Dîn d'Omar Sey]

[Benedicte Gerin au studio Eight by Ten] Aujourd'hui s'ouvre à Paris la deuxième expo de Bénédicte Gerin au studio « Eight by Ten ».

« le Jura s’est très bien passé, maintenant, j’attaque l’expo à Paris. Ce sera très atypique car j’expose dans un studio photo, et nous allons emprunter au studio les éléments qui le composent pour exposer environ 80 tableaux...Des calligraphies dans un studio photo ! Près de 80 tableaux sont présentés dans ce studio… Pas de cimaises mais des flights, borgniols et autres lightbox... » nous signale-t-elle.

Pour les lecteurs du blogs (et ils sont très nombreux ces jours derniers) qui n'habitent pas la région parisienne, Bénédicte nous a mis en ligne, comme elle le fait parfois, un aperçu des travaux exposés sur son site. Certes, comme cela est connu de toute personne ayant vu une fois ou l'autres les originaux de travaux calligraphiques, les images sur internet sont loin de révéler toute la complexité et les subtilités des œuvres de ce genre, surtout quand il s'agit d'aquarelle… Mais bon, c'est mieux que rien et donc un grand merci à Bénédicte !

>[BdG]

Studio Eight by Ten présente Bénédicte Gerin
Exposition “Itinéraires calligraphiques”
5 – 6 – 7 octobre 2007
Vernissage le 5 octobre 18h – 22h
Samedi 6 et dimanche 7 octobre 11h - 20h
Eight by Ten studio 29 bis, rue Pouchet 75017 Paris
M° Brochant
et pour les provinciaux sur http://www.benedictegerin.com

[Malika Boustol] Malika Boustol, talentueuse calligraphe nancéenne, nous signale qu'elle expose actuellement à la médiathèque de Nancy et ce jusqu'au 12 octobre. Elle présente ses travaux sur des poèmes du XVIe au XIXe siècles mis en valeur sur toile.

Pour ceux qui auraient des gènes de poisson rouge (*), Malika Boustol gère un très beau blog « Timeless Lettering Art » sur lequel vous pourrez d'ailleurs trouver tous les renseignements sur ses expositions en général et bien sûr sur celle là en particulier. Pour ceux qui voudront voir l'artiste à l'œuvre en direct, ne manquez pas sa démonstration du 6 octobre prochain, il est toujours très intéressant et formateur de voir un vrai calligraphe exerçant son art sous nos yeux. Point de tricherie, de retouche informatique, de sa main jaillit le trait brut que l'on peut apprécier dans sa spontanéité.

>[Émile Gabeau]

(*) Selon des expériences récentes, la durée de mémorisation des poissons rouges est de trente secondes. Ces gènes se retrouvent parfois transmis de façon inexplicable à certains humains de ma connaissance mais j'ai oublié leur nom.

[Lettre de Thot n°52] Chers amis de la calligraphie pipole, pour vous remettre du flot d'enseignements paléographiques et calligraphiques que Claude Mediavilla nous a instillé tout le week-end, et pour vous redonner un peu d'espoir après la profonde dépression dans laquelle il nous a plongés lors de ses démonstrations au vu de la perfection qu'il a atteinte et en conséquence de notre propre médiocrité calligraphique, la Lettre de Thot n°52 datée du premier octobre est parue ! Vous y trouverez, pour la partie Graphos un nouveau webzine :

• Templiers >[Chronique 1307 - 2007] - Graphos
• Topic - GK
• Arcimboldo - TEG
• De la Majuscule accentuée ? - Dossier Graphos

et pour la partie Arcadia :

• Templiers >[Chronique 1307 - 2007] – LdT
• Sur les remparts de Saint-Jean-d'Acre – TEG
• Les crânes déformés – HdN
• Le Mystère de la Chambre Verte – AFP

Bonne rentrée, bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette fin année est placée sous le signe des agapes, de la fête et des moments exceptionnels et des invités surprise, comme seul Graphos sait vous les préparer !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[FKDL in the Bic Show] De nombreuses personnes réduisent la calligraphie ou la peinture à l'utilisation d'instruments spécialisés (et en général introuvables à moins de mille kilomètres ou cent euros) sans imaginer que comme le disait fort justement Henri Mérou : « pour faire de la calligraphie, il faut vingt francs, dix pour le porte plume et la plume, cinq pour l'encre et cinq pour le papier » (notez que c'était dans un passé lointain où l'on parlait encore en francs). Les heureux privilégiés à avoir feuilleté le livre d'or de l'auberge du Bello Visto à Lurs se souviendront de la page de chancelière calligraphiée par Herman Zapf au stylo à bille (si si, le bic cristal tout bête) qui vaut largement n'importe quelle chancelière à la Brause et au gallo-tannate.

Roswitha Guillemin, de l'association « Complètement Timbrées » nous signale une exposition fort intéressante dans ce contexte puisqu'il s'agit de dessins réalisés justement au stylo à bille et dont le contenu pourrait être un exemple de plus à apporter à cette thèse à en juger par l'affiche de "the Bic Show"... Si vous habitez la région parisienne, vous pouvez vous dépêcher d'aller voir cette expo avant sa fermeture et faire une petit article sur son contenu pour le BdG !

A propos des « Complètement Timbrées », je ne peux que vous encourager à consulter leur programme et à suivre de près leurs activités, car elles aussi font leur rentrée ! Par exemple, elles proposaient dimanche dernier une balade suivie de mail-art dans le quartier chinois de Paris, dont on imagine qu'elle a du être riche d'éléments intéressants pour constituer de bien beaux envois !

PS : un week-end bien occupé m'a empêché de vous en parler plus tôt alors gardez un signet sur le site de Roswitha et des Complètement Timbrées et n'hésitez pas à le visiter régulièrement pour vous tenir à jour des nouveautés !

>[László Bíró]

[Helvetica a 50 ans] Et les anniversaires typographiques se succèdent. Après les 25 ans du smiley, Helvetica a 50 ans en fanfare !

Un article dans un quotidien national (Libération) avec des références aussi prestigieuses qu'Erik Spiekerman ou Paula Scher, une foule d'articles dans les journaux étrangers, le grand public n'aura plus aucune raison objective d'ignorer la typographie. Un livre, un DVD et une exposition sont même consacrés à l'histoire de la création et de l'utilisation de cette police, gageons que les records de vente du « Da Vinci code » et de « Nemo » ne tarderont pas à être dépassés (en tout cas je participerai personnellement à la tentative).

Cette police ultra-célèbre (parce qu'elle était donnée gratuitement avec les imprimantes Apple ?) fut et est encore tellement utilisée (parfois à tort et à travers) qu'elle a perdu toute connotation et est devenue comme le Times, la linéale de ceux qui veulent rendre leurs lettrages les plus neutres possible (ce qui est bien compréhensible pour une police helvétique). Alors, certains y voient tout et le contraire de tout, entre les nostalgiques du style suisse qui retrouvent le bon vieux temps et les nouvelles générations qui voient dans sa renaissance le comble de la « modernitude », elle reste un acteur incontournable de l'histoire du graphisme de ces cinquante dernières années.

>[Arial Lapompe]

Le jeunisme à 25 ans… Il concerne les têtes d’enclume qui ont toutes leurs dents… Voici donc un petit cours du BdG, pour les indigents du Net, les réfractaires aux têtes de Kons, autrement dit « Emotikons », c-a-d les que trop fameux Smileys dont le BdG, vient de vous annoncer le 25th Birthday :-})… ! Smileys créés il y a 25 ans donc par Scott Fahlman, chercheur américain spécialisé dans l'intelligence artificielle - Petit rappel en guise d’enseignement de têtes de Kons > Pour écrire un Smiley, il suffit en général de taper une suite de 3 caractères typographiques… Et pour le lire, il suffit de pencher la tête à gauche !

:-) Je suis content, je ris. Le sourire de base, usage très courant.

;-) Je plaisante. Le clin d'oeil, usage très courant. Signifie que la phrase est à prendre au second degré.

:-( Je suis mécontent, je n'ai pas le moral ou je suis déçu.

:*) Je suis dans un état euphorique. Je fais des singeries ou des clowneries.

:-/ Je suis sceptique, je fais un sourire forcé.

:-p Je tire la langue.

:-D Je me marre.

:-O Je crie

A vos claviers ! Et aussi : « Il est intéressant de noter que Microsoft et AOL interceptent maintenant ces suites de caractères et les transforment en petites images. Personnellement je pense que cela détruit leur simplicité originelle. » - Scott Fahlmann

Post Scriptum : A noter pour les puristes francophones, les linguistes patentés, les obsédés de la langue aryenne, que l’Académie Française et l’Office québécois de la langue française ont traduit les mots anglais (smiley et émotikon) par « BINETTE », ça ne s’invente pas ! (Et c’est qui maintenant les têtes de cons :?!)

A voir aussi sur des News du Web.

>[TEG]

[« Art de l'Enluminure »] On dirait presque qu'une mode de l'enluminure romane s'est lancée… Après la somptueuse exposition de la BnF sur les « Trésors Carolingiens » et le numéro de l'« Art de l'Enluminure » qui l'accompagnait, voici que le nouveau numéro de fin d'année de cette belle revue est à nouveau centré sur un manuscrit du IXe siècle : l'Évangéliaire de Saint Vaast, précieusement conservé à la Bibliothèque d'Arras.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'« Art de l'Enluminure » (en existe-t-il encore ?), sachez qu'elle propose tous les trois mois une étude souvent très érudite sur un manuscrit enluminé avec forces illustrations en couleur qui permettent de trouver là une source d'inspiration historique absolument unique en France. Elle est proposée soit au numéro en kiosque, soit sur abonnement, éventuellement accompagnée d'« Art et Métiers du Livre » pour ceux que la typographie, la gravure, la reliure et la bilbiophilie intéressent. Dans les premiers numéros de l'« AdE », bien souvent, l'enluminure était extraite de son contexte et présentée hors de toute indication de mise en page et surtout sans être associée avec le style d'écriture qu'elle accompagne. Depuis un certain temps, heureusement, cette tendance s'est inversée au profit de reproductions de la pleine page (y compris les marges !) qui permettent de mieux apprécier la place de l'enluminure dans chaque manuscrit, mais aussi de comprendre l'équilibre délicat de la mise en page et des rapports entre le texte et son enrichissement.

Ce numéro tout frais issu des presses permet de faire sortir de l'ombre les racines de l'art de l'enluminure et de mieux faire connaître les superbes manuscrits qui, un jour, mèneront à la création de l'enluminure gothique, avec le faste de ses couleurs et de ses ors.

>[Clovis d'Archimède]

[Deux mini-infos] Deux mini-infos qui tombent aujourd'hui sur nos téléscripteurs (quelqu'un sait-il encore ce qu'est un téléscripteur ?)...

Tout d'abord, un anniversaire, le smiley :-) a aujourd'hui 25 ans ! Le professeur Scott E. Fahlman de la célèbre Université Carnegie Mellon (dont les avancées en recherche informatique sont mondialement célèbres... chez les informaticiens) déclare qu'il a été le premier à utiliser ces trois caractères et qu'il a donc initié l'intrusion de l'image dans l'informatique totalemernt textuelle des années 80. Rappelons-nous qu'en ces temps anté-diluviens, les seules images produites par les ordinateurs ressemblaient à ceci. À l'occasion de cet anniversaire, un concours de création d'émoticons (non ce n'est pas un gros mot) est lancé par Yahoo, alors à vos claviers !

Moins festif, hier soir 18 septembre, sur France Culture, dans l'émission « Travaux Publics », Jean Lebrun a abordé pendant une bonne demi-heure le problème du devenir du Cabinet des Poinçons de l'Imprimerie Nationale. Entre les réponses à côté, les clauses de confidentialité et les silences gênes, l'affaire semble tout de même assez étrangement menée et les retraités américains peuvent nous remercier de leur avoir donné sur nos impôts un bénéfice approchant sans doute les 280 millions d'euros. En ces temps de serrage de ceinture, j'imagine mille et un usages plus intelligents que de leur permettre d'acheter des 4x4 (SUV chez eux) encore plus gros quitte à poluer encore plus notre environnement, ou de construire encore plus de villages fortifiés contre les pauvres qui pourraient venir gêner leurs paisibles barbecues. France Culture podcaste cette émission, mais seulement pendant 24 heures, donc je me suis permis, pour notre édification à tous, d'en mettre une copie à disposition ici. C'est long mais ça vaut son pesant de cacahuètes. Bonne écoute.

>[Claude Cairofmaille]

[Du « Plancher de Jeannot » & autres questionnants graphismes] Parmi les personnalités présentées dans « écriture en délire »*, si Aloïse — la plus "connue" — surprend toujours, toutes forcent le lecteur à questionner sa propre passion et fascination.
Deux d'entre elles seulement seront brièvement évoquées, tant l'ouvrage est d'une formidable richesse.

Il aura fallu cinq mois à celui qui s'appellera désormais « Jeannot », pour venir à bout de la gravure de son célèbre plancher.
Entre deux morts, celle de sa mère et la sienne, cinq mois d'une intense activité centrée sur la force fulgurante qui l'habite pour graver sa révolte et sa douleur… jusqu’à ce que, ses ultimes forces épuisées, il meure d’inanition.
La manière de l’accomplir et le choix du support laissent songeur : lames tranchantes du couteau ou de la gouge, vrille contre le chêne — matériau dur — qu'est le plancher de sa chambre, tout cela dans des postures que l’on peut supposer difficiles, voire douloureuses et physiquement épuisantes. En effet il fallait un soin tout particulier pour traiter chaque capitale dont le tracé rude se ponctuait régulièrement de trous de vrille.
Ce tracé nous sidère, nous force à contempler son énigme.
Ce geste d'écriture précis ne pouvant être conçu que dans une accumulation maximale de difficultés, et se révélant seul acte possible, évoque une sorte de consumation : apothéose et auto-expulsion de son propre enfermement…

A l’opposé, Constance Schwartzlin-Berberat m’attire — pas seulement parce qu’elle me ramène à Robert Walser par divers points de vue puisque lui aussi s’était aventuré sur les franges de ces limites — tout particulièrement, car pour elle, a contrario, son exclusion/internement a favorisé son écriture. Du graphisme conventionnel scolaire peu à peu, elle s’est évadée vers une expression graphique jubilatoire tout en faisant jouer largement le clavier imaginaire et poétique de sa langue… alors qu'elle était plongée dans un milieu linguistique différent.

Ce livre bouleverse, d'une part puisqu'il nous permet d’entrevoir ces mondes intérieurs étonnants, et d'autre part parce que la coupure beaux-arts/littérature — sujet qui m’est cher — est battu (comme l’écrit Michel Thévoz dans son introduction) sévèrement et radicalement en brèche sans souci justement d’étiquetage d’aucune sorte.
Je ne suis pas assez optimiste pour espérer un effet loupe/boumerang sur la société de notre temps, mais… tout exclus, et ostracisés qu’ils étaient, ils ont exploré des pistes insoupçonnées, passionnantes, et néanmoins amorcé des questions essentielles perturbant l’art contemporain, la manière de le regarder… et de réfléchir.

>[Artémisia J.]

* « écriture en délire » Éd. des 5 continents - Coll. L’Art Brut - ISBN 88 7439 109 9

[Deux expositions de Bénédicte Gerin] Si la lecture des milliers de livres de la rentrée littéraire vous laisse encore quelques rares minutes de liberté, si vous arrivez encore à trouver une petite zone vierge dans votre agenda noirci par un emploi du temps surchargé, il vous restera à parcourir les nombreuses expositions que nous offre cet automne pétulant culturellement, dont bien sûr, celles de Bénédicte Gerin, habituée du BdG, qui nous offre pas moins de deux expositions de calligraphie successives !

Tout d'abord, au Colombier des Arts, du 18 au 22 septembre, une exposition qui fera partie d'un large groupe d'événements culturels autour de l'inauguration de la médiathèque intercommunale des Coteaux de la Haute Seille à Plainoiseau (Jura), dont des lectures, rencontres et débats avec diverses personnalités autour de l'écriture dans tous les sens du terme.

Puis, à Paris, le studio EIGHTbyTEN expose les travaux de Bénédicte Gerin les 5, 6 et 7 octobre prochain avec un vernissage le 5 octobre de 18 à 22 heures.

Profitez-en pour découvrir, si ce n'est déjà fait, le travail original de Bénédicte Gerin, subtil mariage de la calligraphie et de l'aquarelle, que l'on peut déjà admirer depuis quelque temps sur son site.

>[Claude Cancoillotte]

Médiathèque Intercommunale des Coteaux de la Haute Seille
rue Georges Trouillot
39210 Plainoiseau
http://hauteseille.fr/

EIGHTbyTEN studio
29bis, rue Pouchet 75017 Paris
http://www.eightbytenstudio.com

et bien sûr sur son site :

http://www.benedictegerin.com/

[Physique Quantique & Sémiologie] André Bloggo n'est pas un inconnu pour les lecteurs habituels du blog de Graphos. C'est lui, en effet, qui nous fournit en permanence la foisonnante matière de la colonne de droite avec ses aphorismes, ses pensées, ses interpellations, ses pastiches,... bref, la crème des productions de son fertile système nerveux central (je traduis : les plus délirantes exhalaisons de son cerveau malade).

Eh bien, à la suite de nombreuses requêtes de son fan-club (qui compte de nombreuses jeunes femmes blondes à forte poitrine, du moins c'est ce qu'il prétend) les éditions Arqa ont publié un recueil de ses meilleurs aphorismes sous le titre alléchant de « Physique Quantique & Sémiologie », et ont demandé au célèbre Georges Kaplan, qu'il est inutile de présenter, de rédiger une préface qu'il résume ainsi « j'ai essayé en quelques pages de fournir une série de concepts pouvant servir de propédeutique à ce qui constitue tout de même une fascinante taxonomie de la réthorique bloggienne. Usant de son approche herméneutique du corpus de la réalité sur un modalité intrinsèque, Bloggo explore pour nous le fossé considérable qui existe entre les métonymies et les synecdoques lexicalisées et celles qui sont poétiques, rhétoriques ou humoristiques et dont il semble faire un usage pour le moins structurant dans le champ de l'élision. » Comment mieux résumer en quelques mots le travail d'André ?

Malgré un vocabulaire parfois un peu obscur (qu'est-ce qu'un "blog" en fait ?) ce livre est à mettre entre toutes les mains, même les plus jeunes, et elles trouveront là une saine lecture pour les nuits sans sommeil et une qualité de pensée que nous espérons tous un jour atteindre voir dépasser !

>[Prof. Roger O. Thornhill]

« Physique Quantique & Sémiologie » d'André Bloggo
sur commande sur le site de Thot en rubrique >[Boutique]

[Les ateliers du Musée de l’Imprimerie s’exposent] C'est la rentrée également pour le Musée de l'Imprimerie qui inaugure à partir de mercredi soir sa nouvelle exposition « Les ateliers du Musée de l’Imprimerie s’exposent » qui se tiendra du 13 septembre au 7 octobre. Cette exposition vous permettra de découvrir les merveilles qui ont été réalisées par les participants aux différents stages que ce musée organise auprès des jeunes enfants mais aussi auprès des adultes. Un hommage bien mérité, nous signale-t-on, car la qualité des travaux est remarquable, pour tous les âges (8-13 ans, scolaires, adultes) et dans toutes les disciplines (gravure en relief, calligraphie latine et arabe, enluminure, typographie, illustration). Dans un environnement pareil, entouré des oeuvres typographiques des maîtres imprimeurs lyonnais, la créativité ne peut être qu'exceptionnellement fertile et les travaux ne peuvent être que magnifiquement inspirés.

Ne manquez d'ailleurs pas le programme des activités si vous êtes lyonnais ou proche de Lyon, conférences, stages et expositions se succèdent avec un constant souci de qualité mais aussi de facilité d'accès. Et si vous êtes un peu plus loin, souvenez-vous qu'il vous suffit d'un peu plus d'une heure de TGV pour rejoindre ce haut lieu de la typographie depuis la Provence, ce qui rend possible une petite visite de la journée, ou plus si on y ajoute une petite visite dans un bouchon local (un bouchon, pas un embouteillage !)

>[Bob Alatienne]

[Sculptures de J.C. Lamborot] L'année 2007 est décidément centrée sur la pierre sous toutes ses formes ! Après le stage de gravure lapidaire d'Éric Valat et les diverses manifestations de début d'année, les revues qui semblent se donner le mot et les éditions Arqa qui ne sont pas en reste, voici que nous apprenons que se tiendra à Beaujeu une exposition des sculptures de Jean-Claude Lamborot.

C'est le musée Marius Audin (maître imprimeur à Lyon) de Beaujeu, dans le beaujolais (avis aux amateurs), qui accueillera cette exposition du 5 septembre au 30 octobre. Sur le thème « J.C. Lamborot, un sculpteur singulier », ce sont surtout les sculptures qui nous sont proposées, nous permettant ainsi de mieux découvrir une autre facette que celle du graveur lapidaire qui, elle, commence à être mieux connue. C'est cependant toujours le même homme et on retrouve dans ces sculptures le souci de l'esthétique graphique, de la qualité de la ligne qui fût sa constante préoccupation dans ses gravures et qui est bien visible dans ses sculptures en trois dimensions. Les journées du patrimoine seront l'occasion de visites commentées spéciales.

Une raison de plus de se rendre dans cette région riche de gourmandise culinaires… et culturelles !

>[Cornille Julienas]

Exposition « J.C. Lamborot, un sculpteur singulier »
Musée Marius Audin - Beaujeu
Du 5 septembre au 30 octobre 2007
Vernissage le 8 septembre à 17h

[Sagesse Bouddhiste] Michel Fornasero, célèbre callidentiste de Graphos et éleveur de bonsaï renommé, nous signale une émission, « Sagesse Bouddhiste » diffusée dimanche dernier et dont le thème était la calligraphie... Elle est enregistrée sur DailyMotion et je vous encourage à prendre le temps de la regarder de bout en bout, vous ne serez pas déçus !

Certes on ne s'attend pas à ce qu'une émission religieuse soit totalement objective, ni même équilibrée dans ses affirmations, toute personne ayant une fois écouté Radio Vatican ou lu la Pravda aura pris conscience du phénomène, mais nous découvrons tout de même dans cette émission que la calligraphie n'est qu'orientale ("j'ai découvert la calligraphie [japonaise] en 1950 ... à cette époque il n'y avait rien de tel chez nous" les Zapf, Jackson, Pott ou Johnston apprécieront, sans parler des Paillasson, Barbedor et des milliers de scribes du Moyen Âge et d'avant dont les noms ont été oubliés !), qu'elle est liée au Zen (sic !) (le Zen ayant été créé au XIe siècle, les calligraphes chinois de la période Tang ou d'avant n'existent sans doute que dans notre imagination, la calligraphie arabe est niée d'une phrase), "l'écriture japonaise est le reflet de la personne car elle se transmet au papier via le pinceau" (ah bon ? et pas par le calame ni par le trait de plume ? et la calligraphie chinoise, non liée au Zen, non plus ?) et toute une série d'affirmations attribuant au Zen la seule et unique paternité de nombre de réflexions sur la calligraphie. Certes le Zen a développé une mystique de la calligraphie que l'on peut étudier ou faire sienne si on aime ce genre de chose, mais en dehors du fait qu'ils sont loin d'être les seuls à l'avoir fait, limiter la calligraphie à une expérience religieuse me semble tout de même assez réducteur...

Il est de même assez révélateur de voir derrière une des personnes apportant son témoignage un célèbre tableau présentant le cercle, le carré et le triangle, dont les origines grecques en tant que géométrie sacrée datent de plus de cinq siècles avant JC via Pythagore ou plus tard Euclide... La plupart des personnes trouvant dans les philosophies orientales le summum de la spiritualité ne connaissent en général ni les philosophes grecs présocratiques, ni ceux qui sont venus après... Mais l'extrême orient est tellement plus exotique !

Dimanche prochain, deuxième partie de cette émission. Si elle est du même tonneau, on ne peut pas dire que la reconnaissance de la calligraphie latine aura fait un grand pas en avant....

>[Maître Ru Ban]

PS : CdG n'a rien à voir avec « le grand pas beau » comme le nomment les québécois, mais plutôt avec « coup de gueule »...

[Decode Unicode] Voici un nouveau site qui ravira tous les surfeurs curieux voulant découvrir les mille et une façons créatives que l'homme a trouvé pour conserver ou transmettre la trace de la pensée : j'ai nommé les différents systèmes d'écriture existant ou ayant existé à la surface du globe.

Le site de Decode Unicode vous propose en un mode collaboratif à la Wikipedia un accès à l'histoire et aux particularités de chaque caractère de chaque système d'écriture reconnu par le consortium Unicode, et cela recouvre la quasi-totalité des systèmes créés depuis cinq millénaires. On y a trouve nos lettres latines et toutes leurs déclinaisons accentuées, ligaturées ou amalgamées, les caractères phéniciens, hébreux, arabes, indiens (devanagari & autres), chinois ou japonais, mais aussi thai, tamoul, tagalog, runique, hanungo, sinhala ou bopomofo, bref tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'écriture sans jamais oser le demander.

Si par hasard, votre propre connaissance outrepassait celle des visiteurs de ce site sur tel ou tel système d'écriture (le Syloti Nagri par exemple, dont la description est encore vierge), vous pouvez vous-même écrire un article de présentation et connaître ainsi immédiatement la célébrité et la gloire qui va avec.

Ce site n'est hélas, disponible pour l'instant qu'en anglais et en allemand, mais une version francaise pourrait être développée, si suffisamment de personnes francophones se déclarent intéressées pour l'administrer et le compléter. Decode Unicode, qui a reçu à ce jour plus d'un million de visiteurs, a été nominé pour les 2007 Design Ward allemands.

Si vous voulez contribuer à l'avancement de cette titanesque entreprise, vous pouvez acheter divers objets graphiques fort réussis sur le thème de l'écriture et notamment ce très beau poster.

>[Pierre de Rosette]

PS : après discussion avec les gestionnaires du site, il se trouve que le seul moyen de payer ce genre d'achat soit le virement international (10 euros min) ou l'envoi de billets de banque dans une enveloppe... Pas de carte de crédit, ni de Paypal... Dommage pour une université qui se devrait d'être au XXIe siècle.

[Blog-Notes de Thot n°5] Chers amis collectionneurs de galets, le cinquième numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à tout savoir sur la genèse, la confection et l'utilisation du Cola Pen, tel qu'enseigné par Brody Neuenschwander lui-même ! Le numéro deux de la rubrique Livres et Pratiques est en effet dédié à cet outil et vous y trouverez notamment cinq vidéos >[GraphosTV©®] qui montrent Brody en train de l'utiliser et les merveilles qu'on peut en tirer (enfin, surtout quand c'est Brody qui tient le manche, il faut l'avouer…).

Sur la partie Arcadia, nous vous invitons à faire un tour du côté de la boutique où vous trouverez à la fois le fameux livre sur les mystères du Verdon et celui que tant de lecteurs attendaient, le livre sur Montfort sur Argens aux éditions Arqa !

Bonne lecture et n'oubliez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez assister aux stages exceptionnels des 10 ans de Graphos, surtout celui de ce mois avec le célébrissime Claude Mediavilla en personne !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[« La vie mode d'emploi » interactive] Les romans oulipiens sont bâtis à partir d'un cahier des charges rigoureux qui sous-tend toute leur structure formelle mais aussi narrative. Mais les travaux les plus réussis ne laissent rien paraître des strictes contraintes qui ont présidé à leur création et seule une lecture très instrumentée permet d'admirer la créativité incroyable que l'auteur a du déployer pour se soumettre à ces contraintes sans que cela ne soit perceptible dans le roman. « La vie mode d'emploi » de Georges Perec est une de ces romans oulipiens les plus connus. Mais son cahier des charges est complexe et ne peut pas facilement être discerné à la simple lecture du texte.

Arriver à le faire découvrir, c'est le défi qu'a relevé Nathalie Latinus du studio 18brumaire et le résultat est très prometteur. Vous pouvez en voir une maquette bien avancée ici. Plusieurs mode de lecture plus ou moins enrichis sont possible, chacun d'eux mettant en lumière une ou plusieurs structures sous-jacentes de construction du roman. Ce projet est une grande réussite, à la fois grâce à l'esthétique de son graphisme mais aussi grâce à la grande qualité technique de son interactivité. Et d'ailleurs, juste récompense, cette réalisation a reçu le Grand Prix des Rencontres de Lure en 2005.

Ceci démontre, à mon avis, ce que l'informatique en général et le web en particulier peuvent apporter à la découverte littéraire, mais aussi tout l'intérêt de complémenter notre traditionnelle lecture livresque et linéaire par une lecture plus hypertextuelle et sautillante qui n'est possible, elle, que grâce à nos amis les ordinateurs.

>[Simon Crubellier]

[L'esprit de la lettre - La vie secrète de l'alphabet] Pour les lecteurs assidus du blog de Graphos, le nom de Thora Van Male n'est pas totalement inconnu. Cette enseignante à l'Université de Grenoble avait en effet fait paraître il y a quelques années « Art Dico », un ouvrage aux éditions Alternatives où elle disséquait les iconophores, ces images placées en tête des chapitres des dictionnaires et qui regroupent divers objets ayant comme initiale la lettre du chapitre qui va suivre. Mais l'esprit des illustrateurs est à la fois retors et parfois plein de subtilité et retrouver les mots en question n'est pas facile. Thora Van Male explorait les coutumes, astuces et autres tour de main du métier en une série de recherches à la fois ludiques et sérieuses qui avaient enchanté ses nombreux lecteurs.

La parution du livre avait d'ailleurs été suivie d'une exposition au Musée de l'Imprimerie de Lyon sur ce même thème.

Eh bien, Thora Van Male récidive avec « L'esprit de la lettre - La vie secrète de l'alphabet », lui aussi aux éditions Alternatives, dans lequel elle parcourt non seulement les iconophores mais aussi les particularités des diverses expressions ou textes où telle ou telle lettre apparaît. Loin de faire double emploi avec le précédent, cet ouvrage vous déliera les zygomatiques par son ton joyeux, ses jeux de mots savoureux et ses calembours érudits, tout en vous faisant découvrir à la fois l'histoire parfois oubliée de nos 26 lettres latines mais aussi les trésors d'inventivité de la langue française en matière d'expressions imagées.

>[Robert Lerouge]

« L'esprit de la lettre - La vie secrète de l'alphabet »
Thora Van Male
Essai (broché). Paru en 06/2007
Éditions Alternatives

[Blackle] Les températures lursiennes durant cette dernière semaine montrant que le réchauffement planétaire n'est pas encore total, le respect de notre environnement n'en reste pas moins une préoccupation majeure de notre temps, après le souci de se montrer dans la plus grosse voiture possible, cependant…

En janvier 2007, un article paraît qui signalait que si la page d'accueil de Google était majoritairement noire plutôt que blanche, on pourrait économiser 750 méga-watt-heures par an en évitant de faire briller les nombreux pixels blancs de cette page mondialement utilisée. Bien que ces calculs aient étés mis en doute par de nombreuses sources autorisées, dont Google, notamment à cause du fait que les écrans plats de plus en plus utilisés consomment autant d'énergie en affichant du noir que du blanc, une société australienne Heap Media a créé « Blackle », l'équivalent en noir de Google. Vous êtes incités par Heap Media à en faire la page d'accueil de votre navigateur et un compteur de watt-heures économisés vous rappelle votre micro-contribution à cette œuvre grandiose.

Afin d'économiser encore plus d'énergie, je propose que dorénavant certains sites au contenu quasiment inexistant mais ayant pour but de se faire une publicité maximum (pas de liens ici…) mènent cette démarche jusqu'au bout et passent non seulement la couleur du fond de leurs pages en noir, mais aussi la couleur de leur texte !

>[Justin Gaspi]

[Letter Arts Review volume 21 n°4] Cette superbe revue publie une fois de plus un numéro splendide reçu ces derniers jours, dont une partie est consacrée à une interview de Brody Neuenschwander ! Une de ses œuvres orne même la quatrième de couverture, un de ces travaux ni vraiment calligraphiques, ni vraiment de la sculpture, ni de la peinture mais un genre à l'intersection de toutes ces techniques, une expression multi-forme et sans tabous qui ne peut laisser indifférent.

L'interview elle-même porte en partie sur le livre « Casanova : Fragments de mémoire » publié chez Alternatives mais s'étend vite à une discussion à batons rompus sur la vision de l'art que Brody veut explorer et dont il nous a quelque peu entretenu lors de son passage mémorable à Marseille en juin dernier.

Encore une fois, cette dixième année de Graphos nous aura apporté à la fois une enseignement calligraphique approfondi, donné par les plus grands praticiens de cet art, mais aussi nous aura fourni l'occasion de mieux connaître leurs visions et le sens qu'ils donnent à leur pratique, en toute amitié.

« Graphos est Grand ! »

>[Petrus Argentorati]

[Mare Nostrum] IBM vient de construire un des plus puissants super-calculateurs du monde pour le compte du Centre pour les Super-calculateurs de Barcelone : « Mare Nostrum » est né. Quel intérêt me direz-vous ? Madmacs a encore oublié de prendre ses cachets ? Quelqu'un a oublié de lui remettre sa camisole ?

Que nenni ! En fait, il s'agit d'un exemple de plus de la possibilité d'allier tradition et modernité, la froideur du métal et la chaleur de la pierre taillée, la science la plus dure et l'esthétique la plus raffinée. Car plutôt que d'installer ce monstre de silicium dévoreur de kilowatts dans une salle hermétique, climatisée, blanche et froide, il a été décidé de le placer dans une chapelle néo-romane, en élévation sur des pilotis, dans une cage de verre qui ne cache rien des multiples armoires noires renfermant chacune une partie de cette matière grise artificielle (réminiscence de « 2001 » ?). Et ainsi, cet outil scientifique froid et calculateur (c'est le cas de le dire) devient un bijou de modernité dans un écrin de tradition, et la preuve une fois de plus que ceux qui ne voient dans l'ordinateur qu'un paroxysme de laideur et d'inhumanité manquent tout simplement d'imagination.

Une galerie de superbes photos est visible ici.

>[Madmacs]

[Bloub…] Message trouvé dans une bouteille par un chalutier hauturier de retour de campagne au large de Concarneau :

= suis perdu au fin fond de la côte de Cornouaille = stop = pas moyen de se connecter au réseau mondial = ni wifi = ni ADSL = ni même une prise téléphonique = stop = premier hotspot wifi à trente km ! = stop = impossible de publier le moindre article sur le BdG = par contre le temps est beau, la mer belle et la gastronomie locale absolument remarquable = stop = retour parmi vous dans une semaine = signé : le webmaster du BdG = stop et fin =

Recueilli par :
>[Matelot Erwann Ploumarec'h à bord du War Roag III]

[Gérard Micolod] Gérard Micolod, plus connu chez Graphos sous l'amical sobriquet de « frère Gérard », est notre référence en lettres classiques en général et en philologie en particulier. Chaque fois qu'une question se pose au cours d'un repas Graphos sur telle ou telle citation ou personnage de l'antiquité grecque ou romaine, nous écoutons l'avis d'expert de frère Gérard. Et comme ce genre de discussion est fréquente, vu le haut niveau culturel de ces repas (sauf vers le dessert), il fût mis à contribution de nombreuses fois lors de ses séjours à Marseille.

Mais Gérard Micolod est aussi un calligraphe de haut niveau qui nous propose de venir admirer ses derniers travaux en visitant son exposition de calligraphie lors du Festival « Arts et Vignes » (ahah, tu es démasqué frère Gérard !) de Chatillon en Diois (Drôme) du 5 au 12 août prochains.

Cela peut aussi vous donner une belle destination de vacances, cette région est en effet magnifique et elle regorge de petits vins sympathiques et peu connus (pour joindre l'agréable à l'utile !).

>[Liber de Nysa]

Gérard Micolod expose à « Arts et Vignes »
Du 5 au 12 août 2007.
Galerie n°35, rue des Rostangs, Chatillon en Diois (Drôme)

[Ker : Visite à Limoges] Depuis quelques jours, le BdG est en vadrouille estivale, mais il reste à l'affut ! Profitant d'un court passage dans la région limousine, je suis allé visiter « Ker », l'exposition de calligraphie de l'année, nous dit-on. Bon, il faut dire qu'hélas, il n'y en a pas tant que ça réunissant autant de calligraphes de ce niveau.

Dans une série de salles voutées en pierre, au sous-sol d'un bâtiment abritant déjà une multitude de chefs d'œuvre de compagnons, là, contre les murs de pierre taillée, se trouvent quelques un des plus beaux travaux de calligraphie que j'aie pu voir (et j'en ai pourtant vu un certain nombre et non des moindres).

Sachez que le nez sur certains travaux (il reste des traces de gras sur les vitres de protection !), j'ai pu encore mieux apprécier le travail du détail (au sens noble), les finesses invisibles à distance, les subtilités cachées par les calligraphes, tout ce qui fait la splendeur d'un travail parfait par rapport à une simple excellence de la réalisation. Il faut dire que la finesse et la subtilité des matières et des tracés ne peut absolument pas être rendue par la photo, ni par la description d'ailleurs ! Chacun garde son style, même si une certaine unité se dégage des membres de la famille « Ductus », ce qui offre une grande diversité dans les travaux.

L'exposition propose aussi des panneaux pédagogiques sur l'histoire de l'écriture, des documents historiques et une panoplie d'instruments d'écriture qui permettent de sensibiliser le visiteur aux travaux qu'il va contempler.

Allez absolument voir cette exposition, si vous passez à moins de mille kilomètres de Limoges, le détour en vaut la peine; la vision des originaux de ces travaux est à la fois un régal des yeux, mais aussi, pour les pratiquants, un excellent aperçu de la perfection calligraphique et du chemin restant à parcourir pour y arriver !

>[Petrus Argentorati]

Tous les renseignements sur cette exposition sont sur le site de Graphos.

[Typetester] Après le spot jubilatoire de Tom Dickson, dont vous avez, j'espère, pris le temps de regarder toutes les vidéos et de vous régaler de son célèbrissime "oohh, Barbie smoke, don't breathe this !" (ohh de la fumée de Barbie, ne respirez pas cela !), revenons à un spot plus sérieux, un bi-spot en fait, qui vous permettra de vous étonner de toutes les possibilités de déclinaisons typographiques dont votre ordinateur est pourvu et subséquemment, de vous indigner du manque d'imagination dont font preuve la grande majorité des concepteurs de site (sauf ceux du BdG bien sûr) (et ceux du site de Thot également) quand il s'agit de mettre en page du texte de labeur.

Ces deux sites :

http://typetester.maratz.com/

et

http://www.fonttester.com/

vous permettent de choisir une police (découvrez toutes celles qui vous sont proposées, avec le lot habituel d'horreurs) et d'infliger à votre bloc de texte diverses tortures, successivement ou simultanément, depuis l'interlettrage le plus serré jusqu'au plus lâche, les diverses tailles, les alignements, couleurs, colonages ou altérations les plus loufoques, bref, en quelques minutes vous aurez transformé votre bloc de texte le plus banal en un bel amas chaotique de caractères dont sa lisibilité aura perdu ce que son esthétique aura gagné. Et si vous avez eu l'hubris suffisamment développé pour avoir mis en ligne une page personnelle, vous pourrez ensuite récupérer le réglage sous forme de code CSS ou HTML pour pouvoir l'appliquer à la liste de vos ordinateurs ou celles des noms de vos animaux familiers, leur donnant ainsi (au moins) un intérêt artistique...

Attention, la compatibilité avec certains navigateurs n'est pas totale, ce qui ajoute parfois une pincée de chaos supplémentaire qu'il vous restera à exploiter !
>[Duke Kahanamoku]

[Will it blend ?] Il reste encore quelques personnes pour qui n'a pas encore sonné l'heure du départ en congés et qui voient les vacanciers s'ébattre au soleil chaleureux de la Provence alors qu'eux mêmes sont enfermés dans leur bureaux déserts (vous m'avez reconnu). Afin de nous redonner le moral, je vous propose un spot très fun pour lequel, malgré des heures de réflexions, je n'ai trouvé absolument aucun rapport ni avec l'écriture, ni avec la calligraphie, ni avec la typographie,... bref il n'a aucune raison d'être présenté ici si ce n'est celle de nous distraire.

Blendtec est le fabriquant d'un mixer (blender en anglais) parmi les plus puissants au monde puisqu'il incorpore un moteur de plus d'un kilowatt et demi, ce qui le rapproche plus d'une broyeuse industrielle que de notre familier petit moulin à persil. Et afin de prouver la qualité de ses produits, cette firme publie des vidéos sur Internet qui montrent ce fameux mixer en action. Ces vidéos sont divisées en deux sections : « Faites-le à la maison », qui montre tout une série de recettes à base de produits mixés et « Ne le faites pas à la maison » qui montre ce mixer en train de broyer tout une série d'objets divers pour lesquelles le présentateur se pose la rituelle question "Will it blend ?" (sera-t-il broyé ?).

C'est évidemment la deuxième catégorie qui nous intéresse ici. Chaque film a la même structure : Tom Dickson, sympathique président de Blendtec qui semble issu directement des publicités des années soixante, en blouse de laboratoire, chevelure impeccable, dents blanches et regard amical, introduit dans ce mixer l'article à broyer, referme le couvercle, démarre l'engin, un gros plan (voir même parfois un ralenti) nous montre le début du processus quand les morceaux à l'intérieur de l'appareil sont encore reconnaissables, puis au bout de quelques secondes, Tom arrête le mixer et le retourne afin de nous montrer fièrement le résultat : une poudre fine qui a perdu tout rapport de forme avec l'objet initial. Quel intérêt, me direz-vous ? Un comique de répétition sur cette petite centaine de video ? Certes, mais il y a plus que cela, car si les premiers films sont censés montrer que tout objet, même le plus solide, peut être broyé sans difficulté (palet de hockey, huitres,…), Tom a vite montré d'autres aspects de sa personnalité. Son attirance pour la blague en broyant devant nos yeux ébahis un déboucheur de WC, des cartes de crédit ou un repas entier de chez MacDonalds (« pour Oncle Floyd qui n'a plus de dents ! »), son aversion pour l'adoration technologique (une camera video qui filme sa propre destruction, un iPod et même le tout nouveau iPhone) ou son dégoût pour la laideur (des poupées Barbie ou un petit animal très niais en peluche qui bouge les pattes et secoue la tête et dont on suit avec délectation les derniers soubressauts pendant que la lame tournoyante le hache menu).

Passez quelques minutes (hors de vue de votre boss) à parcourir ces films (attention à ne pas rire trop fort) et constatez comme moi que si toute chose retourne à la poussière, ce retour peut parfois se faire en force et en moins de trente secondes !

>[Arthur Moulinex]

[Éric Valat] Les mois de juillet et août ne seront pas l'occasion de prendre beaucoup de vacances pour Éric Valat ! Car après le très intense stage de Graphos du début de ce mois, il enchaîne sur une exposition à Roquebrune sur Argens, du 21 juillet au 5 août prochain, exposition où il proposera ses œuvres en compagnie de nombreux autres sculpteurs. À la fin du mois d'août, une autre exposition aura lieu à Valbone, dont je vous reparlerai prochainement.

Nous avions eu l'occasion d'avoir un aperçu de son travail de sculpteur au cours de la mémorable projection nocturne lors du stage d'été, mais la sculpture par nature tri-dimensionnelle s'accomode mal de la réduction à plat de la photographie, et tant que l'holographie restera du domaine de la recherche, il faudra se déplacer pour avoir une vision complète sous tous les angles de ces objets en volume.

Si vous êtes dans la région, ne manquez pas d'aller vous faire une impression plus complète de ses travaux fort originaux.

>[Vénus de Lespugue]

« La sculpture en liberté » 15e édition
du 21 juillet au 5 août 2007, de 18 à 24h (!)
place Germain Ollier et salle Molière
Roquebrune sur Argens (Var)
Renseignements ici et là.

[Imprimerie des Arts] Les suisses sont bien plus malins que nous : alors que nous dilapidons une partie de notre patrimoine typographique dans de ruineuses opérations immobilières, ils ont en ligne un spot superbe qui nous raconte l'histoire de l'Imprimerie des Arts dans le quartier de Saint-Gervais à Genève. Loin de présenter la typographie comme une métier (un art ?) totalement en dehors de la vie quotidienne, ils ont plutôt choisi de la laisser intégrée à la vie du quartier et ce site nous conte autant la vie des anciens typographes que celle de Saint Gervais.

Andréas Schweizer nous propose tout ceci à :

http://www.imprimeriedesarts.ch/

Vous y trouverez les paroles du célèbre « Ala » (chanson à boire des typographes), un aperçu de la vie d'un apprenti typographe au XIXe siècle, des enregistrements de témoignages sur cette imprimerie et son quartier, une explication des liens entre la réforme et l'implantation des imprimeries à Genève, bref, tout l'histoire de l'imprimerie et de la vie quotidienne préservée sans fioritures ni gros budget. Un exemple à méditer et peut-être duquel s'inspirer ?

Même si le site semble ne pas avoir été mis à jour depuis un certain temps, vous y passerez d'agréables moments à déambuler dans ce passé typographique disparu et à retrouver tous les liens qu'il entretenait avec la vie de tous les jours.
>[Eddie Aikau]

[Imprimerie Nationale] Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais certains événements me révoltent tellement que je ne peux m'empêcher d'en parler autour de moi, comme si le fait d'être plusieurs à les réprouver pouvait inverser le cours du temps et les empêcher d'avoir eu lieu. Coup de gueule, donc...

Si vous lisez la Lettre de Thot depuis quelques temps, vous avez eu connaissance des décisions désastreuses qu'a pris l'État vis à vis du patrimoine de l'Imprimerie Nationale, du Cabinet des Poinçons en général et des dernier graveurs de caractères en France en particulier. Malgré une pétition qui a recueilli plus de 20 000 signatures, et afin de « réduire les budgets », ces inestimables trésors ont rejoint des monceaux de caisses dans un entrepôt quelconque et ce savoir-faire affiné durant cinq siècles est en train de disparaître faute de pratiquants. Suite à cette mise en caisse au sens propre et au sens figuré, le siège de l'Imprimerie Nationale a été vendu à un fond d'investissement américain pour 85 millions d'euros. Bon, il faut bien payer les chômeurs et la typographie n'intéresse personne, diront certains.

Mais il se trouve que deux ans plus tard, afin d'y placer le ministère des affaires étrangères un peu à l'étroit, l'État vient de racheter ce même siège de l'Imprimerie Nationale pour la somme (qu'on a tenté de garder confidentielle) de 377 millions d'euros ! Certes le bâtiment a été rénové mais les travaux ont été estimés au plus à 200 millions d'euros (plus de deux fois le prix du bâtiment ?), soit un « cadeau » de presque cent millions d'euros, soit encore environ deux mille ans de salaire d'un graveur de poinçons, en le supposant grassement payé, ou en tout cas largement de quoi créer un musée et un atelier de typographie ! Cette gabegie lamentable fera, semble-t-il, l'objet d'une commission d'enquête qui, n'en doutons pas, pondra un rapport pour que soit éventuellement saisie la justice dans un futur lointain, en tout cas bien après la prescription d'une éventuelle malversation qui reste à prouver... cf l'affaire du Crédit Lyonnais.

En tout cas, le mal est fait, notre histoire typographique disparaît petit à petit et on peut se demander qui arrivera à s'occuper correctement du reste de notre patrimoine, que ce soit l'état et son incurie évidente ou le privé et son choix de la disneylandisation à outrance.
>[BdG]
Merci à Graphiline d'avoir attiré notre attention sur les nouveaux développements de l'affaire.

[Jacques Le Roux] Notre grand ami Jacques Le Roux, dont la gentillesse n'a d'égale que la beauté et l'originalité de ses œuvres, nous signale qu'une exposition de ses travaux commence le 13 juillet au Musée de Chintreuil, à Pont de Vaux, sur le thème « Arts et mémoire d'ailleurs... Jacques Le Roux et les arts premiers ».

Ceux qui connaissent ses totems, ses scultpures ou ses peintures ne seront pas étonnés de voir associés les arts premiers et Jacques Le Roux puisqu'on retrouve dans son style toute la force et la puissance d'évocation des peuplades restées au contact de la nature. Mais il ne faut pas pour autant oublier la sophistication de ses travaux d'«écriturien», tel qu'il aime à se qualifier lui-même. J'en profite d'ailleurs pour le remercier, s'il lit ces lignes, pour sa magnifique et très gentille lettre qu'il a adressé à Graphos en réponse à notre modeste envoi collectif sur la mérovingienne. Il nous a en effet envoyé une lettre nous remerciant de cet envoi, avec son style d'écriture si particulier, et deux de ses textes écrits par le passé sur un papier ayant plus de trois siècles, textes qui relatent ses réflexions sur cette écriture si originale qu'est l'écriture mérovingienne et auquels il a ajouté un petit paragraphe pour nous assurer de son amitiés. Encore merci Jacques ! Et si vous passez près de Pont de Vaux, ne manquez pas son exposition ni de visiter cette superbe région de prés, de petits étangs et de grandes fermes aux cheminées sarrasines.

>[Childéric le Lapicide]

Exposition « Art et mémoire d'ailleurs... Jacques Le Roux et les arts premiers, Hommage à André Malraux ».
au Musée de Chintreuil à Pont de Vaux
du 13 juillet au 4 novembre 2007
Pour tous renseignements voir ici.

[3D tangible] Une nouvelle invention technologique vient d'être annoncée avec le but avoué de renforcer notre panoplie du virtuel : le gant 3D qui permet à son usager de toucher et sentir virtuellement une forme modelée depuis le néant par n'importe quel programme d'ordinateur.

Étant donné que certains de nos lecteurs sont mineurs, nous n'envisagerons pas explicitement ce qui est à n'en point douter l'usage principal qui sera fait de cette nouvelle invention mais nous imaginerons plutôt la poignée de main virtuelle à dix milles kilomètres de distance, ou la possibilité de tout visiteur du site du Louvre par exemple, de sentir sous ses doigts les fines gravures du code d'Hammurabi, de parcourir à distance le sphinx royal du pharaon Hachoris ou de caresser le corps de la Vénus de Milo (et j'en reviens inexorablement à la première utilisation).

Notons que la virtualité semble n'intéresser que trois de nos cinq sens (vue, ouie, toucher) et qu'absolument aucune recherche n'est faite en vue de développer ni le goût, ni l'odorat ce qui pourtant nous permettrait de faire goûter nos recettes familiales à l'autre bout du monde et même de pouvoir juger de l'excellence du boeuf au fleurie et à la moelle des frères Troisgros, d'une poêlée d'asperges vertes, marmelade d'oignons doux, truffes noires et bellota de Pierre Gagnaire ou d'un pressé de pintade de Challans et foie gras, vinaigrette truffée d'Alain Ducasse, sans avoir à débourser les centaines d'euros qui sont le prix à payer pour gouter ces sublimes délices dans le monde réel.

Seul rebelle à la virtualité, et encore pour longtemps, l'ambiance des stages Graphos qui ne peut se goûter que sur place et dans l'instant et qu'aucun dispositif, même le plus sophistiqué, ne pourra jamais virtualiser !

>[Lithos Polycletes]

[Eclipse] Petite éclipse du blog, le temps de prendre quelques bons moments d'amitié, de rigolade et de gravure lapidaire avec Éric Valat au château de Bois-Luzy. Si la gravure sur pierre fût au rendez-vous, elle n'a pas été la seule à nous occuper ces cinq jours puisque nous nous sommes essayés à une foule de techniques différentes en partant du modelage de l'argile, en passant par le moulage en plâtre, puis en silicone, pour terminer sur de la résine et la préparation de nos vœux pour 2008 (oui, nous sommes toujours très en avance sur notre temps à Graphos). Pour accompagner toute cette modernité, nous n'avons quand même pas oublié les traditions avec de constantes références à la lettre romaine, aux grands anciens, Jean-Claude Lamborot en tête, et aux traditions plus récentes du Tariquet et des banquets Graphos !

Bref, de nombreuses ouvertures sur la lettre sous toutes ses formes tri-dimensionnelles, et une pleine marmite de « nourriture pour l'esprit », comme disent nos amis anglo-saxons. Un stage exceptionnel pour une année exceptionnelle, nous continuerons à fêter les dix ans de Graphos en septembre avec Claude Mediavilla, en personne !

>[BdG]

[les Antipodes] Anne-Marie Jeanjean, que nous avons l'honneur et la joie de compter parmis les plus fidèles amis de Graphos, nous indique qu'elle participera à un évènement culturel dont elle nous décrit le contenu, toujours aussi créatif, mêlant poésie, musique et art visuel :

« … les Antipodes … en … TER ou en TGV … ? …

En attendant le train, la correspondance pour une autre destination, ne peut-on pas, aussi, voyageant sur place, partir, partir… ?

Partir aux Antipodes, faire des voyages et des voyages …dans le voyage, par les interférences voyage intérieur / voyage réel, et les entrecroisements d'impressions diverses, un autre voyage inattendu va se dessiner…

Mais de quelles Antipodes s’agit-il ?

Ce texte / collage d'Anne-Marie Jeanjean est … à découvrir… à écouter-voir-entendre … avec la musique et mise en sons de Vincent Ferrand, pas très loin, tout près dans la…

gare de Sète
les 3 & 6 juillet
de 17 h. à 20 h.

avec la comédienne Arlette Fétat dans le cadre des « Trains de Culture en Languedoc Roussillon ».

>[Merthyr Tydfil]

[Lettre de Thot n°51] Chers amis goofies ou regulars, amateurs d'Épluchures Beach ou de Brutal Beach, fans de surf, funboard, kitesurf, bodyboard ou skimboard, la Lettre de Thot n°51 datée du premier juillet est parue ! Vous y trouverez, pour la partie Graphos, les spots les plus brûlants de la région de Limoges :

• C’est à Limoges - Expo 2007 - Graphos
• Web Galerie Graphos
• Des chefs-d’œuvre à Limoges - TEG
• Interview de Laurent Pflughaupt - Graphos

et pour la partie Arcadia, des reefs radicaux autour de Rennes-le-Château :

• De l’audace encore de l’audace – TEG
• Le sang de Toulouse – Arcadia
• Une interview en forme de révélation – F Daffos

Bonnes vacances, bon surf, bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette année est placée sous le signe de la fête et des moments exceptionnels, comme seul Graphos sait vous les préparer !

Après le stage avec Brody Neuenschwander, qui a laissé tous les participants (moi le premier) ébahis devant tant de connaissances, de sensibilité et de virtuosité réunies, la rencontre avec Claude Médiavilla approche, ne manquez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez avoir une place. Si vous voulez vous initier à la gravure lapidaire avec Éric Valat, essayez d'amadouer Thierry, il pourra peut-être encore vous trouver une place !

PS : vous qui n'avez jamais eu les oreilles bercées par les Beach Boys ou dont les orteils n'ont jamais été en contact avec une planche de surf, vous comprendrez mieux certains termes techniques ici ou là.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[Florane Blanche] Quoi de plus intéressant qu'un spot défiant nos idées reçues sur la calligraphie ? Florane Blanche nous présente sur son site des travaux hors normes, à mi chemin entre la peinture et la sculpture, la calligraphie et la lettre dessinée (ce que les anglo-saxons appellent le lettering), le livre d'artiste et les arts plastiques, bref, un démarche très personnelle, toute une synthèse de diverses approches de la lettre et de la forme :

http://www.floraneblanche.com/

L'originalité des travaux présentés ne pourra que vous interpeller, étant donné surtout que contrairement à la calligraphie « classique », la lettre fait ici partie d'un équilibre déclicat entre plusieurs techniques et se retrouve n'être qu'une composante dans la synthèse d'un effet esthétique partuclièrement réussi.

>[Eddie Aikau]

[Google Books] Vous connaissez déjà Google, là où toute l'information mondiale en ligne peut être instantanément scrutée à la recherche de tel ou tel petit détail. Eh bien, qui peut le plus peut le moins, car si l'information en ligne a depuis longtemps dépassé en volume l'information imprimée, Google propose depuis déjà de nombreux mois un service nommé Google Books qui vous permet de rechercher un bout de phrase ou des mots particuliers dans la totalité des livres parus (en tout cas ceux numérisés par Google). Si, jusqu'à peu, la plupart des ouvrages étaient en anglais, on trouve aujourd'hui un grand nombre de volumes numérisés dans toutes les langues, dont le français !

Les résulats sont assez impressionnants : "Hélas pauvre Yorick" donne 131 réponses dont non seulement Shakespeare (Hamlet, Acte V, scène 1) mais aussi toute une série de mentions de ce célèbre passage dans diverses anthologies et études, récentes ou non. Afin de se conformer à la loi sur la propriété intellectuelle, chaque réponse peut être consultée ou non, partiellement ou en totalité, sous forme d'extraits, de pages entières ou du livre entier suivant que l'ouvrage est du domaine public ou voit ses droits de publication plus ou moins restreints. Le dieu Commerce reste tout de même de la partie puisque diverses propositions de location ou d'achat du livre ou des différents dérivés (films, etc...) vous sont proposés en même temps que les résultats lisibles...

Finies les longues recherches dans la bibliothèque « Mais où ai-je donc pu lire "c'était pendant l'horreur d'une profonde nuit" », finies les calligraphies de citations de Corneille signées Racine ! Seule contrainte, dorénavant, que le texte ait été imprimé, car en effet « et les shadocks pompaient » ne donne que deux réponses tirées d'un obscur ouvrage sur la recherche de la lévitation sans aucun rapport, semble-t-il, avec nos joyeux volatiles…

>[Polonius]

[Vincent Daniau] Et voici un spot bien intéressant hors des chemins balisés du star system de la calligraphie (pour l'instant !), un site présentant des travaux très divers, depuis des séries autour d'un texte (Cyrano, Des Anges mineurs) ou de plus classiques citations. Le tout est présenté sans fioritures inutiles, sans textures élaborées mais avec une bonne utilisation du mouillé, des lettres et juste ce qu'il faut de couleur pour rehausser l'ensemble. Bref, des travaux dans la simplicité de l'encre et du papier, et la rigueur de la forme de la lettre :

http://www.vincentdaniau.com/

Nous avions déjà parlé de Vincent Daniau pour son exposition du 7 janvier dernier, mais comme pour beaucoup d'entre vous éloignés de Barjouville, ce site nous permettra de mieux connaître ses travaux, sans avoir à se déplacer !

>[Tom Curren]

[Paper Four] On connaissait la lecture muette et la lecture à voix haute, mais une équipe de chercheurs de l'Université de Sundsvall vient de mettre au point la lecture automatique, sous la forme d'un papier sensible à la pression et qui peut émettre des sons ! Se présentant comme un papier ordinaire, sur lequel on peut imprimer ou dessiner, le Paper Four (papier de quatrième génération) permet, grâce à l'addition d'un peu d'informatique, de ressentir la pression d'une main par exemple et peut en retour produire un son quelconque, comme la lecture d'un texte, une musique ou tout autre bruit au choix du concepteur.

Un des prototypes se présente sous la forme d'un grand panneau de BD murale interactive dont les phylactères et les bruitages sont rendus sous forme sonore quand un spectateur appuie sur les zones sensibles.

On imagine les usages merveilleux de cette invention, pour les handicapés notamment, mais aussi des usages moins merveilleux que des publicitaires pourraient nous concocter. On imagine sans peine les CDs dont la couverture sensible jouerait des extraits, des panneanx indicateurs pour aveugles, mais aussi des magazines dont l'ouverture provoquerait le déchainement de publicités sonores insoutenables pour le lecteur et son entourage !

Par contre cela ouvre une ère nouvelle, me semble-t-il, aux calligraphes dont les travaux pourront réagir à la caresse, au frottement plus ou moins appuyé, voir même aux coups, par tout une série de réactions bruyantes ou musicales, donnant ainsi une nouvelle dimension kinesthétique et sonore à cet art jusque là purement visuel.

>[Cousin Kevin]

[La magie de l'écrit] Si vous voulez vous émerveiller devant une page de prière du 17ème siècle, venue de Londres, courez très vite à la Vieille Charité…

Prenez tout le temps nécessaire pour admirer les écritures sur pierre, les reliures délicates, le rythme régulier de l'erkat'agir ou du bolorgir.

L’on y apprend que sous la beauté graphique, les écritures gardent parfois leurs mystères comme dans le kapgir ou le p’akgir, et plus encore avec la cryptographie tzatzkagrout’ioun aux correspondances numériques.

Leur force efficace demande beauté et noblesse du matériau… comme pour ces minuscules rouleaux pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur et qui se plaçaient discrètement sous l’oreiller ou dans la poche pour vaincre le sort… mauvais.

Si dans les tapis également se trouvent quelques traces d'écrits - à cause de tout ce qu’il peut suggérer, un tapis reste une trace particulièrement émouvante… - comment, en regardant l’ensemble de la grande salle, ne pas penser au terrible «Cantique des Larmes»* ?

J’en aime d’autant plus ce symbole qui ressurgit régulièrement sur parchemin, sur papier ou sur pierre… veilleur… depuis la nuit des temps sur le génie de la culture arménienne, le paon, symbole d’éternité et de renaissance.

>[Artémisia J.]

* par Annick Asso – Éd. La Table Ronde

La Magie de l'Écrit - Vieille Charité - Marseille
Jusqu'au 22 juillet 2007 – de 11h.à 18 h. – visites guidées samedi, dimanche, mercredi à 15 h (fermé le lundi)

[Bibliothèques Virtuelles Humanistes] Toute personne ayant un jour recherché une version numérique d'un livre ancien sait que les sites proposant ce genre de contenu ne brillent ni par leur nombre ni par la qualité de présentation des ouvrages en question (regardez le Songe de Poliphile sur Gallica si vous voulez voir ce que je veux dire...).

Un site remarquable rassemble néanmoins tout à la fois 2000 volumes parmi les plus rares et ce avec une qualité de numérisation et de présentation qui font l'admiration des professionnels (moi, en l'occurence). Il s'agit des « Bibliothèques Virtuelles Humanistes » :

http://www.bvh.univ-tours.fr/

Certes, le site se concentre sur le livre imprimé des XVIe et XVIIe siècles, mais il propose des ouvrages sur tous les sujets, des arts aux sciences, de l'architecture (voulez-vous voir l'origine de l'homme de Vitruve ?) à la cryptographie (le célèbre Trithemius fait partie du lot), de toutes les provenances, archives départementales, bibliothèques diverses, universités, CNRS, et le tout facilement feuilletable, lisible sur écran et même téléchargeable !

Un site de référence pour toutes les personnes intéressées par le livre ancien, et dont la qualité du contenu ravira tout à la fois les visiteurs à la recherche du texte d'un ouvrage rare que ceux simplement admirateurs de l'esthétique typographique de l'époque.

>[Oronteus Finæus]

[Tout ou Rien] Après le sublime stage avec Brody Neuenschwander, après ces intenses moments de partage, de découverte, d'enseignement, d'ouverture et de calligraphie que Brody nous a offert durant le week-end (et ceux non moins sublime de gastronomie qu'Yvette nous a concoctés), notre esprit a tendance à voguer dans un pur paradis calligraphique détaché des choses de ce bas monde matériel...

Mais il ne faut pas se laisser distraire de l'obligation qui nous échoit d'assurer la continuité de notre bonheur pour la suite de l'été (non, je ne parle pas de réserver un parasol bien placé sur la plage du Negresco). Après le stage de gravure lapidaire d'Éric Valat (comment, vous n'êtes pas encore inscrit ???) viendra l'heure des Rencontres de Lure fin août, et elles vous offrent une réduction de 20% sur le montant de l'inscription si vous vous annoncez avant la fin de mois de juin ! Sur le thème de « Tout ou rien, encyclopédie, universelle typographie » le programme est pour le moins alléchant... Quelques noms tirés au hasard (ou presque) : Michel Melot, Daniel Mermet, Yves Perrousseaux, Alain Rey et Danièle Morvan, François Richaudeau, une exposition Michel Olyff et plus !

C'est dire qu'il vous faut absolument vous inscrire en ligne et associer le plaisir immédiat de la bonne affaire au plaisir prochain de rencontrer des gens passionnants !

>[Nagiko Kiyowara]

[C'est l'été...] Avec l'arrivée de l'été revient la folie du surf ! Et grâce à Graphos, vous allez découvrir les spot les plus trendy, les plus bléca, les plus hype, là où le buzz est le plus bourdonnant, là où la branchitude atteint son summum ! Que vous soyez goofy ou regular, que vous préfériez des shortboards ou des longboards, vous trouverez ici le top des hot spots.

Loin de nous l'idée de vous envoyer vous faire attraper des cancers de la peau à bronzer idiot sur une plage bondée, baignant dans l'huile solaire, le hurlement des transistors et les marchands de coca tiède. Non, ce que nous vous proposons, c'est un surf tranquille, confortablement assis dans votre fauteuil préféré, sur les spots les plus intéressants que nous offre Internet.

Et pour commencer, un spot particulièrement vaste et riche en informations de toutes sortes, un site dont nous vous avions déjà parlé mais dont les mutations et enrichissement permanents valent votre visite régulière :

http://www.planete-typographie.com/

de Jean-Christophe Loubet del Bayle. Impossible de résumer, ou ne serait-ce que de catégoriser les multiples informations que vous y trouverez. Entrez et laissez-vous tenter par les liens, rebondissez de site de typo en site de calli, de site d'histoire en site de galerie. Vous y passerez de délicieux moments…

>[Brian Wilson]

[Stages Graphos] Le week-end prochain, les heureux détenteurs d'une place au stage (complet) de Brody Neuenschwander vont enfin pouvoir rencontrer ce personnage hors du commun, suivre son enseignement, se régaler les yeux de ses œuvres et se régaler les papilles du délicieux repas qu'Yvette nous prépare !

Mais ce stage exceptionnel n'est pas le seul qui fera date pour la dixième année de Graphos, car en juillet nous recevrons Éric Valat pour un stage que l'on nous annonçait depuis plus de cinq ans, un stage que chez Graphos on appelait « l'arlésienne », un stage que l'on pensait impossible à réaliser jusqu'à ce que Thierry réussisse l'exploit : Éric Valat sera parmi nous du 4 au 8 Juillet 2007, sur le thème de la « Gravure Lapidaire - Taille opérative de La Pierre.- De la pratique ancestrale d’un art à la modernité d’un geste »…

En attendant la rencontre de septembre avec Claude Mediavilla (si si, lui-même, en chair et en os !), inscrivez-vous rapidement à l'un ou l'autre de ces stages, il reste encore quelques places !

>[BdG]

[Cartulaire du Mont Saint Michel] Même si Noël est encore loin, il n'est jamais trop tôt pour commencer une liste de cadeaux d'autant qu'un anniversaire impromptu peut parfaitement faire l'affaire.

Et donc, si vous manquez d'inspiration (ce dont je doute si vous êtes comme moi…), je vous conseille d'ajouter à votre liste un ouvrage pour le moins exceptionnel, à la fois par sa qualité et par sa rareté. Il s'agit d'une édition fac-simile du Cartulaire du Mont Saint Michel édité par les amis du Mont en question. Ce qui en fait la qualité, c'est qu'il s'agit d'une reproduction de la première page à la dernière de cet ouvrage du XIIe siècle, et ce qui en fait la rareté, c'est que c'est le seul ouvrage de ce genre à avoir échappé à la fois à la révolution française et aux bombardements de la seconde guerre mondiale.

Qu'y trouve-t-on ? Tout d'abord une série d'écrits qui s'étalent sur pas loin de cinq siècles, une grande partie enluminés à la mode de l'époque et dont les styles vont de la gothique primitive presque encore caroline, à la cursive gothique tardive, toutes ces écritures étant réalisées par des scribes parmi les plus habiles et donnant donc un magnifique exemple esthétique de chacun de ces styles. La partie en gothique primitive est ça et là illustrée par des lettrines de fort belle facture, sans ces gabegies d'ors et de pigments qui caractériseront l'époque gothique ultérieure. Ici, uniquement du rouge-orangé (minium ?), du bleu (azurite ?) et ce brun roux de l'encre au gallo-tannate vieille de plusieurs siècles. Le fac-simile en lui même est précédé d'une étude très érudite d'Emmanuelle Poulle qui aide à entrer en toute connnaissance dans le document.

Une merveille difficile à se procurer (ne cédez pas aux sirènes amazoniennes, elles déclareront forfait au bout de quelques semaines) mais dont six mois de recherche m'ont permis de déterminer une source sûre : envoyez un chèque de 80 euros (eh oui, mais cela les vaut amplement) à M. Hervé Robilliard, 13 place des Halles, 50530 Genets et vous recevrez ce merveilleux volume directement chez vous. Si vous vous intéressez à ce genre d'enluminure simple, rapide à tracer mais pleine de créativité et de fraîcheur, bien loin des ors des très riches heures, profitez de ce livre, il n'y en a pas beaucoup de cette qualité.

>[Robert de Torigni]

[Microsoft typography] On ne pourra pas me reprocher d'avoir souvent dit du bien de cette société monopolistique et amorale nommée Micro$oft, dont le but avoué est la mise en coupe réglée de l'humanité par l'intégration de leurs merdiciels dans la totalité des appareils qui nous entourent.

Mais, tel un diamant pur enrobé de sa vile gangue de boue, telle une perle au milieu du tas de fumier, il existe au sein de Microsoft un département typographie dont la qualité des travaux et surtout des résultats leur attire des regards envieux, même de la part d'Apple, qui se targue pourtant d'être à la pointe dans ce domaine. Nous devons par exemple à ce département, la création de la plupart des plus belles polices de labeur spécifiquement informatiques telles que le Verdana pour ne se limiter qu'à un seul exemple.

Un membre de ce département nous régale ce mois-ci dans Spectrum (une revue de l'IEEE), d'un article absolument fondamental (mais hélas en anglais), « The technology of text », synthétisant les recherches de ce département sur la lisibilité d'un texte sur écran. Vous êtes comme moi et comme la plupart des utilisateurs d'ordinateur : si vous avez à lire un texte de plus d'une ou deux pages, vous l'imprimez et vous le lisez sur papier. Pourquoi ? Parce que l'écran et la manipulation des contrôles de défilement, malgré tous les efforts des informaticiens chevronnés reste un piètre substitut à la richesse des formes imprimées et du support papier.

Dans cet article, on nous explique les trésors d'ingéniosité qui sont déployés pour que les polices informatiques soient correctement conçues pour cacher les déficiences de nos écrans, comment on peut contourner certaines limitations techniques par un affichage qui, vu de près, semble un non-sens complet et comment on peut rendre (chiffres à l'appui !) un texte plus compréhensible simplement en le présentant correctement à l'écran.

Cet article exprime un espoir, c'est que le confort de lecture informatique soit grandement amélioré par divers procédés techniques et que nous soyons de moins en moins obligés dans le futur de fabriquer du papier à usage unique comme celui qui sert simplement à éviter de lire sur écran (il y a d'autres cas d'utilisation du papier à usage unique mais nous n'en parlerons pas ici, car la qualité de reproduction des subtilités des polices sur ce type de papier n'est en général pas appréciable lors de leur usage).

>[Madmacs]

[Magazine Alphabets] J'ai reçu ce matin une grande enveloppe contenant la dernière livraison du magazine de l'association Alphabets. Je dis magazine, car si les précédentes livraisons tenaient plutôt de la lettre d'information au niveau de leur format, nous avons affaire cette fois-ci à un véritable magazine.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette association niçoise, présidée par Rina Viers qui nous a fait la joie de plus d'une visite à Lurs lors des rencontres de calligraphie, elle a pour but la promotion et la diffusion de toutes les connaissances à propos des écritures alphabétiques issues du bassin méditéerranéen. Cela va de l'organisation de colloques à la présentation d'expositions sur ce thème ou de la réalisation d'affiches à l'édition de livres érudits notamment sur la genèse du concept même d'alphabet.

Vous trouverez donc dans ce magazine des informations et comptes-rendus de voyages d'études sur l'écriture, des expositions, une revue de presse et mille informations intéressantes sur l'écriture au sens large, et notamment un dossier sur le langage.

Si vous voulez soutenir cette action en faveur d'une meilleure connaissance des écritures alphabétiques et surtout de leurs racines communes, montrant bien par là que les civilisations latines, hébraïques et arabes ne sont en fait que les diverses branches issues d'un même tronc unique, devenez membre de cette association, elle le mérite bien. Et bien entendu vous recevrez comme moi ce superbe magazine !

>[Petrus Botanicus]

[Une petite robe de fête] Un peu en retard suite à l'actualité bondissante et à une erreur dans mon calendrier, je vous signale l'ouverture d'une exposition de l'association Graphein à Villeneuve d'Ascq, exposition sur le thème « Une petite robe de fête » de Christian Bobin. Les calligraphes qui y participent sont Liliane Buchi, Christine Depuidt, Amélie Dhesse, Rosalie Gransagne, Jeanine Sold et Edwige Timmerman. Si vous lisez ce blog de temps en temps, vous reconnaitrez sûrement quelques noms !

Ces six calligraphes ont travaillé pendant plus d'un an sur le livre de Christian Bobin, interprétant de manière graphique, chacune selon leur style, les émotions ressenties lors de la lecture du livre « Une petite robe de fête ». Le résultat final comprend une cinquantaine de réalisations que nous vous invitons à venir découvrir…

Cette exposition est ouverte du 1er au 17 juin 2007 le mercredi, vendredi, samedi, dimanche, de 15h00 à 19h00, à La Ferme d'en Haut – 268, rue Jules-Guesde – 59650 Villeneuve d'Ascq

>[Ptit Quinquin]

PS : et comme je suis en retard, vous pouvez déjà aller voir les photos du vernissage. Mazette, quel dommage que le Nord soit si loin du sud !

[Malika Boustol à l'Artichaut] Nous vous avions déjà parlé de Malika Boustol lors du démarrage de son blog, Timeless Lettering Art. Elle nous annonce aujourd'hui sa première exposition :

« Première expo individuelle de l'année... enfin !
Celle-ci aura lieu du 5 juin au 4 juillet au restaurant - galerie d'art "l'Artichaut", 3 rue Saint Nicolas à Nancy et vous êtes d'ores et déjà cordialement invités au vernissage le mardi 19 juin à partir de 19 h 00. »

Ne manquez pas, avant d'aller voir son exposition, de passer quelque temps sur son blog, vous y trouverez des diaporamas de ses travaux, tous très réussis et faisant preuve d'un goût très sûr. Elle allie admirablement la simplicité des apparences et la grande richesse graphique de ses formes, de ses traits et de ses textures.

Et bien sûr, si vous êtes du côté de Nancy, allez admirer les originaux de ses œuvres au cours d'un bon repas ! Quelle bonne idée que ces restaurants - galerie d'art, où l'on a tout le temps de se régaler à la fois visuellement et gastronomiquement !

>[BdG]

[Emoticons of the world] Tout internaute un petit peu averti connait les « émoticons » (de l'anglais smileys) qui parsèment les messages laissés ça ou là sur les forums, ou ceux que vous recevez dans votre boîte aux lettres électronique. Ces signes sont un complément indispensable à la brièveté de ces messages et permettent de souligner un propos d'une pointe d'humeur choisie par son auteur.

Mais savez-vous que, loin d'être aussi universels que le réseau qui relie la partie technologiquement avancée de l'humanité, ces signes sont profondément dépendants de la civilisation qui les produit ? Des chercheurs en psychologie des universités de Hokkaido (Japon) et de l'Alberta (Canada) rapportent qu'en extrême orient en général, et au Japon en particulier, les gens identifient visuellement l'humeur de leur interlocuteur par ses yeux alors qu'il semblerait que chez nous, occidentaux européens et étazuniens, nous identifions plutôt l'humeur par la forme de la bouche.

D'où une différence fondamentale de conception des émoticon, qui chez les japonais, représentent un propos joyeux plutôt par (^_^), petit visage aux yeux rieurs, plutôt que comme nous par :-) dont les yeux vides sont accompagnés d'une bouche hilare. Et de même pour la tristesse, représentée par (;_;), yeux et larmes, plutôt que chez nous par :-(

Vous trouverez ici, là et là les différences entre les deux moyens d'expression, prouvant par là-même que si le courrier électronique est un outil de communication universel, il reste empreint dans les détails de la provenance culturelle de son auteur et est donc loin d'être un message aseptisé comme certains voudraient nous le laisser croire.

>[ *<8=P ]

[Blog-Notes de Thot n°4] Chers amis de la gravure lapidaire, le quatrième numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à visiter notre nouvelle exposition justement consacrée à ce qui semble être le comble de la branchitude écriturienne actuelle (que de néologismes !) : la gravure lapidaire, représentée en l'occurrence par Éric Valat. Cédant en sa dizième année tout à la fois à une pipolisation galopante et à toutes les modes, buzz et autres hypes quelles qu'elles soient, n'hésitant pas à en rajouter après le numéro spécial de Letter Arts Review sur le sujet (cf le BdG du 6/2/07), Graphos a en effet invité cet élève de Jean-Claude Lamborot à tenter de nous inculquer la taille de la pierre par un stage de cinq jours début juillet. Allez voir les œuvres de notre futur maître en rubrique >[Galerie] de la partie Graphos du site, puis courez (virtuellement) vous inscrire avant que le stage ne soit complet !

Sur la partie Arcadia, nous vous invitons à faire un tour du côté de la boutique où vous trouverez à la fois le fameux livre sur les mystères du Verdon qui vient de paraître et que tant de lecteurs attendent, et un nouveau livre sur Montfort sur Argens qui sortira prochainement des presses aux éditions Arqa !

Bonne lecture et n'oubliez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez assister aux stages exceptionnels des 10 ans de Graphos, qu'il s'agisse de celui de ce mois avec Brody Neuenschwander ou du mois de juillet avec le stage tant attendu d'Éric Valat.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[La calligraphie au CIJM] En cette année 2007 qui célèbre le trois-centième anniversaire de la naissance de Leonhard Euler, le prince des mathématiciens, le CIJM proposera aux visiteurs du Salon de la Culture et des Jeux mathématiques mieux qu'un carré gréco-latin d'ordre 9 : un double sudoku sur neuf chiffres et neuf fonds de calligraphie différents dessinés par le calligraphe Laurent Pflughaupt et ses élèves. Avec ces 81 pièces différentes, on peut s'essayer à construire des carrés gréco-lations d'ordre 4, 5, pas 6 bien sûr, mais 7, 8 ou 9 qui sont autant de petits tableaux fort agréables à l'œil. De quoi fêter dignement Leonhard Euler !

« 8e Salon Culture & Jeux Mathématiques »
du 31 mai au 2 juin 2007
Place Saint Sulpice Paris VI
avec la participation de Laurent Pflughaupt en personne !

>[Brücke Von Königsberg & Tangente]

[Déconnecté... (3)] Samedi soir : enfin, mon ordinateur sautille de joie (métaphore) de retrouver le réseau mondial. Vite, examinons les dégats : alors.... médications diverses, non merci... ce client ? ouh là un pénible, plus tard je lui réponds, moins j'ai de mails... Quoi ? Acheter des actions de cette société que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam ? merci bien... Un mail de Thierry qui me rappelle le matériel à amener pour le stage de calligraphie de demain, très bien, j'avais tout oublié...

C'est tout ? J'ai été déconnecté du réseau plantéaire pendant quatre jours et personne ne s'en est rendu compte ? Le monde ne s'est même pas aperçu que je n'étais plus là pour le sauver ? La prochaine fois, je laisserai l'ordinateur à la maison !

Finalement, on est bien peu de chose...

>[Madmacs]

[Hagakure (3)] Bien que nous arrivant des temps anciens, les maximes et leçons du Hagakure (voir plus bas) sont pleines d'une sagesse qui transcende l'époque. Ainsi, de tout temps les hommes ont ils trouvé (surtout à partir d'un certain âge) que les temps anciens sont meilleurs que les temps présents, que le monde ne fait que décliner, « ah, mon bon monsieur, la jeunesse actuelle, de mon temps... » depuis le « o tempora, o mores » de Cicéron jusqu'au retour en force du fondamentalisme religieux. Le parfait samouraï était mis en garde contre ce défaut :

il est dit que ce qui s'appelle « l'esprit d'une époque » est une chose à laquelle on ne peut revenir. Le fait que cet esprit se dissipe peu à peu est dû au fait que l'époque arrive à sa fin. Pour cette raison, même si on veut changer le monde d'aujourd'hui et le faire revenir à l'esprit qui y régnait il y a un siècle ou plus, cela ne peut pas se faire. Il est donc important de tirer le meilleur de chaque génération.

Que tous ceux qui veulent faire repartir le temps et le monde en arrière méditent cette leçon venue des siècles passés, et tirent plutôt le meilleur du monde présent !

>[Josho Yamamoto]

[Déconnecté... (2)] Mercredi : je liste dans ma tête les personnes à qui j'ai annoncé bien légèrement « je m'en vais mais ne t'en fais pas j'ai tout prévu, je lis mes mails tous les jours ». La liste est longue. Il y a des clients importants dans cette liste. Je fais une bien belle gravure sur bois de la splendide échoppe médiévale miraculeusement conservée jusqu'en ce vingt et unième siècle.

Jeudi : il y a maintenant une journée que je n'ai plus lu mes mails. J'imagine la somme d'informations importantes qui commencent à s'entasser et que j'aurais dû traiter dans la minute. "Ils" doivent se demander ce que je fiche, d'autant que la plupart ne savent pas que je ne travaille pas le mercredi et attendent donc une réponse immédiate à leurs mails d'hier. Je fais une gravure encore plus belle de la rue Caponne à Annot avec ses larges marches et son arche en ogive.

Vendredi : je me rappelle que je n'ai que vingt mega-octets pour ma boîte aux lettres et que sans doute Club-Internet renvoie actuellement à leur expéditeur tous mes messages avec la mention « débordement de la boite aux lettres », ce qui fait très mauvais genre pour un informaticien. Ma gravure de la porte de la ville ancienne d'Annot en contre plongée fait déferler sur moi l'admiration des participants pour ma maîtrise de la perspective.

Samedi : une nuit peuplée de cauchemars mettant en scène mon patron, un doigt pointant son écran avec 25 mails de clients outrés de mon manque de réaction et de l'autre la porte de sortie... Sueurs froides... Ouf, dernier jour, une petite gravure avec le titre des rencontres dans une lombarde dont je suis assez fier. Je saute dans ma Kangoo jaune, direction la civilisation qui a désespérément besoin de moi, je le sens...

(À suivre...)

>[Madmacs]

[Cryptage, ça rime avec stage] … Après un moment d’intense chaleur dû à la fois aux effets conjugués : du réchauffement climatique, de l’effet de serre, à notre moral en baisse, à la hausse du baril de pétrole à Wall Street, à la pression de mes pneumatiques… et à d’autres choses encore… Un e-mail de notre ami Brody Neuenschwander, calligraphe brugeois de renommée internationale et néanmoins texan, nous confirmant sa venue à Marseille pour notre stage prévu le 16 & 17 juin prochain ne peut que nous ravir… qu’on se le dise !

Il reste encore quelques places de dernières minutes pour les habituels retardataires indécis et pour le moins inattentifs au programme annuel 2007 des 10 ans de Graphos ! Merci qui ?…(Attention quand même, l’histoire massaliote aura du mal à vous resservir les plats…) Au programme The Calligraphic Line – « Le Trait Calligraphique », un moment d’intense émotion à ne pas rater si vous êtes un passionné de calligraphie ! (Inscrivez-vous svp avant de venir !) - Prix : 11 euros de cotisation à THOT / Graphos & 150 euros le week-end (samedi après-midi et dimanche). Réservation à teg5@voila.fr

[Titi le pêcheur de sardines]

[Déconnecté...] Vous l'avez peut-être remarqué, le blog a connu une petite pause de presque quatre jours. Je me suis en effet trouvé dans une situation fort rare de nos jours, j'ai été déconnecté ! Il faut dire que je suis allé discrètement participer aux premières rencontres de gravure sur bois de fil à Annot (04) : Xylofil. J'avais tout prévu pour pouvoir insérer quelque nouvelle importante sur le BdG sans que personne ne remarque mon absence : j'emportais mon ordinateur portable, il y a un réseau Wifi autour de la mairie, en cas de problème un des organisateurs a l'ADSL chez lui et en tout dernier recours, le bon vieux modem qui marche depuis n'importe quelle prise téléphonique.

Hélas, après quelques heures sur place je constatai que le réseau Wifi de la mairie demande dorénavant un mot de passe pour y accéder, l'ADSL maison était en rade et j'avais oublié mon cable téléphonique chez moi. Il fallut me rendre à l'évidence : j'étais déconnecté ! Aussi éloigné d'Internet que le malien au fin fond de la brousse, que le mongol au fond de sa toundra, que le pingouin sur sa banquise : j'étais incapable de me fusionner au réseau planétaire.

(À suivre...)

>[Madmacs]

[Hagakure (2)] Le Hagakure (voir plus bas) contient toutes sortes de conseils qui s'appliquent parfaitement à la calligraphie alors qu'ils sont originellement donnés pour l'art du sabre, prouvant bien par là que la calligraphie doit être considérée comme un art martial. Même en occident, certains héros signent leur nom à la pointe de l'épée, d'un Z parfaitement équilibré, avec pleins et déliés, que ne renierait pas un calligraphe expérimenté. Un passage du Hagakure nous dit :

Parmi les maximes sur le mur du Seigneur Naoshige, il y avait celle-ci « les choses de grande importance doivent être traitées légèrement » et Maître Ittei rajoutait « les choses de peu d'importance doivent être traitées sérieusement ».

Une bien belle leçon, qui trouve son application dans un domaine bien plus large que la calligraphie, ou l'art du sabre !

>[Josho Yamamoto]

[Live Ink] La lisibilité est un problème fondamental auquel se heurte tout calligraphe, typographe, graphiste, et toute personne intéressée par la lettre. Le message original doit être vu, lu, compris et donc transmis. Depuis les livres de François Richaudeau sur les mécanismes de la lecture jusqu'aux études d'Adrian Frutiger sur le caractère de la signalétique à Roissy, les plus grands érudits se sont frottés à ce mystère : pourquoi certains textes sont plus lisibles que d'autres ?

Une société américaine pense avoir trouvé une approche inédite : se basant sur la physiologie de la vision et de l'œil humain, son étude part du principe que l'on voit une petite zone ronde centrale nette et une zone ronde floue un peu plus vaste autour. Afin de lire un texte placé en bloc comme celui que vous lisez en ce moment, nous devons déplacer ce centre de vision nette en le faisant balayer les lignes une par une, de gauche à droite. Dans ce cheminement, les informations vues dans les zones floues du haut et du bas ne servent à rien. D'après des études réalisées par cette société, il est bien plus lisible de concentrer les phrases en quelques courtes lignes et de les découper suivant la syntaxe de la phrase, afin que l'œil n'ait pas à balayer les lignes. La vision périphérique basse commence à donner quelques bribes d'information sur la phrase suivante au cerveau en même temps que la vision centrale confirme avec netteté les informations floues perçues auparavant.

Les études menées par les neuro-scientifiques seraient formelles : les textes présentés de cette façon sont plus rapidement lisibles et plus facilement assimilés, et la Bible à 42 lignes est le contre-exemple formel à toute notion de lisibilité (ce que j'avais trouvé par moi-même également). D'ici à un retour en force du rotulus (à ne pas confondre avec le volumen), il y a un pas que ne feront sans doute pas les imprimeurs de nos chers codex modernes !

>[Ephraemi Rescriptus]

[Hagakure] Ayant eu l'occasion de revoir le sublime film de Jim Jarmush « Ghost Dog », qui conte l'histoire étonnante d'un samouraï noir dans les États-Unis d'aujourd'hui, j'ai trouvé sur internet la traduction en anglais et en français de la règle écrite de conduite du samouraï citée dans le film, le Hagakure.

Et c'est ainsi que j'ai découvert que le samouraï idéal, en tant qu'homme achevé et complet, se doit de pratiquer la poésie et la calligraphie à un bon niveau et que le Hagakure contient plusieurs passages à ce sujet, dont celui-ci :

Lorsque je me suis adressé à Yasaburo pour prendre exemple de son art calligraphique, il me dit : « On devrait écrire en caractères suffisamment larges pour qu'un seul recouvre toute la feuille, avec assez de vigueur pour la déchirer. 

L'habileté en calligraphie dépend de l'esprit et de l'énergie avec lesquels elle s'exécute. Le Samouraï doit agir sans hésitation, sans avouer la moindre fatigue ni le plus léger découragement jusqu'à l'achèvement de sa tâche. C'est tout ». Et il se mit à écrire.

Quelques siècles et vingt mille kilomètres de distance, mais une pensée toujours actuelle.

>[Josho Yamamoto]

Le Hagakure en français ici et ici (partiel) et en anglais (plus complet).

[Lettres & signes] Un des seuls calligraphes gauchers, Michel d'Anastasio, se met à la calligraphie hébraïque pour sa nouvelle exposition :

« Après avoir concrétisé son rêve maltais au travers de ses deux expositions de 2005, Michel s'attèle à présent à un nouveau projet : ouvrir son art à la calligraphie hébraïque. Il s'agit encore une fois de rendre hommage à la branche maternelle de sa famille, juive séfarade chassée d’Espagne en 1492 avant de s’installer sur l’île de Gozo (archipel Maltais).

Ce nouveau projet remonte à août 2004, lors d'un voyage en Israël. À son retour, Michel est tout à la fois bouleversé et comblé par l’amour d’un peuple à l’histoire faite de tradition, d’attachement à sa terre, de souffrances et de fierté. »

Il va tenter d'appliquer à l'hébreu carré et cursif la même gestualisation qu'il avait appliquée à l'écriture latine. Je suis sûr que les résultats seront à la hauteur de ceux qu'il a obtenu avec nos vingt six lettres à nous !

>[Aboulafia]

Exposition « Lettres & Signes »
Exposition collective du 4 au 31 mai 2007
à la galerie Art et miss, 16 rue Sainte Anastase 75003 Paris
Invitation au vernissage le samedi 12 Mai 2007 à partir de 18 h

Plus d'informations sur son site et de bien belles images sur sa galerie..

[Reine de Saba] Bientôt les portes ouvertes des AAB, les Ateliers d'Artistes de Belleville. A cette occasion, l'Espace Reine de Saba propose son 3ème « Festival des Carnets de Voyage ».

J'y expose avec Christine mes carnets, des collages sur carton et une sélection de notre correspondance d'art postal.

Nous serons en compagnie d'autres artistes voyageurs : Christine Ammour, José-Marie Bel, Patou Deballon, Christelle Guenot, Scott Marlin, Aurélie Pedrajas, Francesco Pezzetti, Jean-François Vallée et Florence Wetzel.

Au programme : expositions, signatures, ateliers, conférences, films, débats, concerts et... dégustation de spécialités culinaires du Yémen et d'Ethiopie du vendredi 11 mai au lundi 14 mai 2007, de 15 heures à 21 heures.

Au plaisir de vous y accueillir !

>[Roswitha]

Espace Reine de Saba
30, rue Pradier 75019 PARIS
M° Buttes-Chaumont - Pyrénées
Tél. 01 43 57 93 92
Le site AAB : www.ateliers-artistes-belleville.org
Le site Reine de Saba : www.espacereinedesaba.org

[Maximilien Vox] Un webmaster avisé, Maurice Darmon, nous signale qu'il a mis en ligne un certain nombre de documents pour la plupart introuvables concernant Maximilien Vox, le fondateur des Rencontres de Lure. Ces documents, je vous engage vivement à les consulter si vous vous intéressez à ce personnage hors du commun qui laissa une trace profonde dans le domaine des arts graphiques français du vingtième siècle. Vous trouverez des textes à propos de Vox, mais aussi de superbes dessins et gravures sur bois qu'il a réalisés pour illustrer de grands auteurs français.

Maurice Darmon a personnellement connu Maximilien Vox et ce sont là des informations de première main qu'il nous livre sur son site, site qu'il se propose d'ailleurs d'enrichir prochainement, restez à l'écoute !

>[BdG]

PS : à ce propos, les dates et le programme des prochaines sessions d'été des Rencontres de Lure sont parues, avec une exposition des travaux de Michel Olyff qui travailla notamment avec le groupe COBRA. Réservez cette semaine et inscrivez-vous avant le premier juillet, vous y gagnerez 20%.

PPS : durant le bref moment entre l'écriture de cet article et sa mise en ligne le site de Maurice Darmon a déjà été complété par plusieurs nouveaux documents dont des textes de Vox lui-même (ne manquez pas l'entretien Giono, Vox, Garcia), retournez-y pour être sûr de bien avoir tout vu !

[Ker à Limoges] Et vous croyiez que le débat Ségo-Sarko était le point marquant de la semaine ? Que l'élection présidentielle était l'événement de l'année ? Eh bien, détrompez-vous, car si ces « détails » peuvent avoir une bien légère influence sur le futur de 60 millions de français, il y a un autre événement aux conséquences capitales sur le monde entier... de la calligraphie (qui va comme chacun sait, de l'Argentine au Canada et du Japon à l'Angleterre) !

En effet, aujourd'hui même, à Limoges, s'ouvre l'exposition « Ker », qui regroupe les travaux de la crème des calligraphes français encore vivants (le spiritisme n'ayant pas encore atteint un niveau suffisant de fiabilité pour y adjoindre les calligraphies de Maître Paillasson ou Maître Barbedor). Bref, vous avez jusqu'à fin août pour trouver un moyen de transport (voiture, train, poudre de cheminette ou soucoupe volante) pour vous rendre à Limoges et aller y admirer les œuvres de Stéphanie Devaux, Jean-Marie Dommeizel, Sophie Larigaldie, Denise Luc, Marie-Cécile Daufour, Romain Fournier, Thierry Emmanuel Garnier et Laurent Pflughaupt avec la coordination graphique de David Lozach, à la Cité des Métiers & des Arts (qui à ce qu'on m'a dit, vaut à elle seule le voyage).

Ne manquez pas cette occasion unique de voir rassemblés en un seul lieu les travaux du gratin de la calligraphie ! Et pour ceux qu'un empêchement absolument majeur tiendrait éloignés de Limoges pour quatre mois entiers, vous pouvez aller visiter la rubrique >[Galerie] du site Thot qui vous propose, pour un mois seulement, quelques pâles échantillons numériques des merveilles dont je vous encourage à aller voir les originaux !

Exposition « Ker »
Cité des Métiers & des Arts
Jardins de l’Evêché, 5 rue de la Règle, 87000 Limoges
Horaires d’ouverture :
• 4 - 31 mai : mercredi, samedi, dimanche – 14h - 18h
• 1 - 30 juin : tous les jours – 14h - 18h
• 1 juillet - 31 août : tous les jours– 10h30 - 13h / 14h30 - 19h
Le vernissage aura lieu le vendredi 4 mai 2007, à 17h.

[Musée de la Poste] De passage à Paris, et me souvenant d'un mail reçu récemment, j'ai passé quelques beaux moments au Musée de la Poste, à admirer notamment la superbe collection d'objets historiques autour de la correspondance écrite en général et des « PTT » en particulier. Mais en sus, les amateurs d'imprimerie y découvriront le processus singulier d'impression des timbres et autres marques d'affranchissement, depuis la gravure de la matrice, jusqu'à l'impression d'une feuille complète, en passant par le découpage de l'impression en couleurs multiples.

Mais, ce qui m'a le plus étonné ce sont deux expositions temporaires. La première montre la correspondance étrange et multiforme entre Henri Cueco et Denis Fontaine sur le thème de l'Angelus de Milet, un exemple d'art postal total, combinant écriture, sculpture, collages, peinture, dessin et toutes les techniques les plus farfelues imaginables. La deuxième exposition nous montre les œuvres de Bernard Quentin, véritables sculptures d'écriture, dont la variété d'inspiration est absolument stupéfiante, allant du land art aux accumulations, aux totems et même à la calligraphie !

Bref, même si l'art postal n'est pas votre tasse de thé, si la philatélie vous laisse froid, même si vous ne voyez les Kangoo jaunes qu'avec le plus profond dégoût, même si vous lâchez votre pitbull quand arrive le facteur, réconciliez-vous avec la Poste en allant voir ce superbe musée !

>[Yvette Érellier]

[Blog-Notes de Thot n°3] Chers amis (ennemis) du (de la) prochain(e) président(e) (rayez les mentions inutiles), le troisième numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à visiter notre nouvelle exposition temporaire « Ker », qui est une avant-première de l'exposition éponyme qui s'ouvrira à Limoges le quatre mai prochain. Jusqu'à la fin du mois de mai, vous pourrez en admirer un échantillon en rubrique >[Galerie] de la partie Graphos du site.

Sur la partie Arcadia, nous vous invitons à faire un tour du côté de la boutique où vous trouverez un nouveau livre qui sortira prochainement des presses aux éditions Arqa !

Bonne lecture et n'oubliez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez assister aux stages exceptionnels des 10 ans de Graphos, qu'il s'agisse du mois de juin avec Brody Neuenschwander ou du mois de juillet avec le stage tant attendu de gravure lapidaire avec Éric Valat.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[Séance de rattrapage] Pour ceux, que j'imagine nombreux, qui ont manqué l'exposition de Marc Combier et Anne-Françoise Tixier « Les murs peints murmurent » en mai 2006 et qui, ayant trouvé leur livre en librairie, en éprouvent un profond regret, voire même une terrible dépression, reposez le sèche cheveux loin de la baignoire, décrochez la corde de la poutre du plafond et recrachez les cachets de somnifère, vous allez pouvoir retrouver la joie de vivre : une séance de rattrapage vous est proposée du 30 avril au 27 mai prochain.

C'est en effet à la Chapelle du Calvaire, à Rousset (près d'Aix en Provence) que vous pourrez admirer les photographies originales que les auteurs ont rassemblé depuis plusieurs dizaines d'années sur le thème des « réclames murales » (aujourd'hui souvent en piteux état) qui ornent encore certaines façades au bord des routes plus ou moins fréquentées.

Ne manquez pas d'aller visiter cette exposition, personne ne sait si une autre séance aura lieu ! Et n'oubliez pas de surfer sur leur blog qui recèle bien des trésors.

>[Nicéphore Neveupce]

« Les murs peints murmurent »
Photographies de Marc Combier et Anna-Françoise Tixier
Les 30 avril, 1er; 5-6; 8; 12-13; 17; 19-20; 26-27 mai,
de 15h à 18h30
à la Chapelle du Calvaire, avenue des Banettes, 13790 Rousset.
Pour tous renseignements, téléphonez au 04 92 79 95 15.

[Saint-Amand-les-Eaux] Le « Mai de la Calligraphie » édition 2007 à Saint-Amand-les-Eaux démarre avec un peu d'avance puisque c'est le samedi 28 avril que commencera ce mois d'événements variés autour de la calligraphie.

Tout d'abord vernissage de l'exposition « Correspondances » au Musée Municipal situé dans la Tour Abbatiale, exposition qui vous propose des lettres d'écrivains célèbres, des œuvres d'art postal mais aussi des travaux de calligraphie contemporaine. Et sachant que des associations comme « Grafikal », « Plumes et Calames » ou « Calligraphies, le portail de toutes les écritures » sont partenaires de cette exposition, on peut sans mal deviner l'excellente qualité des travaux qui nous seront présentés. Et ayant, lors du stage d'été Graphos 2006, vu à l'œuvre Amélie Dhesse, une calligraphe travaillant à Saint-Amand-Les-Eaux, et qui se trouve être justement le commissaire de cette exposition, on peut affirmer que l'esprit calligraphique hérité de cette abbaye (dont certains manuscrits sont visibles parmi les « Trésors Carolingiens » à la BnF) ne s'est pas perdu en ce vingt-et-unième siècle automatisé.

Une conférence sur « L'Art Postal au fil du temps » contribuera à rendre exceptionnelle cette journée d'inauguration, et si le « Mai de la Calligraphie » commence un petit peu en avance un 28 avril, il se termine carrément en retard le premier juillet ! C'est dire que vous avez le temps d'entreprendre le long pélerinage dans ces brûmes nordiques (sauf en cas de réchauffement planétaire global). Ce mois exceptionnel sera émaillé de divers ateliers d'écriture, de calligraphie et d'art postal ainsi que de diverses manifestations, notamment lors de la « Nuit des Musées ».

Tous renseignements sur Eulalie, le très bien informé portail régional du livre, sur le site de la ville ou par téléphone au 03.27.22.24.55.

>[BdG]

[L’imprimerie, miroir de son temps] Le déferlement récent d'informations toutes plus passionnantes les unes que les autres m'a obligé à me retrouver un petit peu en retard pour vous annoncer l'ouverture, depuis le 21 avril dernier, de la nouvelle exposition temporaire au Musée de l'Imprimerie de Lyon (j'ai entendu quelqu'un murmurer « encore eux » ???).

« Dans le cadre de la manifestation générale « L’esprit d’un siècle, Lyon 1800-1914 », le Musée de l’Imprimerie proposera du 21 avril au 29 juillet 2007 une exposition consacrée à l’imprimerie et aux imprimeurs lyonnais du XIXe siècle :« L’imprimerie, miroir de son temps ».

Cette exposition aura pour objectif de faire ressurgir tout un pan de l’histoire de l’imprimerie lyonnaise, car s’il existe de nombreuses publications sur les imprimeurs lyonnais des XVe et XVIe siècles, si le XVIIIe siècle commence à être, lui aussi, mieux connu, l’histoire de l’imprimerie lyonnaise au XIXe siècle reste encore à écrire. »

C'est par ces propos bien alléchants qu'est introduite cette exposition, qui propose, n'en doutons pas, des documents d'une qualité à la hauteur des merveilles montrées dans la collection permanente. Un petit aller-retour en TGV au tarif Prem's et c'est encore une magnifique journée lyonnaise qui s'annonce, d'autant qu'en face de la gare des Brotteaux, il y a une petite brasserie... mais restons-en au domaine culturel ! Vous avez le temps de poser votre journée de RTT ou de congé, l'exposition dure jusqu'à fin juillet. Bon appétit !

>[Sebastien Croc]

Musée de l’imprimerie
13 rue de la Poulaillerie 69002 Lyon
Tel :04 78 37 65 98
Du mercredi au dimanche inclus de 9h30 à 12h et de 14h à 18h

[Raymond For Ever] « Raymond Hains m'énerve. Il y a une énigme Hains : sa gloire est surfaite. Qu'un Pansémiotique, qu'un lettriste l'apprécient, je comprends ça mais comment expliquer son succès en Autriche ou en Allemagne où ils ne comprennent pas un mot de français. » Ben - Hommage à Raymond Hains (1926 - 2005) un des artistes phares des Nouveaux Réalistes.

Mail Art Call - « Raymond For Ever » est un projet de Mail Art initialisé par Roswitha ! Allez voir son site et participez vous aussi à ce projet ! La Galerie des œuvres débute et elle est en ligne à cette adresse.

Vous êtes invités à réaliser un hommage à Raymond Hains sur enveloppe ou sur carton. Techniques et format libres - Date limite des envois 15 Juin 2007 !

En illustration à gauche une "Hains Box" ! (... qui n'est ni une free box ni une paint box )
> [TEG]

Raymond Hains est-il encore aujourd'hui « le roi du calembour métaphysique » ? Iris Clert
Merci d'envoyer vos créations postales à :
Roswitha Guillemin
2 allée de la Fraternité Apt n° 39
93330 Neuilly sur Marne - France

[Gravure sur puces] Après la soupe de lettres de l'UCLA et les micro-dessins de divers laboratoires, terminons ce tour d'horizon du nano-marché de l'art avec une série de travaux extêrmement discrets mais dont vous possédez peut-être tous un exemple sans même le savoir.

Il s'agit des gravures sur puces. Les ingénieurs qui dessinent les circuits intégrés omniprésents dans notre environnement quotidien (téléphone, radio, automobile, informatiqsue, carte bleue, etc..) se retrouvent souvent une fois leur circuit conçu, avec quelques zones inutilisées sur la « puce ». Plutôt que de les laisser vierges, il choisissent une petite illustration qu'ils intègrent au schéma général du circuit. N'ayant aucune fonction électronique, elles ne gênent pas le fonctionnement du circuit et elles restent discrètes car elle ne représentent que quelques microns carrés au milieu de milliards de transistors. Bien entendu, leurs concepteurs ne font pas de publicité sur ce genre de travaux et eux seuls savent qu'au cœur de tel type de micro-processeur, un petit Snoopy est là qui représente la « signature » de leur travail.

Une équipe d'ingénieurs utilisant un microscope électronique s'est amusée à ouvrir un grand nombre de circuits et à les analyser pour y rechercher ces signatures. Elle a réuni ses trouvailles dans une galerie publiée sur Internet, et vous pourrez peut-être en la visitant vous rendre compte que dans le téléphone portable que vous utilisez tous les jours, ou dans l'ordinateur sur lequel vous lisez ces lignes, se trouve un miniscule vaisseau de Startrek de quelques microns de large ou un faire-part de mariage?

>[Pierre-François]

[Initiation au RSS (2)] Pour les utilisateurs d'Internet Explorer dont la machine ne croule pas sous les virus et dont le numéro de carte bancaire n'a pas encore été envoyé aux quatre coins du monde par les divers « malware » qui se sont greffés à leur navigateur internet, voici le mode d'utilisation du RSS de votre blog préféré !

Pour les utilisateurs d'Internet Explorer 7 (le plus récent) Microsoft s'est aligné sur les possibilités de Firefox et propose la petite icône RSS au bout de la barre d'adresse. Si vous cliquez dessus, le navigateur vous présente une page comprenant les liste des articles ainsi que l'illustration qui l'accompagne. Vous pouvez obtenir le menu mis à jour automatiquement d'un simple clic mais vous pouvez aussi trier les divers articles par date, genre ou tout autre critère de votre choix.

Pour les utilisateurs de versions antérieure d'IE, hélas, il faudra soit vous rabattre sur des logiciels spécialisés dans la lecture des RSS, soit visiter les sites dits « aggrégateurs » comme NetVibes ou Google Reader, aggrégateurs qui vous proposent de regouper tous les RSS de vos sites préférés en une seule page, ce qui vous permet d'avoir un aperçu de l'ensemble en un seul coup d'œil. Surfez sur les sites de conseils et d'aide, vous en trouverez un grand nombre, et visitez-en plusieurs pour avoir une vue un peu générale, vous constaterez que même dans ce domaine, les querelles de chapelle sont nombreuses.

Nous vous rappelons que, contrairement à ce que certains laissent entendre, IE7 fonctionne parfaitement sur la plupart des ordinateurs (2000 ou XP) et vous n'avez nul besoin, pour en profiter, de changer de système et de passer à Vista, ce qui vous obligerait à changer vos habitudes d'utilisation mais aussi à changer d'ordinateur, ce qui du coup vous obligerait à changer de scanner, d'imprimante et d'appareil photo numérique (mais pas de machine à laver, ni de réfrigérateur, ni de four micro-ondes, rassurez-vous, ils ne sont pas encore connectés à Internet... pour l'instant). Il faut bien faire marcher le commerce !

>[Madmacs]
Illustration : cherchez des images de RSS sur Google, vous trouverez ceci !

[Robert Walser] La traductrice des microgrammes, Marion Graf et l’une des biographes de l’écrivain sont les invitées des Rencontres de Grignan le 20 avril à 18h30 au Château de Grignan (Tél 04.75.91.83.50 ou 04.75.46.58.93 ou 29 – réservation conseillée)

Robert Walser, celui qui écrivait en 1926/27 « …cela me rend nerveux de commencer par la plume » a dès 1894, commencé à subvenir à ses besoins comme copiste à cause de sa belle écriture à la plume…

Cet instrument de travail alimentaire, impliquant les normes laborieuses strictes, rend semble-t-il stérile « sa » plume littéraire (1). Aussi, pour retrouver une écriture bien vivante trouve t-il un subterfuge : la méthode du crayon …selon un rituel secret, intime.

La taille des caractères (pas plus d’un millimètre), l’ancienne écriture allemande, le mélange des genres, le jeu avec le dialecte suisse, les abréviations, une pratique expérimentale débridée s’appuyant sur la plasticité de la langue allemande, les supports utilisés, enveloppes, cartes de visite, factures, tout contribue à en faire un ensemble littéraire étonnant.… nommé « microgrammes », et dont on ne connaît l'existence que tardivement au début des années 1970.

Cette écriture expérimentale prend tout son sens quand on sait que 1933 marque la rupture totale, définitive et volontaire avec toute pratique littéraire du fait de son internement jusqu’à sa mort en 1956.

Celui qui avait suscité l’admiration des Kafka, Musil et autres avec « Les Enfants Tanner » (1906), « L’Institut Benjamenta », etc… avait bel et bien anticipé, partiellement secrètement soit, mais de manière éblouissante ce que l'on nomme de nos jours la modernité…

>[Anne-Marie]

(1) A comparer pour le plaisir avec l’éloge de la plume… tel qu’en témoigne Jacques le Roux in « L’ Encrier de Faïence Noire » (Arqa Ed.)

Lire tout Walser – terminer par Le Territoire du Crayon – ou bien les Microgrammes (ed. ZoE) – Robert Walser : danser dans les marges de Peter Utz.

[Un après-midi lyonnais] Ayant un après-midi de liberté à Lyon, je me suis ingénié à le rendre le plus typographique possible et je voudrais vous faire part de la façon dont je l'ai occupé. Ceci, bien sûr, afin de vous inciter à m'imiter en espérant que vous en tirerez autant de plaisir que moi !

Première étape évidente, le « Musée de l'Imprimerie ». En passant, un petit coup d'œil à l'Opéra de Jean Nouvel que je ne me lasse pas d'admirer. Le musée a été rénové et est encore en partie en chantier. Mais les incunables et autres livres témoins du glorieux passé typographique de Lyon sont toujours au rendez-vous. Les livres de Gryphe, Dolet, Estienne et autres de Tournes sont exposés à l'admiration des visiteurs, voisinant leurs divers outils, moules à caractères, poinçons, matrices, sans oublier quelques presses magnifiques que l'on sent prêtes à refonctionner à la moindre sollicitation ! À la sortie, ne manquez pas la librairie, riches d'ouvrages absolument introuvables et dont le seul défaut est d'avoir tendance à faire douloureusement chauffer la carte bancaire !

Seconde étape, le « Musée de la civilisation gallo-romaine de Fourvière ». Étonnement de l'hotesse (non, je ne viens pas voir la très médiatisée exposition « Par Toutatis - la religion des gaulois », je viens voir vos vieilles pierres). Et là, un grand émerveillement. Sur trois étages, de massifs socles de statue, des frontons de temples, des bornes milliaires, des plaques commémoratives et les fameuses tables de Claude, tous ornés de capitale romaine gravée, de toutes les époques, de tous les styles (bon, même certains pas très réussis, il faut le dire). Une heure de vrai bonheur. Ne manquez pas la réserve dans l'amphithéatre jouxtant le musée, vous y trouverez une cinquantaine de pierres gravées laissées à l'air libre et que vous pourrez admirer sous tous les angles, photographier et même toucher sans que personne ne vous dise rien !

Et voilà, à une heure et demi de TGV de Marseille ou d'Aix-en-Provence, un après-midi à Lyon certes bien rempli mais dont le plaisir de la découverte ou de la re-découverte compense largement le léger épuisement physique qui en découle. Attention, cependant au syndrome de Stendhal !

>[BdG]

[Petits dessins] On prend toujours les scientifiques pour des personnes sérieuses, limite psycho-rigides si vous voyez ce que je veux dire, dont l'archétype est le Docteur Folamour de Stanley Kubrik, ancien nazi dont le passé refoulé ressurgit sans cesse dans son comportement. On prend toujours les universités et les entreprises américaines pour les temples du mercantilisme le plus ego-centrique d'où sortiront les archanges vengeurs de la mondialisation marchande et dominatrice.

Eh bien sachez que dans certaines universités ou entreprises (et non des moindres) il y a des gens qui savent développer des techniques à la limite de la science-fiction et ce dans un but tout simplement... artistique !

Vous trouverez ainsi dans le domaine des nano-machines un certain nombre de réalisations dont le côté artistique est volontairement mis en avant pour montrer la qualité de réalisation d'une nouvelle technique mise au point dans les laboratoires. Le journal « New Scientist » en propose dix parmi les plus marquantes et les plus réussies, dont la soupe de lettres dont nous vous avons entretenu il y a quelques jours.

Prenez votre temps et parcourez cet article (en anglais une fois de plus !) en cliquant sur les liens pour admirer ces diverses réalisations « in situ ». Ne vous sentez pas honteux de ne rien comprendre aux articles techniques, je ne pense pas qu'ils soient écrits pour être lus par vous et moi…

>[Herr Prof. Doktor Helmut Kleinezeichen]

[Initiation au RSS] Plusieurs lecteurs réguliers du Blog de Graphos m'ont posé des questions concernant un grave problème informatique qui se pose à eux et, comme vous êtes plus de deux cents à lire cette page tous les jours (merci de votre fidélité !), je préfère y répondre ici-même. En effet, j'imagine qu'ils ne sont pas les seuls à se frotter à ce douloureux problème : comment avoir simplement la liste des articles récents parus ici même et avoir rapidement un aperçu de leur contenu afin de savoir s'ils valent la peine de passer quelques minutes à en prendre connaissance.

La réponse technique à ce problème est en place depuis le début de l'année 2007 et tient en trois lettres : RSS. Mais plutôt que de rentrer dans des explications techniques incompréhensibles et jargonnantes, je vais tenter de vous en montrer l'utilité en vous faisant expérimenter vous-même les bienfaits.

Á tout seigneur, tout honneur, commençons par les afficionados de la pomme et envisageons le cas du navigateur le plus répandu sur Mac OS : Safari. Si vous utilisez Safari 2.0, vous aurez déjà remarqué l'apparition depuis le début de l'année du logo sur la droite de votre barre d'adresse. Cliquez dessus et vous obtiendrez en une page synthétique la liste des articles de ces derniers mois sur votre blog préféré. Faites en un signet et vous pouvez consulter rapidement cette page qui se met à jour automatiquement. Un article vous intéresse ? Un simple clic suffit pour vous y voir téléporté immédiatement.

Si vous préférez Firefox, que ce soit sur Windows, sous Linux ou Mac OS, préférez la version 2.0 ou ultérieure. Le processus est similaire, à la différence que le logo est cette fois-ci . Si vous êtes en version 1.5 et que vous cliquez sur ce logo, vous allez créer dans vos favoris une nouvelle entrée qui contiendra en permanence les titres des derniers articles parus. Choisissez-en un qui vous inspire et vous y êtes transportés. En version 2, le mécanisme est plus sophistiqué : la page de synthèse des derniers articles vous est présentée et vous avez en haut la possibilité de créer le raccourci proposant les titres uniquement.

Dans les deux cas, une fois le site repéré, la mise à jour des articles est automatique et vous évite de faire défiler les articles les uns à la suite des autres.

Dans quelques jours, nous vous expliquerons comment procéder dans Internet Explorer et ses diverses versions...

>[Madmacs]

[Europeana ouvre ses portes] Pour ceux qui auraient gardé la tête sous l'oreiller depuis quelques semaines (sans doute suite au changement d'heure), je rappelle que le Salon du Livre s'est tenu il y a quelques jours de Versailles.

Un des événements marquants de ce Salon est la mise en ligne de la réponse du berger à la bergère, de la veille europe à la jeune amérique, de l'ancien monde au nouveau, de la BnF à Google, bref, la mise à disposition des surfeurs du monde entier de la Biblioteca Europeana.

On peut y feuilleter en ligne tout un fonds de livres ou manuscrits absolument magnifiques comme le « À terre et en l'air.... Mémoires du "Géant" » par Nadar 1865, ou le « Seconde navigation faicte par le commandement et vouloir du très chrestien roy Françoys...faicte par Jacques Cartier... en l'an mil cinq cens trante six », manuscrit en cursive gothique de toute beauté. La navigation est encore à perfectionner mais on pardonne le manque de maturité vue la qualité des documents proposés par les bibliothèques nationales française, portugaise et hongroise (à ce jour).

Si aucune pensée marchande ne sous-tend le projet européen, il reste tout de même en relation avec la réalité économique puisqu'il respecte totalement la législation sur les droits d'auteur et permet ainsi aux éditeurs de continuer à commercer, contrairement à Google Print qui proposait tout en ligne tout de suite pour tout le monde, et qui s'est vu assigné en justice pour cela.

L'histoire ne dit pas comment seront appliquées les diverses législations sur le droit d'auteur des différents pays ayant accès à Internet, mais, pour les amateurs de beaux livres, on y trouvera tout un choix d'ouvrages rarissimes, qui, étant donné leur ancienneté et le peu d'intérêt que leur porte le grand public, sont en visionnage gratuit !

On se plaint parfois du manque de retour dans notre vie quotidienne des sommes pharamineuses allouées au budget européen (40% vont à la PAC soit 2% d'agriculteurs en France), eh bien pour une fois ils pensent à nous !

>[Philodème]

[Micro-écritures] En typographie, on admet généralement qu'en dessous du corps 6, les lettres sont tellement petites qu'elles deviennent illisibles pour une partie de l'humanité et techniquement difficiles à produire de façon satisfaisante esthétiquement. Et qui imaginerait une soupe de lettres dont les caractères ne seraient visibles qu'au microscope ?

Eh bien, ne reculant devant aucun de ces deux obstacles, le professeur Thomas G. Mason a réussi à développer une technique de fabrication de « lithoparticules » microscopiques qui lui a permis de créer cette « soupe » contenant les vingt-six lettres de notre alphabet, soupe totalement indigeste pour un humain moyen, est-il besoin de le préciser. Cette technique de fabrication est si précise au niveau des formes données aux particules qu'un des élèves à pris le temps de dessiner une police de caractères spécifique pour donner encore plus de poids à la démonstration (bon, au vu du résultat, on comprend vite qu'il n'a sûrement pas fait ni l'École Estienne, ni le Scriptorium de Toulouse !). « Mais nous aurions aussi bien pu faire du Times » précise le professeur Mason (vous auriez peut-être même dû...). Cette même technique permet également de fabriquer des structures en trois dimensions, ouvrant ainsi la porte à la création de nano-sculptures !

Ce procédé, accompagné de celui permettant l'assemblage des différentes pièces, permettrait de fabriquer des nano-machines ayant de multiples usages scientifiques et médicaux. Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour deviner le genre de nano-machines invisible à l'œil nu que pourrait fabriquer un quelconque Docteur Folamour !

>[Cicero Nonpareil]

[Brody Neuenschwander] Il reste encore quelques places pour le stage de Brody Neuenschwander, profitez-en et venez nombreux.(Inscrivez-vous svp avant de venir !)

Pour le 16-17 Juin 2007 : Stage avec Brody Neuenschwander - The Calligraphic Line – « Le Trait Calligraphique ». Le trait et ses possibilités expressives sont les matériaux de base de la calligraphie. Dans ce stage, nous examinerons une série de méthodes par lesquelles le trait peut être développé pour augmenter sa puissance attractive ainsi que sa qualité graphique.Cette base de ma pensée sur le trait calligraphique est le résultat d'années de recherches sur les calligraphies arabes, chinoises et japonaises ainsi que sur les cursives médiévales en Europe qui sont si souvent ignorées. Nous examinerons la relation blanc/noir dans l'écriture coufique, le principe de mouvement et de ligature dans la calligraphie orientale et le développement de formes alternatives dans notre propre tradition. Les questions de lisibilité et de fonction seront abordées ainsi que la question souvent débattue de la calligraphie en tant qu'un des « beaux arts ».

Prix : 11 euros de cotisation à THOT/Graphos & 150 euros le week-end (samedi après-midi et dimanche). Réservation à teg5@voila.fr

[Destination vacances] En ce premier avril 2007, une des dernières républiques totalement non-alignée et multi-confessionnelle fête le cinquantième anniversaire de son indépendance, il s'agit des îles de San Serriffe. Situées dans l'océan indien, ce groupe de deux îles, Upper Caisse et Lower Caisse (cf carte), est surtout célèbre pour son ardeur à défendre la stricte application de la tradition historique. Sa monnaie, par exemple, prend le contre-pied complet de nos billets d'euro high tech, et la capitale, Bodoni, compte de multiples statues représentant leur patron Saint Pantographia. Leur religion officielle (il en faut bien une) est l'asterisme, une religion syncrétique qui a la particularité d'interdire le mariage aux jeunes filles encore vierges, et dont les prêtres, les Wingdings, parcourent la campagne en proposant de déflorer eux-mêmes les jeunes filles lors d'une cérémonie religieuse. Cette religion prend d'ailleurs un essort considérable dans les îles avoisinantes et semble engendrer de nombreuses vocations à la prêtrise. Le vingt-et-unième siècle sera spirituel sur San Serriffe !

Si vous cherchez une destination de vacances originale mais à la fois riche culturellement et au climat agréable, ne manquez pas de visiter la page du site Wikitravel à propos de San Serriffe qui vous donnera (en anglais hélas) de multiples et précieuses informations sur ce qui semble être le dernier paradis typographique.

Pour plus d'information sur San Serriffe, voyez également le toujours bien informé Wikipedia.

En illustration : San Pantographia et sa quadruple tête d'éléphant.

>[Enrico Pica]

[Lettre de Thot n°50] Chers amis des chondrichtyens, des ostéichtyens, des agnathes et autres myxines, la Lettre de Thot n°50 datée du premier avril est parue ! Vous y trouverez, pour la partie Graphos :

• Éditorial – La Lettre de THOT
• Google rachète la BnF ! – Graphos
• Denis Brown - TEG
• Charbon noir & flèche rouge - Graphos
• J-C Lamborot – J-F Cochard

et pour la partie Arcadia :

• Éditorial – La Lettre de THOT
• Art Martial – Jiripragman
• Vitriolum – TEG
• Baleine à pattes – Laurent Broomhead
• La Menace venue de l’Espace – AFP

Ce cinquantième numéro nous amène à plus de cinq cents articles sur le site de Thot, illustrés de plus de mille images ! Si vous n'êtes pas fidèle lecteur depuis le numéro un, plongez vous dans le passé de notre >[@webZine] et vous découvrirez que la quasi totalité de ces articles n'ont pas pris une ride et sont encore parfaitement pertinents aujourd'hui même !

Bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette année est placée sous le signe de la fête et des moments exceptionnels, comme seul Graphos sait vous les préparer ! Le stage de Brody Neuenschwander approche, ne manquez pas de vous inscrire au plus tôt si vous voulez avoir une place !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[Jean-Gabriel Daragnès à Sens] Jean-Gabriel Daragnès (Bordeaux, 1886 - Paris, 1950) fut typographe, imprimeur, éditeur, graveur et peintre français. Œuvrant pour la renaissance du livre illustré après la première guerre mondiale, il contribua à l'histoire du livre français jusqu'en 1950, date de sa mort accidentelle.

L'exposition préparée par les Musées de Sens souhaite montrer largement l'œuvre de Daragnès au travers de 70 ouvrages environ, réunis grâce à des collectionneurs privés et la Bibliothèque historique de la ville de Paris, qui dévoilent ses qualités d'illustrateur, de graveur et de metteur en page. Amoureux de la littérature, comme on peut le constater dans le choix des textes qu'il illustre, il sera également évoqué ses amitiés artistiques et littéraires dans le Paris de l'entre-deux-guerres, et tout particulièrement à Montmartre. Enfin, des peintures, des gouaches et des témoignages divers, provenant de collections publiques (Musée national d'art moderne Centre Georges Pompidou, Fonds municipal d'art contemporain de Paris, Musée de Montmartre, Bibliothèque-musée de la Comédie française), complèteront ce portrait de Daragnès.

« Jean-Gabriel Daragnès (1886-1950), un artiste du livre à Montmartre »
Orangerie des Musées de Sens,
135 rue des déportés de la Résistance, 89100 Sens
Du 1er avril au 10 juin 2007
Inauguration le samedi 31 mars 2007 à 18 heures
Accueil des Musées au 03 86 64 46 22
contact@cerep-musees-sens.net

[André-Pierre Arnal à Montpellier] André-Pierre Arnal : un peintre qui entretient avec sa peinture une relation très singulière puisque – en dehors des techniques de froissage, pliage, …– il pratique l’arrachement…

Arrachement d’autant plus intéressant qu’il suscite, provoque - c’est le peintre lui-même qui l’affirme - de l’écriture... ainsi que le geste lui-même puisque ses nombreux livres sont caractérisés par le face à face de sa peinture avec sa propre écriture manuscrite…

Cet agaçant mystère n’a pas fini de poser questions multiples à tous ceux et celles pour qui l’œuvre d'André-Pierre Arnal au fil de plusieurs décennies, s’est, lentement mais sûrement, imposée comme un important jalon dans leur propre parcours…

>[Anne-Marie]

Exposition André-Pierre Arnal à Montpellier
au Lycée P. Mendès France – 49 Bd Clémenceau
Du 27 mars au 15 avril 07 – 16 h. 19 h. – Tél. : 04.67.06.19.35

[Calligraphie chez Hattori] Une exposition de calligraphie japonaise ouvrira ses portes le 29 mars à l'Espace Hattori, le Centre Culturel Franco-Japonais parisien.

« Cette exposition servira de décor au récital de musique traditionnelle japonaise "Wa no hibiki" qui sera donné le 28 mars 2007 à 20h à l'Espace Hattori. Pendant la même période, l'artiste exposera en Suisse, dans la Galerie "Corps et Scène" à Lausanne, du 11 mars au 29 avril 2007.

Par ailleurs, trois oeuvres agrandies de l'artiste serviront de décor au spectacle de danse "Camille Claudel" de Senrei Nishikawa qui sera joué le 25 mars 2007 au Théâtre de l'Octogone de Pully en Suisse, et le 30 mars 2007 à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Un des originaux sera exposé à l'Espace Hattori au cours de la présente exposition, et les deux autres à la Galerie "Corps et Scène" de Lausanne, du 11 mars au 29 avril 2007.»

Si vous n'avez pas la chance de pouvoir vous rendre ni à Paris, ni à Lausanne, la galerie « Corps et Scène » vous propose de découvrir sur son site une partie des œuvres exposées à Lausanne et de mieux connaître leur auteur à travers un portrait détaillé. Vous découvrirez que la recherche calligraphique contemporaine est présente dans le monde entier, même si les cultures calligraphiques traditionnelles sont parfois fort différentes les unes des autres.

>[O-Ren Ishii]

[Manuscrits carolingiens II] La nouvelle exposition de la BnF signalée ici même le 20 mars dernier déclenchera à coup sûr un grand mouvement de mode autour des manuscrits carolingiens.

Montrez-vous donc à la pointe de la branchitude en achetant le dernier numéro de « Art de l'Enluminure », publication associée à l'excellent « Art et Métiers du Livre ». Le numéro 20 est en effet entièrement consacré à l'évangéliaire de Charlemagne, dit évangéliaire de Godescalc, et il vous propose une multitude de reproductions de ses superbes pages sur parchemin pourpre, ornées d'une écriture onciale, caroline (bien sûr) ou capitale romaine réalisée en or ! Et en sus, vous y trouverez des articles sur l'histoire de ce manuscrit impérial et quelques indices sur les techniques de sa réalisation.

Une fois que vous aurez parcouru ce numéro exceptionnel, ne manquez pas de vous rendre sur le site de la bibliothèque électronique de l'abbaye de Saint Gall (les Codices Electronici Sangallenses ou CESG) qui comporte des dizaines de manuscrits de cette époque accessibles en ligne, tous plus intéressants les uns que les autres. La qualité des images est telle qu'il est souvent possible de reconstituer le ductus simplement en examinant l'image d'une page. Quant aux enluminures, si celles de cette époque ne sont pas comparables par leur richesse à celle qui viendront quelques siècles plus tard, elles compensent cette relative pauvreté des moyens par une recherche graphique bien supérieure à la moyenne de ce que l'époque gothique nous a laissé. Et si vous vous sentez l'âme généreuse en ce retour du printemps, vous pourrez faire un don pour ce projet unique à la fois par la qualité des manuscrits et celle de leur mise en ligne.

>[Carolus Tell]

[Bibliothèque Humaniste de Sélestat] Ils viennent d’arriver dans nos bureaux de Poste … Et ils sont magnifiques ! Une fois n’est pas coutume à la Poste… Alors autant en profiter  ! Après les sempiternelles petits cœurs de Givenchy (…)  ! Eh oui, je sais ! Et les non moins … d’Harry Potter  ! Voici les timbres de la Bibliothèque de Sélestat, petite ville entre Vosges et Ried, … Ce nom vous dit quelque chose, j’espère  ! Hé oui… retournez donc voir notre annonce du >[BDG] en date du 23 décembre 2006. Vous y trouverez une petite mine d’info sur Sélestat, en Alsace, une bibliothèque qui conserve des trésors livresques et un peu de l'âme de sa région. La bibliothèque humaniste de Sélestat possède une collection d'ouvrages exceptionnelle. Le timbre qui vient d’être créé met en valeur une lettrine enluminée d'un manuscrit du Moyen-Age : le Livre des Miracles de Sainte-Foy. Allez va  ! … à vos chéquiers… pour vos stages de Mail art et autres envois postaux ! A ne pas manquer ! COLLECTOR !
> [TEG]

PS : ceux qui n'ont pas peur de communiquer leur numéro de carte bleue sur internet (ou mieux qui ont une e-carte bleue) peuvent aussi se le procurer ici.

[Manuscrits carolingiens] La Bibliothèque nationale de France nous propose à partir d'aujourd'hui une nouvelle exposition sur le thème « Trésors carolingiens - Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve ». Il est tout a fait exceptionnel de voir ainsi sortir des caves poussiéreuses (c'est comme cela que je me les imagine en tout cas) toute une collection de manuscrits datant d'avant l'an mil. En effet, autant il est assez courant de montrer l'enluminure gothique chatoyante et colorée des XIVe ou XVe siècles, plus facile à appréhender dans sa magnificence, qui réjouit par le luxe de ses ors, la diversité de ses pigments, la richesse de ses figures (on se souvient avec émotion de l'exposition Jean Fouquet il y a quelques années à cette même BnF), autant il est rarissime d'exposer l'enluminure romane des VIIIe ou IXe siècles, plus simple dans sa composition, plus dépouillée dans ses coloris, dans laquelle la forme garde une importance primordiale et où le trait révèle toute la beauté de son tracé. Et que dire des écritures ! Des onciales majestueuses, des carolines magistrales issues du célèbre scriptorium de Saint Matin de Tours, des capitales romaines entrelacées où se révèle toute la subtilité du scribe à juxtaposer, entremêler, fusionner les lettres de diffférentes tailles afin d'obtenir le « gris » le plus intéressant et la composition la plus esthétique.

Bref, ne manquez donc pas d'aller visiter cette exposition unique galerie Mazarine sur le site Richelieu avant le premier juillet. Vous avez le temps de réserver vos billets de train à tarif réduit !

« Trésors carolingiens - Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve »
Bibliothèque nationale de France
du 20 mars 2007 au 1er juillet 2007
Site Richelieu / Galerie Mazarine

Tous les renseignements sur la page de l'exposition et le site de la BnF.

>[Godescalc]

[Hauts les cœurs…] Dominique Monod récemment disparue nous a laissé un dernier texte qui lui ressemble tellement que je ne peux que vous le livrer, afin que, si vous manquez de sources d'inspiration pour vos travaux calligraphiques, vous ayez sous la main un texte qui vaille la peine d'être honoré par la qualité de votre écriture :

« Gardez-vous
Le corps vaillant,
Le cœur ardent,
L'esprit audacieux,
La tête froide,
L'espoir en proue,
Les souvenirs en poupe,
Et que vogue la galère
Hauts les cœurs… »

Il y souffle l'esprit de Lure…

>[Dominique Monod & le BdG]

Très belle photo de Marc Combier.

[Livres d'Arménie] Dans le cadre de cette même année de l'Arménie, ne manquez pas les quelques jours restant pour aller visiter l'exposition « Livres d'Arménie : cinq siècles de trésors à la BnF » qui se termine le 25 mars prochain. Ces manuscrits rarement exposés, sont un exemple magnifique de l'esthétique intrinsèque de la calligraphie pour tous les visiteurs qui, comme moi, ne lisent pas cette écriture. Une fois disparu le sens du texte, restent la beauté des formes graphiques, la qualité des tracés, l'équilibre des compositions, bref, toutes choses inhérentes à l'écriture alphabétique, latine ou non. Encore un bel exemple de ce que la BnF peut nous offrir de plus beau en matière d'exposition, et de la qualité de ses fonds !

Bibliothèque nationale de France
Site Richelieu / La Crypte

Renseignements complémentaires sur le site de l'expoosition.

[Bénédicte Gerin] Bénédicte Gerin, dont nous mentionnions le site récemment (allez absolument le visiter), nous signale que ses travaux seront exposés à « La Coupole » de St Loubès (près de Bordeaux) du 17 au 25 mars 2007. Le thème de cette exposition est L’Arménie, dans le cadre de l’année de l’Arménie, et elle figure parmi les artistes français invités à cette occasion. Le vernissage a lieu le 16 mars 2007 soit ce soir même !

Exposition d'Art Contemporain Franco-Arménienne
Du samedi 17 mars au dimanche 25 mars 2007
De 10h à 12h et de 14h à 18h
« La Coupole » - Saint Loubès

Renseignements complémentaires sur :
http://www.benedictegerin.com/

PS : Bénédicte Gerin a pensé aux lecteurs du BdG qui n'habitent pas dans la région bordelaise ! Plutôt que de sortir votre monstrueux 4x4 (ou votre luxueuse limousine) et de consommer des litres d'essence pour vous rendre à l'autre bout de la France en générant des tonnes de gaz à effet de serre, vous pouvez tout simplement vous rendre sur son site à l'onglet « Exhibitions » et cliquer sur « St Loubès ». Vous ne produirez que quelques centigrammes de gaz carbonique mais vous pourrez admirer tout (?) ou partie des œuvres proposées lors de cette exposition. Cela demande beaucoup de travail, mais cela fait la joie des calligraphes éloignés. Merci Bénédicte ! Et que cela ne serve pas d'excuse aux habitants de la Gironde pour ne pas y aller voir les originaux de près !
>[BdG]

[Printemps des Poètes] Ateliers d'écriture et d'art postal
Invitation à célébrer le Printemps des poètes 2007, Lettera d'amorosa, le poème d'amour.

Lettre coquine à mon chéri, clin d'oeil à une amie, un petit mot aux parents... Lettre à la Terre, à la Lune et aux étoiles... Lettre à ceux qui nous font rire et danser, à ceux qui nous font rêver, à ceux qui éclairent notre chemin... Un texto à mon fils, un poème à l'inconnu du métro... Lettre à ceux que nous avons aimés une minute ou ceux que nous aimons pour la vie...

De l'écriture à l'art postal, la lettre d'amour prend des liBerTés. Elle s'invente des formats, prend des couleurs, s'enrichit de matières et d'images et joue avec les mots. Elle s'affranchit des règles en vigueur et voyage sans complexe au milieu des lettres ordinaires...

Dimanche 18 mars 2007 de 11h à 18h, l'association « Complètement timbrées » vous propose de participer à cette aventure artistique et créative avec Marie-Christine Guillon, auteur de « L'envie d'écrire, oser l'aventure des mots », Éditions Aubanel, animatrice d'ateliers d'écriture, Christine Le Roy, artiste peintre et Roswitha Guillemin, photographe, toutes deux animatrices d'ateliers d'art postal.

Stage tout public (enfant à partir de 12 ans) de 11h à 18h
Atelier Christine LE ROY
69 rue Armand Carrel Paris 19e
Métro Jaurès

Informations complémentaires sur le site des « Complètement Timbrées  ».
>[Roswitha]

[Notes de Chevet / Textasy] Pour répondre à Tulse Luper, il me semble que la citation qui figure dans la première scène de « The Pillow Book » est une phrase originale de Peter Greenaway. C’est en tout cas ce que laissent penser le scénario et sa présentation par le réalisateur.

Puisque Tulse Luper termine son message en faisant référence à Brody Neuenschwander, je me permets de signaler la sortie récente de la première monographie de ce calligraphe, « Textasy ». (À moins que je me trompe, le Blog de Graphos ne l’a pas encore mentionné).

Le livre est magnifique, il présente de nombreuses œuvres, un article écrit par Peter Greenaway, et un très bel entretien avec Brody Neuenschwander. On peut en savoir plus en visitant le site de l'éditeur, Imschoot, ici.

>[Cissie Colpitts]

Un oubli heureusement réparé par vos soins, chère Cissie. A noter également, un ouvrage plus ancien mais dans lequel vous aurez tout autant de plaisir à vous noyer, toujours du sus-mentionné Brody Neuenschwander : Letterwork, chez Phaidon.

>[Propine Fallax]

[Dominique Flavien Monod] Vendredi soir dernier, Dominique Flavien Monod s'est éteinte à Lurs. Ceux qui la connaissent peuvent déjà mesurer l'ampleur de la perte. Elle était la mémoire lursienne des Rencontres Internationale de Lure, le point d'ancrage, la balise repère, la gardienne de la chancellerie, la présence du fondateur, une façon de nous faire sentir que le passé nous regarde, qu'il est présent, mais toujours avec bienveillance. Quand parfois, quelques débordements se produisaient, elle avait un regard ou une parole signifiant sa désapprobation, mais toujours avec le ton d'une mère rabrouant un de ses enfants turbulents, mais qu'au fond elle adore...

Épouse de Flavien Monod, fils du fondateur des Rencontres de Lure, Maximilien Vox, présente depuis le début, elle avait résisté à toutes les péripéties, à toutes les tempêtes de la vie de l'association. Comme elle aimait à le dire, elle était arrivée là dans un village quasiment en ruine, habité essentiellement par des chats, pour y passer les vacances d'été et elle n'était jamais repartie. Elle avait fêté il y a quelques années ses « cinquante ans de Lurs ».

On se souvient d'elle nous recevant à Lurs à chaque session d'été de typographie ou de calligraphie, cerbère de la porte de la Bello Visto, toujours souriante, accueillant chacun avec un petit mot gentil, la bise obligatoire pour tous et toutes ! On se souvient d'elle parcourant ces ruelles mal pavées avec ses cannes, ne rechignant devant aucun effort pour ouvrir la séance de cinéma à l'amphithéâtre Marius, lors d'un des derniers « coups de bleu », bringuebalée dans une charrette à cheval pour arriver, souriante et chaleureuse sur la Promenade des Évêques.

C'est bien peu dire qu'elle nous manquera, il y aura les sessions d'avant et les sessions d'après, et les Rencontres ne pourront plus jamais être comme « avant ».

>[Pierre-François]

[Le prix Hugo 2006 à Aix] Le samedi 10 Mars, la Librairie de Provence à Aix en Provence est heureuse de vous inviter à rencontrer Robert Charles Wilson. Auteur américain de SF, il vient de recevoir le prix Hugo pour son dernier roman : SPIN, à paraître en France le 15 Février. Les éditions Denoël et la Librairie de Provence vous invitent donc le samedi 10 à partir de 16 h, au Bulledogge & Barrister, 29 place Miolis à Aix, à une lecture d'extraits de ce nouveau roman par Dimitri Regnier. Lecture qui sera suivie d'une rencontre sous forme de questions / réponses (la traduction sera assurée par Gilles Dumay) et d'une signature.

Même si vous ne connaissez pas encore RC Wilson, je vous engage vivement à le découvrir lors de son passage dans la région car il s'agit d'une voix à part dans le champ de la science-fiction. Il aborde ce genre sous un angle humaniste, intimiste et réaliste assez rare qui peut tout à fait intéresser les non-initiés. Ces romans sont à mettre entre toutes les mains !
>[Laurent]

PS : en illustration, le prix Hugo 2006 matérialisé par Deb Kosiba !

[ni9e] Laurence, fidèle lectrice du BdG, grande amatrice et professionnelle de la typographie en tant qu'art, nous signale un de ces petits joyaux comme seul la vaste toile infrormatique du village mondial peut en receler. Cette page allie à la fois le charme auditif de la musique de Bob Dylan et l'esthétique graphique d'une délicate danse des lettres.

Montez le volume de votre ordinateur et allez voir cette page à :

http://www.ni9e.com/typo/typo_dylan.html

Ne manquez pas de visiter d'autres pages de ce site, vous y trouverez d'autres variations typographiques ou graphiques dont certaines sont particulièrement réussies (images sataniques ou parfaites), combinant utilisation intelligente de l'informatique et créativité dans les recherches.

Une leçon à tirer : quand vous recherchez sur Google, ne vous arrêtez pas à la première page ! Les dernières recellent parfois de petits sites moins connus ou moins fréquentés, mais sortant bien plus de l'ordinaire.

>[BdG & Laurence]

[Notes de chevet] Dans le récent article sur les mémoires d'une bactérie, le Doktor-Prof. Von Hasenfratz oublie de mentionner qu'en dehors du livre de Meyrink, il est aussi question (entre autres !) d'écriture sur l'argile dans « The Pillow Book », l'inoubliable film de Peter Greenaway. Le père de Nagiko lui cite à chacun de ses anniversaires le texte suivant (traduction approximative) :

« Quand Dieu fit le premier modèle d'être humain en argile, Il lui peignit les yeux... les lèvres... et le sexe. Et ensuite, il peignit le nom de chaque personne afin qu'elle ne l'oublie pas. Si Dieu approuvait sa création, il donnait alors la vie au modèle d'argile peint en le signant de son propre Nom. »

Je ne sais pas d'où Peter Greenaway a tiré cette citation, de quelle religion ou de quel livre, mais entre la beauté de la citation, celle de son symbolisme sous-jacent et celle de la scène où le père calligraphie sur sa propre fille, on atteint là un des sommets de l'art cinématographique. Doit-on rapprocher cette situation de celle des biologistes dont parle l'article ? A vous d'en décider.

N'oubliez pas cependant de voir ou revoir ce film sublime mais aussi de lire les « Notes de Chevet » de Sei Shonagon, dont les listes des "choses qui font battre le coeur plus vite", des "choses qui font naître un doux souvenir du passé" ou des "choses que l'on entend parfois avec plus d'émotion qu'à l'ordinaire" ne pourront que ravir l'esthète (de l'art) qui sommeille en tout lecteur du BdG.

Ce livre a été écrit il y a tout juste mille ans, à l'époque où l'on écrivait le Beowulf en Angleterre, ce qui montre tout de même l'écart de civilisation qui régnait à l'époque entre l'occident sauvage et l'extrême orient sophistiqué.

En attendant, réservez vos places pour le stage Graphos du mois de juin avec l'auteur des calligraphies du film de Peter Greenaway qui aura sûrement beaucoup à nous raconter sur cette aventure !
>[Tulse Luper]

[Le choix de Sophie] Sophie Verbeek n’est plus à présenter ici depuis sa très belle exposition sur le site de Thot, (voir notre WebGalerie). Les éditions Alternatives et Sophie Verbeek nous proposent une nouveauté ce mois-ci à partir des poèmes de Charles Baudelaire. Depuis sa parution en 1857, « Les Fleurs du Mal » est sans doute une des œuvres poétiques de la littérature française à avoir été le plus souvent illustrée. L’originalité de cette nouvelle version réside dans l’approche calligraphique de l’illustration mais aussi dans la genèse de ce projet expliquée par une artiste habitée depuis longtemps par le texte baudelairien : « Le choix des poèmes fut instinctif et viscéral. Sans retenue, j’ai fait corps avec cette poésie voluptueuse où le pouvoir des mots fut pour moi un terreau de recherche. Calligraphié d’une façon lisible ou illisible, j’ai voulu créer un univers graphique semé de sensualité, où le rêve, la couleur et l’angoisse se côtoient au quotidien. » nous dit Sophie, c’est son choix.

Un livre à lire et une artiste à suivre, (et recto verso) !
>[BdG]

Charles Baudelaire - Calligraphies de Sophie Verbeek
22 € - Editions Alternatives
http://www.editionsalternatives.com/site.php?type=P&id=17
http://www.sophie-verbeek.com

[Mémoires d'une bactérie] La recherche des supports de l'écriture au cours du temps a toujours été la source d'une grande créativité : depuis l'argile servant à la fois aux sumériens et au rabbin Loew, en passant par les classiques papyrus, le parchemin ou le papier, les plus exotiques ôles ou écorces de bouleau, l'humanité a été d'une grande variété dans l'utilisation de supports pour sa mémoire. Le deuxième volet de la superbe exposition de la Bibliothèque Nationale de France, « l'Aventure des Écritures » consacrée à Matières et Formes en est une magnifique démonstration. Mais ces supports sont fragiles car uniques, et la mémoire disparait avec leur destruction.

Des savants (fous ?) ont trouvé la solution : mémoriser de l'information dans le code génétique d'une bactérie, c'est à dire modifier génétiquement cette bactérie pour pouvoir y stocker de l'information. Ils ont ainsi réussi à inscrire le texte "e=mc2 1905!" dans l'ADN d'une bactérie Bacillius subtilis (!?) qui, en se reproduisant, a produit des descendants porteurs d'un duplicata de ce texte, de minuscules photocopieurs biologiques en quelque sorte ! Afin d'éviter la perte d'information en cas de mutations génétiques, le texte est écrit en trois exemplaires dans le code génétique afin de pouvoir toujours en avoir un original.

Le lecture du texte n'est pas très facile, il faut séquencer le génôme de la bactérie pour y retrouver ce qui y est inscrit, mais la possibilité de reproduction supprime toute menace de perte définitive du texte.

On imagine sans peine la diffusion de bactérie publicitaires, ou l'application à des organismes plus évolués (suivez mon regard) de cette technique de mémorisation de l'information.

La calligraphie sur bactérie arrive donc à l'ordre du jour. Un stage Graphos pour 2008 ?

>[Doktor-Prof. Helmut von Hasenfratz]

[Blog-Notes de Thot n°2] Chers amis du bricolage calligraphique, le deuxième numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite à explorer notre nouvelle rubrique « Livres et Pratiques » sur la partie Graphos du site, à venir visiter la galerie sur la partie Arcadia du site, galerie où vous trouverez un nouveau portrait et, bien entendu, à faire un tour du côté de la boutique où vous trouverez un nouveau livre tout frais sorti des presses aux éditions Arqa !

Le mois prochain, notre webzine « la Lettre de Thot » revient pour son cinquantième numéro et ses articles sur l'écriture et la tradition.

Bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette année 2007 a déjà bien commencé, une nouvelle génération de calligraphes pointe son nez, et les plumes ont eu le temps de s'échauffer avant de poursuivre par des stages de plus en plus exceptionnels !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

[Bénédicte Gerin ouvre son site] Par un petit mail discret, Bénédicte Gerin nous annonce la mise en ligne de son site. Divisé en huit parties dont quatre présentent ses travaux, vous y trouverez un vaste échantillon de son talent, que ce soit en ce qui concerne l'aquarelle, bien entendu ses calligraphies (mon préféré, vous vous en doutez) mais aussi les logos qu'elle a réalisés, montrant bien par là que la calligraphie reste une source d'inspiration privilégiée pour la création graphique. Vous pourrez également de façon très originale, parcourir la liste des expositions auxquelles elle a participé et surtout voir les œuvres qu'elle y a proposées ! Tout ceci est complété par une page biographique qui vous permettra de mieux connaître son parcours.

Un site rapide à naviguer et très bien organisé, qui permettra aux surfeurs éloignés de la région Île de France d'admirer des travaux très variés mais toujours techniquement irréprochables.
>[BdG]

Le site de Bénédicte Gerin (bilingue français - anglais):
http://www.benedictegerin.com/

[Impressions d'amérique] L'internet est un merveilleux moyen à disposition de tous les gens qui ont des idées farfelues pour en faire partager le reste de la planète (enfin de ceux qui ont accès au réseau mondial, ce qui en laisse tout de même un paquet sur le carreau). Vous avez vraisemblablement une imprimante chez vous, et à moins que vous ne disposiez d'une carte American Express Platinum, il y a de bonnes chances que cette imprimante soit un modèle dit à jet d'encre. C'est à dire qu'un chariot motorisé fait défiler devant le papier un ensemble de "buses" superposées qui grâce à une cadence bien établie vont chacune cracher un pico-litre d'encre de couleur, et l'ensemble de ces pâtés (oui, il s'agit bien de taches d'encre) vont former ces superbes lettres ou ces photos pleines de charme que vous envieront les gens se trouvant de l'autre côté de la fracture numérique.

Eh bien un habitant ingénieux des États Unis a eu l'idée géniale de démonter ces buses de leur chariot et de les connecter à un circuit électronique de sa conception, de façon à pouvoir les faire crachouiller leur encre en les déplaçant à la main devant tout support qui lui plaira. Bien entendu ses premiers essais sur papier lui ont montré que s'il mimait le déplacement linéaire et à vitesse constante du chariot motorisé, il pouvait imprimer aussi bien que son (ex-)imprimante. Il essaya donc de déplacer le chariot en changeant sa vitesse ou sa direction, ce qui fait qu'il obtint des lignes de caractères ondulées, à la chasse étrangement irrégulière... Mais sa plus grande réussite, à mon avis, eu lieu quand il abandonna le papier pour essayer d'« imprimer » sur d'autres supports, par exemple, un oeuf (il vaut mieux faire tourner les buses autour), de la bière (Guiness !) voir même de l'eau et qu'il a eu la gentillesse de publier les photos de ses « impressions ».

Si vous avez le courage de sacrifier votre imprimante pour essayer de reproduire son dispositif et que vous remplacez l'encre chimique des cartouches par une encre à base de pigments alimentaires, vous arriverez peut-être à imprimer sur des gâteaux ou toute autre aliment possédant une surface plane, de superbes compositions typographiques, voir de délicieuse reproductions de vos meilleures calligraphies et vous aurez ainsi prouvé une fois de plus qu'il existe de nombreux liens entre le Ventre et la Lettre !

>[Madmacs]

[Voyage au pays de Shu] Double entrée pour des rencontres multiples, voici d’un côté une anthologie de poèmes, et de l’autre, un journal de voyage.

De Shaoxing à Chengdu, Michèle Métail dont on sait le parcours à travers le sonore et le visuel, nous entraîne ici encore, ailleurs, dans cette culture chinoise qu’elle explore depuis longtemps, dans les pas du poète Lu You (1125-1210) au gré de ses nominations, relégations et rencontres.

Lu You, celui qui écrivait :

« J’invoque le retour du rêve d’il y a quarante trois ans
La lampe éteinte, personne à qui dire mon désespoir »

dans son célèbre poème « L’oreiller aux chrysanthèmes »… en pensant à Tang Wan, épouse adorée, puisque la séparation injustement imposée par les parents du poète, huit années après une rencontre inopinée, la fit mourir de chagrin.

Le célèbre épisode sobrement évoqué, ce sont les titres de chapitres : Jardin Shen, Pavillon des orchidées, Le pont des érables, La pierre féroce,… qui font rêver.

Mais Michèle Métail décide de nous plonger immédiatement dans le moment présent, de pointer fermement l’écart entre réalité de notre temps et les mots des différents poètes qu’elle « rencontre ». Puisque des siècles plus tard, il est de tradition que les poètes aillent en pèlerinage sur les traces de leurs devanciers, pour laisser à leur tour une phrase, un poème peint ou gravé dans une grottes, sur une falaise.

Parfois, le site a disparu, « les eaux du barrage l’ont englouti », ou bien il est habité banalement « les gardiens du site occupent la grotte, ils jouent au mah-jong ou regardent la télévision. On voit encore l’enclos du jardin potager sur le côté et la statue du poète assez navrante », ou bien encore le ginko biloba vieux de 1000 ans que Lu You admirait, a simplement vieilli de quelques huit siècles de plus.

Michèle Métail réussit là un bien difficile équilibre : l’instant présent, la difficulté du voyage à pieds ou par tous les moyens les plus inconfortables – une véritable performance sportive –, la pollution, les inondations catastrophiques, l’économie plus que précaire etc… n’affecte en rien l’élan qui est la dynamique de l’ensemble et inversement. Au contraire cet élan poétique s’en trouve nourri : outre les habitants dans la crudité de leur quotidien, se perçoit tout aussi profondément la présence de Su Dongpo, Huang Tingjian, Bo Juyi, Li Bo, Du Fu,…, et ce n’est certes pas une seule lecture ni cette courte présentation qui peuvent épuiser la richesse et le bonheur de ce voyage de Shaoxing à Chengdu en suivant le Grand Fleuve.
>[Anne-Marie Jeanjean]

« Voyage au pays de Shu » par Michèle Métail
Ed. Tarabuste – ISBN 2-84587-063-9 – 20 euros

[« Créations typographiques »] En complément de la diffusion des livres de la maison d'édition d'Yves Perrousseaux « Atelier Perrousseaux », le grand éditeur Eyrolles, que je connaissais auparavant plutôt pour ses ouvrages techniques et informatiques, semble vouloir se lancer dans le domaine du design graphique et de la typographie. Et ce, non sans un certain succès je dois dire. Après avoir sorti le superbe livre de Karen Cheng « Design Typographique » dont nous parlâmes dans notre webzine « La Lettre de Thot n°47 », voici que parait « Créations typographiques, De 1985... à nos jours » de Cees De Jong, Alston W. Purvis et Friedrich Friedl.

Après une introduction sur une histoire rapide de la typographie au XXe siècle, ce livre donne à voir un échantillon des créations typographiques les plus réussies depuis 1985. Les plus grands noms des typographes contemporains y sont bien entendu cités, depuis Erik Spiekerman, Jean-François Porchez ou Zuzana Licko, mais également ceux des « grands anciens » de la typographie, d'Adran Frutiger à Hermann Zapf et à cette occasion, on découvre que bien de déjà auréolés d'une gloire internationale, ils continuent à produire des polices toujours aussi superbes, tels un nouvel Optima ou un nouveau Frutiger.

Chacune des polices est présentée telle quelle mais aussi en situation et est accompagnée d'un texte de présentation très didactique mais toujours intéressant. Quant aux illustrations, elles sont bien entendu en couleurs et soigneusement choisies pour démontrer l'étendue du champ d'application de la police présentée.

Le livre se termine par un retour sur certains éléments les plus marquants de la typographie des siècles passés (Renner, Gill, Bodoni, Garamond,…) afin de bien mettre en lumière les liaisons entre les créations numériques contemporaines et l'héritage des polices en plomb des maîtres du passé.

Un bien bel ouvrage, très agréable à lire, dont le prix un peu élevé et une certaine confusion parfois entre le texte et les illustrations n'oblitèrent pas le luxe du contenant et la grande qualité du contenu.

« Créations typographiques, De 1985... à nos jours »
Éditeur : Eyrolles, 400 pages quadri, 1,5Kg (!)
ISBN : 2-212-11937-2

>[Raoul Bodoni]

PS : je viens de recevoir le livre de Michael Twyman « L'imprimerie. Histoire et techniques » (cf 24/1/07). Il est absolument superbe, magnifiquement mis en page et superbement illustré. Il se lit comme un roman et évoque plusieurs points rarement abordés comme la xylographie, l'antériorité de l'invention de la typographie à caractères mobiles par les chinois dès le XIVe siècle ou les divers procédés de gravure et leur évolution. A lire absolument par le passionné le plus exigeant comme par le simple curieux.

[« Lettres d’humour »] Une autre exposition très très amusante au Musée de la Poste, simultanément avec celle de Jef Crevon.

Le Musée de La Poste propose l’exposition « Lettres d’humour » du 25 septembre 2006 au 24 mars 2007. Gilbert Salachas, homme de culture, passionné de cinéma, éditeur, journaliste, réussit l’exploit d’exposer les mots et les lettres (typographies et correspondances).

Son loisir préféré : créer des jeux de mots graphiques et phonétiques, décortiquer le sens premier et dernier d’un mot, s’amuser des images que les mots véhiculent, révéler les rapports parfois inattendus entre le signifiant et le signifié d’un mot et faire sourire des sous-entendus.

C’est une escale subtile au cœur de la langue française, pour rire, s’étonner et se creuser un peu les méninges ! Le visiteur découvre « les bars parallèles », un « full sentimental », un « O de forme », un « P de travers »… et des dizaines de lettres rédigées par l’artiste, perles farfelues ou sarcastiques.

En fin de parcours, les visiteurs pourront créer leurs propres jeux de mots et déposer leurs trouvailles dans une boîte à idées. Les meilleures d’entre elles seront présentées sur le site internet de Gilbert Salachas.

Cancres en orthographe ou meilleurs de la classe en dictée sont invités à venir découvrir l’exposition ! Deux ouvrages de Gilbert Salachas sont en vente à la boutique du Musée de La Poste.
>[zeshadock]

[« Pierre Actual »] Jean-François Cochard, que je soupçonne d'être une lecteur assidu du BdG, nous signale qu'il a fait paraître dans la revue « Pierre Actual » de janvier dernier un article à propos de l'exposition à Volvic, exposition maintenant terminée qui retraçait l'œuvre de Jean-Claude Lamborot, le très célèbre et très talentueux graveur lapidaire. Cet article est téléchargeable individuellement sur le site du magazine. N'ayant pu me rendre à Volvic, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt cet article abondamment illustré qui me fait regretter un peu plus de ne pas avoir fait l'effort de me déplacer ! En attendant peut-être une autre exposition dans un lieu plus proche ?

Les éditions Arqa ont d'ailleurs fait paraître un livre en hommage à J.-C. Lamborot et à son œuvre, livre qui regroupe des textes inédits d’Eric Valat, Roger Gorrindo, Jacques Le Roux, Pierre Bourgain, Jean-François Cochard, Rodolphe Giuglardo, Pierre-François Besson,…

Décidément, il semblerait que la gravure lapidaire soit dans l'air du temps, entre le livre chez Arqa, le dernier numéro de la revue Letter Arts Review (j'en remets une couche !), cet article et bientôt le stage d'été de Graphos  !
>[BdG]

[Madmacs vs 007 (Acte 2 scène 4)] Petit billet oublié pour faire suite à ma diatribe du 9/2/07 et aux différents morceaux de Blog du 30/1, 2/2 et 5/2; pour dire aussi que l’on prend souvent Bilou pour un attardé du bulbe rachidien qui ne serait ni un inventeur, ni un innovateur ni un visionnaire, même pas un informaticien de troisième zone. Faudrait peut-être pas pousser Mémé dans les composants électroniques…

Est-ce seulement le hasard, la nécessité, ou l’opportunité prétendue telle de Bill, qui on fait de Microsoft l’entreprise qu’elle est devenue en moins d’une génération ? Et de Gates la première fortune mondiale ? A sa place auriez-vous fait mieux ? Je demande à voir ! Si bien des formules à l’emporte pièce, pour ne pas dire plus, que l’on profère souvent à juste raison, à l’encontre de la tête de premier de la classe de Seattle que l’on aimerait parfois défenestrer, pour le moins, suite à divers plantages inexpliqués et d’un autre monde – euphémismes. Bien sûr c’est rigolo et vrai, mais ça n’explique peut-être pas tout… Et certaines acrimonies de la firme à la pomme peuvent aussi expliquer bien des choses... Faudrait voir également à ne pas oublier que pour le prix d’un PC correctement équipé, on peut se payer une souris sans mollette (collector) pour Mac. (Non, je déconne !) Pour finir et afin de ne pas prendre un trop long temps d’antenne sur votre Blog, je voudrais dire encore et surtout ceci : croire qu’il existe un monopole de MS (ce qui est exact), est une façon de ne pas voir qu’en réalité 100 % du monopole est Américain !

Suivez mon regard - Par là même, je préfère encore énoncer quelque chose de juste, plutôt que quelque chose de vrai.
> [Win D’Oz 007]

[Éloge de la simplicité] En parcourant le dernier numéro de « Letter Arts Review » (vous ai-je déjà dit tout le bien que je pense de cette revue ? et de ce numéro en particulier ?), je suis tombé sur cette citation sur la recherche de lasimplicité dans la gravure lapidaire, citation que je livre à vos réflexions :

« L'attrait de la simplicité est très mystérieux parce qu'il nous mène dans une direction radicalement opposée de celle dans laquelle la majorité des gens semble se diriger : à l'opposé de la consommation ostentatoire, de l'accumulation, de l'égoïsme et de l'apparence extérieure - vers une vie plus silencieuse, plus humble et plus transparente que n'importe quoi d'autre dans notre civilisation de la consommation extrovertie. » >[Mark A. Birch]

Tout est dit.

>[Peter Graveret]

[Madmacs vs 007] Bien joué mon cher Madmacs, le coup du dollar, fallait oser. (Comme si Steve Jobs et sa pomme étaient des philanthropes animés de joyeux principes collectivistes). J’aimerais donc dans ce petit billet d’humeur, et en toute amité – You know that and what – sur ce Blog consacré aux lettres sous toutes leurs formes, mettre quelques barres sur des T et quelques points sur des i… (I comme i-pod – bien $ur), why not ? Et comme le disait un mien ami : «  même si je ne suis pas d'accord avec vous (… sur tout), je me battrai pour que vous puissiez vous exprimer » et comme le >[BdG] est un espace de liberté d'expression, m’a-t-on dit, qui va aussi loin que le permet la loi française, et même Lichtensteinoise je suppose, je désirai faire ce petit rappel donc à l’usage des malentendants voire des non-voyants (1) ! Si je suis en total accord, évidemment, avec ce que vous écrivez dans votre billet du 2/02/07 et 5/2/07… sur l’aspect « capitalistico-politico-monopolistique », il est intéressant de voir aussi qui se trouve derrière tout ça… un certain Bill Gates.

Bill Gates, quoiqu’on en dise, c’est aussi le monsieur qui a levé un capital de plus de 30 milliards de dollars pour faire fonctionner avec son épouse, sa Fondation, née en 2000, et il faut lire l’article de >[Mac Gregor], que l’on ne peut suspecter de partialité - et pour cause – (voir l’article), pour se faire une opinion plus circonstanciée sur le propriétaire du Codex Hammer.

Alors… ne soyons ni naïfs ni angéliques, bien sûr, mais si tous les PDG du Monde entier et les marchands de canons voulaient bien se donner la tentacule pour faire la moitié - chacun - de ce qu’a fait Bill Gates avec sa fondation, peut être que le réchauffement de la planète serait à nos gouvernements ce que les poils sous les bras sont aux gastéropodes, un vague souvenir… On peut toujours rêver !
>[Win D’Oz 007]

(1) Cher 007… (original le pseudo !) sachez que sur le >[BdG] toutes les minorités religieuses, animalières, politiques (faut voir), culturelles, sexuelles (arghh…), ethniques, philosophiques, graphologiques, scatologiques, ufologiques, et tout ce qui est en « hic », peuvent librement s'exprimer, même celles qui sont farouchement opposées les unes aux autres, même celles qui déplaisent au >[BdG] même celles qui critiqueraient le >[BdG] (…mouais), (à la condition express de ne pas oublier d’approvisionner notre compte numéroté en suisse, de la valeur de 8 000 € par outrage proféré.)
> [BdG]

[« Traces et Signes »] par Sounya. Un format carré, 22 x 22 cm, 112 pages en quadrichromie, broché avec rabats au prix de 29 €… C’est le dernier né des éditions alternatives, dans un format peu habituel, mais pour mieux marquer le hors collection. De quoi s’agit-il ? Pictogrammes ? Idéogrammes ? Calligraphies ? « Les Traces et Signes de Sounya échappent à toute définition mais s’inscrivent, tout en le prolongeant, dans le long cheminement de l’écriture, du dessin à la lettre », nous signale le dossier de presse.

On pense aux grands, surtout à Jenkins, quand on découvre son travail de papier, d’encre et d’eau ; au pinceau, une technique extrême-orientale, c’est possible, ce qui ne veut pas dire grand chose en définitive, mais surtout un regard où la couleur est monument, présence, emballement, voyage, matière - ajouter à cela un œil. Un œil de peintre pour un regard de poète.

Nous la connaissions déjà Sounya chez Graphos, par l’intermédiaire d’un ami calligraphe amateur éclairé de Bonsaï, de la région de Nice… qui nous avait signalé son blog, superbe, très graphique et représentatif d’un beau travail de qualité, entre tachisme et poésie, entre orient et occident. Le temps de faire chauffer le PC et les neurones, les feuilles volantes et quelques bouts de post’it pour un projet d’article pour la LdT… et Sounya s’était envolée, je veux dire que son blog s’était envolé…

La revoilà donc avec cette édition aux couleurs flamboyantes et son travail récent. Nous en dirons encore un mot dans notre LdT No 50 en avril, en attendant ne manquez pas de découvrir en librairie ou sur le site des éditions Alternatives, ce voyage rêvé aux pays des songes par une artiste graphique venue d’un pays aux matins calmes et aux nuits ensoleillées.
> [TEG]

[Letter Arts Review] Je vous rassure tout de suite : l'infâme Madmacs a été replacé devant son clavier et son écran, enchaîné solidement sur sa chaise avec à sa portée un stock de pizza et surtout ses pilules calmantes afin qu'il ne vienne plus polluer le BdG avec ses articles sur l'informatique qui n'ont rien à voir avec la calligraphie ! Good bye, Mr Anderson ! On n'est pas sur Slashdot, ici ! S'il ressort de la Matrice, je lui lâche l'agent Smith aux trousses pour en faire de la purée de bits & d'octets !

Puisque nous voici revenus entre nous, je dois vous dire que j'ai trouvé l'autre jour dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de Letter Arts Review. Quoi de plus normal, me direz-vous, puisque j'y suis abonné ! Mais il s'avère que la couverture de ce numéro est une démonstration magistrale de gravure lapidaire. Feuilletant fébrilement la suite du numéro, j'ai découvert avec ravissement qu'il était consacré entièrement à cette technique, avec des noms tels que Roger Gorrindo (c'est lui qui fait la couverture, gloire !), Kristoffel et Pieter Boudens ou John Neilson !

J'ai donc couché les enfants à 19h30 prétextant un air fiévreux et le lever matutinal du lendemain pour l'école, j'ai signalé à mon épouse que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas revu ses copines, je me suis servi un verre de Cragganmore « Distiller's Edition » que je garde pour les grandes occasions, mon fauteuil préféré et je m'y suis plongé.

Quel ravissement ! La gravure lapidaire a ceci de magnifique qu'elle ne tolère aucun artifice. Pas de couleurs pimpantes ni de lavis pour masquer une imperfection de la forme, pas de collages ni de textures sophistiquées pour détourner l'attention d'une lettre mal proportionnée ! La pierre et sa surface sont inflexibles : la forme doit être impeccable et l'exécution parfaite. Et chaque illustration de ce numéro en est une brillante démonstration. Diversité dans les styles, créativité dans les formes, perfection de l'exécution, c'est un émerveillement à chaque page. Une bonne heure de vrai bonheur !

Synchronicité diront certains ? L'été prochain verra le premier (et tant attendu) stage de gravure lapidaire chez Graphos. Voici une bonne occasion de s'éduquer l'œil pour les futurs participants. « Letter Arts Review » se montre une fois de plus absolument indispensable pour l'amateur (fortuné) et peut se trouver dans certaines (très) bonnes maisons de la presse ou sur Internet.

>[The Architect]

[H45t4 L4 V1574 (3)] Microsoft annonce que la sécurité a été au centre de ses préoccupations pour la nouvelle version de Windows, Vista.

Webroot annonce cependant dans un communiqué de presse que lors de ses propres tests « Windows Defender n’arrivait pas à bloquer 84 % de l’échantillon de test, lequel inclut 15 des variantes les plus répandues de spywares et de malwares actuels [...] Les menaces de tous types – englobant les fausses publicités, les PUP (Potentially Unwanted Programs), les moniteurs systèmes, les chevaux de Troie et les enregistreurs de touches – ont ainsi pu franchir les barrières de Vista et s’installer sur le système de test. L’un des PUP testés a notamment été capable de s’installer en amont des privilèges administrateur, de s’initialiser et de capturer des saisies clavier sans qu’il ait été pour autant été modifié par rapport à son OS initial, Windows XP. Le module Defender n’a pas été en mesure de détecter son installation et sa mise en route. »

Et d’ajouter, « Webroot met également ses clients en garde sur le fait que les faiblesses constatées sur Windows Vista ne sont pas spécifiques aux spywares, mais peuvent exposer les utilisateurs aux dangers propres aux virus et autres malwares. Selon les études et mesures réalisées par des organismes indépendants et plusieurs leaders du marché antivirus, le système d’exploitation Windows Vista est vulnérable à certains des virus les plus répandus : ses contrôles d’accès utilisateurs ne semblent pas en effet capables de les bloquer. »

Ami de la publicité et de la frande sur Internet, sache que quand ta machine est ensemencée de ces logiciels qui en prennent le contrôle sans ton consentement, tu contribues efficacement à aider la maffia russe à blanchir l'argent qu'elle obtient par divers moyens inavouables, que tu contribues également à la diffusion de milliards de « spams » qui seront envoyés depuis ton ordinateur, et que tu rentres ainsi dans la grande fraternité du BotNet (plus de 20% des PC connectés en permanence sur Internet aux dernières estimations) et que bientôt avec toi tu retrouveras tout tes copains qui ont installé Vista !
>[Madmacs] (source ACBM)

[Appel à Art Postal] L'association « Complètement Timbrées » lance un appel à Art Postal sur le thème de « Le monde de Saint Exupéry, l'Aéropostale, les livres et les femmes ». Les techniques et supports sont libres. Vous pouvez envoyer vos créations à :

Roswitha Guillemin
2 allée de la Fraternité, Appt n°39
93330 Neuilly sur Marne

La date limite de participation est le 31 décembre 2007, ce qui fait que vous avez largement le temps de peaufiner vos envois !

Les travaux reçus seront exposés sur le site de Roswitha qui enverra un mail art à chaque personne qui aura répondu à son appel !

Tous les renseignements sur le site des « Complètement Timbrées ».

>[Roland Stinger]

[Ha$ta la vi$ta (2)] « Les mêmes pratiques désignées comme illégales par la Commission européenne, voici presque trois ans, sont à nouveau d'actualité avec Vista, le nouveau système d'exploitation de Microsoft. Cela étouffera la compétition sur les marchés du PC et des serveurs. » Le communiqué de l'ECIS (European Committee for Interoperable Systems) n'est guère ambigu.

Le leader mondial des logiciels n'est pas encore sorti du dossier antitrust lié à Windows XP et à l'abus de position dominante qui lui a valu une amende de 497 millions d'euros. L'ECIS, qui regroupe des éditeurs concurrents comme Adobe, IBM, Nokia, Opera et Oracle, l'accuse donc d'avoir récidivé avec Vista.

« Avec Vista, Microsoft a clairement choisi d'ignorer les principes fondamentaux de la décision de la Commission datant de mars 2004, dénonce Simon Awde, président de l'ECIS, dans un communiqué. Vista est la première étape dans la stratégie de Microsoft visant à étendre à l'Internet sa domination sur le marché du logiciel. »

Ami des monopole$, toi qui a choisi d'acheter ton logiciel en choisissant d'ignorer les combine$ de ceux qui le fabriquent, simplement parce que c'est le même que celui de ton voisin, sache que tu contribue$ ainsi à la puissance de Micro$oft et au rayonnement du roi dollar dans le monde entier !
> [Madmacs] (source ACBM)

PS : au rayonnement du dollar mais pas de l'euro ! Vista est en effet vendu bien moins cher aux États Unis, où le marché est beaucoup plus concurrentiel, qu'en Europe ! Comparez :
- Édition familiale basique : 305 € contre 200 dollars,
- Édition familiale premium : 339 € contre 240 dollars,
- Édition intégrale : 575 € contre 400 dollars.
(prix constatés sur Amazon.com et Amazon.fr). Sachant que l'euro vaut 1,30 dollars, le prix européen est presque le double du prix américain. La chasse aux pigeons (européens) est ouverte !

[Blog-Notes de Thot n°1] Chers amis de Vista, vous qui par votre prochain achat contribuerez à enrichir une compagnie de logiciel connue pour la très grande morale de ses pratiques commerciales, le premier numéro du Blog-Notes de Thot est paru ! Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite à visiter la nouvelle exposition de Philippe Laurent sur la partie Graphos du site (travaux superbes à ne pas manquer !!!) et à faire un tour du côté de la boutique où vous trouverez quelques nouveaux livres tous frais sortis des presses aux éditions Arqa !

Bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette année a déjà bien commencé sous le signe de la fête et des moments exceptionnels, comme seul Graphos sait vous les préparer !

Abonnez-vous au Blog-Notes de Thot, c'est gratuit.

[La Lettre mise en Lumière] L'association « Autour de la Lettre » vous propose une exposition sur le thème de « La Lettre mise en Lumière » qui regroupera des travaux d'enluminure de Béatrice van den Bossche et des travaux calligraphiques de Vincent Geneslay (invité de notre stage de décembre dernier qui est resté dans toutes les mémoires !).

Béatrice van den Bossche nous montre sur le site de l'association des travaux qui respectent fidèlement la tradition des enluminures médiévales et elle y précise que ses travaux sont réalisés avec des techniques d'époque, avec toute la difficulté que cette authenticité sous-entend, comme l'a vécu toute personne ayant participé à un stage de Klaus Peter Schäffel !

Quant à Vincent Geneslay, il est tout de même reconnu comme un des tout premiers calligraphes de sa génération, et les rares ouvrages qu'il a publié sont là pour démontrer que talent ne rime malheureusement pas encore avec vaste diffusion vers le grand public !

Ne manquez donc pas de passer voir les originaux des travaux présentés dans cette exposition, pensez à prendre une loupe les enluminures recèlent parfois des trésors cachés parmis les invisibles coups de pinceau ! Et notez les nombreux événements organisés autour de l'exposition, ce sont toujours de bonnes occasions pour approcher et discuter avec les artistes.

Exposition « La Lettre mise en Lumière »
Du 6 au 11 février 2007, au Viaduc des Arts,
57, Avenue Daumesnil 75012 - Paris

Vernissage et signature le lundi 5 février 2006 à partir de 19 heures.
Le samedi 10 février à partir de 19 heures, soirée-chansons : Thomas Wauquier chantera ses propres airs, « l’air de ne pas en avoir l’air ».
Le dimanche 11 février à partir de 19 heures vous êtes conviés à un verre de clôture de l’exposition, en présence des artistes.
Ateliers : dans le cadre de l’exposition, sont prévus des ateliers d’enluminure médiévale et de calligraphie animés par les artistes. Voir la page qui y est consacrée.

Tous renseignements sur leur site ou directement à l'association :

Association « Autour de la Lettre »
15 rue Hérault, 92190 Meudon
Tel 01 46 26 46 85

Site : http://www.autourdelalettre.fr
Email : autourdelalettre@gmail.com

>[BdG]

[Hasta la Vista...] Le patron et fondateur de Microsoft Bill Gates a lancé en fanfare lundi après-midi 29 janvier 2007, à New York son nouveau système d'exploitation, Vista, disponible pour le grand public lundi à minuit dans le monde entier. « Vista est la clé de la nouvelle ère digitale », a affirmé M. Gates devant plusieurs centaines de journalistes, que le groupe avait invité dans un théâtre de Broadway spécialement réservé pour cette occasion. Microsoft devait organiser mardi des événements promotionnels dans plusieurs pays pour le lancement de Vista, qui s'accompagne de la commercialisation de la nouvelle version des logiciels de bureautique, Office 2007. Windows est aujourd'hui le système d'exploitation numéro un, utilisé sur plus de 90% des ordinateurs à travers le monde. C'est en 1985 que Microsoft proposait la toute première version de Windows, Windows 1.0, qui n'était alors qu'une simple interface graphique se greffant sur le système d'exploitation MS-DOS. L'idée de base ayant présidé à la conception de Windows était de rendre les ordinateurs accessibles à tout un chacun en se débarrassant des sordides lignes de commande et en proposant des fenêtres (d'où le nom) et plus tard des icônes avec un accès à la souris, périphérique autrement plus intuitif que le clavier. Sans rentrer dans la polémique de savoir si Microsoft a ou non inventé l'interface graphique ou les icônes, ce qui n'est de toute façon historiquement pas le cas, Xerox et Apple ayant une indéniable paternité en la matière, c'est à partir de la version 3.1 de Windows que Microsoft est réellement parvenu à imposer son système. Depuis, Windows a fait du chemin et les versions se sont succédés jusqu'à Windows XP, sorti pour mémoire le 25 octobre 2001. Sans rappeler toutes les caractéristiques de Windows XP, nous soulignerons simplement que ce système était le premier à enterrer définitivement les systèmes 16/32 bits de type Windows 9x pour le grand public, Microsoft ayant enfin décliné son offre NT sur ce secteur avec un système totalement 32 bits.
> [BdG] (source AFP)

[...H52 !] Non non, ce n’est pas le nom du nouveau virus de la grippe aviaire en Asie, mais la cote à la BNF, d’une Bible rarissime du XIIIe siècle revendue aux USA, (par un certain… Michel Garel, conservateur au département des manuscrits à la BNF, rien que ça ! …) à un collectionneur fortuné, 100 000 $, puis à un second collectionneur, un citoyen américain Yosef Goldman, spécialiste connu, « acheteur de bonne foi » 300 800 $ !... Avant que les fins limiers de la police française retrouve sa trace. Michel Garel a été mis en examen pour « vol aggravé » et placé, ainsi que son épouse poursuivie pour « recel », sous contrôle judiciaire.

Le président de la BNF a choisi de diffuser l'information dès l'interpellation du conservateur. « Je ne voulais pas céder à la tentation de mettre la poussière sous le tapis », dit-il, quitte à froisser la tradition de discrétion de l'établissement. L'affaire n'était connue jusque-là que d'une poignée de responsables, alertés en 2003 par une lettre anonyme qui signalait la vente chez Christie's, à New York, en 2000, d'un manuscrit hébreu du XIIIe siècle, comportant le Pentateuque, les Leçons des Prophètes, les Lamentations et l'Ecclésiaste. Ce manuscrit H52, avait disparu de la BNF depuis 2000, mais la plainte déposée n'avait rien donné. Cela faisait pourtant quelques années déjà que des disparitions étaient constatées dans le fonds hébreu de l'établissement. En 1998, un premier récolement - la confrontation des catalogues aux ouvrages - des « imprimés » de ce fonds, ordonné avant leur transfert sur le site François-Mitterrand, avait semé le trouble chez les conservateurs. À l'inventaire manquaient près d'une centaine de documents !

>[BdG]

[MAAW 2007] A mi-chemin entre l'écriture, la peinture ou le design, entre le signifiant et le signifié, la calligraphie est un art total qui est de plus en plus présent autour de nous à travers la richesse de nos moyens de communication actuels : typographies, signes, traces...

C'est au sein du 1er forum francophone de calligraphies et de la rencontre de calligraphes de nationalités différentes qu'est né le projet « Mail Art across the World ». Dans cet espace d'échanges et de ressources pour toutes les écritures,

la calligraphe hollandaise Gerda Heikoop,
l'association belge « Plumes et Calames »,
l'association française « Atelier-Calligraphie »,
le calligraphe anglais Paul Antonio

ont décidé de lancer un pont entre les passionnés de calligraphie du monde entier pour faire redécouvrir à tous cet incroyable art qu'est la calligraphie.

« Mail Art Across the World » est un projet d'exposition internationale d'enveloppes calligraphiées qui est destiné aux calligraphes sans limitation d'origine.

Vos enveloppes seront exposées accompagnées de vos informations en France, Belgique, Hollande et Angleterre.

Envoyez avant le 1er avril 2007 une ou plusieurs enveloppes calligraphiées affranchies, format A4 maximum, sur le thème du voyage à l'une ou plusieurs des adresses qui sont présentées sur la page d'accueil du site du concours MAAW 2007. Vous pouvez poser vos questions et en discuter sur le sujet spécial du Forum qui est consacré à ce concours.

Tous renseignements sur le site du concours MAAW 2007.

>[zeshadock]

[« Matières du monde, Natures du livre »] La Bibliothèque Départementale des Bouches du Rhône nous propose en ce moment et jusqu'au 24 février, une exposition sur « Livres d'Artistes - Matières du monde, Natures du livre », exposition qui nous a été chaudement recommandée par notre maître vénéré (que les esprits réunis de la cap' romaine et de la colonne trajane veillent toujours sur lui, lui qui tente de convertir à la calligraphie les éléments les plus déterminés des hordes étazuniennes, usant soit de la plume, soit même de l'épée !).

« En invitant l’Atelier Vis à Vis à réaliser l’exposition « Matières du Monde / Natures du Livre » aux ABD Gaston Defferre, la Bibliothèque départementale veut faire découvrir à un large public le Livre d’Artiste. Lieu d’échanges, lieu de rencontre entre des mots, un texte, un auteur et un artiste plasticien, les œuvres exposées constituent un panorama significatif de la création contemporaine dans ce domaine.

Pendant le temps de l’exposition, des visites commentées, des ateliers destinés aux collégiens et une journée de formation pour les professionnels du livre du département seront proposés. »

Archives et Bibliothèque Départementales
18-20, rue Mirès - 13303 Marseille
Tél. 04 91 08 62 00 - www.archives13.fr / www.biblio13.fr

Exposition du 12 janvier au 24 février 2007
du lundi au samedi de 10h à 18h
Entrée libre

>[Escartefigue]

[« L'imprimerie. Histoire et techniques »] Les Amis du Musée de l'Imprimerie de Lyon coéditent en ce début d'année un livre de Michael Twyman qui s'intitule : « L'imprimerie. Histoire et techniques « et qui est présenté comme suit :

« Avec une centaine d'illustrations couleur, cet ouvrage offre aux spécialistes comme aux non spécialistes un panorama des principales étapes de l'évolution de l'imprimé. L'imprimerie est l'une des plus importantes inventions de tous les temps : elle a changé le cours de l'histoire. Son extraordinaire impact sur le plan social, artistique et intellectuel provient de l'adaptabilité de ses techniques et de la multiplicité de leurs applications. Dans cette histoire à la fois documentée et succinte, Michael Twyman brosse un tableau de l'évolution des techniques graphiques et de la manière dont elles ont contribué à l'évolution des formes et usages de l'écrit, depuis l'invention de l'imprimerie en Extrême-Orient et en Europe, jusqu'aux techniques numériques d'aujourd'hui. »

Ce livre est disponible en souscription à prix réduit (18 euros) jusqu'au 2 février prochain, et sera proposé ensuite au prix public de 20 euros ensuite. Connaissant les très passionnants travaux précédents de l'auteur sur les « éphémères », tous ces imprimés, étiquettes, tracts, publicités, qui ne sont pas fait pour durer, gageons que ce livre comme le précédent, saura à la fois intéresser le curieux et passionner l'amateur éclairé. Tous renseignements et commande aux :

Amis du Musée de l'Imprimerie
13, rue de la Poulaillerie
69002 Lyon

« L'imprimerie. Histoire et techniques » de Michael Twyman
Format 20 x 23, ISBN 978-2-84788-103-5

>[Sebastien]

[Trajan au Belvédère] Le premier stage de la dixième année de Graphos s'est déroulé hier dans une ambiance festive mais studieuse, modérée par le calme et la sérénité du couvent où nous nous trouvions. Il y eut bien que quelques débordements langagiers (habituels diront certains) de la part de notre maître vénéré, mais ils furent bien vite réprimés par la présence attentive de Soeur Janine.

Cette dixième année commença donc par un stage sur les écritures romaines avec quatre équipes distinctes : l'équipe dite « de la souffrance » qui plancha sur la capitale romaine à la plume, l'équipe « du rythme » qui s'essaya à la cursive, l'équipe « à 70° » (non, pas 70° d'alcool !) qui se frotta à la rustica et une nouvelle équipe « espoirs » formée de deux très jeunes recrues qui planchèrent avec beaucoup d'assiduité sur la classique onciale.

Les bonnes bouteilles d'Ernest et de Michel pour le repas de midi firent monter le niveau sonore qui le matin était plutôt partagé entre le silence de l'étude et les cris de douleur de l'équipe de cap' romaine. Les rois furent tirés (j'aurai bien dit les reines puisqu'elles furent à l'honneur, mais je vois d'ici certains sourires gras et goguenards dans l'assistance) et le repas se conclut par les traditionnels rébus historiques de Tonton René, complétés en cette nouvelle année, par une rubrique des "Horreurs Calligraphiques", rubrique qui promet d'être particulièrement chargée au vu de certains livres qui encombrent les rayons des libraires.

Après une après midi de labeur ponctuée par les râles d'agonie des étudiants de capitale romaine, le stage s'est terminé par un grand concours de « Senatus Populus-Que Romanus » auquel il ne manquait que Guy Lux, Simone et le taureau-piscine pour installer une ambiance digne d'Intervilles ! L'année des dix ans de Graphos commence donc sous d'excellents auspices et se poursuivra sous le signe de la fête tout au long de l'année, jusqu'au mois de décembre pour le banquet final !

>[Graphos]

[ ? Ailleurs / Autrement ? ] Écrire… et créer des livres qui déploient leurs pages longues, longues où se mèlent tracés vibrants de plumes, pinceaux, collages et couleurs !

Faire vivre l'écriture autrement dans l'espace sur les murs, par le tissu, par le son, par le jeu du fragment pour mieux se laisser surprendre.

Voici un parcours de plusieurs décennies où la poète écrivain-collagiste Anne-Marie Jeanjean nous propose de partager son incessant questionnement passionné.

« Le Pari » - Tarbes
23 rue Georges Clémenceau à Tarbes
Tél 05 61 51 12 00

Vernissage le 24 janvier, exposition jusqu'au 10 Février 2007

Lecture par l'auteure le 25 janvier accompagnée par Vincent Ferraud à la contrebasse.

>[Anne-Marie]

[Typographie bovidée] La société « Somark Innovations » vient d'annoncer qu'elle est parvenue à développer une technique permettant d'imprimer un tatouage sur la peau du bétail sans avoir à leur raser les poils. Quel intérêt, me direz-vous, si de toute façon on n'arrive à lire le tatouage qu'en rasant ces même poils ? Eh bien, le procédé permet non seulement d'imprimer à travers le pelage mais également de relire ce tatouage à plus d'un mètre, toujours à travers le pelage. C'est que l'encre utilisée est basée sur le technique dite des RFID, c'est à dire qu'elle émet des informations par radio si elle est convenablement scrutée par l'appareil associé (et elle est prétendue totalement bio-compatible). Ceci permet de reconnaître l'animal automatiquement et de façon inaltérable, voir même d'imprimer dessus son pedigree et diverses informations telles que sa provenance ou les conditions dans lesquelles il a grandi. Le site de la société « Somark Innovations » signale que si l'élevage est le premier marché visé par ce produit, le personnel militaire en sont le second !!? En quoi de valeureux guerriers seraient-ils comparables à ces placides bovidés ? Ou bien cette société confond-elle la troupe et le troupeau ? Suite à la large diffusion de cette information, le site de la société a d'ailleurs été promptement modifié afin de mentionner bien plus discrètement ces clients bien particuliers…

>[Madmacs]

[« Le mois de la calligraphie » à Blagnac] « Le mois de la calligraphie », du 16 janvier au 16 février 2007 à Blagnac, présente cette année le travail de quatre artistes en calligraphie arabe : Gildas Malassinet, Najeh Jegham, Saïd Benjelloun et Hussein Kourdi.

Plusieurs structures s’associent à cet évènement offrant ainsi de nombreuses animations : expositions, ateliers, conférence, cinéma, musique, poésie,…

Ce mois commence juste aujourd'hui, 17 janvier, par une rencontre « conférence » animée par Najeh JEGHAM qui présentera les origines et évolutions de l’écriture, ainsi que les différents style en calligraphie arabe. À l'occasion, il projettera un diaporama à partir de ses œuvres.

Mercredi 17 Janvier à partir de 19h30
Entrée libre, aux Ateliers d’Art.

Tous les renseignements sur cette manifestation et celles qui vont suivre tout au long de ce mois à :

Les Ateliers d'Art
2 rue Croix Blanche - Blagnac
Tél : 05.61.71.63.12
Email : v.gabaude@mairie-blagnac.fr

ou bien sur mon blog,

ou également sur le site de la Mairie de Blagnac

>[Gildas Malassinet]

[Apex expose à Vandoeuvre] Décidément, en ce début 2007, la Lorraine est en pleine effervescence calligraphique ! Après la mise en ligne du blog de Malika Boustol, dont nous vous avons parlé ci-dessous, voici que l'association de calligraphie nancéienne « Apex », qui compte un certain nombre de célébrités parmi ses membres, comme Julien Chazal pour n'en citer qu'un seul, Apex, donc, vous propose une exposition de calligraphie latine à Vandoeuvre du 16 janvier (aujourd'hui même !) au 3 février 2007. Cette exposition sera l'occasion d'un atelier-démonstration le samedi 27 janvier. Gageons que les membres les plus éminents d'Apex retrousseront les manches de leur doudoune pour tracer sous les vivats déchainés de la foule en délire, moultes onciales, cursives gothiques ou chancelières gestuelles qui en laisseront plus d'un baba d'admiration (à moins que ce ne soit l'excès de vin chaud).

Exposition de calligraphie latine à la médiathèque Jules Verne
2 rue de Malines, 54501 Vandoeuvre-lès-Nancy
Renseignements au 03 83 54 85 53
et sur les sites de la médiathèque et de la municipalité.

>[Helmut Bandzug von Brause]

[Malika Boustol] Malika Boustol nous informe de l'ajout de son blog personnel dans la blogosphère (blogosphère ? pourquoi pas blogo-cube ? blogo-tétraèdre ? ou blogo-duododécaèdre pointé ? voir blogo-patatoïde spatio temporel ?). Cette calligraphe nancéienne pleine de talent (allez voir ses travaux sur le site d'Apex) propose un blog bilingue (non, pas français et lorrain, mais français et anglais) « Timeless Lettering Art » qu'elle décrit ainsi :

« Bienvenue aux accros des Belles Lettres... ou si vous préférez la Calligraphie. Bienvenue dans mon univers... Ce blog est dédié à cet art pas comme les autres ainsi qu'à tout ce qui tourne autour de la lettre et du graphisme. J'ai monté ce simili site afin d'exprimer tout cela... à ma manière, avec toute la fascination et la fougue que je pourrai offrir. La belle écriture telle que je la vois, la sens et la comprends. « Timeless Lettering Art » ? Traduction pour les personnes ne parlant pas ou peu la langue de Shakespeare : « l'Art Intemporel des Lettres »... Parce que la Calligraphie, qu'elle soit Latine [celle qui me concerne], Arabe, Chinoise, Tibétaine ou autre, est intemporelle et entend bien le rester !... Vous trouverez dans ce blog toutes les infos, news et plein de choses encore que je pourrai apporter la concernant. »

Son blog proppose une courte biographie qui vous permettra de mieux la connaître. Elle propose des cours de calligraphie sur Nancy (contactez-la pour de plus amples informations) et a déjà animé des stages de calligraphie auprès de plusieurs associations prestigieuses. Un blog de plus à surveiller de près !

>[BdG]

[Mosaïque de papiers] Dernière minute ! Vernissage ce soir chez Christine !

Exposition de Catherine Boschat-Picard sur le thème des « Mosaïques de Papiers » du 12 au 14 janvier de 14 h à 20 h, à l'atelier de Christine Leroy, 69 rue Armand Carrel, Paris 19e, 2e étage, Métro Jaurès.

Et prochain atelier d'art postal des « Complètement timbrées ! » le dimanche 14 janvier au milieu des mosaïques de papiers de Catherine Boschat-Picard. Au cours de cet atelier d'art postal qui aura lieu de 14h30 à 17h30, vous aurez l'occasion de rencontrer Catherine.

Bienvenue et au plaisir de vous partager un moment avec vous. Le code ne fonctionnant pas, il vous faudra tirer sur la chevillette pour qu'un hôte ou une hôtesse vienne vous ouvrir !

>[Roswitha et Christine]

Tous renseignements au : 06 22 72 47 58 et 01 77 48 03 02

Le site des « Complètement Timbrées » :
http://www.completement-timbrees.com

[et le RSS vint au BdG...] Désirant éviter de vous faire exploser le cerveau (métaphore) ou d'enrichir un peu plus les multinationales pharmaceutiques en vous faisant délivrer divers analgésiques (elles se sont déjà enrichies en préparant des millions de vaccins subventionnés pour diverses épidémies que l'on attend encore, depuis le SRAS, Creutzfeld Jacob ou la grippe H5N1 et échouant pour la seule qui soit vraiment déclarée, le SIDA), j'ai parcouru la toile à la recherche d'une page expliquant l'utilisation du RSS et je n'en ai malheureusement pas trouvé de vraiment simple et explicative. Allez voir Wikipedia, XUL ou CommentCaMarche et tentez de vous faire une idée.

Sachez qu'en bref, le but est de permettre au surfer averti (que vous êtes sûrement puisque vous lisez le BdG !) de synthétiser toutes les dernières nouvelles de vos blogs ou moyens d'information préférés sans avoir à en parcourir tous les sites. Une liste de titres, de résumés et de liens cliquables vous permettent d'avoir un aperçu complet de toutes ces sources d'information quitte à vous y rendre sur un simple clic pour prendre connaissance de l'article complet... Par exemple, le Forum de Calligraphie propose dans sa page d'accueil les liens sur les cinq dernières rubriques du BdG.

Donnez-nous votre avis sur cette technologie et la façon dont vous l'utilisez (ou ne l'utilisez pas !), nous en ferons, comme d'habitude, le meilleur usage.

>[André Bloggo]

[Étrennes !] En ce 9 janvier 2007, le Blog de Graphos est heureux d’offrir à chacun d’entre vous de passage ce jour sur notre Blog, un authentique >[Kit Graphos © 2007], capable de vous redonner le tonus nécessaire et l’énergie des jeunes premiers pour vous faire franchir de main de maître durant les 12 mois prochains toutes les étapes qui feront de vous un calligraphe chevronné vous permettant de tracer, entre autres, onciales, gothiques et autres anglaises.

Grâce à ce Kit Graphos © 2007, vos travaux feront l’admiration de tous !

Merci qui ?

>[BdG]

[Vincent Daniau] Chers amis calligraphes,
Je fais une exposition à Chartres du 8 au 27 janvier. Comme cette ville n'a pas la chance d'en accueillir beaucoup, je me disais que serait une bonne idée de l'annoncer sur le blog de Graphos. Je vous mets le petit « carton d'invitation numérique » ci-dessous & reste à votre disposition pour tout complément d'information.

Bien cordialement,
>[Vincent Daniau]

Exposition à la Librairie Legué, 10 rue Noël Ballay, Chartres
du 8 au 27 janvier 2007, vernissage le 20 janvier.

Cher Vincent, je vous remercie beaucoup de nous informer de votre exposition. Nous somme toujours très heureux de participer à une plus grande diffusion de la calligraphie latine auprès du grand public. Cependant, comme pour d'autres parfois (à part Claude Mediavilla), nous manquons de renseignements sur votre démarche et les travaux que vous réalisez. Afin que ces articles ne soient pas trop « secs », pensez à joindre à votre mail un petit texte de quelques lignes qui explique ce que vous faites, dans quelles conditions et quel esprit, une petite biographie… Ce blog vous est ouvert, profitez-en ! Merci d'avance !
>[BdG]

[Jean-Frédéric Crevon] Vous pouvez actuellement admirer, parmi des manuscrits de la BnF et des objets d'écriture anciens, les réalisations d'une commande du Musée de la Poste au peintre-calligraphe Jean-Frédéric Crevon.

Il s'agit de vingt-six œuvres graphiques concernant l'origine de l'alphabet (une par lettre latine). Une scénographie éclairée de l'intérieur (voir la photo), a été crée à partir de la reproduction agrandie des originaux, qui sont également exposés avec des toiles récentes de la collection de l'artiste.

L'exposition a ouvert le 30 octobre dernier et dure jusqu'au 2 mars 2007.

Musée de la Poste : 34, bd de Vaugirard à Paris dans le 15ème arrondissement - Métro Montparnasse Bienvenüe.

>[Jef]

Lien vers les 26 planches :
http://www.calligraphe.net/calligraphiejef/index.html
Le site de Jean-Frédéric Crevon : http://www.calligraphe.net/

[Le blog de Roswitha] Roswitha Guillemin, dont l'association de Mail Art « Les Complètement Timbrées » propose toujours des sujets de rencontres si créatifs, noue envoie ses vœux et nous signale la naissance de son blog. Ne manquez pas de visiter régulièrement ses sites !

« Une année 2006 riche en surprises, rencontres et projets ! Que 2007 soit favorable à la réalisation tous nos voeux et la concrétisation de nos projets les plus chers !

Un nouveau blog depuis peu qui permet d'être plus réactive et ouvert aux échanges.

Avez-vous entendu l'action des Enfants de Don Quichotte ? Si vous voulez soutenir leur action en faveur des SDF, vous pouvez signer la Charte du Canal Saint Martin. (Depuis le 25 décembre 7 500 personnes l'ont déjà signée par internet et environ 1 000 signatures sur papier).

Bonnes fêtes à tous. Amitiés fraternelles, postales, solidaires et artistiques. »
>[Roswitha]

Site perso : http://www.roswitha-guillemin.com
L'art postal : http://www.completement-timbrees.com
Le Blog de Roswitha : http://roswithaguillemin.zeblog.com/

[Histoire de l'Édition] En émergeant ce matin péniblement du brouillard de sommeil dû partiellement à des congés de Noël un peu trop peuplés d'abus solides et liquides et dû partiellement à un retour brutal au monde du travail avec ses 235 email reçus la semaine dernière, j'ai cru percevoir le nom d'Alan Marshall émis par mon radio-réveil qui, lui, est troujours fringant, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit...

Bondissant sur mon ordinateur (un lent bondissement, je dois l'admettre, plus près du bondissement de la limace que de celui du tigre), je me suis immédiatement connecté au site de France Culture et j'ai découvert que le thème de la « Fabrique de l'Histoire » de cette semaine était l'histoire de l'édition ! Ne refusant aucun effort pour tenir au courant les lecteurs du BdG de toute nouvelle concernant le livre, je vous encourage donc à écouter (en direct, en différé ou en podcast) les quatre émissions de la Fabrique de l'Histoire, de 9h06 à 9h55, du lundi 1er au jeudi 4 janvier, et au cours desquelles vous pourrez entendre Alan Marshall, directeur du célèbre Musée de l'Imprimerie de Lyon, et bien d'autres personnalités.

>[Sebastien Gryphe]

[Le Blog de Graphos a un an !] Lancé le premier janvier 2006, atteignant péniblement cinq visiteurs par jour le premier mois, il termine l'année avec plus de cinquante visiteurs réguliers par jour. Merci à tous nos lecteurs, nous espérons continuer à vous proposer durant toute l'année 2007 les informations les plus diverses ayant trait (de manière parfois lointaine, il faut l'avouer) à l'écriture sous toutes ses formes (et elles sont nombreuses !). Parlez de nous à ceux que nous pourrions intéresser, continuez de nous envoyer remarques et informations, critiques et félicitations, nous saurons toujours en faire bon usage !

Pour mieux rester accessible à tous les internautes quels qu'ils soient, quels que soit leur ordinateur ou leur navigateur, le blog a très discrètement changé de technologie informatique au mois de novembre. Et comme tout semble s'être très bien passé, nous pouvons donc afficher fièrement (tout en bas du bas de la page) les logos que nous a attribué le W3C pour nous récompenser de notre conformité à la norme CSS, qui permet de définir les couleurs, polices de caractères, et tous les détails graphiques du blog, à la norme XHTML, qui nous garantit que tous les navigateurs présents et futurs continueront à vous montrer ce site exactement comme nous le construisons et à la norme RSS. Mais pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette dernière, il vous faudra patienter encore un jour ou deux avant d'en avoir une explication complète… D'ici là, pensez à vous approvisionner en aspirine, le Web 2.0 débarque sur le BdG !
> [BdG]

PS : à ceux qui se demanderaient pourquoi nous avons placé ces glorieuses vignettes tout en bas du bas de cette page, alors que la plupart des sites les montrent fièrement dès le début de leur page d'accueil, sachez que nous en sommes certes fiers, mais que leur design (assez douteux à mon avis) est tellement discordant avec le reste du BdG, que nous préférons avoir une fierté discrète plutôt que de nous asseoir sur l'esthétique de notre site.

[Lettre de Thot n°49] Ex-, futurs- et amis de Graphos, que ce soit ceux de la décennie passée ou des nombreuses décennies à venir (il ne faut pas manquer d'ambition !), La Lettre de Thot n°49 de janvier est parue ! Vous y trouverez, pour la partie Graphos :

• Éditorial – La Lettre de Thot
• Page d’Écriture – Jacques Prévert
• La fête d'Internet en 2007 - PFB
• La Légende de l’Alphabet - Virgule

et pour la partie Arcadia :

• Éditorial – La Lettre de Thot
• Cultiver l’Amour – Chris Iwen
• Alma Mater (2) – Myriam Philibert
• Requin Robot – J-P Basquiat

Vous constaterez que le site de Thot se paye un lifting de star pour ce début d'année et que de nombreuses rubriques sont revues pour mieux susciter votre intérêt !

Bonne lecture et n'oubliez pas d'aller consulter le programme des stages des 10 ans de Graphos et de réserver vos dimanches, cette année est placée sous le signe de la fête et des moments exceptionnels, comme seul Graphos sait vous les préparer !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.