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C'est le gouvernement qui devrait avoir peur de son peuple, et non l'inverse !
V for Vendetta


Si tu es seul
à rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien


Le blanc est un significatif silence qu'il n'est pas moins beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé


Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence


Ses dents largement découvertes signifient à tous que le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux


On n'a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit d'un clin d'œil.
N. Sarraute


Je ne veux que du magnifique et je ne travaille pas pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni


En typographie, il n'y a qu'un seul degré de bien : la perfection
Maximilien Vox


Il n'est pas nécessaire d'être fou pour travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier


Un intellectuel assis va moins loin qu'une brute qui marche
M. Audiard


Bonjour, je suis heureux de voir ici plus de chapeaux de cowboys que de cravates
Georges W. Bush


Inter Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673


Les lettres, signes hiéroglyphiques que la matière fait à l'esprit
Lamartine

 Décembre 
 
 28/12/10  Nasa Ascent

[Ascent] Je ne sais pas vous, mais moi, la conquête de l'espace m'a toujours fait vibrer. Si j'étais aux manettes, je supprimerais tout financement de la recherche sur la diététique, les régimes alimentaires et les restrictions caloriques, et je reporterais les budgets sur l'Agence Spatiale Européenne pour qu'elle nous mène le plus tôt possible hors de cette planète polluée. Et c'est sans doute pour ça que j'ai pris un très grand plaisir à regarder « Ascent », un documentaire de la Nasa qu'un gentil anonyme a pris la peine de nous poser sur YouTube sans que, pour l'instant, personne ne trouve à redire.

« Quoi ? Quarante cinq minutes de film sur les vingt premières secondes du décollage d'une navette spatiale ? Mais ça doit être mortellement ennuyeux ! » entends-je déjà certains de vous s'écrier, surtout ceux près du radiateur. Je dois vous avouer que c'est aussi ce que j'ai pensé en cliquant sur le triangle de démarrage du film. « J'en regarde juste quelques minutes et je m'arrête », me suis-je proposé. Mais c'est là que la magie spatiale a été la plus forte. De voir de près à 140 images par seconde la libération d'une telle puissance, de voir les flots d'hydrogène et d'oxygène tourbillonner, se mélanger et s'enflammer à raison de trois tonnes chaque seconde, de voir les flammes de l'enfer sortir en volutes des boosters à carburant solide, toute cette puissance concentrée en quelques mètres carrés, et puis, les boulons explosifs sautent les uns après les autres, les derniers ombilics se rétractent, et la masse imposante de la navette, de son énorme réservoir central et de ses deux boosters à poudre s'élève centimètre par centimètre et l'ensemble monte inexorablement se perdre dans le bleu du ciel, remplacé rapidement par le bleu foncé de la haute atmosphère puis par le noir de l'espace. Les deux boosters se séparent du vaisseau en deux gracieuses paraboles et la mise en orbite est faite. Résultat : quarante cinq minutes scotché devant l'écran de l'ordinateur à en baver d'admiration. Plus dix minutes pour regarder les bonus, toujours sur les mêmes phases du décollage, le plaisir était total.

Alors merci la Nasa d'avoir pris le temps de recueillir les films des deux cent cinquante caméras qui filment chaque décollage, d'en extraire la substantifique moelle pour nous donner ces trois quart d'heure de plaisir, un grand merci aussi à celui qui nous a mis en ligne cette merveille, c'est un très beau cadeau de Noël et en tout cas ce fut pour moi le grand panard video de cette fin d'année.

>[Madmacs]

PS: je n'ignore pas les diverses interprétations psycho-analytiques de ce genre d'événement, de Freud à Dali, et je les assume pleinement.

   
 25/12/10  Xmas Joyeux Noël !

[Joyeux Noël !] Toute l'équipe du Blog de Graphos vous souhaite un joyeux Noël et espère que les belles choses dont nous avons vanté les mérites cet automne ont trouvé leur chemin jusqu'à vos petits souliers !

Nous remercions à cette occasion toutes les personnes qui nous signalent sur news@leblogdegraphos.net les nouvelles et les événements liés à la calligraphie, à la typographie et à toutes les formes d'écriture, nous les avons spécialement recommandés au Père Noël pour que celui-ci soit particulièrement généreux avec elles. Nous remercions aussi tout particulièrement les artistes et artisans du livre et de l'écriture qui contribuent par la qualité sans concession de leurs travaux à introduire quelques grammes de beauté et d'art dans notre monde de brutes consuméristes.

Bon Noël à tous les surfers du BdG !

>[zeBdG]

   
 22/12/10  Hein? L'effet Placebo

[L'effet Placebo] La nature humaine nous réservera toujours bien des surprises… Dans un article récent sur l'effet placebo, comme quoi on peut guérir un pourcentage plus ou moins important de malades en leur donnant un médicament inopérant mais dont ils croient en l'efficacité, on nous révèle que l'effet placebo n'est pas seulement valable en médecine, loin de là !

Par exemple, suite à l'informatisation des feux rouges, la ville de New York a désactivé 2500 des 3700 boutons au pied des feux rouges, boutons qui permettent, croit-on, d'accélérer le passage au vert pour les piétons. Eh bien personne ne s'est rendu compte de rien, les gens ont continué d'appuyer sur ces boutons et de croire que cela servait à quelque chose.

Autre cas, les ascenseurs. Il y a souvent deux boutons qui servent à contrôler les portes : un qui permet de forcer leur ouverture, et celui-là fonctionne, et un qui permet de ne pas attendre les cinq secondes fatidiques et de les fermer immédiatement pour lancer le départ. Le fabricant d'ascenseurs Otis avoue que dans la plupart des ascenseurs, ce deuxième bouton ne fonctionne pas. Il sert à faire patienter les usagers qui de toute façon attendront le temps prescrit avant que les portes se ferment, mais auront l'impression d'avoir maitrisé le processus et dompté la machine.

Mais le cas le plus troublant est celui des climatisations. Dans certaines sociétés dont le nom n'est pas divulgué, quand des employés se plaignent trop souvent au service concerné que la température des bureaux est trop chaude ou trop froide, on leur installe un thermostat qui leur permet, croient-ils, de régler la température ambiante. En fait, ce thermostat n'est relié à rien et ne sert qu'à leur donner l'illusion du contrôle de leur environnement. Eh bien savez-vous le résultat ? Plus d'appels au service technique ! La climatisation marche comme avant mais les occupants croient être les maîtres de leur environnement et ils sont contents.

Je mettrai ceci en relation avec une tendance de plus en plus forte de notre monde post-moderne : quand on a un problème, il faut faire quelque chose. Qu'importe que l'action ait ou non une influence sur le problème, c'est l'action qui compte et non son résultat. On a changé tous les frigos de la planète pour éviter qu'ils ne trouent la couche d'ozone. Et bien savez-vous quoi ? La couche d'ozone est toujours trouée et le trou ne se rebouche pas. Mais on a fait quelque chose, certes inutile et qui a couté beaucoup d'argent qu'on aurait pu utiliser ailleurs mais on a fait quelque chose. On a acheté des millions de doses de vaccin contre le SRAS, puis les différentes grippes aviaires et autres H1N1 mais à l'issue de la dernière épidémie, la France et ses campagnes de vaccination n'a pas eu moins de cas de grippe que la Pologne qui n'a absolument rien fait.

Toute analogie entre notre réaction au réchauffement climatique et l'effet placébo d'un thermostat de climatisation ne pourrait provenir que d'un esprit particulièrement imperméable à la pensée unique climatologique, bien sûr…

>[Madmacs]

   
 18/12/10  Site Aventure des écritures

[L'aventure des écritures] Une des expositions mythiques qui restera éternellement dans la mémoire de tout calligraphe a débuté en 1997 à la Bibliothèque nationale de France sous le titre « L’aventure de écritures » par une premier volet sur le thème de la « Naissance ». Comment sont nées et sous quelles formes ont évolué les innombrables formes de communication écrite inventées par l’esprit humain, comment elles se sont optimisées graphiquement, quelles méthodes elles ont utilisé pour coder le sens, bref, un catalogue incroyable de tout ce que le génie de l’Homme a pu imaginer pour mémoriser et transmettre de l’information. Ce premier volet fut suivi quelques temps plus tard par « Matières et formes » qui se penchait sur les diverses techniques qui ont été utilisées pour tracer ces signes magiques. Enfin un troisième volet vint clore le triptyque en abordant le thème de « La page » et nous proposant un aperçu des mille et une façons de composer une mise en page (si page il y a bien sûr !).

Ces trois expositions ont été l’occasion d’un festin des yeux pour les chanceux qui ont pu s’y rendre et leurs magnifiques catalogues ornent la bibliothèque de plus un calligraphe, tant ils peuvent être source d’inspiration pour les créations graphiques contemporaines.

Le cercle des chanceux s’élargit aujourd’hui puisque la BnF vient de mettre en ligne une nouvelle portion des pages internet dédiées à « L’aventure des écritures » permettant ainsi à tout un chacun (disposant d’une liaison ADSL tout de même) de profiter des trésors que la BnF recèle en ses réserves les plus précieuses et qu’elle ne montre que rarement, hélas. Pour ceux qui ne connaissent pas ce cycle d’expositions, prenez le temps de visiter chaque recoin, vous y découvrirez des trésors… et pour ceux qui le connaissent, quoi de meilleur que de revoir ces images parfois un peu oubliées pour se donner des idées de cartes de vœux ou de mail-art à l’occasion des fêtes de fin d’année !

>[Gaston Lagash]

Le site est ici et un petit guide de visite là.

   
 13/12/10  BPH Fahrenheit 451

[Fahrenheit 451] La BPH ou « Bibliotheca Philosophica Hermetica » fondée en 1984, à Bloemgracht, en plein centre ville d’Amsterdam par le hollandais Joost Ritman est de très loin la plus belle et la plus grande bibliothèque privée d’Europe, bien connue des spécialistes, elle est entièrement consacrée au Rosicrucianisme, à la Tradition Hermétique, à la Mystique chrétienne et d’une manière générale aux « Sciences Maudites » telles que les définissait Stanislas de Guaita. Cette extraordinaire bibliothèque en relation avec toutes les instances internationales en Russie, Italie, Allemagne notamment, rassemble plus de 20 000 ouvrages, environ 600 manuscrits dont 70 avant 1550, 300 incunables, 5000 livres imprimés avant 1800, (parmi les livres les plus fabuleux de la Bibliotheca Philosophica Hermetica, le « Corpus Hermeticum » édité en 1471, la première édition illustrée de « La Divina Commedia » de Dante, de 1481) cette collection unique est aujourd’hui en péril et en proie à la vindicte rapace du système financier international. En 2000, Joost Ritman qui avait vendu sa bibliothèque pour 500 millions de florins avait obtenu gain de cause pour que le personnel de la Bibliothèque puisse rester en place et celle-ci intacte et intégralement à la disposition des chercheurs en Sciences Hermétiques. Umberto Eco, parmi beaucoup d’autres, et pour n’en citer qu’un, était de ceux-là. Malheureusement et malgré son statut donné par l’état batave de « patrimoine protégé », les Bernard Madoff du grand capital ne l’entendent plus de cette oreille et ont commencé à disséminer sans vergogne les sublimes trésors de la BPH, et un premier manuscrit médiéval, d’autres suivront sans doute, a été vendu dernièrement à la mi-novembre, à Londres chez Sotheby’s, il s’agit du « Graal » de la Rochefoucauld. Sauver le plus rapidement possible cette bibliothèque du démembrement des barbares semble aussi impérieux que nécessaire et une pétition à l’échelle européenne et mondiale a été mise en place ici :

Pétition pour sauver la « Bibliotheca Philosophica Hermetica »
// Ritman Library (BPH) petition
// Please save the hermetic library !

Plus d'inormation sur la Bibliothèque Joost Ritman

À vous de voir...

>[Sarah Connor]

   
 9/12/10  Noël Palais typographique

[Souvenirs brouillés du palais typographique] Si vous aimez la belle photographie et que vous n’êtes pas indifférent à la beauté typographique, vous pouvez marier vos deux envies en vous procurant « Souvenirs brouillés du palais typographique » d’Olivier Doual et Didier Barrière.

Olivier Doual a des années durant photographié les ateliers de l'Imprimerie nationale, rue de la Convention. Didier Barrière est de longue date correcteur dans la célèbre maison. Tous deux ont construit un livre à la fois de mémoire et de calme nostalgie. En périodes organisées autour des thèmes du plomb, de la fonte, des papiers, des lettres, des outils, des arts de l’estampe, ils nous convient à un voyage au coeur de l'univers et des lieux où longtemps ont été réalisés des livres comme il est devenu impensable de les rêver… Des photographies magnifiques de ce monde aujourd’hui disparu, d’une beauté graphique exceptionnelle malgré des thèmes parfois inattendus comme le déménagement de vieilles presses ou bien carrément attendus comme les tiroirs ou les pièces du Cabinet des Poinçons, une merveille de la première page à la dernière. Et comme les éditions des Cendres en sont coutumiers, un livre de qualité imprimé sur un beau papier, un délice à lire et à relire, et donc un bien beau cadeau de Noël !

>[Conrad Néobar]

Didier Barrière / Olivier Doual
« Souvenirs brouillés du palais typographique »
Éditions des Cendres
160 p. (18 x 27,5, à l'italienne) ; ISBN: 978-2-86742-168-6 ; 2010 ; 36 €.
l’un des trente exemplaires numérotés sous coffret 120 €.
120 photographies imprimées en bichromie.

   
 5/12/10  Yesss Banquet chez Graphos

[Banquet chez Graphos] Ah quel dimanche ! Certes les stages de fin d'année de Graphos sont festifs par nature : thème ludique, invités surprise, échauffement pour Noël, tout est mis en place pour passer un moment exceptionnel. Mais cette année… ça a vraiment été le pompon !

Côté thème, le mail art s'est concrétisé par la réalisation d'enveloppes au nom d'un certain Roger Smith (totalement virtuel pour tous sauf les vieux lursiens) qui semble bourlinguer dans tous les endroits les plus improbables du globe, depuis certains fort proches comme la cité du Vatican jusqu'aux plus exotiques tels la Mongolie, le Chili ou l'Ouganda. Bien entendu, Roger est virtuel donc le pauvre facteur local se devra de déclarer l'équivalent local de NPAI (n'habite pas à l'adresse indiquée) et de renvoyer le pli à son expéditeur, orné on l'espère de moultes tampons et mentions manuscrites qui feront la joie de ce courrier boomerang.

Mais comme le savent bien les habitués des stages Graphos, la calligraphie n'est pas le seul intérêt de ces stages, car il y a aussi… les invités ! (à quoi d'autre pensiez-vous donc ?) Nous accueillimes ainsi Henri Mérou, célèbre calligraphe reillannais, expert en enveloppes aller-retour, historien de l'écriture scolaire et du cahier de poilu (nous l'avons découvert à cette occasion) et grand pourfendeur des opposants à l'accrochage public du linge pour cause de pollution visuelle, mais ceci est une autre histoire… Mais nous eûmes aussi la visite d'Yvette que l'on retrouva avec le bonheur que l'on imagine, de Sébastien, qui fut le videaste de la journée, d'Armelle des cours du jeudi et de Marc, futur graphosien, venus également célébrer une autre petite fête concomitante…

Enfin, il faut bien l'avouer, comme la nature humaine exige des apports énergétiques si l'on veut qu'elle produise un travail de qualité, il y eut le banquet Graphos. Déchaînement apocalyptique de la plus haute gastronomie, il débuta par un foie gras mi-cuit d'Yvette, absolument divin (et je pèse mes mots) tout en saveur de délicieux foie de canard mais aussi de piment d'Espelette; qui glissait sur la langue tel Jean-Claude Killy dans la descente du Kandahar (ça ne nous rajeunit pas !). Suivi par un consommé de chataîgnes et foie gras (sublime), des plateaux de böreks frais du matin, de quiche aux trois fromages, de tarte à la courgette, de fromage de tête et de « porcetta » et terminé par un bouquet final de gâteaux au chocolat surmontés de quelques bougies, mais ceci est une autre histoire… Le tout arrosé de bourgogne « cuvée Graphos » et de divers autres produits de la vigne dont un certain sauternes 96 de la célèbre cave d'Ernest qui me laisse un souvenir inoubliable.

Bref, un stage comme on les aime chez Graphos et comme on espère en faire encore beaucoup !

>[Alonzo Banké]

   
 2/12/10  Expos Calligraphies de Noël

[Calligraphies de Noël] De A à Z… ? Que peut-on faire à partir des lettres de l’alphabet… ? Un ductus… ? Des cours de calligraphie ? Des stages ? Quelques traits ? Une expo ?  – Oui ! C’est la réponse qu’apporte Laurent Rébéna avec cette expo de fin d’année intitulée : « Quelques traits » - C’est à découvrir à Paris chez Calligraphis, 16 rue Visconti, 75006. Ouverture les samedis 4 et 18 décembre de 13 h à 19 h - les autres jours visites sur rendez-vous.

Contact 01 43 21 06 57 - laurentrebena@calligraphie.com.

Dans cette période de fêtes en préparation, de cadeaux de Noël à offrir, si vous n’habitez pas Paaâris, oui, c’est possible, Kitty Sabatier nous informe aussi de son exposition à… Toulouse, en compagnie d’Olga Vieco, Christel Llop, Guillaume Le Meliner…

http://infoatelier.blogspot.com/

>[Anne Onyme]

   
 Novembre 
 
 28/11/10  Noël Roger Excoffon

[Roger Excoffon et la fonderie Olive ] Il y a des livres à regarder, pleins d'illustrations plus belles les unes que les autres, et il y a des livres à lire de la première lettre à la dernière. Le dernier ouvrage des éditions Yspilon, consacré à « Roger Excoffon et la fonderie Olive » est de cette dernière catégorie. Je dois dire que je me suis laisser aller à le ranger dans la première, et à m'y promener en admirant de ci de là les dessins préparatoires aux caractères créés par ce grand lursien ou les diverses réalisations qui les utilisaient. Et puis, ma foi, la Fonderie Olive étant marseillaise, je me suis laissé tenter par la lecture d'un chapitre ou deux…

Et c'est ainsi que je me suis laissé prendre sans pouvoir y échapper, un peu comme un amateur de polar dans un Agatha Christie bien ficelé. Car si l'histoire de cette fonderie est exposée d'une façon légère et jamais ennuyeuse, elle est suivie de la description par le menu de la genèse des caractères de renom produits en vingt ans par Excoffon et ses talentueux collègues (José Mendoza et même Gérard Blanchard sont de ceux-là), caractères que vous pouvez encore reconnaitre tout autour de vous dans tel ou tel logo, telle ou telle enseigne voir même sur pas mal de camions de transport comme j'en croise tous les matins en allant au boulot. Eh oui, pas loin de cinquante ans après, on trouve rapidement dans son entourage visuel un logo en Nord (l'ancien logo Air France, par exemple), le Banco sur un album de reggae (le Banco a même un fan club !) ou un restaurant « Mistral » dont l'enseigne est en… Mistral !

Mais ce qui est le plus intéressant, c'est que pour chacun de ces caractères, les auteurs sont allés rechercher toute la documentation disponible sur le genèse du caractère. Depuis la description des partis pris esthétiques ou fonctionnels, leur mise en application dans le création du caractère jusqu'aux retouches marketing qu'il va subir pour l'adapter aux besoins des imprimeurs. Il a fallu sans doute bien des efforts pour retrouver des enregistrements ou des transcriptions de discussions entre Roger Excoffon et tel ou tel expert en typographie (François Richaudeau par exemple), des témoignages de ses anciens collègues à la fonderie Olive ou les articles de revues maintenant disparues dans lesquels il explique sa démarche. Puis il a fallu retrouver la montagne de carnets de notes, dessins préparatoire, ébauches, spécimens, fausses publicités et autres mises en situation et de nombreuses versions des caractères jamais publiées, le tout pour nous faire comprendre, apprécier et refaire dans les traces des créateurs la démarche qui a mené à l'élaboration de ces caractères, depuis l'idée de base jusqu'à la gravure finale. Un vrai travail ultra-pédagogique qui portera ses fruits si un jour vous tentez (qui ne l'a pas fait ?) de créer votre propre style de caractère à base de calligraphie pour ceux qui préfèrent manier la plume ou de courbe de Bézier pour les aficionados de la souris.

Je vous garantis qu'après avoir lu cet ouvrage vous ne pourrez jamais plus regarder un Banco, un Mistral ou une antique Olive comme vous le faisiez avant. Vous y distinguerez toutes les caractéristiques que leurs créateurs y ont placé pour les rendre tour à tour lisibles, vivantes, simples ou complexes, linéales ou scriptes… Une vraie leçon d'observation typographique et un très beau cadeau de Noël.

>[Marius Escartefigue]

PS : les édition Ypsilon proposent dans leur collection « Bibliothèque typographique » toute une série d'ouvrages sur la typographie plus passionnants les un que les autres. Pensez-y pour les fêtes !

PPS : si vous habitez la région d'Amiens, ne manquez pas l'exposition consacrée à Roger Excoffon à l'ESAD !

   
 25/11/10  Noël Histoire de la typographie

[Histoire de l’écriture typographique] Le deuxième tome du deuxième volume de l’« Histoire de l’écriture typographique » d’Yves Perrousseaux est déjà paru depuis un mois et je n’ai toujours pas eu le temps de vous en parler ! Il faut pourtant absolument que vous en sachiez le plus possible pour mettre ces deux ouvrages passionnants sur la lettre du Père Noël que vous préparez sans doute fiévreusement le soir au coin du feu…

Suite du premier volume sur les débuts de l’imprimerie et les deux siècles qui ont suivi, ces deux tomes de l’« Histoire de l’écriture typographique » sont donc centrés sur le XVIIIe siècle qui fut si riche en typographes d’exception et qui représente une telle évolution dans l’art de la typographie qu’il a fallu deux tomes pourtant bien épais pour en faire le tour.

La figure principale du premier tome est celle de Pierre-Simon Fournier, auteur immortel d’un passionnant « Manuel Typographique » dans lequel il recense et expose toutes ses connaissances de l’art typographique, depuis la taille des poinçons jusqu’aux principes d’imposition en passant bien entendu par la composition, la mise en page et toutes les étapes qui amènent à la genèse de la chose imprimée. Ses célèbres vignettes combinatoires d’un gout consommé sont examinées particulièrement en détail et font l’objet d’une séquence à part qui est à ma connaissance la première fois que l’on s’interroge sur cette pratique qui allie la science de la forme graphique avec la science mathématique de la théorie des groupes (si si).

Le deuxième tome rend hommage à Giambattista Bodoni dont le « Manuale tipografico » (notez l’extrême créativité dans le choix des titres de ces ouvrages) vient de faire l’objet d’une réimpression (voir plus bas) et qui recense toutes les prouesses typographiques dont il était capable (et ce n’est pas peu dire), mais aussi à la famille Didot dont la rivalité avec « le roi des typographes et le typographe des rois » ne se démentira pas. Une séquence sur les lettres au pochoir, aux frontières de la typographie, sera à mon avis d’un intérêt tout particulier aux calligraphes dont bien peu ont exploré cette technique. Pourtant le pochoir utilisé avec art comme montré ici permet une reproduction particulièrement soignée de formes quelconques, s’adapte tout naturellement à la mise en couleur et peut être utilisé sur tout support un tant soit peu plan, même si l’irrégularité de surface permet encore plus de subtilité dans les textures.

Bon bien entendu, les deux tomes consacrent aussi une large part à moultes reproductions particulièrement soignées de trésors typographiques moins célèbres que les deux figures phares du siècle et évoquent surtout les mille et une étapes de l’évolution du gout typographique en ce riche siècle qui se terminera sur la Révolution de 1789 et les premiers prémisses de l'arrivée de la typographie industrielle.

Après un premier volume déjà passionnant, voici deux livres magnifiques à lire pour apprendre, mais aussi à feuilleter pour se gaver les yeux, les exemples sont choisis avec soin et les reproductions sont d’une qualité tout à fait remarquable. On ne se lasse pas d’y retourner encore et encore…

>[Barthélémy Martinq]

   
 22/11/10  Décès Henri Rivière

[Henri Rivière] J'ai appris hier avec une grande tristesse, le décès d'Henri Rivière, prématurément à l'age de 45 ans. Ce nom ne vous dit peut être rien. Architecte diplômé de l'école Camondo, il était l'auteur avec son associé Alain Moatti de la réhabilitation du fameux musée Champollion de Figeac, et plus proche de nous de la Grande Halle à Arles, plus loin de nous de la Cité de la dentelle à Calais, ...

A Figeac le petit monde de la calligraphie et de la typographie se marie avec celui du patrimoine. Il a su faire vivre l'écriture par une scénographie originale, sensible et vivante. Les murs respirent les lettres et la pierre. J'avais incité mon mari à faire cette traversée diagonale de la France pour m'y conduire et rêvais d'une traversée au Nord, jusqu'à Calais (Quelle idée de rêver de Calais quand on habite Marseille !).

Il était missionné pour la scénographie du futur musée Borely à Marseille et pour la réhabilitation du centre Bourse, deux lieux qui dans des objectifs différents ont bien besoin d'hommes de talent.

Il était venu nous voir au Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine à Marseille, dans notre « bureau des consultations », pour en parler. Nous avions été séduit par sa créativité, sa gentillesse et sa sincérité. C'est de nouveau une personnalité de talent et de cœur qui nous quitte,  beaucoup trop tôt. Nous pensons à toi, ta famille, ton associé Alain, tes amis.

Henri, par la beauté des pierres, des dentelles, des « moucharabiehs typographiques polyglottes », vous restez avec nous, encore.

>[Delphine]

PS : pour les illettrés en architecture dont je suis, ne manquez pas d'aller visiter le site de Moatti et Rivière, en dehors de toute considération technique, il est absolument superbe graphiquement. (NdlR)

   
 20/11/10  Cut! Tree of codes

[Tree of codes] On connaissait le « cut-up » de William Burroughs (entre autres), une technique qui consiste à constituer un texte littéraire à partir de fragments de phrases découpés et soigneusement réassemblés pour obtenir un résultat un tant soit peu intéressant. On lui doit ainsi la trilogie « La machine molle / Le ticket qui explosa / Nova express » qui montrent bien l'intérêt (et à mon avis les limites) de ce genre.

Et bien Jonathan Safran Foer fait un pas de plus dans cette direction en « écrivant » un livre, « Tree of codes », dont le texte est lisible dans les pages découpées d'un autre livre, en l'occurrence « The street of crocodiles » de Bruno Schulz. Incroyable, il a fallu un an à l'auteur pour arriver à obtenir son roman en caviardant cet autre ouvrage qui est en plus son livre préféré (je n'ose penser à la façon dont il doit traiter ses amis préférés ou ses animaux préférés !). Imaginez la difficulté du travail car il faut bien sûr, que le papierde chaque page reste en un seul morceau et il n'est pas si facile de bien choisir les emplacement de ses mots. De plus, il a fallu convaincre l'éditeur puis, encore plus difficile, l'imprimeur de jouer à ce petit jeu sur un nombre substantiel d'exemplaires de son roman. Et je ne parle même pas des éventuels ennuis juridiques car après tout, ne s'agit-il pas d'un plagiat absolument flagrant ? Certes on pourra objecter que la totalité des œuvres littéraires occidentales sont faites à partir des mêmes vingt-six lettres mises dans un ordre ou dans un autre, mais au moins on les mélange !

Les critiques semblent plutôt assez bonnes sur le fond de ce texte, en dehors de sa forme bizarre, mais n'attendons pas qu'il paraisse en français, je pense qu'aucun traducteur, même le sublime Claro, n'osera se lancer dans un tel chantier !

>[Hattori Hanzo]

   
 17/11/10  Rhaa! Torture en direct

[Torture en direct] J'ai reçu récemment par la liste typo le lien sur une petite video à propos du Codec Calixtinus, un recueil de manuscrits fort anciens détenus à Saint Jacques de Compostelle. Et si je dis détenus, je devrais plutôt dire torturés ! Car si vous regardez ce documentaire jusqu'à la fin, vous vous rendrez compte avec horreur de la négligence avec laquelle le prêtre manie les pages de ce document unique (comme tout manuscrit) et avec quelle désinvolture il tourne les pages par brassées sans aucune attention pour les enluminures qu'elles comportent, enluminures dont certaines, sans atteindre la richesse des Très Riches Heures du Duc de Berry, sont tout de même de fort belle facture !

Alors que faire ? Combien de documents inestimables sont ainsi maltraités et se dégradent au fil des consultations ? Quand je me rappelle la délicatesse et même l'amour avec lequel les personnels de la BnF maniaient les trésors qu'ils nous ont montré lors de notre voyage d'étude, je me pose la question de la création d'un numéro de téléphone vert « trésor du patrimoine maltraité » comme nous en avons un pour l'enfance maltraitée ? Alors qu'il y a tant d'enfants de par le monde et si peu de manuscrits médiévaux ? Alors que c'est si facile (voir agréable) de faire un enfant et si difficile de produire un beau manuscrit enluminé ?

Blague à part, prenez tout de même quelques courtes minutes à visionner ce reportage, même si les explications de ce brave homme ne sont que moyennement intéressantes, vous y verrez quelques beaux gros plans de ce magnifique témoignage de la vie monastique, de beaux exemples de l'art du livre médiéval et vous tremblerez comme moi à la vue de la séance de torture que subit de ce pauvre manuscrit.

>[Tomás de Torquemada]

   
 14/11/10  $ À vos cassettes !

[À vos cassettes !] Non, pas celles de Jean-Christophe Averty mais plutôt celles d'Harpagon ! En effet, un célèbre théoricien et praticien de l'informatique, Edward Tufte, se défait de sa collection de livres anciens et il y a vraiment de rares occasions à chiner. Bon, certes, vu la qualité des lots, il préfère les vendre chez Christie's que sur Ebay, mais on le comprend.

Au tout premier chef, il y a un exemplaire du livre le plus recherché au monde, le trésor que tout bibliophile (ou amoureux de la belle écriture) aimerait au moins toucher au moins une fois dans sa vie, le célébrissime « Songe de Poliphile » imprimé par Alde Manuce en 1499 à Venise avec les caractères gravés par Francesco Griffo. Ce livre qui a tant fait parler de lui est un romanzo d'amore anonyme, mais dont l'auteur aurait glissé sa signature dans les initiales des 38 chapitres qui le composent « Poliam Frater Franciscus Columna Peramavit » (Frère Francesco Colonna aimait Polia intensément). J'ai lu quelque part qu'un exemplaire de cette merveille de la typographie se trouvait à la bibliothèque Méjanes à Aix. Cela pourrait peut-être faire l'objet d'un futur week-end Graphos ?

À part cet incunable certainement hors de portée des bourses de nos lecteurs (il est estimé aux alentours de cinq cent mile dollars, les imposés sur la fortune, levez le doigt !), vous y trouverez estimé trente mille dollars la version française de Kerver de 1546 avec de forts beaux caractères également, un livre de Galilée à huit cent mille dollars dans lequel il décrit ses découvertes astronomiques, mais aussi toute une foule de livres dont la moindre célébrité les rends plus accessible, soit que ce soient des éditions plus récentes, soit que le sujet en soit moins alléchant pour les bibliophiles. On peut ainsi trouver à moins de mille dollars (autant dit quasiment gratuit) une fort belle édition des « Éléments » d'Euclide de 1589 qui sont la première tentative, trois siècles avant JC, de formaliser les mathématiques de façon à éviter toute possibilité d'erreur.

Nul doute que cette vente exceptionnelle estimée au total à plus de deux millions de dollars (une bien belle bibliothèque !) ne se déroule qu'entre professionnels de la profession, je ne suis même pas sûr qu'ils acceptent les cartes bleues, mais il est tout de même permis de rêver !

>[Leon Battista Alberti]

PS : En tant que confrère d'Edward Tufte, je me sens la nécessité de le suivre dans le chemin de l'extrême bibliophilie et commence dès aujourd'hui à accumuler les pièces jaunes pour me constituer, moi aussi, une belle bibliothèque. Dans quelques siècles, nul doute que j'y parvienne, si je n'ai pas tout dépensé en gourmandises d'ici là ! Car vous avez sans doute appris que l'ONU rend hommage aux agapes et voyages d'études graphosiens en classant le « repas gastronomique » à la française au patrimoine immatériel de l'humanité et un bon gueuleton devient donc ainsi un investissement culturel ! Je m'en souviendrai lors du calcul des déductions de ma prochaine déclaration d'impôts…

   
 10/11/10  Typo Golden heidis

[Golden heidis] Apple est le dieu incontestable et (relativement) incontesté de la modernité réussie. À chaque nouveauté, la firme à la pomme croquée se crée des milliers d'adeptes par la beauté de son design, par la simplicité et l'efficacité simultanées de tous ses produits. Et les keynotes de son patron Steve Jobs sont les grand'messes où se retrouvent tous les aficionados de la marque pour prodiguer leur admiration devant les créations qui transformeront le monde de demain. Elles sont ensuites analysées mot par mot par la presse spécialisée comme le furent en leur temps les discours des dirigeants soviétiques par les kermlinologues. Autant dire que ce sont donc des spectacles aussi savamment organisés que peuvent l'être des concerts de telle ou telle rockstar ou bien les films de tel ou tel metteur en scène de renom.

Mais ces keynotes ont parfois des moments surprenants pour qui prend un peu de recul par rapport au déferlement publicitaire. Ainsi dans une keynote du dix octobre dernier nommé « Back to thé mac » (retour au mac) consacrée au prochain système d'exploitation surnommé « Lion », on apprend que grâce à un superbe logiciel fourni gratuitement, on pourra « facilement » créer des albums de photos à partir de celles extraites de son appareil numérique mais qu'on pourra aussi créer des cartes de vœux, de mariage et de naissance (ou de décès ?) dont les plus luxueuses seront imprimées en… typographie ! Incroyable, pour le leader de la haute technologie, foin des laser en quadrichromie à 2400 dpi, stop aux imprimantes à sublimation pour un rendu des couleurs encore plus chatoyant et point de jet d'encre numérique avec extension pour encres métalliques, le summum du luxe et de la modernité consiste aujourd'hui à imprimer ses cartes sur des presses Heidelberg en utilisant des gaufrages et des lettrages comme on le faisait il y a encore quelques années, avant que ce mode d'impression ne passe pour complètement ringard auprès du grand public assoiffé de nouveauté électronique et informatique.

Donc, si même Apple le dit et le propose, allez en effet faire imprimer vos « bilboquets » auprès de vrais spécialistes de la typographie et tant que vous y êtes, éliminez complètement la phase ordinateur en demandant également conseil à la personne en bras de chemise que vous trouverez manipulant ces magnifiques engins pour le choix des lettres et de la composition, plutôt que de faire confiance à votre expérience sûrement fort limitée de l'esthétique graphique et de la beauté typographique… Si vous ne connaissez personne de cet acabit, envoyez-moi un petit mail, j'en fréquente pas très loin de particulièrement compétents…

La keynote d'Apple est en ligne ici et vous trouverez le passage intéressant à partir de 21 minutes 10 secondes, avec de belles « heidis » en fonctionnement dans un atelier presque trop propre pour être honnête.

>[Golden Delicious]

   
 6/11/10  Beau! Jeux d'écriture

[Jeux d'écriture : Recherches calligraphiques et textures] Le dernier livre de Denise Lach est totalement atypique et ne peut être rapproché (et encore) que de celui de Martin Andersch ou de André Gürtler, tous deux ovnis dans la littérature calligraphique. Et dès la première page, le ton est donné. Il n’est pas question ici de fournir des modèles ou de peaufiner un ductus. Ce livre est un jaillissement de créativité à chaque page, il fera pétiller le cerveau de tout calligraphe un tant soit peu initié et ne lui donnera qu’une seule envie : celle de se jeter sur ses outils pour expérimenter les techniques et explorer les concepts que Denise Lach propose à notre curiosité.

Les outils tout d’abord. Le livre recense tout ce qui peut laisser une trace un tant soit peu intéressante. Cela fait un moment que je fais de la calligraphie, j’en ai vu pas mal mais là je dois dire que tout y passe. Depuis les classiques plumes jusqu’aux plus bizarres cagettes, depuis les cure-dents (si si) jusqu’aux pipettes de tous les modèles, on nous propose de jouer avec ces instruments et d’expérimenter leurs traces parfois complètement hors du commun. Point d’outils introuvables sauf aux antipodes pour une montagne de dollars, ici tout se trouve à portée de la main et ne nécessitera aucun investissement autre que quelques heures pour préparer et tenter de maîtriser l’objet. Et pour chacun de ces improbables outils de tracé, Denise Lach nous montre le résultat qu’elle obtient, les particularités du trait mais aussi toutes les subtilités qu’on peut en tirer. Elle examine également les encres et les supports, et là encore bien des découvertes vous attendent.

Le livre passe aussi en revue tout une série de concepts calligraphiques tels le rythme, la densité, la pente, la mise en page, les directions et encore bien d’autres, on nous propose chaque fois plusieurs réalisations qui mettent en exergue ces concepts afin de nous faire percevoir à l’œil en quelques secondes ce qu’un long texte abscons aurait eu bien du mal à nous expliquer. Là encore, malgré une bonne expérience, j’ai trouvé démontrées et finement analysées de ces impressions que l’on a, sans jamais avoir eu la possibilité de les voir formalisées. Mais le fait de nous en faire prendre conscience et de mettre un nom sur ces concepts permet une appropriation complète et donc d’envisager une exploration en toute conscience.

Enfin, en guise de pages de récréation, on trouve des travaux de Denise Lach que les plus intrépides d’entre nous ont déjà pu admirer à Vogüé l’année dernière. Des tandems de photos de textures et de calligraphies dont les rythmes visuels sont semblables et comme captés l’un sur l’autre. C’est totalement indescriptible et absolument magnifique. Replongez-vous dans notre album Graphos de l’époque pour en avoir un aperçu bien difficile à exprimer en mots.

Bref, cet ouvrage est réellement hors du commun et mérite de rentrer dans votre bibliothèque, non pas pour y être feuilleté le soir au coin du feu avec une admiration passive, mais pour être ouvert sur votre table de travail, pour y être consulté à tout instant et même pour y recevoir les éclaboussures que produira votre tire-ligne, votre pipette ou vote cola-pen quand vous vous essayerez vous aussi à expérimenter sur les traces, les densités, les empattements, les formes, la vitesse du geste, les tampons, les rythmes, les espaces, les poids…

Bref de la « food for thoughts » (de la nourriture pour l’esprit) comme disent nos amis grands bretons, et ce pour de longs longs moments d’expérimentations passionnantes. Un livre totalement, brillamment, irrémédiablement indispensable. Et beau. « And I mean it » comme disent nos amis étazuniens.

> [Alain Spiration]

PS : A noter que ce livre est d’abord paru en allemand puis en anglais avant qu’un éditeur français arrive enfin à le faire parvenir sous nos yeux, alors merci Eyrolles !

PPS : en lisant attentivement la biographie de Denise Lach en fin de volume, j’apprends qu’elle a participé au livre de Gürtler « Experiments with letterforms and calligraphy », tout s’explique !

   
 03/11/10  Zinzin Immaculate Telegraph

[Immaculate Telegraph] Le monde est plein de gens incroyables… Jusqu'il y a quelques décennies, personne ne pouvait le concevoir et encore moins le vérifier à moins d'habiter dans le même immeuble, la même rue ou le même quartier qu'un de ces « doux dingues », merveilleux individus inspirés par une idée folle et prêts à tout pour aller jusqu'au bout de leur quête. Grâce à internet, ils ont enfin le moyen de montrer à la face du monde que les humains ne se réduisent pas à un troupeau de moutons bêlant pour obtenir plus de fourrage tout en fonçant tête baissée vers le grand abattoir final. Il existe des individus exceptionnels qui veulent s'amuser un peu au cours de leur rapide passage dans cette vallée de larmes.

Un de ces doux rêveurs se nomme Jamie O'Shea. C'est un étazunien à mi-chemin entre l'ingénieur fou, l'artiste contemporain et le philosophe opératif. Il a fait parler de lui notamment pour son projet « Immaculate Telegraph » (le télégraphe immaculé) qui consiste à voir si un homme préhistorique ayant une connaissance théorique moderne de la physique, de la chimie et de l'électricité aurait pu construire un télégraphe sans aucun des outils de notre modernité actuelle. Et quand je dis aucun, c'est aucun ! Jamie est parti dans la nature muni d'un substitut de sac à dos en écorce, de quelques outils et d'une ficelle dont il montre la confection à partir de... rien. Ces outils sont bien entendu réalisés en n'utilisant que des silex taillés, de la fibre végétale naturelle et sans aucun autre instrument préalable que son cerveau moderne dont on imagine sans peine qu'il est plein de choses fort utiles et qu'il fonctionne à pleinn régime.

Et Jamie, commence par trouver de l'argile, pour faire un four réfractaire creusé dans le sol dans lequel il va placer successivement du minerai de cuivre et de fer, qu'il va allumer en frottant deux bouts de bois et qui va lui permettre d'obtenir quelques grammes des deux métaux. Puis, en les intercalant avec une fine pellicule de pomme de terre, il va pouvoir fabriquer la pile qui produira l'électricité nécessaire à l'ensemble. Je vous laisse découvrir la suite en visionnant sa vidéo et son site (surtout la photo de la trousse à outil de l'électricien préhistorique). Ne manquez pas le début (la conception du sac qui lui servira à transporter ses trouvailles, la construction d'une hache pour couper le bois qui sert à chauffer le four, etc...) pour bien comprendre les efforts que lui ont couté la mise au point de cette expérience.

Mais aussi bizarre que cela puisse paraître au premier abord, cette expérience est loin d'être saugrenue : elle montre la valeur du progrès accompli au cours des milllénaires et surtout que s'il nous a fallu 50 milénaires pour arriver où nous en sommes depuis l'âge du fer, nous aurions pu rapidement arriver au niveau du XIXe siècle il y a déjà bien longtemps si nous avions eu… la connaissance !

Bien entendu l'Immaculate Telegraph n'est pas le seul sujet d'intérêt de Jamie O'Shea. Prenez le temps de visiter son site à fond pour découvrir la diversité et l'étendue de ses autres projets. Personnellement, j'ai aussi un petit faible pour celui-ci...

>[Tryphon Pierrafeu]

   
 Octobre 
 
 31/10/10  Sorti Manuale tipografico

[Manuale tipografico] Quelques récentes publications ont titillé mon instinct d’amateur de beaux livres et méritent donc votre attention, surtout en cette période durant laquelle tout amateur de belles lettres se doit de glisser discrètement dans la conversation quelques idées qu’il espère bien trouver concrétisées sous les branches toujours vertes du sapin de Noël.

À tout seigneur tout honneur, comme nous vous l'annoncions il y a quelques semaines mais près de deux siècles après sa sortie, Taschen nous offre enfin une réédition du Manuale Tipografico de Giambattista Bodoni accessible aux amateurs de typographie non imposables à l’ISF. Pesant plus de quatre kilos mais à un prix tout à fait raisonnable d’environ cinquante euros (et donc un prix au kilo largement inférieur à un tournedos Rossini mais bien meilleur pour la santé), vous pourrez vous aussi vous ébahir d’admiration devant ces spécimens de lettres toutes plus magnifiques les unes que les autres, synthèse unique de la rigueur géométrique des didones et de la subtilité des courbes de l’Italie. Franchement, ces mille trois cent pages, démonstration de virtuosité typographique de celui qui fut « le roi des typographes et le typographe des rois » n’ont qu’un seul inconvénient, c’est celui de ne pas pouvoir être lues au lit le soir avant de s’endormir pour se garantir des rêves de lettres parfaites sans entrainer une fort mauvaise digestion par écrasement des viscères sous le poids de tant de papier réuni en un seul volume. Il vous faudra donc soit un lutrin soit une table bien dégagée pour vous imprégner de ce trésor de la typographie du XVIIIe siècle car le livre est pour le moins imposant, et encore est-il imprimé sur un papier un peu trop léger à mon goût qui laisse parfois transparaître la page suivante un peu trop visiblement. Prévoyez donc le sac à dos adéquat quand vous irez chez votre libraire.

Je me rends compte que j’ai été un peu trop prolixe et qu’il va vous falloir un peu de patience pour connaitre la suite des livres que je vous propose de commander au Père Noël… Prochainement donc, le deuxième tome du XVIIIe siècle de l’« Histoire de la typographie » de notre ami Yves Perrousseaux, qui porte justement sur l’époque de Bodoni, mais surtout l’ébouriffant, le jubilatoire « Jeux d’écritures » de Denise Lach !

>[Sheila Découatte]

   
 26/10/10  Beurk Illisble ?

[Illisble ?] L’humain est vraiment plein de surprise… Et il va souvent totalement à l’encontre du bon sens le plus élémentaire… Alors que les meilleurs typographes, les plus éminents graphistes et les scientifiques les plus érudits se sont échinés pendant des siècles à mettre en œuvre toute leur science et leur intuition afin de rendre la lecture plus fluide, moins fatigante et tout simplement plus facile, qui en choisissant avec soin les caractères d’un texte, qui en ajustant au milli-poil les interlettrages et les interlignages (le milli-poil est une unité de mesure réservée aux perfectionnistes…), qui en optimisant la mise en ligne, en colonne et en page afin de laisser à l’œil tout le loisir de glisser de mot en mot, de phrase en phrase et de paragraphe en paragraphe telle une plume d’ange sur un nuage du paradis… et bien patatras, tous ces efforts auront été faits en vain !

Plusieurs études récentes (ici une très belle traduction en langue googlienne) s’accordent pour montrer que ce n’est pas par une plus grande lisibilité ou par un plus grand confort de lecture que l’on arrive le mieux à retenir un texte mais bien en augmentant la difficulté de son déchiffrage (la disfluence), en forçant le lecteur à faire moultes efforts pour gagner la connaissance à la sueur de son cerveau, et là seulement cette connaissance si durement gagnée est retenue et intégrée, prête à servir pour le bonheur de l’humanité. Eh oui, foin de l’écriture d’un texte en un subtil Palatino ou un agréable Helvetica, c’est en Comic sans (la police la plus détestée du web, conçue par Vincent Connare, tout un programme !) qu’un texte s’assimile le plus facilement grâce ou à cause (?) de l’effort que le lecteur fait pour se l’approprier.

Je vois d’avance la prochaine génération de manuels scolaires, sur treize colonnes de dix signes, typographiées en Skrybylrr en interlignage réduit et composées en vert sur fond rouge… Là enfin, l’écolier apprendra sans peine la Légende des siècles de bout en bout à la première lecture… s’il n’est pas tombé dans le coma avant !

>[Basile Lisible]

   
 23/10/10  Expo -#@&€*«)>$+%£

[-#@&€*«)>$+%£] Qui était Jean-François Champollion ? On connaît le savant, le déchiffreur des hiéroglyphes. Mais qui était l'homme dans le privé ? Qui étaient ses amis, sa famille ? Quelles relations a-t-il entretenu avec les hommes politiques, les scientifiques, les artistes de son temps, et les femmes de sa vie ? Vous rencontrerez le Champollion qui a connu de grands moments d'enthousiasme, mais aussi de doutes et des découragements profonds ; vous découvrirez l'homme qui a fait l'admiration des plus grandes personnalités de son époque, mais qui a aussi connu l'exil en raison de ses engagements politiques...Venez vous glisser dans l'intimité de Jean-François Champollion et partager ce destin hors du commun, d'une rare intensité humaine et intellectuelle !

Un Musée remarquable et une Exposition ouverte jusqu'au 31 octobre – Qu’on se le dise !

Du mardi au dimanche de 14h à 17h30 - Tarif 3 euros/gratuit pour les enfants jusqu'à 13 ans - Billet Musée + exposition 6 euros.

Plus d'informations ici.

>[Victor Russ]

   
 20/10/10  NetBis H5

[H5] Les gourmands de la lettre qui ne se rendent pas aux sessions d'été des Rencontre de Lure se privent de quelques découvertes complètement ébouriffantes qui me laissent bien souvent scotché sur mon siège. Et ce fut le cas cet été lors de la présentation de quelques réalisations d'un studio graphique nommé H5 et en particulier du clip qu'ils ont réalisé pour le morceau « The Child » d'Alex Gopher.

Un peu dans le prolongement de l'un des « eye candies » d'un post récent, nous avons là tout un film dans lequel les objets sont représentés par leurs noms, leurs apparences, leurs émotions, leurs couleurs, j'en passe. Non seulement le mouvement de ces objets de synthèse est remarquablement expressif, non seulement le scénario du clip est tordant d'humour (n'hésitez pas à faire un arrêt sur image ou un ralenti pour apprécier le passage de la « veryveryvery…longcadillac ») mais leur utilisation de la typographie est absolument exempte de toute déformation inesthétique, de toute élongation offensant le regard, de tout tassement disgracieux et chaque élément de texte est en lui même remarquablement composé dans une police exactement adaptée à sa nature, sans aucune concession ni à l'animation ni à la forme de l'objet lui-même.

À voir et à revoir sans limite. Essuyer néanmoins la bave sous votre siège de temps en temps.

Nota : ce même studio a également présenté une court-métrage nommé « Logorama » qui reprend l'idée avec cette fois ci des logos ou des personnages publicitaires de marques célèbres. Des extraits de ce film assez réussi également sont proposés ça et là, et en entier ici.

>[1H5]

   
 17/10/10  Net Eye candies

[Eye candies] Les anglo-saxons appellent ça eye-candy, littéralement des sucreries (ou des bonbons) pour les yeux, ce qui décrit parfaitement les choses : un régal pour notre sens de la beauté graphique. Et bien il s'agit de quelques eye-candies pillotées de ci de là sur internet, toutes montrant une utilisation originale de la lettre, plutôt dans un environnement typographique certes, mais qui pourront donner bien des idées à nous autres calligraphes tant ces approches insolites sont transposables aisément à une écriture manuscrite.

Et donc, premier de ces bonbons pour les yeux, une utilisation remarquable de la lettre dans le domaine des plans et cartes, deux plans de villes américaines dont les objets géographiques sont entièrement dessinés avec les lettres qui les nomment. Certes pour des rues et des avenues bien droites et se coupant à angle droit, rien de plus facile. Mais pour le lac Michigan, le rendu est très bien pensé avec une évocation de vagues et de la fluidité de l'eau. Le studio qui publie ces posters ne semble pas vouloir étendre ses travaux à Marseille ni à Aix en Provence, sinon, je vois bien ce genre d'affiche dans mon salon ! Une brillante façon de franchir la fluctuante frontière entre dessin et écriture.

Deuxième exemple, des posters en référence à des films dont les dialogues les plus croustillants servent à représenter un élément caractéristique du film. Et bien sûr, les films de Tarentino aux dialogues si recherchés ne sont pas en reste (Pulp Ficiotn et Kill Bill sont bien là). Le concepteur de ces affiches ne les vend pas « par crainte de problèmes de copyright ». Comme quoi les mega-corporations hollywoodiennes, si rigoureuses dans la protection de ce qu'elles estiment être leur propriété, se privent d'une bien belle publicité et contribuent elles-mêmes à scier la branche sur laquelle elles sont assises.

Enfin, plus léger et presque abstrait, un graphiste nommé Aron Jancso, hongrois de son état, nous offre des créations à la limite de l'abstraction qui joue parfois avec le rythme de la lettre comme pourrait le faire Denise Lach par exemple.

C'est tout pour aujourd'hui, trop de confiseries gâtent les yeux !

>[Harry Bo]

   
 14/10/10  Hellas Le code Platon

[Le code Platon] Les philosophes grecs ont ceci d'unique qu'il philosophaient dans le but d'appliquer leurs connaissances dans la vie de tous les jours et non pas comme cela se fit plus tard, pour étudier sous tous les angles dans l'abstraction totale des concepts avec pour seul but… de les étudier. Leur enseignement était donc étroitement surveillé par le pouvoir en place parce qu'il pouvait avoir une influence concrète dans la vie des citoyens (voir à ce propos les livres incontournables de Pierre Hadot). On se doutait depuis longtemps qu'ils divisaient par conséquence leur enseignement en deux parties : une partie dite exotérique pour le commun des mortels et une autre dite ésotérique pour une catégorie de disciples sélectionnés qui seuls étaient dignes de comprendre les idées les plus avancées de l'enseignement. Jusqu'il y a quelque temps, on pensait n'avoir pu sauvegarder sous forme écrite que la partie commune de ces enseignements sous la forme des quelques traités qui ont survécu à vingt siècles de guerre, de censure et de destructions. On pensait en effet que la partie ésotérique de cet enseignement n'était dispensée que sous forme orale pour des raisons bien évidentes de secret et qu'elle était donc irrémédiablement perdue. 

Que nenni, répond le Dr Kennedy, en fait l'enseignement ésotérique est également dans le texte des traités qui nous sont parvenus mais sous une forme cryptée, insaisissable pour qui n'est pas au fait des bases de cet enseignement secret. Par exemple, en rythmant l'utilisation de certains mots dans son livre « La République », Platon révèle qu'il pensait bien avant Galilée que « le langage de la nature est celui des mathématiques » mais qu'une telle connaissance aurait pu lui valoir bien des ennuis et qu'il a donc dû la dissimuler dans un texte plus anodin de façon à ce que seul certains de ses disciples puissent la lire et la comprendre. Platon aurait donc été pythagoricien au fond de son âme mais sans le laisser explicitement paraître dans son enseignement ! Est-ce un premier pas pour une réconciliation entre philosophie et mathématiques ?

Si vous avez la curiosité et si la langue de Peter Greenaway ne vous rebute pas trop, prenez le temps de lire l'article complet du Dr Kennedy, car vrai ou faux, illusion ou réalité, la thèse qu'il défend mérite d'être étudiée bien plus profondément qu'en ces quelques lignes.

>[Camelia Plusieurzécoles]

PS : j'avais déjà entendu la thèse du double niveau d'enseignement pour le bouddhisme, avec un enseignement pour tous dans le bouddhisme classique et un enseignement ésotérique transmis exclusivement par le mythique (?) Bodhidarma, qui après un savant mélange avec le taoïsme au passage de la Chine, allait arriver au Japon sous la forme du Zen ! 

PPS : le fait de retrouver dans un texte quelconque des renseignements que l'on connait déjà sous forme cryptée me fera toujours penser au livre de Drosnin sur les textes cachés de la Bible (il y a retrouvé la description du 11 septembre… mais, bien entendu, après le 11 septembre). Reprenant ses méthodes,  un imitateur avait prouvé que l'on pouvait par la même méthode retrouver dans le texte de Moby Dick l'assassinat de Yitzhak Rabin, de Martin Luther King, de John Kennedy ou même la mort de Lady Di avec moultes détails, nom du chauffeur et de son amant présumé compris !

   
 11/10/10  Expo Marseille au Moyen-Âge

[Marseille au Moyen-Âge, la ville oubliée] Une fidèle lectrice du BdG très au fait des expositions de la cité phocéenne, nous rappelle que jusqu'au 27 novembre prochain se tient au Archives Municipales une exposition sur le thème de « Marseille au Moyen-Âge, la ville oubliée ». Car s'il est vrai que la modernité marseillaise est connue de la France entière, surtout par ses côtés footballistiques, et s'il est vrai également que le statut de la Massalia antique est un fait avéré tout autour de la mare nostrum, le passé médiéval de Marseille est moins connu, à part bien sûr quelques épisodes marquants comme la grande peste de 1347, par exemple. S'il est vrai qu'aucun monument architectural de cette époque ne subsiste dans la ville actuelle, il reste moultes documents manuscrits aux Archives qui sont autant de témoignages de la vie trépidante de la ville à la période médiévale. Marseille au Moyen Âge n'a rien perdu de la splendeur de la Massalia de l'antiquité et redoublait d'activité commerciale dans les échanges avec tout le pourtour méditerranéen, gardant ainsi son statut de Porte de l'Orient.

Ne manquez donc pas de passer quelques moments aux Archives pour admirer ces manuscrits, dont certains sont merveilleusement enluminés, et d'approfondir votre connaissance sur les écritures de l'époque, de la textura aux cursives gothiques. En effet, il est fort rare de pouvoir admirer des documents de la vie de tous les jours, minutes de délibérations, actes notariés, réalisés humblement par des scribes plus attachés à la mémoire des faits qu'au côté artistique de leur activité, plutôt que des ouvrages de prestige qui s'ils brillent par la qualité de leur réalisation, ne sont absolument pas représentatifs des écrits quotidiens d'une époque.

>[Irma Salia]

Tous les renseignements ici.

PS : notre érudite informatrice nous signale que contrairement à ce qui est affirmé dans la présentation de l'exposition, Marseille propose au moins trois anciens édifices médiévaux qui sont l'église de l'abbaye de Saint Victor (XIe-XIIIe), la vieille Major (XIIe), l'église Saint-Laurent (XIIe puis XV à XVIIe) et enfin l'ancienne grotte des Carmes (XIIIe) que l'on peut apercevoir en empruntant lautoroute nord. Comme quoi il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur Internet.

   
 8/10/10  KLi Laurent Pflughaupt

[Laurent Pflughaupt] Comme vous le savez peut-être, j'occupe depuis peu de nouveaux locaux dans lesquels je compte organiser des cours & stages de calligraphie. L'endroit est assez idéal (calme et lumineux) et permet de travailler dans d'excellentes conditions. Nous y abordons également la peinture, la mise en page et la composition... Le matériel de base est fourni : papiers, outils scripteurs, photocopies de planches d'étude, encres artisanales, vous pouvez y venir détendu(e), les mains dans les poches.... Par ailleurs, de nombreux documents sont consultables sur place : livres, magazines, et revues, sans oublier les manuscrits originaux sur papier ou parchemin. Il y est également possible de manipuler du matériel spécifique, typographies en bois, en laiton, en plomb, tampons divers, caractères en caoutchouc, pigments & liants servant à la fabrication des couleurs...

Les cours ont lieu à la demande, dans la limite de 5 personnes par cours. J'aimerais toucher les enfants (en ayant moi-même trois !), c'est pourquoi je propose un cours le mercredi de 14h00 à 15h30 ou 16h00 (12 ou15 euros la séance). Les cours pour adultes ont lieu de 9h30 à 12h30 ou de 9h30 à 16h00.

Cordialement, à tous les lecteurs du BdG.

>[Laurent Pflughaupt]

11, rue Lisfranc 75020 Paris
METRO Gambetta ou BUS n° 26, arrêt Ramus
06 98 25 48 00 - 01 73 77 36 58
Son mail et surtout, allez voir son magnifique site !

   
 5/10/10  Livre Manuale tipografico

[Manuale tipografico] Les amateurs de belle typographie vont avoir une raison de plus de se réjouir et une idée de plus pour leur cadeau de Noël… pour ceux qui auront la patience d’attendre. Car ce sera bientôt la première fois depuis 1818 qu’il pourront contempler sur papier le chef d’œuvre de Giambattista Bodoni, le célébrissime « Manuale tipografico », ouvrage dans lequel le maître a déployé tout son savoir faire pour nous en mettre plein les mirettes. Aucun éditeur depuis 1818, date de sortie de l’original, n’avait en effet eu l’idée d’effectuer une réimpression de l’un des plus beau livres typographiés de tous les temps, jusqu’à ce que les éditions Taschen nous en offrent le plaisir en ce début d’automne 2010. J’exclus d’office l’acquisition d’un original dont les prix atteignent de tel sommets qu’il ne rentrent même plus dans la largeur de mon écran, pourtant de haute résolution. Les édictions Octavo nous proposaient certes un CD avec une numérisation de l’original du Manuale mais il est impossible d’apprécier toute la subtilité de ces superbes didones sur un écran d’ordinateur, même de bonne qualité. Il faut également noter que les éditions Taschen, plutôt connues pour leurs livres d’art a prix réduit, nous avaient déjà gratifiés d’une superbe reproduction des « Chroniques de Nuremberg », incunable de 1493, en version aquarelle de l’époque et dont je ne me lasse pas de feuilleter les incroyables gravures sur bois qui parsèment les pages de ce chef d’œuvre.

Voici donc venu pour un prix somme tout modique pour 1208 pages (mais qui baissera sûrement après les fêtes) un des ouvrages qui vous permettra de vous régaler lors des longues soirées d’hiver, au coin d’un bon feu, un petit verre de Cragganmore sur la table basse, tournant avec dévotion une à une les pages de didones avec les yeux brillants d’admiration pour ce chef d’œuvre de la typographie du début du XIXe siècle.

>[John Baskerville]

Bodoni, Manuale tipografico (1818) par Stephan Füssel
Relié, 22 x 32 cm, 1208 pages pour 49.99 €

   
 2/10/10  Lure Jacques Bollens

[Jacques Bollens] Un compagnon nous a quitté. Un ami des lettres et de la typographie humaniste. C’est avec beaucoup de tristesse que nous apprenons le départ de notre ami Jacques Bollens, le 25 septembre dernier, à Etterbeek en Belgique, vers les collines envoûtées où reposent en paix en compagnie de tous ceux que nous aimons, hommes et femmes de talents, qui les façonnèrent de mains d’hommes : galées chargée d’encres noires et de plombs assombris par les mains des apprentis, lignes échevelées de jambages à composer en corps 8 diligemment, vignettes typographiques et lettrines ornées à transmuer en or fin. - Jacques ? Un compagnon à l’accent belge comme l’on en fait plus, aux volutes de cigares en formes de paraphes calligraphiés, est parti pour ces sentes-là. Il faut avoir été à Lurs durant la fameuse « semaine d’août » et rencontrer Jacques, pour comprendre quel personnage il était, quelle amabilité se dégageait de sa personne. Je l’ai ramené, pour ma part, durant de nombreuses années à Marseille, à la fin des sessions lursiennes, pour qu’il puisse prendre, de la gare Saint-Charles, son train de retour pour Bruxelles… Le voyage de Forcalquier à Marseille en sa compagnie était source d’un débriefing d’anthologie de toute la session passée, des interventions mémorables des uns et des autres à la Chancellerie, aux repas pris en commun au Bello Visto, les sujets ne manquaient pas avec Jacques ! Je me souviendrai toujours, et je vous prie de croire que j’ai fait visiter Massilia à quelques-uns, quelle ne fut pas ma stupeur d'apprendre, alors que nous avions quelques heures à tuer dans la cité phocéenne, que la seule chose que désirait voir Jacques, alors qu’il n’avait jamais mis les pieds dans la ville, est ce que l’on appelle ici : « la Maison du fada », autrement dit la « Cité Radieuse » de Le Corbusier. Je revois encore sa joie devant cette architecture sublime qu’il connaissait si bien sans l’avoir jamais vue de ses yeux. Avec Jacques, c’est trente-cinq années jamais interrompues de sessions de Lure et de souvenirs compagnonniques qui s’estompent maintenant, sans bruits, dans les brumes de la campagne bruxelloise de cet automne deux mille dix.

À toi mon cher Jacques, le Grand salut de Lure.

>[TEG & PFB]

- Une cérémonie a lieu ce samedi 2 octobre à 10 heures à l'église Saint Boniface, rue de la Paix à Ixelles.

- Vous pouvez adresser vos messages à :
Familles Bollens et Wellemacq
Chaussée d'Ixelles, 126 B-1050 Bruxelles.

   
 Septembre 
 
 29/09/10  Web Mnémosis

[Mnémosis - Le site de T3G] « Ars Magna… - L’histoire qui va maintenant se dérouler sous tes yeux, cher lecteur, n’est ni une légende urbaine, ni un cauchemar climatisé, il s’agit seulement de l’accouchement annoncé d’une trentaine d’années de vagabondages pourpres, à l’orée des nuages, entre calligraphies diverses et variées, typographies, textes moissonnés au gré des saisons, gravures lapidaires, tags rageurs et illustrations rupestres (…). » 

Bon… ben voilà… bienvenue dans la Warp Zone ! … Le site sur lequel je travaille depuis plusieurs mois (doux euphémisme…), vient d’ouvrir ses portes en ce 29 septembre 0-10. J’aurais beaucoup de choses à dire pour présenter ce site Internet mais je préfère, en vérité, laisser à l’internaute de passage ici et au lecteur assidu du Blog de Graphos le soin de découvrir par lui-même le travail effectué. L’idée, plutôt commune finalement, que l’on puisse concevoir un projet à son terme, dans le domaine des arts plastiques, de la calligraphie ou de l’imagerie informatique est une chose, le fait que l’on puisse présenter cette même « chose », de façon originale ou de façon artistique, ce qui doit être somme toute la moindre des aptitudes - me semble-t-il, selon un univers donné, tout en faisant fonctionner ledit projet sur le Net - « correctement » - sur tous les navigateurs en activité sur le Web, depuis Internet Explorer 6 (oui… oui ça existe toujours), jusqu’aux dernières versions de Chrome ou de Safari et ce, selon les différents types d’affichages écrans, capacité, fluidité, rapidité d’exécution, de chargement des multiples galeries d’images, de compatibilité des divers logiciels en cours, d’encodages de formes créées de toutes pièces, de mises en place informatique selon des contraintes draconiennes d’une poétique sans limite, etc. en est une autre… (bien plus ardue)… Et il faut être un webmaster plutôt « patient », … pour comprendre en profondeur la véracité récurrente…d’un tel propos. Isn’t it. Ceci étant dit, je vous souhaite un bon voyage dans la capsule… une bonne visite du site - enfin mis à jour - et au jour - ce 29 : 09 : 0-10 - son titre : « Mnémosis – les calligraphies de l’oubli » et ça se trouve ici :

>[MN3MO5iS] LEGENDS - Chapitres # 1 à 5.

Et n’oubliez pas le guide !

>[T3G & ze Blog de Graphos]

Pour ceux qui surfent sur le Net avec un PC, le site est à voir en « full screen », version optimisée, en pressant sur la touche « F11 » de votre ordi.

PS // … 5 YOU ! … aussi, à tous les cops de Thot, du Blog de Graphos et tutti quanti (je ne peux les citer tous ici), qui connaissaient bien l’existence de cette aventure graphique et qui furent les premiers spectateurs attentifs et passionnés de « l’usine à gaz » (pas celle de Sarcelles), à encourager le projet « Mnémosis », dés son origine ! … Merci bien sûr à Emmanuel Garnier, à Madmacs, à J-P M., merci au capitaine Nemo pour son coup de pouce…- « finalement le Titanic est bien arrivé à bon port… ! » et merci à vous, avant tout pour votre concours, votre aide précieuse, d’avant-hier, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, (why not…), la réalisation de ce morceau d’architecture sur le Web ayant été un tant soit peu… délicate.

@ tous, le Grand Salut de Lure !

   
 25/09/10  Paléo MUFI

[MUFI] Une idée reçue voudrait que le fait d'explorer les arcanes les plus profondes de la tradition rende totalement imperméable à la modernité, que de se passionner pour l'exploration des reliques du passé vous oppose à tout jamais à ce qui fait l'actualité de notre époque, bref, que si vous vous intéressez à la paléographie, vous devez forcément communiquer par des notes tracées en cursive gothique sur parchemin. Eh bien rien n'est plus faux, et j'en veux pour preuve l'existence d'un groupe nommé MUFI dont le but est de militer pour l'incorporation des signes médiévaux manuscrits dans le grand catalogue universel des signes, j'ai nommé l'Unicode.

Au cas où vous ne seriez pas au fait des plus récents développement du codage informatique, Unicode est un système qui permet aux ordinateurs de se communiquer des textes dans toutes les langues de façon totalement fiable quelque soit la nationalité des ordinateurs en question. Ceci permet (la plupart du temps) qu'un message utilisant nos caractères accentués puisse être lu, compris et imprimé sur un ordinateur américain, russe ou chinois et réciproquement. Et de même pour un message en touareg, en swahili ou en éthiopien.

MUFI est donc une initiative afin que les paléographes de tous les pays puissent eux aussi communiquer des transcriptions de manuscrits de façon fiable, même si elles incorporent des pied-de-mouche, des s longs, des y pintés, des ligatures ue ou des abréviations multiples et variées. On y trouve des configurations de clavier pour pouvoir les taper dans les taitements de texte mais aussi des polices pour les afficher et les imprimer. Alors découvrez vous-même sur leur site les merveilles graphiques que recèlent les manuscrits de tous les pays et admirez l'invention créative des scribes médiévaux du monde entier.

Alors qui osera encore prétendre que les paléographes ne sont pas à la pointe de la modernité ?

>[Emilie Gatture]

PS : en illustration une petite ligature qui ne fera hélas sans doute jamais son chemin jusqu'à Unicode...

   
 22/09/10  Vrac Quelques niouzes

[Quelques niouzes] La rentrée est toujours un moment chaotique quand doivent se mettre en place les nouvelles activités familiales scolaires ou extra-scolaires… Alors quand s’y mêlent en plus quelques grèves et autres perturbations aléatoires, le chaos peut atteindre des proportions quasi ultra-entropiques !

Et donc, afin de vous remonter le moral et de vous faire partager quelques moments de bonheur et d’humour, je vous propose de découvrir quelques grammes de beauté et de rigolade dans ce monde de brutes.

Tout d’abord « Sand serif », deux artistes qui dessinent avec du sable sur une table lumineuse, simple et efficace. Un abécédaire imagé se crée sous nos yeux et le montage accéléré évite les longueurs de la mise en place tout en préservant la surprise de la création graphique. Notez que la pratique de la calligraphie dans le sable a tout de même quelques dizaines de siècles en Chine, où le novice, pour ne pas gâcher de papier ni d’encre, s’entraine avec une baguette dans du sable fin. Essayez vous même sur la plage, vous verrez que le trait acquiert une sorte de vibration d’ombre et de lumière qui ressemble un peu à celle produite par la gravure lapidaire. Un très beau résultat que seule la photographie pourra sauver de l’anéantissement éolien !

Ensuite, après les moutons sur le flan d’une colline dont nous vous avions parlé il y a quelque temps, voici une nouvelle création de pixels géants par un collectif nommé « not so noisy », mais à base d’humains cette fois-ci. Deux jeux informatiques Tetris et Pacman sont ré-interprétés en plaçant des personnes habillés de T-shirts de couleur dans une salle de spectacle. Admirez le résultats et surtout l’admirable rendu de ces musiques niaises entièrement réalisées à la bouche !

Enfin, moins agité, une page de « petites phrases » que les hommes (et femmes) politiques lâchent les uns sur les autres, amis ou adversaires, qui sont soigneusement sélectionnées en vue de l’obtention du prix « Presse, Club et Politique » (dont j’apprends l’existence à l’occasion de cet article) et dont les archives sont à se tordre… Ma préférée pour cette année, de Georges Frèche : « Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 % ; moi je fais campagne auprès des cons. » Qui dira que les hommes politiques sont incapables de dire la vérité ?

>[Emile Exomil]

   
 19/09/10  J-10 Le site de T3G

[Le site de T3G] 1 made a discovery t0day. 1 found a Xomput3r. Wait a second, this is c00l. 1t d0es what 1 want it to. 1f it mak3s a mistake, 1t’s because 1 screwed it up. [...] The spot has become a stroke - Armed with their awls, brushes, stylets, burins, duck reed, goose, eagle or swan feathers, and steel later on, carving the letters in the stone, drawing in the wax or clay, or pottery pieces and also drawing shoulder blades, papyrus, parchments on bark, leather, fabrics, bamboo sticks, banana leaves or rice papers ; grinding ink and diluting it into horns, cups, into lead, bronze, golden or silver inkers, earthenwares or porcelains inkers too, fusing water with black carbon, or iron tannin, or oak gall mixed with a varnished oil, gum or pigments, sweeping through from Summer to Egypt, and from India to China, grabbing every empty space, as the queer poet will do wrapping the whole world with the word “ Liberty”, all along the centuries we can notice battalions of scribes, court clerks, copyists, hieroglyphers, scholiasts, glossators, archivists and very soon writers, in a cheerful and contagious poetic frenzy, filling in signs and glyphs, gravestones, business contracts, inventory treasures, judgements, treaties, sealed decrees, incantations, exchange of gifts, claims and testimonies, poem anthologies. They also waste their energies in boundless scripture fancies, then multiply an incredible diversity of shapes without any relations between them, but though all of them, are bound to the same ancestor as guardian for their secret brotherhood : the spot has become a stroke.”

>[Jean Biès]

[W4RP ZON3 iz OPEN]

« MN3MOSIS » le site Internet de Thierry E Garnier
K-LI, Museum, digital art & […] 0-1
OPEN SOON > 29 09 010

>[Le BdG]

   
 16/09/10  Voir Le chemin des écritures

[Le chemin des écritures] Le village de Lurs est un lieu symboliquement lié à l’écriture, que ce soit par son histoire propre, par la proximité de l’abbaye de Ganagobie, par son intégration au pôle d’excellence rurale sur ce thème mais aussi, bien entendu, parce qu’il accueille depuis cinquante et quelques années la traditionnelle session d’été des Rencontres Internationales de Lure, d’après le nom de la montagne toute proche. C’est un village superbe, perché en haut d’un promontoire qui domine la vallée de la Durance d’un coté et le plateau de Forcalquier de l’autre. Dans les années cinquante, alors presqu’en ruine, il fût restauré avec goût et modernité mais en conservant le style du pays, ce qui en fait le joyau de la région (vous allez encore dire que j’exagère mais allez-y vous verrez que je suis encore en dessous de la vérité).

Depuis l’année dernière, le village s’est doté de plusieurs installations destinées à célébrer la lettre et à faire participer le visiteur à cette célébration. Les Rencontres de Lure ont participé à la conception de ces installations et je dois dire, en toute sincérité, qu’elle sont particulièrement réussies. Votre serviteur a même sacrifié quelques jours de congés et quelques litres de sueur à « taper le caillou » et apporter ainsi une modeste contribution à cet édifice.

Les Rencontres de Lure, la municipalité et tout les participants et abondeurs de fonds de ces installations vous proposent de les découvrir à l’occasion de leur inauguration samedi prochain :

«Le samedi 18 septembre 2010 à 11h sera inauguré à Lurs (04) un ensemble de cinq installations contemporaines, originales et pertinentes, accessibles à tous, toute l’année, pour découvrir l’histoire de l’écriture latine, de la typographie, de leurs supports, et mieux comprendre leur importance dans notre vie.

Pour voir et en savoir plus, cliquez ici et .

Ces installations ont été conçues par cinq jeunes créateurs, dans le respect de leur environnement, pour partager la connaissance et stimuler les échanges, dans l'esprit des Rencontres. À cette occasion, un livret d'interprétation de 16 pages a été édité, qui peut être obtenu gratuitement auprès de l'office du tourisme (Lurs) ou bien téléchargé en PDF.

Les créateurs proposeront ce jour une visite commentée. Nous espérons que vous aurez l'occasion de cheminer à Lurs, Alpes-de-Haute-Provence, que ce soit pour la semaine d'été de typographie (du 21 au 27 août 2011 pour la prochaine édition), ou à tout moment de l'année, et serons heureux de vous accueillir le 18 septembre si vous êtes présent. »

Qu'on se le dise !

>[Marbello TV Visto]

   
 13/09/10  Lex Henri Mérou

[Henri Mérou] Ils lavent leur linge sale en public ! Dura Lex Sed Lex ! Sacré Mérou ! Il l’a fait… (Voir la couverture de l’édition de « La Provence » d’aujourd’hui et l’article en page 26 de Marine Daval) ! On savait que le torchon « brûlait » depuis quelques mois… Mais là c’est à se pisser dessus !

Localisation > Reillanne : petit village de Provence de 1500 habitants peuplé d’irréductibles gaulois - Protagonistes (ou combat des chefs) > A ma droite, le maire du village de Reillanne et à ma gauche, Henri Mérou notre ami de 30 ans, auteur entre autres livres  des « Cahiers de la République »

Objet de la polémique > « La Bataille du Linge ! » – Un vrai beau Clochemerle en Provence version moderne ! A la base et en quelques mots (je vous fais la version courte parce que ça fait des mois que ça dure…), Henri, habitant le village de Reillanne depuis toujours suspend son linge avec quelques uns de ses concitoyens à l’étendage public et municipal comme il est de coutume de le faire depuis des générations en Provence, et dans ce petit village précisément. Le maire de Reillanne saisi de quelques plaintes de grincheux voisins, s’oppose aux sans culottes reillannais fiers de leurs coutumes ancestrales et leur demande de cesser (… je vous demande de vous arrêter…) – Le ton monte ! Mérou, fort de son bon droit et comme toujours plein d’humour suspend sur ledit étendage des culottes géantes de 2,50 mètres de long, (visibles de la route, en bas du village – au risque de causer des accidents compte tenu de l’hilarité des automobilistes passant par-là…) et pour bien faire comprendre au maire le ridicule de la situation ! – Le ton monte à nouveau… et le maire, par arrêté municipal interdit la dépose de toutes culottes et autres linges mouillés sur l’étendage public et municipal ! Mérou… n’en reste pas là ! (Vas-y mon Henri !) et… saisi le Tribunal Administratif ! YES ! Un juge va devoir prochainement se saisir du dossier et juger en son âme et conscience si, oui ou non, il est possible d’étendre ses culottes à Reillanne sur l’étendage municipal… (sans le concours des casques bleus de l’ONU)

Bon allez Henri, te laisse pas faire, reste comme ça on t’adore ! « Les culottes de la discorde » auront raison de cette affaire d’état qui relègue le Water-(gate) à un sujet pour bulletin paroissial ! Avec l’ampleur que prend cette histoire… nul doute que Spielberg va en faire un film avec… Brad Pitt dans ton rôle et Dany de Vito dans le rôle du maire de Reillanne – Bon, allez, tiens-moi au courant pour la suite du buzz… – On prépare d’ores et déjà les pétitions, et on va mettre le truc sur YouTube… avec un machin pareil on tient plusieurs milliers de connexions, ça c’est sûr !

Fais-gaffe quand même, tu risques de voir bientôt TF1 te proposer de passer au JT de 13 heures avec J-P Pernaut !

>[Paul Lepoulpe]

PS : Je t’embrasse – amitiés lursiennes

PPS : la Provence a mis en ligne l'article que le journal consacre à cette affaire.

   
 11/09/10  DRM Malédictions…

[Malédictions…] Si vous êtes allés récemment au cinéma, vous avez sûrement remarqué qu'avant les films à grand spectacle, un texte vous mettait en garde contre toute tentative d'enregistrer le ci-après blockbuster sous peine de vous retrouver immédiatement embastillé, soumis à la question ou même décapité à la hache (non aiguisée) sur le parvis du cinéma. Si vous visionnez des DVD, vous n'avez pas non plus été épargnés par le même genre d'avertissements signalant qu'il est interdit de louer, vendre, dupliquer, donner à vos amis ou vos proches le film en question, là encore sous peine d'encourir les foudres de la loi, et Dieu sait que ces temps ci, elle a plutôt le glaive vengeur et le bras séculier, comme disait le gros Charles.

Vous pourriez penser que ces avertissements à ne pas outrepasser les sacro saints DRM sont des symptômes de la post-modernité ? Qu'ils sont le reflet d'un monde où on cherche plus à protéger ses créations qu'à en générer de nouvelles ? Eh bien vous avez tort, car ce genre de mention existait déjà il y a mille ans dans les manuscrits médiévaux !

Un blog étasunien, « Got medieval », que je conseille à tous nos amis anglophones et médiévistes de suivre de près, a récemment porté ce fait à la connaissance du monde numérique ébahi. Un livre assez ancien de Mark Drogin passé totalement inaperçu, « Anathema : medieval scribes and the history of book curses » (Anathème, les scribes médiévaux et l'histoire des malédictions livresques) recueille même les plus intéressantes malédictions, bien souvent dans leur langue d'origine, le latin, dont la concision rend ces formoles encore plus percutantes. Le BdG n'a pas hésité un instant pour lancer sur la piste de cet ouvrage ses plus fins limiers numériques afin de vous en faire un compte rendu par le menu !

Eh oui, les manuscrits eux aussi étaient sujets au vol pur et simple ou même au découpage page par page, enluminure par enluminure (et cette pratique se poursuit encore de nos jours) ! Et les copistes, ayant sué sang et eau (c'est eux qui le disent !) pendant des années pour écrire et illustrer ces magnifiques ouvrages, ne tenaient pas à se les faire barboter en cinq minutes par une nuit noire au nez et à la barbe du moine bibliothécaire. Donc pour s'en protéger ils usaient de moyens matériels, des chaines le plus souvent, pour lier indéfectiblement ces trésors aux murs de l'abbaye. Mais, en intermédiaires avisés avec la divinité, sur la couverture intérieure ou une des pages de l'ouvrage, il prévenaient les criminels potentiels qu'ils encouraient mille malédictions, souvent décrites par le menu, s'il s'avisaient de mutiler, de détruire ou de voler l'ouvrage et chargeaient Dieu de les appliquer avec la plus extrême sévérité sur les criminels bibliophages. Ma préférée, en vers et en vieux français :

« dechire soit de truies et pourceaux,
et puys son corps trayne en leaue du Rin,
le cueur fendu decoupe par morceaux,
qui ces Heures prendra par larcin »
(Simon Vostre, Paris, 1502).

Délicieux, non ?

>[Anne Attème]

PS : le blog Got Medieval à rajouté tout récemment un addendum à son premier article afin de préciser que la malédiction ne s'adressait pas aux copieurs légitimes mais bien aux voleurs... On avait compris.

   
 8/09/10  Expo Les feuillets voyageurs

[Les feuillets voyageurs] C’est l’expo de la Rentrée et c’est sans doute la plus grosse exposition jamais réalisée sur le MAIL ART…, avec plusieurs milliers de documents présentés - une exposition exceptionnelle qui mérite vraiment le détour et qui se tiendra dans la mythique et superbe « Maison de L’Artisanat et des Métiers d’Art » , 21 cours d’Estienne d’Orves à Marseille, du 10 septembre 2010 au 30 octobre 2010, avec un thème à l’exposition : « Hommage à Saint-Exupéry » - Une exposition à ne rater sous aucun prétexte, si vous habitez la région - ou pas - ! Qu’on se le dise…

>[TEG]

(…) Dans le cadre des hommages rendus à l'écrivain voyageur, ardent pionner du lien entre les hommes, citoyen du monde et artiste accompli, dessinateur et héros de l'aéropostale, Saint-Exupéry, la Ville de Marseille (Division de l'Animation urbaine de la DASS) organise une exposition–évocation en forme de triptyque, intitulée : « Les Feuillets voyageurs » en partenariat avec la Maison de l'Artisanat et des Métiers d'Art. Rassemblant des productions artistiques au carrefour de l'art et du voyage, de l'ici et des ailleurs, de l'individualité et du réseau ouvert… Ce triptyque comprend un volet essentiellement constitué d'œuvres d'art postal, ainsi que de « mail Art » et d'art posté, un autre de « correspondances gravées » et enfin de « carnets de voyage ». Sont regroupées plusieurs centaines d'œuvres originales d'artistes, issus de très nombreux pays, travaillant individuellement ou en réseau. Elles ont été élaborées grâce à de multiples techniques d'expression et de supports : aquarelle - gouache ou huile - dessin - gravure - estampe - photographie - calligraphie - collage - écriture – soie – papier - techniques mixtes et matériaux divers…
La sélection présentée provient des collections : - d'instances publiques dont l'Adresse – « Musée de la Poste » – la Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille-Provence, - de structures privées : Mail Art Across the World 2009/2010 [avec la participation des associations : L'atelier de Calligraphie (France), Scriptores (Nederland), Plumes et Calames (Belgique) et Centro Internazionale Arti Calligrafiche e del Libro (Italie)] - Lettres et Images (Gradignan) - les Carnettistes tribulants (Paris et France)- Empreinte 04 (Manosque) – les Complètements timbrées (Paris) - d'artistes et de collections privées dont celles d'André Roussey et de Thierry Emmanuel Garnier (Graphos Marseille) ainsi que des artistes participants. Elle a bénéficié du conseil de la Biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand et de Roni Michel, peintre et graphiste (Marseille).

Inauguration jeudi 9 septembre à 18h30 en présence de Fabienne L'Hostis, Déléguée régionale Provence-Alpes-côte d'Azur des Ateliers d'Art de France, céramiste. Entrée libre du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h à 18h . Le samedi de 13h à 18h. - Rencontres avec les carnettistes : samedi 11/09 à 15h - Ji Dahaï "Le voyage intérieur"; mercredi 22/09 à 14h30 - Simon "Le Passeur de sables" (dédicace); samedi 25/09 à 15h - Patrick Colcomb "Parcours d'un carnettiste" - Rencontres avec les calligraphes et les graveurs: samedi 2 octobre à 15h "Calligraphie en liberté" avec Christiane Milékitch et samedi 9 octobre à 15h avec Jean-Claude Sarpi. Samedi 23 octobre de 13 à 18h "les correspondances gravées" avec Jean-Frédéric Crevon. Samedi 30 octobre "Calligraphie et voyage" avec Jean-Claude Sarpi et "itinéraire graphique", atelier spécialisé sur réservation. - Ateliers ouverts: Mail Art Across the World, 2009/2010-Lettres et images du 12 au 16 octobre, atelier d'Art postal "Lettre de nature" proposé par le Groupe la Poste - Ateliers réservés (nombre de place limitées) du 12 au 16 octobre "Il était une fois l'écriture" par Michel Roni, ateliers intégrés avec Jean-Claude Sarpi.

>[Phil Hat & Li]

PS : le flyer d'invitation a été téléchargé sur l'album Graphos (ici et )

   
 6/09/10  Chips Homo Numericus - #4

[Homo Numericus - #4] Par contre, la capacité de l’Homo numericus à être joignable immédiatement force l’admiration et ce, quel que soit l’endroit isolé de la planète où il se trouve – mais aussi twitté, photographié, filmé (… bientôt téléporté) sur son « mobile » (forfait bloqué de 1h 30 de communication à partir de 12.90 € par mois avec : SMS illimités vers tous les opérateurs 24h/24, 7j/7 - Web et Mails illimités - Windows Live Messenger + Blacberry Messenger en illimité), Wwwwoaw ! Ça le fait ! … - laisserait rêveur le professeur Einstein lui-même. Dans ce magnifique monde enchanté plus ou moins virtuel qui tourne donc en rond, notre Homo numericus évolue à la vitesse d’une connexion Internet et crée véritablement le monde de demain à son image, c'est-à-dire en mode binaire. Ce qui laisse évidemment, peu de marge à la nuance.

Le plus rigolo de notre histoire c’est, comme toujours, ce que l’on ne nous dit pas. Quand les crânes d’œuf US nous parlent de « digital native » pour « Homo numericus », c’est surtout qu’il ne veulent pas parler de « mundus numericus » pour que nous traduisions avec les capacités transmutatoires de notre bulbe : « World Company »... « L’Homo numericus » n’étant en réalité que le résultat civilisé d’un Homo erectus propre à acclimater, sans péril, un « home numerik » taillé à l’échelle planétaire, avec soin, dans le cristal liquide et la fibre optique pour mieux appréhender un marketing commun à la mesure du village mondial et à la blogosphère décérébrée qui en découle favorablement. Il faut absolument prendre connaissance du numéro 62, de la revue « Mouvements » (15 € - La Découverte/ Meryem Marzouki & Patrick Simon) sur le thème de « la gouvernance par la trace » pour comprendre – vraiment – ce que le monde de la surveillance à tout crin et de la fichabilité numérique amène un peu plus chaque jour, sans bruit, dans le domaine de l’aliénation individuelle.

Il ne s’agit bien entendu, grand dieu !... absolument pas de totalitarisme moderne permettant par le biais de l’informatique d’état adapté au contrôle des masses laborieuses que nous sommes de surveiller des dérives possibles du citoyen lambda, mais bien de protection technologique en vue de maintenir vaillamment en grâce, nos démocraties décadentes suite à un dépistage préventif indolore, en vue de contrôler dès l’enfance nos anticipations libertaires futures (je résume). Si le nom de « société de contrôle » revient au philosophe Gilles Deleuze (1925-1995), les inventions incroyables et les adaptations technologiques de ces méthodes de contrôle, que le grand public connaît peu en fait, n’ont plus sans aucun doute aucune limite depuis une vingtaine d’années, de la traçabilité des veaux aux hormones à la puce électronique implantée sous la peau. On en arriverait même à constater, si l’on était un tant soit peu lucide, que la littérature de SF et celle dite « d’Anticipation » sont totalement has been et parfaitement en retard sur la réalité elle-même ! C’est dire ! A quand Minority Report en vraie grandeur… ! Bon je m’égare ! Allez zou, le monde de la vidéosurveillance a encore un putaing de bel avenir !... hé ! … toi le djeun’ retournes à ta Tecktonik !

… et moi à mon CD d’Yves Jamait ! Et surtout restez vivants !

>[André Bloggo - Aïe pas sur la tête ! (…)]

   
 3/09/10  In M. Louis Moyroud

[In Memoriam – Louis Moyroud] On l’avait surnommé le « Gutenberg du XXe siècle ». Pourtant, le nom de ce Français, qui a passé la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, était inconnu du grand public dans son pays d’origine. Louis-Marius Moyroud avec René Alphonse Higonnet a mis fin à l’impression avec des caractères en plomb en mettant au point la photocomposition. Il est mort lundi 28 juin à son domicile en Floride, à l’âge de 96 ans.

Né le 16 février 1914 à Moirans (Isère), il a très tôt perdu son père, tué pendant la première guerre mondiale. Issu d’un milieu modeste, il a été admis en 1933, grace à une bourse à L’Ecole nationale des arts et métiers. Il en est sorti en 1936 avec un diplôme d’ingénieur. En 1941, il est entré dans l’entreprise : « le Matériel téléphonique », où il a rencontré René Higonnet. Celui-ci devait l’aider à mettre au point la première machine permettant la composition de caractères par un système photographique. La technique de l’offset existait déjà, mais elle n’avait pas encore été appliquée à l’impression. Il faudra à Louis Moyroud des années pour mettre au point, en 1948, un premier prototype, baptisé Lumitype. L’accueil en France fut plutôt frais. « Vous n’en vendrez pas dix ! », avait-on prédit aux inventeurs. Une entreprise américaine, Lithomat corporation, se montra intéressée. Louis Moyroud et René Higonnet s’installeront à Boston avec leur famille à partir de 1948. Le premier livre imprimé en photocomposition « The Wonderful World of insects », est sorti en 1953.

Le nouveau procédé permettait de composer et donc d’imprimer beaucoup plus vite. Il a ensuite été vendu partout dans le monde. L’entreprise Lithomat, devenue « Photon », a dominé le monde de la photocomposition jusqu’en 1973. L’impression offset a remplacé le plomb au cours des années 1960-1970.

L’hommage de la France est venu tardivement. En 1986, la Légion d’Honneur lui a été décernée et une rue de Moirans (38 430) a été baptisée du nom de l’inventeur de la Lumitype. Aux Etats-Unis, il a trouvé place au panthéon des inventeurs : lui et son ami Higonnet, mort en 1983, ont été admis en 1985 au National Inventors Hall of Fame de Washington, aux cotés de Graham Bell, Samuel Morse et Thomas Edison.

>[Xavier Ternisien © Journal « Le Monde » du 11 août 2010]

(Merci à Jean Larcher pour la news).

   
 Août 
 
 31/08/10  Chips Homo Numericus - #3

[Homo Numericus - #3] L’Homo Numericus serait donc le pur produit de cette civilisation avariée, très légèrement approximative, au regard moins enfumé de Marie-Jane et aviné que la précédente sans doute, un regard mi-humain mi-PC qui évalue son projet de vie à long terme en fonction du nombre d’amis qu’il a sur face-bouc… et croit vraiment que ses « points retraites » c’est pour envisager de s’acheter de nouveaux pouvoirs pour son druide, de manière à passer prochainement en niveau 3… Bien sûr, dans ce monde de la communication ultime dans lequel baigne notre « homme numérique » où les thèses de troisième cycle s’effectuent en langage sms, où l’orthographe est remplacée par de la fonétik et la ponctuation par des smileys ;) on peut imaginer qu’il ne s’agit absolument pas là de la décadence d’une civilisation occidentale qui ferait passer tout l’empire romain pour une société largement avancée, mais bien de l’expression sociétale et modernisée d’une poétique contemporaine apte à engendrer une nouvelle typologie de langage que l’Homo numericus, le bien nommé, saura parfaitement réformer un jour si besoin, peut-être, à sa manière… C’est celààààààaaaa oui, Thérèse… Dans ce magnifique monde qui tourne sur lui-même en rond, durant vingt quatre heures, et dans lequel les marées noires durent plus de six mois, les poissons sont carrés et les Mc Do du gentil clown Ronald sont vendus avec de la sauce ketchup plus de la mayonnaise…, la vision sociale et politique de notre Homo numericus est peut-être un peu limitée…

Ce dernier ayant volontairement réduit son champ d’expérimentation personnel à la dimension de sa chambre...

>[André Bloggo]

   
 28/08/10  Vu L'atelier du Cadratin

[L'atelier du Cadratin] Le Cadratin existe je l’ai rencontré ! Vevey constituait une étape absolument obligatoire au cours de la petite escapade helvetico-typographique dont je vous ai parlé plus haut (ou plus bas en fait sur cette page). Car à Vevey se trouve l’atelier du Cadratin ! Et je tenais absolument à voir de mes yeux, le berceau de tous ces livres magnifiques que Jean-Renaud Dagon présente régulièrement notre admiration.

Et c’est donc avec le plus grand émerveillement que j’ai découvert « Heidelberg avenue », une série de quatre presses Heidelberg de divers types et tailles toutes encore en état de marche, mais aussi la salle de composition où Jean-Renaud et ses visiteurs peuvent choisir parmi une multitude de casses le caractère qui leur plaît et composer à la main leur travail du jour, et enfin j’ai pu voir la boutique dans laquelle sont regroupées toutes les productions de l’atelier du Cadratin, j’ai pu goûter le toucher du beau papier, le léger foulage que la forme encrée y a laissé et la qualité de ce noir et de ces couleurs si pures que seule la typographie est capable de produire. J’ai même pu entrevoir la toute nouvelle Linotype qui va venir compléter le matériel de l’atelier et ajouter encore à cet ensemble de merveilles technologiques. Le tout a été accompagné des commentaires avisés et érudits de Jean-Renaud qui a pris de son temps précieux pour nous faire découvrir par le menu telle ou telle casse contenant un caractère particulièrement remarquable ou de beaux caractères d’affiches en bois, ou bien de nous démontrer le fonctionnement de ces grosses « heidis » à cylindre qui ronronnent sous la commande agile du typographe expérimenté.

Un moment rare qui justifie à lui seul la distance parcourue depuis la lointaine Provence, tant la beauté et la richesse de cet atelier et la chaleur de l’accueil de Jean-Renaud rendent ces instants absolument exceptionnels. Si vous aimez les presses parfaitement entretenues, la belle typographie parfaitement maitrisée ou si vous voulez découvrir ce métier aujourd’hui devenu si rare enseigné par un spécialiste expérimenté et érudit de la question, n’hésitez pas à vous déplacer à Vevey pour y visiter l’atelier du Cadratin. En tout cas, un grand merci à notre hôte pour son chaleureux accueil qui porte bien haut l’amitié typographique !

>[Mattleso Hachecé]

   
 24/08/10  Chips Homo Numericus - #2

[Homo Numericus - #2] … Tout ça pour vous dire que selon le dernier sondage BVA du 5 juillet 2010; « L’HOMO Numericus » serait né !… Génial ! Et sévirait dans nos contrées… Ah ? Je ne suis pas sûr qu’on doive, pour autant, être content pour lui – Mais bon, bienvenue quand même à l’Homo numericus dans le monde enchanté des bizounours, de nicolas sarkozy, de la burqa, de zahia, et des joueurs de l’équipe de france... (D’ailleurs, a-t-on vraiment le droit à notre époque actuelle, de recherche d’identité nationale, de drapeau français et de marseillaise, d’écrire « équipe de france » sans F majuscule à france, … ce gros naze de logiciel orthographique que j’ai sous les yeux me souligne ça en rouge en permanence, puis me fait ensuite la « correction » automatique avec un F majuscule, sans que je ne lui demande rien à ce blaireau ! Bordel, c’est bizarre ? Appelez-moi Goebbels !). Je ne suis donc pas sûr qu’on doive, pour autant, être content pour ce surhomme nietzschéen qu’est en devenir cet Homo numericus-là… Il a, selon l’institut BVA, entre 18 et 24 ans le jeune homme (ou la jeune femme) et n’a vécu et s’est développé qu’à l’ère du numérique exclusivement. Bien. Pour faire genre je me la pète, ils appellent ça là-bas, aux States : la « digital native ». Nourri dès leur plus jeune âge au lait de bébé transgénique (en fait le lait est transgénique pas le bébé - je crois ? ); à WoW (je traduis pour les plus néanderthaliens d’entre vous : « World of Warcraft » – plus de 12 millions de joueurs de par le monde quand même…) ; aux chansons si poétiques de Marilyn Manson ou, en France, aux couplets très très sympathiques et enjoués du rappeur distingué Orelsan, aux jeux vidéos décérébrants ki fo avoir un pistolet qui tue tout le monde et tirer bang ! bang ! sur absolument tout ce qui bouge… MdR, (Ô pinaise ! … le film qu’il va faire Michael Moore avec cette génération-là ! « Bowling for Columbine » à côté va passer pour une aimable animation de patronage du père Jeu-teupose-sur-méjeunou-kanté-kopins-nesonpala-la-la-la-la…).

>[André Bloggo]

   
 21/08/10  Yesss Histoire de l'écriture

[L'Histoire de l'écriture typographique] Ça y est, enfin, cette fois-ci c’est officiel : la deuxième partie de la magistrale « Histoire de la typographie » d’Yves Perrousseaux paraitra à l’automne. Vu l’importance et le nombre des événements constituant le XVIIIe siècle typographique, deux tomes ont été nécessaires pour en faire un tour complet. Le premier tome paraîtra en septembre prochain et le deuxième un mois plus tard, toujours chez le même éditeur.

Nul doute que, la semaine prochaine, la Chancellerie lursienne bruissera de rumeurs sur le contenu de cet ouvrage de référence tant attendu. Yves Perrousseaux, son auteur, sera sans doute bien heureux de nous en parler et de nous décrire par le menu les choix qui ont présidé à l’élaboration du nouveau volume de cette somme typographique, ainsi que les « scoops » qu’il y a incorporés issues de ses nombreuses années de recherches.

À noter que les éditions « Atelier Perrousseaux » ont moultes autres projets intéressants pour le futur, dont un ouvrage sur Roger Excoffon et une réédition du mythique ouvrage de Javal paru en 1905 sur la lisibilité, ouvrage dans lequel il dissèque les mécanismes utilisés par nos yeux et notre cerveau dans le processus de lecture et en tire les principes de formation de polices de caractères minuscules, dont son célèbre corps un ! Et le texte est en effet parfaitement lisible par toutes les personnes au regard un tant soit peu perçant, ou à la loupe pour les autres. Les mille et une façons d’économiser le papier… Un autre livre sur le fort peu connu caractère de civilité devrait également combler le calligraphe tout autant que le typographe.

Donc ne dépensez pas toutes vos économies en glaces aqueuses et hors de prix sur les plages françaises surpeuplées, mais gardez tous vos euros pour la sortie des ces ouvrages absolument indispensable à la bibliothèque de tout amoureux des écritures.

>[Pierre-Simon Bodoni]

PS : à noter que Thomas Huot Marchand est parti des travaux de Javal pour créer ses extraordinaires polices de la famille « Minuscule », un travail absolument remarquable qu’il explique en partie sur son site et qu'il vous faut absolument aller examiner...

   
 18/08/10  Chips Homo Numericus - #1

[Homo Numericus - #1] C’est sûr que quand j’explique à ma fille que j’ai connu une époque révolue mais pas si lointaine, (il y a moins de 10 ans…), où les téléphones portables avaient la taille d’une boite à chaussures, je lis, à ce moment-là, dans son regard comme une sorte d’égarement incrédule additionnant à la fois la somme de ringardise et de mépris latent que seul un ado de cet âge peut concevoir… puis ensuite comme une forme de pitié que cumule obligatoirement tout une éducation parentale très légèrement laxiste ajoutée au mépris affiché que le fossé des générations actuelles creuse un peu plus chaque jour, comme le méchant dans Kill Bill, entre nous tous, les vieux de 50 ans et les « djeun’s » qui savent tout et ont tout compris puisqu’ils écoutent Lady Gaga en boucle sur leur i-pod, toute la journée.

Alors vous imaginez un peu que je me garde bien, pour ne pas passer pour un néandertalien de base, de lui dire que j’ai aussi connu la télé en noir et blanc qui faisait sccr-rrattchhh-gkkr-rrbrere-gr….., comme Radio-Londres, quand on l’allumait (une TV avec la mire et Roger Lanzac, putaing, ç’avait de la gueule !) ; mais aussi l’écriture à la plume sergent-major, crrr crrr fait la plume sur le papier, qu’il fallait même la tremper dans l’encrier du pupitre en bois, tout ça… tout ça…, et même les modems wanadoo des années 2000, avec une connexion qui faisait biiiiip bbbbiiip bip bip bip bippppp bip bip biiiiip bbbbiiip bip bip bip bippppp bip bip biiiiip bbbbiiip bip bip bip bippppp bip bip - évidemment je vous mets en plus les onomatopées nostalgiques avec – comme ça on s’y croirait… - pour ceusses qui ont vécu cette grande époque épique…, pour les autres il vous suffira d’avoir un peu d’imagination, c’était comme dans les films avec Bourvil, qui se passent pendant la guerre genre « la traversée de Paris », une dynamo branchée sur un vélo, et que ça faisait de la lumière (connexion si vous préférez), au bout de 10 minutes d’attente montre en main…Bon là, c’était un peu pareil…

>[André Bloggo]

   
 15/08/10  Voir Lettres de vacances

[Lettres de vacances] Les amoureux des écritures, dans tous les sens du terme, ont la chance de pouvoir régaler leur appétit dans tous les endroits du globe. Oui, il se trouve toujours un texte quelconque gravé, manuscrit ou typographie à portée de vue où que l’on se trouve, pour peu que l’on garde l’œil curieux et l’esprit en alerte. J’en veux pour exemple la liste tout à fait subjective de quelques rencontres délicieuses ou carrément effroyables faites au cours des dernières semaines.

Tout d’abord une sublime capitale « façon puzzle », voir ci-contre, à l’entrée de la cathédrale de Lausanne, la qualification de puzzle étant une interprétation tout à fait personnelle des excroissances et des creux de cette lettre hors du commun, puis une belle lombarde gravée toute en délicatesse sur l’église de Villefranche de Conflant dans ce marbre local au grain si fin, quelques touchants manuscrits au Musée du Désert rédigés par des camisards en fuite mais aussi plusieurs livres religieux typographiés par des imprimeurs aussi renommés que Jean de Tournes à Lyon ou les Elzevier à Amsterdam, dans le square Antonin à Nîmes des capitales romaines copiées de la période impériale où elles atteignent l’apogée du style, les superbes manuscrits de l’abbaye St Maurice d’Agaune (voir plus bas), et une foule d’autres, j’en passe et des meilleures.

Mais aussi quelques moments de franche rigolade à la découverte de ces panneaux qui fleurissent l’été au bord des routes vantant chacun les mérites des fruits et légumes cultivés dans le champ qu’ils bordent avec leur « capitale de garagiste » comme la nomme Claude Laurent François, leur orthographe approximative, leur facture pour le moins rustique et leur forme graphique toute aussi éloignée des critères du beau habituel que le sont le goût des denrées qu’on y trouve de celle des produits aseptisés de nos supermarchés…

Enfin, quelques horreurs dans les enseignes de certaines échoppes, soit que leur concepteur ait nié deux mille ans de tradition du squelette de la lettre latine, soit qu’il se soit permis d’étroitiser ou d’élargir grâce à nos outils informatiques un caractère aux dimensions exactes d’une vitrine ou d’une enseigne, lui faisant ainsi perdre tout l’équilibre que son concepteur lui avait patiemment instillé au cours de longues années de gestation.

Bref, les vacances sont une occasion unique d’éduquer l’œil et l’esprit par la diversité des rencontres et la disponibilité du sujet, et je ne peux que vous enjoindre à garder ouvert vos yeux et votre esprit pour en bénéficier au mieux !

>[Fernão de Magalhães]

   
 1/08/10  Chips Homo Numericus

[Homo Numericus - Teasing] Hé voilà c’est parti ! Pour les addicts au Blog de Graphos, ceux qui en veulent toujours plus…, ceux qui ne peuvent pas décrocher…, ceux qui s’ennuient sur les plages avec leur portable dernier cri, mais aussi les nocturnes, les insomniaques, les noctambules, les no life, ceux sur qui même les patchs « Blogs de Graphos © » ne fonctionnent plus ! André Bloggo vous a concocté une nouvelle inédite, un « feuilleton de l’été » comme l’on dit, un article à la pataphysique proclamée, comme toujours avec un André Bloggo au meilleur de sa forme, et non dénué de cornichons, comme il se doit ! Faut dire qu’André Bloggo, qui est en quarantaine depuis que nous l’avons interdit de colonne de droite sur le Blog de Graphos, pour jeux de mots approximatifs et tel le moindre Nicolas Anelka venu, pour insultes caractérisées envers notre Webmaster préféré ! Non mais oh ! Il essaie non sans mal depuis, de se réincruster au milieu des vrais chroniqueurs du Blog de Graphos, ceux de la colonne du milieu, les licenciés, les ceux qui ne sont pas en vacances, les encartés, les tatoués… bon ok, on a cédé, ça donnera ce que ça donnera… En tout cas c’est pour bientôt et en exclusivité pour nos lecteurs et ça s’appelle : « L’Homo numericus », à découvrir durant l’été… !

Hé, garçon avé un pastis et n’oubliez pas les zolives !

> [Paul Lepoulpe]

   
 Juillet 
 
 28/07/10  Naïfs Banquiers & stress tests

[Banquiers & stress tests] La très grande naïveté de l’humain moyen envers les outils informatiques m’a toujours étonné et continuera vraisemblablement de le faire si j’en crois certains faits récents de l’actualité.

Fait numéro un : une série de grandes banques de renom (JP Morgan, Danske Bank, l’UBS et Goldman Sachs pour en citer quelques unes) décident d’utiliser la finesse de leurs modèles numériques et la monstrueuse puissance de calcul de leurs centres informatiques pour prédire les résultats de la coupe du monde de football 2010. Ils le font d’eux mêmes, de leur propre initiative pour donner confiance en leurs compétences. Ils y croient, ils sont sûrs de réussir, sinon pourquoi le clamer haut et fort ? Résultat des courses : fiasco total, au bout de quelques matchs, tous les modèles sont dans les choux… Le plus drôle est que visiblement, ils ne se rendaient même pas compte que leurs modèles n'étaient pas fiables !

Fait numéro deux : afin de rassurer les marchés (donc les banquiers) sur la solidité des banques (donc sur leur propre solidité), les états européens leur font subir des « stress tests », c’est à dire qu’ils utilisent les modèles numériques des banques pour voir ce qui se passerait si une crise économique venait à survenir. Résultat des courses : elles s’en tirent haut la main, et c’est normal puisque c’est en suivant les résultats des mêmes modèles numériques qu’elles prennent leurs décisions et qu'elles sont testées. On a donc un logiciel de prédiction financière qui juge lui-même ses propres résultats afin de rassurer les banques sur leur propre santé. L'ouroboros n'a pas disparu de nore monde moderne ! Et à moins qu’un programmeur facétieux n'ait injecté une petite dose de schizophrénie dans ces logiciels, les résultats pouvaient être devinés à l’avance relativement facilement… Sans compter que les banques et les états ont tout intérêt à ce que les tests réussissent sans quoi la crise va repartir comme en 40. Et de toute façon, s’il s’avérait que les prédictions étaient irréalistes, nous autres contribuables passerions une fois de plus à la caisse pour renflouer les imprudents.

Et c'est pourquoi, afin d’éviter de dépenser tant d’argent en informaticiens incompétents, en économistes imbus de ce qu'ils croient être du savoir, en parachutes dorés pour les traders, en ordinateurs ultra-puissants, en logiciels buggés et en autres gadgets technologiques hors de prix, je propose que les banques européennes se cotisent pour acheter Polo le poulpe qui saura les conseiller bien mieux que des ordinateurs, car lui, au moins, il a fait ses preuves

>[Madmacs]

   
 25/07/10  Film Inception

[Inception] Le BdG avait pris son envol avec Matrix (cf BdG 3/12/2005), peut-être connaîtra-t-il une nouvelle jeunesse avec Inception ?

Amateurs de réalités alternatives, lecteurs de Philip K Dick ou de Borges, rêveurs et éveillés de tout poil, il vous faut absolument aller voir le nouveau film de Christopher Nolan. Explorant habilement les enchâssement de réalités et la tendance puérile que nous avons de prendre pour vrai ce que nous voyons, il nous mène par le bout du nez dans un labyrinthe de pseudo-réalités toutes plus confondantes les unes que les autres. Bien entendu, les effets spéciaux sont au rendez-vous de ce « blockbuster » de l'été mais ils laissent un souvenir inoubliable bien plus par les situations qu'ils étayent que par une débauche de virtuosité numérique que certains réalisateurs nous ont déversés dans les mirettes pour masquer l'indigence de leur scénario (et, non, ce film n'est pas en 3D)...

Attention cependant, échauffez vos neurones avant la séance (en lisant le BdG par exemple), cela va vite, très vite et si les règles du jeu des univers de ce film sont parfaitement cohérentes et toujours explicitées à un moment ou à un autre dans les dialogues, il faut parfois s'accrocher à son fauteuil pour ne rien manquer tellement tant de choses importantes sont dites en peu de mots. Pour une fois qu'un film ose la complexité et ne prend pas ses spectateurs pour des indigents du bulbe !

Servi par des acteurs au sommet de leur art, Lenardo DiCaprio encore meilleur que dans Shutter Island, Marion Cotillard à la fois inquiétante et touchante, et toute une ribambelle de seconds rôles parfaitement menés, ne manquez pas ce film qui fait exception aux nanards habituels de l'été et qui redonne confiance dans la machine à faire rêver hollywoodienne.

>[Agent Smith]

   
 22/07/10  Typo Louis Jou

[Deux journées autour de Louis Jou] Si vous suivez ce blog depuis un petit moment, vous avez eut-être entendu parler de Louis Jou. Ce typographe hors pair a conçu et dessiné des livres d’une rare beauté dans un style très particulier qui réussit l’alliance difficile entre la tradition scripturale la plus ancienne et la modernité graphique du début du siècle dernier. Il a d’ailleurs une fondation à son nom aux Baux de Provence, mais les horaires d’ouverture étant parfois relativement chaotiques, je me suis cassé le nez plusieurs fois à sa porte.

Eh bien, voici une chance de découvrir un peu mieux qui fût ce grand homme de la typographie et d’approfondir la connaissance que vous avez de son œuvre car un colloque de deux jours lui est consacré aux Baux les 29 et 30 octobre prochain sous le titre « Deux journées autour de Louis Jou, son œuvre, ses livres ». Le programme est pour le moins alléchant ne serait-ce que par la liste des conférenciers :

• Louis Jou et la gravure d'illustration (Jean-Marie Arnoult, Inspecteur général honoraire des bibliothèques)
• la Bibliophilie (Pierre Walusinski, graveur, directeur de la librairie Nicaise et le Professeur Charly-Sam Jallatte, bibliophile membre résidant de l’Académie de Nîmes)
• la gravure en bois debout (Jean-Louis Estève, professeur École Estienne)
• les caractères typographiques de Jou (Christian Paput, graveur, ancien conservateur du Cabinet des poinçons de l’Imprimerie nationale)
• la création de caractères typographiques aujourd’hui (Jean-Baptiste Levée, graphiste, représentant l’ATYPI pour la France)
jeunes éditeurs de livres d’art (atelier Zone opaque)
• atouts et faiblesses de la reliure française en 2010 (Jacky Vignon, relieur d'art et créateur en décors sur cuirs, enseignant, membre des Grands Ateliers de France)
• les révolutions des métiers du Livre et leurs causes (Alain Joly, graphiste-typographe)

Le colloque comportera également des démonstrations (démonstration de gravure à l’Atelier de Jou par Nelly Gable,  démonstration de composition typographique et d’impression par Philippe Moreau, Association Archétype) et expositions, une visite du musée et même un concert.

Vous trouverez tous les renseignement nécessaires en téléphonant au 04 90 92 13 74 ou en envoyant un mail à jr.leroy@orange.fr. Un programme est disponible également ici et sur l’album Graphos ! Qu’on se le dise, il n'y aura peut-être pas des places pour tout le monde !

>[Sansón Carrasco]

   
 19/07/10  Beau Écrire et préserver

[Écrire et préserver] Sur recommandation de notre ami calli-dentiste, j’ai profité d’une petite escapade helvético-typographique sur les bords du Léman et en Valais pour me rendre à l’abbaye de Saint Maurice d’Agaune, non pas pour y admirer le trésor, mais pour y trouver un livre absolument remarquable. Cette abbaye a eu la bonne idée de publier une série chronologique de fac-simile de documents de ses archives, depuis les premiers « authentiques de reliques » du VIe - VIIIe siècle jusqu’à un recueil de prières en moyen français du XVie siècle. Deux universités ont apporté la science paléographique sans laquelle ce recueil ne serait qu’un beau livre d’images (et ce serait déjà de très belles images) et ont conçu un petit livret de commentaires et de transcriptions des documents.

Autant vous le dire tout de suite, le tout est absolument magnifique. Chaque document est représenté en pleine page, y compris pour certain des sceaux et divers monogrammes et signatures, l’un d’eux comportant même encore la plume avec laquelle il a été écrit. Et c’est toute une débauche de carolines, de gothiques primitives, de cursives gothiques, de gothiques textura qui s’offre aux yeux admiratifs des calligraphes qui y puiseront là moultes inspirations pour leurs réalisations. La première page en elle-même regroupe les documents les plus anciens et on y retrouve côte à côte des semi-onciales latines, une cursive romaine tardive et des écritures mérovingiennes de toute beauté. Et les documents sont si proches chronologiquement que l’on pourrait faire une animation qui va de la caroline à la gothique en passant les pages rapidement les pages en séquence : chaque page est sensiblement mais à peine plus moderne que celle qui la précède et à peine plus archaïque que celle qui la suit, l’animation pourrait faire une séquence très instructive sur les transitions entre styles d’écritures. Ce recueil est entièrement en feuillets séparés couleur et d’une qualité de numérisation et de reproduction absolument irréprochable, il fera le bonheur de tout calligraphe et amateur d’écritures anciennes par la beauté et la diversité des documents présentés.

Bon, si vous ne supportez ni la fondue ni les filets de perche, vous pouvez aussi trouver ce livre sur Internet à défaut d’aller le chercher sur place, mais vous manquerez aussi les superbes pierres romaines gravées qui ornent l’entrée de l’abbaye et la gentillesse de la gardienne de ces lieux.

>[Wilhelmus Tellus von Uri]

PS : attention si vous vous déplacez sur place, ce livre n’est pas en vente à la boutique de l’abbaye, il faut oser frapper à la porterie, ne pas oublier d'admirer en passant les dalles gravées romaines exposées dans l'entrée (oh les belles ligartures !) et annoncer sa requête auprès de la personne qui garde l’accès.

   
 12/07/10  Expo Promenade au lavoir

[Promenade au lavoir] Amateurs de viaducs, ponts et autres enjambements (j’évoque ici des enjambements de week-ends, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !), je vous sens pleins de désespoir à l’idée de devoir attendre lundi pour retrouver votre travail quotidien. Car oui, comment passer ces quelques journées caniculaires, au frais à la maison entouré de gamins hurlants rendus hystériques par la chaleur, l’enfermement et l’abus de dessins animés japonais et karatékoïdes ? au chaud à la plage au milieu des ghetto-basters, des conversations téléphoniques à cent décibels, des odeurs de pastis et des matrones top-less rendues luisantes par l’abus de crème solaire ? au cinéma certes climatisé, mais entourés de ces mêmes gamins qui n’arrêtent de commenter tout fort les aventures du géant vert sur l’écran que pour engouffrer bruyamment des seaux de pop-corn ou siroter avec force bruits de plomberie leur citerne de Coca-Cola ?

Eh bien non ! Refusez cette malédiction et allez plutôt voir la très rare exposition des calligraphies d’Henri Mérou à Goult, au « Lavoir ». Mais oui, vous avez l’occasion unique (en tout cas rarissime) de pouvoir admirer, entre autres, les calligraphies du seul et unique invité permanent de Graphos, le calligraphe reillanais que le monde nous envie, l’initiateur des trop vite disparues « Rencontres de calligraphie », l’auteur des « Cahiers de la République », j’en passe et des meilleures... Blague à part, les travaux d’Henri sont d’une qualité tout à fait exceptionnelle mais il faut s’armer d’une grande dose de patience pour arriver à les voir et ses expositions sont bien trop rares pour pouvoir être passées sous silence :

«  Pour tous les ceusses qui auraient un peu du bon Goult, - (franchement, je désopile!) -  et pour encourager l'Académie (vacillante) des Beaux Arts, et qui auraient du temps à donner à la Culture... Torrides affections, le Mérou »

Sachez que je n’ai trouvé aucune mention de cette exposition nulle part sur Internet et donc seul les fidèles lecteurs du BdG auront cette information ultra-sélect. Ceci dit, faites-en part autour de vous, plus on est de fous plus on rit, surtout avec un personnage aussi truculent qu’Henri Mérou.

>[Jojo]

PS : une autre exposition d’Henri lui a valu une lettre des plus virulentes de la mairie de Reillanne mais elle concernait des sous-vêtements, et même pas calligraphiés... Mais ceci est une autre histoire...

   
 10/07/10  Livre Sénat Vidéo

[Sénat Vidéo : La filière du livre à l'heure du numérique] Le métier de sénateur n’est pas la sinécure que l’on croit ! Je l’ai découvert en visionnant un extrait de Sénat Vidéo, un site sur lequel le Sénat expose ses débats sous une forme simple et accessible à tous : la vidéo. J’en veux pour preuve les vidéos tournées pendant le colloque « La filière du livre à l'heure du numérique » qui m’a certes interpellé du point de vue professionnel, mais dont j’imagine la dose d’ennui qu’on du subir les auditeurs s’ils ne font pas partie de ce petit cénacle des professionnels de la profession. Le désert des bancs en face desquels ces experts s’expriment en est d’ailleurs une preuve visible dans les quelques plans larges contenus dans ces vidéos.

Cela dit, pour ceux que la culture du livre et de l’écriture passionne, il y a là un trésor d’interventions et de conférences, toutes plus intéressantes les unes que les autres, présentant divers points de vue bien informés, abondant en remarques pertinentes, en opinions de tous bords mais toujours raisonnablement argumentées et exprimées. Passez quelque temps à visionner l’intervention de Jean-Noël Jeannenet, sa voix est bien connue des auditeurs de France Culture mais son visage m’était lui totalement inconnu, mais aussi celle de Jean Racine nouveau président de la BnF et d’autres experts de la culture et de l’industrie.

En tout cas, un grand bravo pour ce site du Sénat qui ose la diffusion à tout un chacun de ses débats, on peut en admirer la qualité et espérer que nos hommes politiques sauront en extraire la substantifique moelle et orienter sagement leurs décisions avisées ! Vraiment passionnant !

>[Mr Magoogle]

   
 6/07/10  Typo B.A.T.

[Bureau des Affaires Typographiqtes] Ces derniers temps, il y a me semble-t-il un renouveau de la création de caractère en France qui augure bien de la future qualité de notre environnement graphique quotidien. Je vous parlais récemment de la fonderie créée par Claude Mediavilla et ses amis, mais une autre jeune fonderie (bon, à peine moins jeune) a fait parler d'elle ces derniers temps  : il s'agit du Bureau des Affaires Typographiques (tout un programme !).

Dans le domaine de la création de caractères, elle nous propose deux polices dont la conception ne date pas forcément d'aujourd'hui mais dont l'interprétation numérique est tout à fait récente, l'Acier BAT, originellement créé par l'illustre Cassandre,  et le Francesco que nous devons au célébrissime Franck Jalleau. Ce Francesco est une superbe police évoquant la typographie vénitienne du XVe siècle et plus particulièrement les caractères gravés par Francesco Griffo pour Alde Manuce. Elle possède un caractère, aux deux sens du mots, tout a fait particulier avec ses petites contreformes bouchées et ses empattements lisses et comme prématurément usés. On y retrouve tout le charme et la sophistication sous une apparence dépouillée des éditions de cette époque qui restera marquée par la sortie gothique médiéval et le passage à la lumière de l'humanisme.

Mais le BAT s'est tout d'abord fait connaître pour ses hilarantes vidéos dans un anglais sous-titré anglais que tout un chacun comprendra (j'espère) vu l'accent désopilant de leurs acteurs (the french touch !). L'une nous initie au mode de fonctionnement du BAT, une autre nous montre le mode de gestation d'une idée et la dernière (pour l'instant) nous explique l'interlettrage ! Espérons qu'ils nous gratifieront bientôt d'autres petits intermèdes de ce genre, tout aussi éducatifs qu'humoristiques !

>[Emilie Gatture]

   
 2/07/10  Paléo Champollion de silicium

[Champollion de silicium] Le prochain Champollion sera-t-il un ordinateur ? On pourrait en douter tant les paléographes nous expliquent que la part d'intuition, de "nez" de leur discipline ne pourra jamais être remplacée par la brutale puissance de calcul d'un ordinateur... Remarquez que c'est aussi ce que disaient les craqueurs de codes de la deuxième guerre mondiale et ils ont bien aussi fini par s'en remettre à la création d'outils informatiques (la "bombe" de Bletchley Park) pour arriver à leurs fins.

Un chercheur vient en effet de signaler qu'il avait réussi à faire découvrir la méthode de déchiffrement de l'ougaritique par un ordinateur.L'ougaritique est une langue de l'antiquité déjà déchiffrée par les paléographes humains qui se présente sous forme écrite par des caractères cunéiformes et qui constitue une des premières apparition de la notation alphabétique. L'ordinateur a compris la composition de la langue sans aide ni indices préalables, uniquement en se basant sur la fréquence des signes (qui étonnamment est très semblable dans tous les languages humains) ainsi que sur quelques règles de formation des mots simples, et là aussi universelles, comme par exemple la décomposition en préfixe-racine-suffixe ou la réutilisation avec d'autres racines de ces prefixes et suffixes.

Les aficionados du déchiffrage des langages de la haute antiquité sont bien sûr impatients de voir ce que donnera ce nouvel expert de silicium avec des langues non encore décryptées, et ils n'auront que l'embarras du choix pour tester ses performances sur des signes non élucidés. Certes, comme toute méthode basée sur des statistiques, elle demande une base documentaire conséquente, et il y a peu de chance que ce logiciel nous donne la clé du disque de Phaistos, unique en son genre...

Mais peut-être pourra-t-il nous faire découvrir la clé tant recherchée du manuscrit Voynich ?

>[Alan Turing]

   
 Juin 
 
 29/06/10  Yes! K-LI… à voir avec les yeux…

[K-LI… à voir avec les yeux…] On a beau fureter sur le web, on retrouve toujours, au final, les mêmes beaux sites, avec toujours autant d’étonnement, les blogs sont actifs, (heureusement – rien n’est plus triste qu’une page web, pas mise à jour, dont la dernière news vous informe de l’armistice de la guerre de 14). Bon, trêve de confiseur, les vacances d’été se rapprochent bigrement vite et comme dirait André Bloggo, selon la loi de Bartoli et des vases communicants, le mercure ayant tendance à monter notre blog va bientôt entrer en état d’hibernation prolongée. De deux choses l’une à vous communiquer en hâte, la première : « Hier, je suis allée à Guimiliau chez Jean Crenn. Jean tient une petite galerie qui expose chaque année des artistes et des artisans. Lui-même sculpte l'ardoise des Monts d'Arrée, remarquable pour ses oxydations ferreuses qui ajoutent des teintes dorées au gris bleuté de la roche. J'ai installé quatorze tableaux dans sa boutique. Si vous avez le temps, vous pouvez en rechercher douze dans le blog. Si vous êtes dans la région, je vous conseille de faire le déplacement. ( Plan Mappy ) Pour visiter la boutique bien sûr mais aussi pour admirer un bijou d'architecture : l'église et son enclos paroissial. Les grands guides touristiques internationaux recommandent le circuit des enclos paroissiaux dont fait partie Guimiliau. Guimiliau est situé juste en-dessous de la voie express qui relie Brest et Morlaix. Il faut sortir au lieu-dit "Kermat". Pour vous donner envie de venir, voici quelques images.

… ça c’est sur le toujours magnifique blog d’Elisa Lampaul alias Élisabeth Couloigner, avec plein d’images qui tuent la mort. Allez-y régulièrement, ça vaut le détour. Et puis ce lien pas dégueu, qui va vous permettre de vous remémorer que si l’art de la calligraphie est avant tout un art du geste, que ce geste soit chinois, latin ou boukistanais, ça reste toujours effectué avec juste un bout de papier, un instrument a la con, genre feutre poska ® et un bras muni à son extrémité d’un appendice préhenseur en forme de main avec plus ou moins cinq doigts en formes de saucisses allongées au bout…

allez je vous bizzzzzzzz ! ça s’appelle « Legacy of Letters », et c’est by Luca Barcellona… ça se passe ici !

>[Omar de Bysque – Grand Vizir]

   
 26/06/10  Font Media Type Foundry

[Media Type Foundry] Saluons la naissance d’une nouvelle fonderie de caractères typographiques, la Media Type Foundry. Et dans ce cas particulier, Media ne signifie nullement une quelconque affiliation aux médias cher à Regis Debray mais bien plutôt à la présence au sein de cette fonderie de Claude Mediavilla en personne ! Nul doute qu’avec une telle personnalité à son bord, on pourra être assuré d’une forte imprégnation calligraphique dans les polices que cette jeune fonderie va nous proposer. Il n’est d’ailleurs pas à chercher bien loin puisque la calligraphie est partout sous-jacente dans leurs premières réalisations, l’Aldi (une très belle garalde) et le Gallus (une capitale romaine de la grande époque). Les concepteurs y ont laisse les traces de chaque coup de pinceau ou de plume de la lettre calligraphiée ce qui laisse transparaître toute l’énergie du geste créateur d’origine sans être annihilé par la stabilisation typographique. Prenez le temps de regarder les animations de présentation de ces deux polices, vous y découvrirez quelques épreuves mais aussi des calligraphies d’études et vous y verrez toute la perfection de formes qu’ont pu produire les deux époques choisies, renaissance et empire romain, et un aperçu du fort joli travail de mise en place typographique de la MTF.

Souhaitons longue vie à la Media Type Foundry, nous attendons avec impatience les épreuves finales et la disponibilité de ces deux premières réalisations qui nous sortiront enfin j’espère de la tyrannie du Trajan, certes très réussi mais un tout petit peu trop omniprésent ces derniers temps...

>[Carolus Gallus]

PS : vous pouvez aussi retrouver la MTF sur Facebook (avec quelques belles photos) et sur Twitter...

   
 23/06/10  FFF J’ai retrouvé la « taupe » !

[J’ai retrouvé la « taupe » !] Et voici un billet d’humeur à l’égard des lecteurs du BdG qui sont aussi des footix ! …

« L'équipe de France est un champ de ruines, physique, technique et moral, la défaite de ce soir était la chronique d'un désastre annoncé, maintenant il faut tout reconstruire », a dit la ministre des Sports après le naufrage des Bleus… Le mouvement surréaliste initialisé en France, en son temps, par André Breton est un mouvement artistique et littéraire rare qui a su perdurer jusqu’à nous grâce à des acteurs hors du commun que manifestement le monde entier nous envie ! Rappelons-en pour mémoire la définition qu’en donnait Breton dans son « Manifeste du Surréalisme » : « Le Surréalisme est un automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » Avec notre sélectionneur national nous sommes assurément à bonne école… Petite revue de détails…

Il y a deux ans à la fin de l’Euro 2008, Raymond Domenech annonce son mariage avec Estelle Denis en direct à la TV, plutôt que de commenter le parcours particulièrement calamiteux de l’équipe de France… « Je n'ai qu'un seul projet, c'est d'épouser Estelle ! … c'est aujourd'hui que je lui demande. Je sais que c'est difficile, mais c'est dans ces moments-là qu'on a besoin de tout le monde et moi j'ai besoin d'elle. » Malgré ce dérapage surréaliste, le sélectionneur est reconduit dans ses fonctions pleines et entières par la FFF… S’ensuivra le parcours peu glorieux de l’équipe de France en qualification pour le Mondial en Afrique du Sud, avec en point d’orgue la main fameuse d’Henry et la victoire honteuse aux détriment de l’équipe d’Irlande… Puis, vint ensuite, pour bien préparer cette compétition, « l’affaire Zahia, prostituée mineure » à la sauce People, avec les mises en cause de trois joueurs de l’EDF…

Sur place en Afrique du Sud on assistera à la Bérézina que l’on connaît… La France éliminée du Mondial au premier tour après un match nul et deux défaites. Un séjour marqué dans le pays de l’Apartheid par des scènes hallucinantes de débilité notoire : le joueur Nicolas Anelka, qui n’en est pas à sa première fois, est exclu du groupe après avoir insulté son sélectionneur Raymond Domenech : « Va te faire enculer sale fils de pute » (à la une du journal l’Equipe) ; puis s’ensuit le boycott d’un entraînement pour protester contre le renvoi d'Anelka…, qui permet illico à nos joueurs, en plein Mondial, de « chercher la taupe » - dixit les joueurs !!! Cherchez l’erreur - Une grande première dans l’histoire du football mondial… Et le bouquet final, comme toujours, Domenech ne ratera pas sa sortie en refusant de tendre la main à son alter ego Carlos Parreira…, champion du Monde (quand même), en 1994 avec le Brésil ! … et… coach de l'Afrique du Sud - Pays organisateur ! A la fin du match, le sélectionneur des Bleus se présentera en conférence de presse avec sa morgue habituelle à l’égard des médias ! Hé bien si avec ça la « taupe » n’est pas André Breton ! Moi j’en perds ma Vuvuzela !

>[Juste Leblanc]

PS : les amateurs de Philip K Dick auront reconnu, bien mal dissimulé sous les initiales de FFF, l'influence néfaste du principal instigateur occulte de la conspiration Aramchek, Ferris F. Fremont... Avec 666 comme valeur de ses initiales, le football français montre son vrai visage ! >[NdlR]

   
 21/06/10  18VI Appel typographique

[Appel typographique] En ces jours de détresse footballistique, de dépression sportivo-pipolesque et de marasme généralisé, rappelons-nous qu’à la même période il y a soixante dix ans sans vuvuzela mais avec des colonnes de panzer sur les Champs Élysées, la France et les français étaient aussi au fond du trou. Bon, pour des raisons autrement graves, je vous l’accorde mais aujourd’hui où plus rien de ce genre ne peut nous arriver (?) c’est le foot qui vient au premier plan de nos préoccupations. « O tempora, o mores », comme disait Marcus Tullius.

Pour nous remonter le moral, voici ce que le grand Charles (le « grand pas beau » comme l’appelaient les québéquois) nous disait ce 18 juin 1940 et afin de ravir autant les yeux que les oneilles, ses paroles sont accompagnées d’une petite chorégraphie typographique qui, personnellement, me réjouit dès les premières secondes.

Quoiqu’à être franc, autant vous avouer qu’à l’idée que nous soyons délivrés de la coupe du monde mardi soir, je me sens déjà tout ragaillardi... Mais je suis sans doute un mauvais français...

>[Lucius Sergius Catilina]

   
 18/06/10  Vite Pierre Alechinsky

[Pierre Alechinsky] Vite vite, vous avez jusqu'à lundi matin 9 heures pour podcaster (pardon ballado-récupérer) l'émission des Matins de ce matin sur France Culture avec comme invité Pierre Alechinsky en personne. Ce peintre qui s'est notamment illustré dans le groupe CoBrA a ravi ses auditeurs, dont je fus, avec ses connaissances et ses opinions sur l'art en général, mais aussi les gauchers, dont il fut, l'écriture et sa gauchère subdivision, l'écriture dans le miroir et une foule d'annecdotes plus édifiantes les unes que les autres sur sa vie et son travail, ses relations avec Dotremont et avec d'autres amis de CoBrA.

Déjà fortement connoté calligraphie, (n'a-t-il pas un chapitre rien que pour lui dans "le Jardin des mots" ?), paradoxalement le seul moment où je bouillis intérieurement (mais sans déborder rassurez-vous), ce fut quand il aborda le thème de la calligraphie occidentale dont il fit une "calligraphie de suivi de modèles" en la comparant à la calligraphie extrême orientale plus "picturale". Cela me semble oublier complétement le tournant que prit la calligraphie occidentale à la fin du XXe siècle où elle s'est libérée des chaînes qui la maintenaient figée depuis le moyen âge et s'est déployée merveilleusement dans le champ du graphisme, de l'expressionnisme et même de l'abstraction. Mais c'est aussi oublier le poids des "maîtres" dans la calligraphie extrême orientale et les nombreuses heures que l'élève doit passer à copier les travaux de ses illustres ancètres avant qu'un jour quand il arrive à leur niveau, il puisse libérer enfin ses propres énergies et sa propre créativité. Il n'est que de lire « Passagère du silence » de Fabienne Verdier pour en être convaincu.

Cela dit, même si vous n'êtes ni gaucher, ni calligraphe, téléchargez vite tant qu'il en est encore temps cette émission et plongez-vous avec délice dans ces propos si revigorants.

PS : la présence de Pierre Alechinsky est bien entendu due à l'ouverture de son exposition au Musée Granet à Aix en Provence... Revenez nous voir de temps en temps et vous en saurez bientôt plus.

>[Guglielmo Marconi]

   
 15/06/10  Livre Un détail ?

[Un détail ?] Affutez vos mirettes ! Car le livre dont il est question va faire travailler vos cônes, vos bâtonnets et tous les neurones qu’il y a derrière ! Connues pour leur revue Back Cover dont le numéro 3 vient de sortir, les éditions B42 (clin d’œil) offrent à notre avidité de connaissance scripturale « Le détail en typographie » qui se veut récapituler tous ces petits « je ne sais quoi » (comme diraient les anglophones) qui différencient une typographie agréable et lisible d’une autre franchement rébarbative.

Et en tant que calligraphes, vous savez bien qu’il est parfois difficile de déceler ce qui rend une composition bancale ou équilibrée. À voir l’ensemble, on sent qu’il y a quelque chose / un truc / un détail qui va ou ne va pas. Mais quant à pouvoir le désigner exactement, ce qui est tout de même la première étape sur le chemin de la correction, rien de précis n’est exprimable et on peut passer des heures à faire et à refaire en changeant la forme des lettres, l’interlettrage, l’interlignage ou tout autre élément de l’ensemble, sans trouver « ce qui ne va pas ».

Eh bien ce livre se propose de passer en revue tous les détails d’une composition typographique pour montrer ce qui est agréable et ce qui ne l’est pas, et ce exemples à l’appui. L’œil ici est éduqué à reconnaître un interlettrage trop lâche ou trop serré, une colonne trop large ou trop étroite ou une lettre disgracieuse par sa forme dans un ensemble. Certes, bien que ne faisant qu’une soixantaine de pages, l’ensemble demande pas mal de concentration pour arriver à comprendre, à déceler, à « voir » le défaut car il s’agit parfois d’un vrai « détail ». Mais le résultat en vaut la peine : un œil éduqué à percevoir le défaut mais aussi à en analyser la provenance et donc à trouver le moyen de le corriger.

Le texte de Jost Hochuli n’est pas en reste pour expliquer le pourquoi et le comment de tout cela et il conceptualise parfaitement par des mots ce que l’on aura pu visualiser par les illustration.

Un beau petit livre absolument indispensable à tout amateur de lettres, quelle que soit la technique qui a sa préférences, de l’écriture manuscrite à la typographie informatique en passant par la gravure lapidaire, bien entendu…

>[Johannes Gensfleisch]

   
 9/06/10  67/68 Schnapsum

[Schnapsum] Vous connaissez sans doute le « lorem ipsum », ce pseudo texte qui sert à remplir des pages web dont le contenu n’est pas encore écrit mais dont on veut estimer la qualité graphique. On utilise donc généralement un faux-texte traditionnel commençant par « lorem ipsum » dont certains disent qu’il remonte aux tout premiers moments de l’imprimerie et qu’il serait tiré d’un ouvrage de Cicéron après moultes interprétations et recopies plus fautives les unes que les autres.

Mais à l’heure de la modernité d’internet, il est tout à fait impensable de mettre du latin au milieu des balises HTML sans créer une tension chronologique insoutenable qui risque de faire planter votre serveur web ! Mais alors que mettre ? Un texte en français ne saurait être neutre aux lecteurs francophones (que choisir ? le troisième tome des Mémoires de Guerre de Charles De Gaulle ? ou les premières strophes de l’Internationale ?) L’allemand fortement connoté (cinquante ans après !) n’est guère plus utilisable en ces temps de multi-linguisme et un texte en anglais vous rabaisserait au niveau du minimum minimorum du vulgus pecum (oh là là, le plantage de mon portable n’est pas loin).

Une solution originale vient d’être trouvée par un alsacien de génie (pléonasme) en proposant un texte... en alsacien tout simplement ! Sur son site, « Schnapsum, le Lorem Ipsum Alsacien », il vous propose de télécharger plusieurs versions de ce texte qui fleure bon la choucroute et le Gewurtztraminer, et qui mettra un peu de raifort dans vos futures pages web. Ce site est sponsorisé par « Fourcht, la saucisse traductrice », tout un programme. Voici un extrait amené à devenir célèbre :

« Lorem Elsass ipsum condimentum jetz gehts los risus, rhoncus barapli Spätzle sit Christkindelsmärik placerat Coopé de Truchtersheim turpis ornare geïz Oberschaeffolsheim libero. morbi munster porta ac schneck bissame hopla Mauris chambon Gal ! tellus suspendisse tristique leverwurscht Huguette kuglopf schpeck, quam. elementum ch'ai s'guelt leo eleifend merci vielmols Verdammi nullam amet, varius so picon bière dignissim ante Carola non eget commodo sagittis Wurschtsalad mollis hop Yo dû. messti de Bischheim bredele gravida... »

Ah je sens déjà l’odeur du vin chaud sur la place de la Cathédrale !

>[D'Hans im Schnokeloch]

   
 6/06/10  GB Liaisons généreuses

[Liaisons généreuses] On connaissait Thora Van Male pour ses travaux sur les iconophores, ces illustrations en tête de chapitre des dictionnaires destinées à regrouper une foultitude d'objets commençant par la lettre qui y est traitée... Et bien après trois longues années de « black-out », réjouissons-nous, elle est de retour avec « Liaisons généreuses, L'apport du français à la langue anglaise ». Car à l'heure où la défense de la francophonie est de l'ordre de la pensée unique, où l'on cherche désespérément à forcer le citoyen francophone à envoyer des courriels plutôt que des emails, force est de constater que les anglophones n'ont pas été aussi chauvins et que durant des siècles ils ont laissé pénétrer dans leur parlé tout une floppée de termes français, quitte parfois, il est vrai, à les agrémenter à leur sauce (à la menthe)... Chacun retouvera au fin fond de ses souvenirs d'histoire les « Honni soit qui mal y pense » et « Dieu et mon droit », devises respectivement de la couronne d'Angleterre et de l'ordre de la Jarretière.

Thora Van Male, citoyenne d'origine canadienne anglophone mais vivant aujourd'hui en France a donc goûté des deux mondes et elle recense ses découvertes dans ce livre où elle passe en revue les "rendez-vous" et les "oh la la" non sans dénoncer les faux-amis ou les travestissement de sens. Il est bien sûr impossible d'évoquer ici la totalité de ce que ce livre recense, mais voici quelques pépites qui m'ont particulièrement étonné, comme par exemple l’origine du mot anglais mushroom (champignon) qui viendrait de notre bien français mousseron ! De même pour crayfish (sorte de crustacé) qui est tiré d’écrevisse ! Plus étonnant encore, le retour vers le français d’un mot que les anglais nous avaient emprunt, comme le toast que l’on porte à la santé du confrère qui nous régale aujourd’hui, emprunté à l’anglais toast, bien sûr mais qui vient lui-même du français toster griller, rotir ! Je vous conseille également les premiers chapitres sur les emprunts dans le domaine de l’amour et du sexe qui confirment notre réputation pour le moins gauloise auprès des habitants de la perfide albion.

En tout cas, ce livre montre parfaitement et parfois par l’absurde, l’inanité du protectionnisme linguistique qui fait rage en ces temps de néologismite aiguë (et un de plus), car si les anglais nous bombardent de mots et de concepts que nous adoptons tels quels, soyons heureux qu’en d’autres temps, nous ayons adopté le football ce qui nous réjouit tous (à quelques rares exceptions près) en cette période de mundial et de dévotion omiste !

Superbement illustré de gravures anciennes, se lisant de bout en bout comme un roman d’aventure (ne s’agit-il pas de l’histoire d’une invasion?) ce livre nous démontre une fois de plus à la fois l’étendue de la culture linguistique de l’auteur mais nous réjouit aussi par son style d’écriture si ludique, si primesautier, si humoristique sans aucun sacrifice ni à la précision ni à l’érudition.

Un grand moment de bonheur et une somme d'érudition à lire et à offrir de toute urgence !

>[Bob Rully]

« Liaisons généreuses, L'apport du français à la langue anglaise » par Thora Van Male aux éditions Arléa.

   
 1/06/10  Expo Calli à Niort

[Calli à Niort] EVA (Écritures vers l'Art) est une association de calligraphie très discrète... Elle ne propose (à ma connaissance) aucun site internet et seules quelques rencontres de hasard m'ont permis de faire connaissance avec quelques un des ses membres. Pourtant, EVA était déjà présente aux regrettées « Rencontres de Calligraphie » lursiennes, ce qui en dit long sur la persévérance de ses animateurs pour proposer chaque année stages, expositions et manifestations diverses. Ils ont ainsi déjà invité nombre de célébrités calligraphiques que nous ne nommerons pas faute de pouvoir les nommer toutes, et ce avec une bonne humeur et un sens de l'accueil que la rumeur a moultes fois colportés jusqu'à nos oreilles provençales.

Aussi, c'est avec un grand plaisir que j'ai reçu récemment de leurs nouvelles sous la forme d'un mail signalant qu'à l'occasion de leur dixième anniversaire (joyeux anniversaire et longue vie !) ils organisent une exposition de leurs travaux au « donjon », un lieu niortais qui semble tout a fait mystérieux à ce qu'en fait croire l'omniscient Google. Vous y verrez comment la calligraphie peut être déclinée sur une multitude de techniques et de support, depuis la traditionnelle encre sur feuille de papier jusqu'à la gravure, en passant par les collages et les écritures sur les supports les plus divers (bois de peuplier déroulé) voir même des « robes d'écritures » !

Les quelques impressions que j'avais eues lors de la rencontre de leur présidente il y a quelques années me semblent tout a fait confirmées, EVA travaille à la fois la qualité artistique sans compromission mais exprime aussi une créativité des plus débridées dans les techniques et les mises en pratique. Bravo !

En tout cas, ne manquez pas d'aller voir ce que cette association a produit dans ces dix années bien remplies et n'oubliez pas de discuter avec eux de la diversité de leurs travaux et des meilleurs moments de leurs nombreux stages, vous en apprendrez de bien belles !

>[Bertie du Gayclin]

Toutes les informations sur leur exposition ici.

   
 Mai 
 
 29/05/10  Wok Quelle bonne idée !

[Quelle bonne idée !] On a beau dire, quand une nouvelle idée fleurit sur le net, on a toujours le réflexe de se dire « mais comment personne n’a eu l’idée de faire ça plus tôt ? ». Dans le domaine des moteurs de recherche, pourtant, on trouve les plus grosses sociétés américaines du web, de Google à Yahoo, rien que des pointures, des kadors, des épées... le top du top, la crème de la crème… Avec des équipes constituées des meilleurs informaticiens du moment, issus des plus grandes universités mondiales, surpayés à avoir les bonnes idées. Et pourtant, c’est à Bordeaux qu’est né un moteur de recherche hors du commun par sa vision de la recherche culturelle.

Car oui, comment chercher (et donc trouver) un livre, un film ou une musique qui soit en phase avec votre humeur du moment ? En cette époque consumériste vous cherchez à vous renouveler par une philosophie du monde profonde mais décalée pour éviter les dogmatismes. Que faire ? Aller sur Google et demander « cherche livre philosophique profond mais décalé » ? Pas vraiment pertinent; vous trouvez moultes pages vaguement liées avec la philosophie possédant toutes à un endroit ou à un autre les mots que vous demandez mais aucune qui répond à votre attente. Bref, échec sur toute la ligne.

Mais allez donc sur Culture Wok : cliquez sur BookWok (c’est un livre que vous cherchez), mettez à gauche les curseurs à fond sur « profond » et « décalé », mettez le curseur de droite sur « philosophie », cliquez et... on vous propose Nietzsche (quoi de plus profond et décalé), Onfray (en effet...), Murakami Haruki (quelle bonne idée...) et un livre inconnu « Le plus mauvais groupe du monde » dont la critique (obtenue en cliquant sur la photo de la couverture) semble décrire exactement ce que je cherche ! Un clic et vous voilà avec l'adresse ou le site d'un libraire près de chez vous. Plusieurs autres propositions sont bien trouvées, de Jostin Gaardner à « Dieu en personne » la BD de Marc Antoine Mathieu (à lire absolument). Incroyablement simple mais totalement pertinent, l’utilisation est ultra-facile : choisissez avec les curseurs de droite le type de film, musique ou livre que vous cherchez, à gauche l’humeur que vous voulez y trouvez, cliquez sur « Ok » et vous avez vos réponses.

Et maintenant jouez, vous aussi, à trouver un film fantastique intimiste et décalé (« Le festin nu » de Cronenberg, quel génie), un film expérimental onirique et contemplatif (« La jetée » de Chris Marker, bien trouvé) ou un film de SF spectaculaire et drôle (« Frankenstein junior » hilarant Mel Brooks ou « La petite boutique des horreurs » jubilatoire).

Pourtant déjà bien pourvu, le site s’améliorera au fur et à mesure de l’ajout de nouvelles références qui combleront les quelques « trous » qui vous font revenir bredouille, car, bizarrement, il ne trouve rien pour un film d’horreur expérimental et contemplatif…

>[Wok Andwoll]

PS : un mail fort sympathique de l'équipe de CultureWok me signale que si ce site (associatif !) est dépourvu de publicités, c'est parce qu'il a fondé et qu'il entretient un partenariat étroit avec une réseau de libraires. Je vous conseille donc, si vous voulez voir le Wok croître et embellir, de vous rendre « in real life » chez un des libraires proposés plutôt que de rester dans la virtualité du consumérisme internet. Une bonne conversation avec un érudit du livre vous évitera bien des déconvenues !

   
 26/05/10  Virus Transmission…

[Transmission…] On sait que les maladies en général et les virus en particulier ne franchissent pas facilement la « barrière des espèces », c'est à dire qu'il ont du mal, heureusement, à se transmettre d'une espèce à l'autre. Certes, quand ils le font, comme pour certains virus de la grippe aviaire ou porcine, c'est en général pour notre plus grand déplaisir et la variante de la maladie est bien souvent ravageuse. Mais qu'en est-il des virus d'ordinateur ? sont-ils transmissibles à l'animal ? ou à l'homme ?

A l'homme en tout cas, c'est possible ! C'est ce que vient de prouver un professeur britannique (ils sont fous ces anglais) en s'injectant volontairement une puce RFID dans le corps. Cette puce a ensuite été, volontairement là encore, infectée par un virus provenant d'un ordinateur (un PC, je vous rassure amis de la pomme) et elle a ensuite, toujours sous contrôle, transmis ce virus à un autre ordinateur (un autre PC) qui a été immédiatement contaminé. C'est le premier cas connu de transmission de virus informatique par un intermédiaire biologique. Certes, me direz-vous, il s'agit d'un porteur sain, c'est à dire que le vecteur de transmission de la maladie (le professeur) ne l'a pas attrapée (encore qu'à mon avis, il est déjà bien malade), il l'a juste transmise. Mais après les attaques par wifi ou bluetooth de certaine hackers fous sur la puce qui régule les pacemakers ou celle qui règle le dosage d'insuline de certains patients diabétiques, on imagine que sans doute très prochainement, la santé des humains sera directement affectée par ces parasites cybernétiques. A quand la transmission de virus informatique par les livres de bibliothèques, les cartes bleues ou les passeports biométriques ?

On dit qu'aujourd'hui trente pour cent des citoyens américains sont stressés par une éventuelle panne informatique due à des virus... Ne sont ils pas déjà contaminés par une forme de maladie mentale transmise par les ordinateurs ?

>[Madmacs]

   
 22/05/10  RdL Vacances au soleil

[Vacances au soleil] Avec l'été qui approche recommence l'avalanche des régimes « perdez trente kilos en deux jours », « entrez dans votre maillot de bain en une semaine » et autres « soyez celle qu'on regarde sur la plage en ne vous privant de rien ». Mais ces efforts diététiques ne sont nécessaires que pour les personnes dont la principale occupation de l'été sera d'aller bronzer idiot avec quelques millions de congénères, ravalant la grande migration des lions de mer à une petite escapade intime entre amis. Mais vous, fidèles lecteurs du BdG n'êtes pas de cette engeance ! Vous savez passer des vacances intelligentes et donc dépourvues de toute autre considération culinaire que celle de découvrir les merveilles de la table et les splendeurs culturelles de la région qui va vous accueillir !

Et si vous manquez d'inspiration pour la fin de l'été, je vous signale que se tiendra comme d'habitude du 22 au 28 août prochain, à Lurs, la célèbre et incontournable session d'été des Rencontres de Lure, session au cours de laquelle vous pourrez parfaire votre culture graphique et typographique au contact des plus grands experts de la chose imprimée. Cette année, le thème en sera « FutileUtile, La typographie entre plaisir et devoir », ce qui laisse présager un fin mélange de culture ludique et sérieuse comme les RdL nous le prodiguent chaque année depuis déjà plus de cinquante ans. Aucun régime n'est nécessaire pour participer à cet événement considérable, il vous suffit de cliquer sur le bulletin d'inscription (notez que la cotisation aux RdL a baissé cette année) et si vous le faites avant fin juin, vous bénéficiez en plus d'une remise de 20%, ce qui évitera à votre porte-monnais un régime d'amaigrissement supplémentaire !

>[Marcile Futil]

   
 20/05/10  Stage Calligraphie au marker

[Calligraphie au marker] La calligraphie à l'heure de la modernité ! En préambule à l'irruption prochaine du graf' dans la calligraphie graphosienne, nous prendrons contact dimanche prochain avec le marker, cet instrument ultra-moderne dont se servent d'ailleurs certains graffeurs. Des instruments du passé nous ferons table rase pour utiliser cet outil de la modernité et sortir de l'historicité pour attaquer le réel de l'ici et maintenant. Si Sœur Janine vient nous rendre une petite visite je suis sûr que notre parlé « djeuns », nos « slams », nos écritures en langage texto et nos casquettes sur le côté lui feront avoir une crise cardiaque (j'exagère à peine pour vous faire saisir l'idée).

Rendez-vous donc dimanche prochain pour un stage qui transformera pour un jour le couvent du Belvédère en un reflet de la banlieue la plus crasse du 93 avec djeuns (nous), émeute à volonté, assaut de CRS et autres distractions typiques de l'endroit. On est prié d'amener ses substances illégales, ses voitures à brûler et ses markers bien entendu !

>[Dominique Tamère]

   
 17/05/10  Qin Éphémère calligraphie…

[Éphémère calligraphie…] Alors que dans notre occident moderne la calligraphie est une discipline marginale ni connue ni reconnue, on pouvait s’imaginer qu’elle restait vivace et contemporaine dans le Chine d’aujourd’hui. Une superbe video nous démontre que si cela devient malheureusement une réalité pour les nouvelles générations (« les jeunes ont trop de travail »), ce n'est pas le cas pour les retraités. Notez d'ailleurs que ce viel homme annonce ses soixante seize ans tout en paraissant en faire au moins quinze de moins ! La calligraphie conserverait-elle la jeunesse éternelle, comme le soutient la tradition chinoise ?

« Je ne suis pas un calligraphe » prétend cet homme, en tout cas admirez la remarquable virtuosité avec laquelle il manie son pinceau d’un bon mètre de long et l’incroyable subtilité des idéogrammes qu’il arrive à tracer avec cet outil qui semble pour le moins rudimentaire. Quelle tension dans chacun de ces traits, quel équilibre dans la construction de ces caractères, quelle vivacité dans chaque élément, et le tout pour quelques minutes seulement d’émerveillement ; un peu de soleil et ces magnifiques œuvres d’art éphémère disparaissent des dalles sur lesquelles elles sont tracées et ne survivent plus que comme souvenir dans la mémoire de ceux qui les ont admirées…

Une belle leçon de calligraphie... et de modestie !

>[Manuela Ecripartère]

   
 12/05/10  MLM Nouveau Musée

[Nouveau Musée] 600 mètres carrés consacrés à des manuscrits de toutes sortes et 60 000 documents glanés dans le monde entier ! Une info de taille que le BdG se devait de vous présenter en avant-première puisque ce nouveau musée, fondé par Gérard Lhéritier, sis au 222 Boulevard Saint-Germain, Paris 7e, est ouvert depuis quelques jours seulement, il abrite désormais cette somptueuse collection… (entrée 7 euros, gratuit pour les moins de 12 ans) – Le site Internet de ce musée se trouve à cette adresse (On peut d’ailleurs signaler ou déplorer, c’est comme on veut, au passage, la création artistique du site réalisé par l’agence parisienne Whodunit mais comme « whodunit » vient de la langue de Mister Bean, pour une traduction du genre : « c’est kiki la fait ? », autant signaler aux lecteurs du Blog de Graphos, kiki la vraiment fait ? - Effectivement… bonjour le logo du MLM, que nous ne commenterons pas… pas plus d’ailleurs que le graphisme du site du MLM et surtout son code couleur particulièrement improbable…, refermons la parenthèse).

Pour l’ouverture du musée la première exposition est consacrée à Marcel Proust (1871-1922) : « Proust, du temps perdu au temps retrouvé » à découvrir donc du 15 avril au 29 août 2010, à travers 160 documents dont plusieurs n'ont jamais été publiés… Comme indiqué sur le site du MLM : « Seront exposés aussi bien des lettres que des manuscrits, des dessins, des photographies ou des éditions originales, couvrant presque toute la vie adulte de l’écrivain, de 1894 à sa mort en 1922. Six pièces avaient déjà été montrées dans l’exposition « Marcel Proust » de la BnF en 1965 mais de nombreuses autres sont exposées pour la première fois et ne figurent pas dans l’abondante bibliographie consacrée à l’écrivain. »

>[Emmanuel Brouillard]

   
 8/05/10  TV Erik Spiekermann

[Erik Spiekermann] Arte n'est décidément pas une chaîne comme les autres. Savez-vous qu'on va y parler de typographie ? Bon, je vous rassure, pas à une heure de grande écoute, mais tout de même ! Dans l'émission « Metropolis » de ce samedi soir (euh si je comprends bien leur programme elle passera dimanche matin fort tôt ?) on pourra voir un sujet sur la « typomania » au cours duquel Erik Spiekermann « un des papes de la typographie » (je citele site) est interviewé à propos de sa passion pour la création de caractère (en laquelle il excelle en effet) en rapport avec la prochaine exposition TYPO Passion à Berlin qui aura lieu du 20 au 22 mai.

Ayant eu le privilège de rencontrer Erik Spiekermann à Lurs il y a quelques années, je ne peux que vous conseiller de prendre un café bien fort pour tenter de rester éveillé jusqu'à cette heure tardive, ou alors de vous jeter sur la notice de votre magnétoscope (ou DVR si vous êtes à la pointe de la technique) pour enregistrer automatiquement cette émission. Sinon, vous pouvez également attendre sa rediffusion à une heure plus humaine vendredi 14 mai à 8 heures du matin... Mais dans ce dernier cas, que pourrez-vous dire lundi prochain à la machine à café quand le génie d'Erik Spiekermann sera le sujet principal de conversation de tous vos collègues ?

>[Arletty Popassion]

PS : Et un grand merci à Lolo pour l'info !

   
 6/05/10  Fête Saint Jean Porte Latine

[Saint Jean Porte Latine] La fête de la saint Jean d’Été ou saint Jean d’Hiver, se conçoit traditionnellement aux deux solstices, mais il existe aussi une Saint Jean du mois de mai, bien moins connue celle-là - fêtée le 6 mai - et que l’on nomme la Saint Jean Porte Latine. Cette fête méconnue de la Saint Jean est traditionnellement associée aux métiers du livre et donc au premier chef aux calligraphes, puis libraires et imprimeurs et ce depuis Charles VI… En effet en 1401, Charles VI rend une ordonnance autorisant les artisans du livre : calligraphes, parcheminiers, relieurs, enlumineurs…, à prendre Saint Jean comme saint patron de leur corporation et en 1467, Louis XI autorise les libraires à faire partie de cette confrérie, puis en 1572, Charles IX accepte les imprimeurs au sein de ladite confrérie en commémoration du martyr de saint Jean supplicié dans un chaudron d’huile bouillante dont la matière visqueuse rappelait… l’encre d’imprimerie !
>[JB]

NDLR : et les typographes étant de joyeux lurons, la Saint Jean Porte Latine donne lieu à de plaisantes ripailles rythmées par le célèbre « ala » ! Santé et prospérité comme disent les (imprimeurs) suisses !

   
 4/05/10  Expo Post it

[Post it] Avec le Printemps qui revient, reviennent aussi en nombre grandissant non pas les hirondelles mais bien plutôt les expos qui fleurissent en cette période démeterienne aux quatre coins de l’Hexagone…

Deux d’entre elles nous font particulièrement plaisir à commenter puisqu’il s’agit de l’actualité calligraphique de notre ami Bruno Gigarel, (ex marseillais monté à la capitale)… mais toujours calligraphe. C’est ce que vous pourrez constater (surtout si vous le rencontrez en personne), et si vous vous rendez cette semaine, vendredi soir pour être précis, pour le vernissage de l’exposition « Stabat Mater », à l’atelier « Calligraphis », au 16 rue Visconti, dans le 6e arrondissement, à Paris. (Une exposition de calligraphies récentes de Bruno Gigarel - du 7 au 22 mai 2010). - Bruno Gigarel nous signale également durant cette même période, une co-exposition avec l’ami Claude Mediavilla (qu’on ne présente plus), pour le 11e festival « Èclats d’Arts », à Meaux, le mercredi 12 mai, à 16 heures, en présence de Jean-François Copé et Muriel Héricher, à l’Espace culturel Luxembourg, 4 rue Cornillon, 77100 Meaux. (Exposition du 11 au 22 mai 2010) - Qu’on se le dise - Mettez vite ces dates sur un post it, pour ne pas rater l’événement.

>[DJ Mudfoot]

   
 1/5/10  Mai St Amand les Eaux

[St Amand les Eaux] Ah, le mois de mai, avec lui reviennent le printemps, les fleurs, les shorts et les sandalettes, les repas sur la terrasse et... le Mai de la Calligraphie de Saint Amand les Eaux !

Notre amie Amélie Dhesse et toute son équipe vous ont concocté cette année une série d'événements particulièrement réjouissants sur le thème (cher à Graphos) « des Mots et des Mets ». Autant dire que tout graphosien qui s'y rendra se sentira comme chez lui !

D'ailleurs le programme est tout ce qu'il y a d'alléchant (au hasard de ce qui m'attire l'œil) : découvertes de la Calligraphie à travers les « saveurs du monde », rencontres de calligraphie et d'enluminure en Nord, visites guidées gourmandes de l'exposition, visites de la Tour Abbatiale en Chti, ateliers de calligraphie sur le thème « recettes italiennes calligraphiées à l'aquarelle » (et dégustées ensuite, j'espère !), stages de « calli-cuisine », j'en passe et des meilleures. Bref, un mai de la calligraphie toujours aussi créatif dans les thèmes et les modalités de ses activités, un grand bol d'air frais dans la tête pour fêter le retour des beaux jours !

De quoi prouver une fois de plus qu'à Saint Amand les Eaux, la réalité dépasse bien la fiction de « Bienvenue chez les Ch'tis » !

>[Lanthaire in Pabula]

Vous trouverez le programme ici, un article dans le journal municipal (page 4) et tout ce que vous devez savoir sur cette cité décidément bien dynamique, Saint Amand les Eaux !

 

   
 Avril 
 
 29/04/10  Num Bibliotheca Vaticana

[Bibliotheca Vaticana] On savait que le Vatican a la tête dans les étoiles, que ce soit par sa liaison directe avec le ciel ou à cause de son célèbre observatoire astronomique, mais ce n'est pas la seule concession qu'il fait à la modernité. Monseigneur Cesare Pasini, Préfet de la Bibliothèque Vaticane a annoncé il y a quelques jours que le Saint Siège démarrera prochainement un vaste programme de numérisation de son fonds de manuscrits, un des plus riches du monde. On y trouve moultes raretés comme le célèbre Codex Vaticanus, une des premières bibles en grec datant de Constantin, des œuvres de Virgile qui sont un modèle de ce que la rustica peut offrir de plus parafit, les évangiles de Lorsch et leurs splendides enluminures romanes mais aussi plus tardivement des autographes de Petrarque ou des éditions rares de la Divine Comédie.

Ce programme de numérisation se poursuivra pendant dix ans et emploiera jusqu'à cent vingt personnes. Vu le coût d'une telle opération et la longévité qui sera demandée pour ces archives, le Vatican a décidé d'innover (si l'on peut dire) en utilisant un format d'image issu du monde de l'astronomie, le format FITS. Ce choix serait motivé par le fait que ce format existe depuis de nombreuses années déjà et qu'il a garanti, jusqu'à présent, une parfaite conservation des images dont certaines datent pourtant de plus de trente ans. Il serait également bien moins cher à conserver et à utiliser (là, j'ai des doutes).

Sachant les merveilles que contient la Vaticana, il me tarde de pouvoir avoir un aperçu de ces trésors jalousement gardés à l'abri des portes massives du Saint Siège ! Malheureusement, après avoir lu et relu la déclaration officielle de démarrage de ce projet, je n'ai pu trouver nulle part l'annonce d'une mise en ligne sur Internet des images numérisées de ces manuscrits. Le Vatican aurait-il encore des secrets qu'il craint de partager avec le reste du monde ? De quoi alimenter toutes les rumeurs de secrets bien gardés et donner du grain à moudre à toutes les imaginations conspirationnistes !

>[Eva Tikana]

   
 26/04/10  IHS Manuscrits de Qumrân

[Manuscrits de Qumrân] La BnF va s'attirer la reconnaissance de tous les amateurs de vieux papiers (ou plutôt de vieux papyrus en l'occurrence) en ouvrant les portes de sa nouvelle exposition sur le thème de « Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte ». Ces célèbres manuscrits datant du premier siècle avant le Christ regroupent un certain nombre de livres qui formeront (ou ne formeront pas, justement) l'Ancien Testament tel que nous le connaissons. Écrits en alphabet hébreu, ils permettent de connaître l'état de ces textes bibliques bien avant leur tardive fixation chrétienne... et surtout ils permettent d'avoir un splendide aperçu de l'agilité des scribes de l'époque à écrire un alphabet somme toute pas si facile sur des papyrus qui n'étaient sûrement pas aussi bien préparés que ceux que l'on peut trouver ou se fabriquer de nos jours avec papier de verre ultra-fin, produits chimiques divers ou même ponceuse électrique (si, si, je l'ai vu de mes yeux !)...

Mais ce qui fascine surtout le visiteur, c'est l'aura de mystère qui entoure ces fameux documents. De nombreuses théories conspirationnistes ont prétendu que certain textes révélant de sombre secrets n'aurait volontairement pas été traduits et que des fragments auraient même été détruits afin que la connaissance qu'ils renfermaient ne soit jamais mise entre les main du vulgus pecum. Un roman érudit d'Éliette Abécassis et quelques passages cryptés dans l'œuvre de Philip K Dick y font allusion sans vraiment mettre au grand jour la vérité mais en sous entendant moultes conspirations des plus obscures...

En tout cas, ne manquez pas de voir ces trésors de la connaissance (et de lire leur traduction), ils jettent un jour nouveau sur la communauté des Ésseniens, si ce sont vraiment eux qui les ont écrits, dont on nous dit que Jésus en serait peut-être issu. Bien des mystères planent encore sur les grottes de Qumrân...

>[Timothy Archer]

PS : pour les amateurs, un petit amuse-gueule video de l'exposition est disponible ici et le site de la BnF regorge de documents passionnants sur ces manuscrits.

   
 23/04/10  Tek Life Recorder

[Life Recorder] Le life-recorder (littéralement un enregistreur de vie) est l'un des derniers gadgets high-tech que les industriels nous proposeront bientôt. Combinant les technologies à la base des caméscopes miniatures, celle des clés USB à grande capacité, un récepteur GPS et une connexion au réseau téléphonique, il s'agit d'un petit appareil que vous porterez autour du cou et qui enregistrera les images et les sons en continu (pour l'instant, les odeurs et le reste viendront après) ainsi que votre position où que vous soyez dans le monde. Là où cela devient intéressant c'est que cet appareil aura une capacité telle que l'on pourra l'allumer à la naissance et ne l'éteindre qu'au dernier souffle de son porteur. Bien entendu, le life-recorder enregistre sans possibilité d'effacer, tout instant étant considéré comme tellement précieux qu'il ne faut pas risquer de le perdre. Voyez dans cette vidéo de 2001 (déjà dépassée) tous les usages merveilleux de ce dispositif.

Vous pensez que c'est de la science-fiction ? A peu près autant que lorsqu'on imaginait il y a quelques années pouvoir emporter sa bibliothèque, sa filmothèque et être connecté à des milliards d'êtres humains à tout moment, ce qui resta inimaginable jusqu'à ce que sorte l'iPad. Mais ce qui interpelle dans le life-recorder n'est pas la performance technique incontestable, mais l'invasion de la vie privée par un œil objectif dont on imagine bien l'usage que peuvent en faire les divers pouvoirs économiques ou politiques.

Oh bien sûr, comme pour les téléphones portables, il ne sera pas obligatoire... au début. Mais il suffira d'une bonne campagne d'« information » sur son apport décisif dans une affaire de mœurs sur mineurs pour que son utilisation devienne au minimum fortement recommandée. Ainsi constatez que de nos jours, ne pas avoir de téléphone portable est devenu totalement politiquement incorrect, cela vous rend immédiatement louche ; soit vous en avez un dont vous ne voulez pas donner le numéro, ce qui fait de vous un suspect de vouloir cacher quelque chose, soit vous n'en avez réellement pas et cela fait de vous un asocial capable de toutes les turpitudes...

Une autre analogie du life-recorder avec le téléphone portable est la lente mais inéluctable invasion de la vie privée : il est dorénavant possible aux « autorités » (et aux petits malins) d'allumer le micro de votre téléphone à distance pour vous écouter vous et ceux qui vous entourent, savoir où vous êtes (encore plus facile si votre téléphone possède un GPS) voire allumer la caméra qui avec un peu de chance permet de voir en plus d'écouter. Ceci bien entendu en sus de savoir à qui vous téléphonez et qui est dans votre annuaire et quel genre de photos vous prenez. Un mari suspicieux n'a nul besoin d'engager un détective de nos jours.

Je suis toujours stupéfait de voir avec quelle nonchalance les individus laissent envahir leur vie privée (voir la fournissent directement cf. Facebook ou autres réseaux sociaux) pour après se rendre compte qu'ils sont la proie au mieux des publicitaires amoraux et au pire des censeurs moralistes ou paranoïaques de tout poil dont le monde post-11 septembre regorge. Essayez d'avoir un ami prénommé Oussama sur Facebook et d'aller aux USA en avion.

Comme quoi Georges Orwell avait raison sur tout sauf sur un point : en plus, les gens payent pour avoir l'œil de big brother constamment braqué sur eux !

>[Madmacs]

PS : Microsoft, toujours sur les bons coups, montre ici son idée de la chose. On commence déjà à nous expliquer comme c'est utile pour les gens atteints d'Alzheimer ou qui pourraient l'être un jour. Jouer sur la peur, de nos jours c'est imparable. Heureusement, avec la technologie Microsoft, l'appareil sera vite envahi de bugs, virus et autres logiciels incrustant des publicités pour des sites douteux dans les enregistrements ou envoyant votre numéro de carte bancaire en Russie et il ira rejoindre rapidement le Zune dans les poubelles de l'histoire...

   
 20/04/10  Photo Michael Kenna

[Michael Kenna] Les mauvaises langues voudraient faire croire que les stages Graphos se passent en de longues et joyeuses agapes et en de courtes et sévères séances de calligraphie. Mais cette vision totalement caricaturale ne reflète en rien la réalité ! En effet, les agapes sont courtes et généreuses et la calligraphie longue et joyeuse, mais ce serait oublier la traditionnelle séance de partage qui commence l'après-midi. Qui montre ses travaux du mois, qui d'autre ses récentes découvertes bibliographiques, qui d'autre encore ses émotions esthétiques depuis le dernier stage, quitte, si elles sont intenses, à sortir quelque peu du domaine de la calligraphie...

Et donc le mois dernier, notre fidèle callidentiste nous a fait découvrir un photographe dont les travaux ont fait l'objet d'une exposition à la BnF, Michael Kenna. Ces photos nous ont laissés abasourdis devant leur qualité graphique et leur sensibilité. Michael Kenna a l'art de combiner une composition graphique ultra-léchée et une rare perfection dans l'équilibre des éclairages, des gris et des contrastes. Nul doute que la qualité du tirage est essentielle pour obtenir à la fois des contrastes de gris si marqués mais aussi des nuances aussi subtiles dans les ciels, les étendues d'eau ou les brouillards. L'émotion qui se dégage de ces paysages, à la fois par leur sujet et leur perfection visuelle ne peut laisser personne indifférent. Que ce soit pour exprimer la quiétude d'une porte de temple japonais au milieu d'un lac, pour nous faire voir la force d'un arbre dans un paysage enneigé mais aussi pour nous faire percevoir la profonde humanité et la beauté intrinsèque de ses paysages urbains, Michael Kenna utilise toutes les ressources d'un noir et blanc parfaitement maîtrisé pour faire transparaître la beauté intrinsèque du monde à travers un regard vraiment original.

Il est trop tard, hélas, pour aller voir son exposition, mais il nous en reste le catalogue qui vaut largement son pesant de cacahuètes. Vous trouverez tous les renseignements sur ce photograhe exceptionnel sur le site de la BnF. Et juste pour vous allécher, regardez donc ceci...

Alors, on ne découvre pas de belles choses aux stages Graphos ?

>[Johann Heinrich Schulze]

   
 17/04/10  Expo Nora Schwartz

[Nora Schwartz] « Bonsoir, fidèle lectrice de votre Blog, je m'arme de mon clavier et de mon courage pour vous annoncer une expo qui se tiendra au centre Étoile St Honoré à Paris.

Quel grand moment de bonheur / solitude que d'annoncer sa propre expo... Je pratique la calligraphie et en ai fait mon métier depuis quelques années seulement, mais j'ai eu le plaisir d'apprendre avec d'excellents pro, qui plus est, bons pédagogues.

Pour cette expo qui court jusqu'au mois de juin, j'ai accroché une vingtaine de toiles, de tous formats alliant calligraphie conventionnelle et prise de libertés personnelles.

Un jeune artiste Parisien, travaillant les couleurs dans l'abstraction et qui porte, pour l'anecdote, un patronyme bien connu de notre microcosme... Jérôme Perrousseaux, a accroché lui aussi une vingtaine de toiles.

Cette exposition a lieu au centre Etoile St Honoré, 21-23 rue Balzac Paris VIII. »

>[Nora Schwartz]

PS : et je vous conseille vivement d'aller visiter le site de Nora Schwartz, vous y découvrirez nombre de travaux d'une qualité qui m'a vraiment impressionné, et ce n'est pas par copinage entre alsaciens que je dis ça !

PPS : cette nouvelle arrive avec un peu de retard, mais les congés provençaux de Pâques et la très faible connectivité des Hautes Alpes au réseau planétaire sont passés par là !

   
 7/04/10  SPQR Edward Catich

[Edward Catich] Je dois avouer que j'ai toujours trouvé la théorie du Révérend Edward Catich un peu tirée par les cheveux. Ce citoyen américain fort renommé prétend que la capitale romaine gravée que l'on peut admirer sur une foule de monuments d'époque doit sa forme en général et ses empattements en particulier à un tracé préalable au pinceau plat ! Et il prétend tirer ces conclusions de l'examen attentif de l'inscription de la base de la colonne trajane, mondialement célèbre pour la perfection de ses formes et de ses proportions. Il est certes un des trois seuls depuis deux siècles à avoir eu le droit de l'étudier in situ, à la loupe (elle est à trois mètres de hauteur) et à avoir pu en faire des estampages directs, ce qui n'est pas le cas de nombre de ses confrères qui ont du se contenter de moulages de moulages comme ceux qui sont présentés au Victoria and Albert Museum.

Aussi quand j'ai eu l'occasion de me procurer son livre chez John Neal Bookseller, c'est avec un petit sourire en coin que je me suis plongé dans ce pavé de 300 pages, un peu comme on aborderait le mode d'emploi des patins à roulettes à moteur du professeur Tournesol ou les descriptions des effets à l'échelle planétaire de la machine à orgone.

Eh bien j'ai du déchanter très vite. Car contrairement à mes préjugés iconoclastes, la théorie est tout sauf fumeuse : le raisonnement se tient de bout en bout et rend compte de subtilités dans la gravure dont on voit très mal comment elles auraient pu être créées autrement que par un tracé préalable au pinceau, comme les petit creux que l'on voit en haut des fûts de ce qui est, je le rappelle, l'archétype de la majesté de la capitale romaine en son époque la plus proche de la perfection. Et pour étayer ses affirmations, Edward Catich, calligraphe émérite, n'a pas hésité à prendre un temps vraisemblablement considérable pour retrouver les techniques de l'époque et ré-apprendre à tracer cet alphabet au pinceau plat de A à Z (c'est le cas de le dire). Et page après page, appuyant son raisonnement sur des photos agrandies, des frottis de cette écriture fameuse et ses propres tracés, Edward Catich parvient à nous convaincre du bien fondé de ses intuitions et à nous faire voir d'un point de vue nouveau l'art des graveurs de pierre des premiers siècles de notre ère. C'est vraiment très impressionnant.

Comme d'habitude, les sujets des stages Graphos restent entourés d'un grand mystère jusqu'au jour dit, mais il est fort probable que le Révérend Catich s'invitera au stage de dimanche prochain qui porte justement sur la calligraphie au pinceau plat !

>[Vilhjálmur Zonnebloem]

PS : le livre passionnant d'Edward Catich ne se trouve hélas qu'en anglais, notament chez John Neal Bookseller.

PPS : Catich a calligraphié lui-même à la main plusieurs de ses ouvrages, partiellement (titres, etc…) ou en totalité. Et il faut avouer qu'il se débrouillait rudement bien !

   
 4/04/10  Vite Concours haiku

[Concours haiku] Avis à la population, Encre-et-lumiere.com , le portail de la calligraphie que l'on ne présente plus, nous prévient que se termine dans un mois son concours « calligraphie/haiku », cuvée 2010.

Le concours est désormais traduit en anglais (relayé par John Neal Booksellers), en allemand et en neerlandais (merci Scriptores).

Concours en deux temps en partenariat avec la Fédération Française du Haïku et ouvert à toutes et à tous, il s'agit maintenant de « mettre en ambiance » l'un des 6 poèmes lauréats.

Vous n'avez plus que jusqu'au premier mai 2010 pour envoyer une photo ou un scan de vos calligraphies, alors pas question de chômer, d'autant qu'il y a à gagner des livres dédicacés par les artistes, du matériel et même un objet frais et coloré d'une calligraphe à plume ! Et pensez donc que vos belles lettres vont passer sous les yeux d'un jury de qualité composé de Marine Porte de Ste Marie, Vincent Geneslay, Jean-Frédéric Crevon, Julien Chazal, Corrie Cameron, Massimo Polello, etc...

Le règlement et tous les détails sur encre-et-lumiere.com

Allez, tous à vos plumes !

Votre contact : Emmanuel Spaeth

>[M@nu]

   
 1/04/10  K-Li Nouvelle Star

[Nouvelle Star] Vous pensez que vous êtes « calligraphe » ? Et vos amis le croient vraiment parce qu’ils vous aiment bien et que de toute façon ils z’y comprennent que pouik dans ce binz «  moyenâgeux » - (Okkkaaayyyyy !), mais bon… vous avez quand même un peu beaucoup le boulard ? Vous vous prenez pour Jean Larcher ou Claude Mediavilla ? Vous désirez impressionner les fans de votre association dans le cadre de la pratique de cet art d’excellence qu’est la maîtrise de la belle écriture ? Autrement dit, vous désirez être la Nouvelle Star de demain en calligraphie et vous ne savez pas comment vous y prendre ?

Très simple ! Inscrivez-vous dès aujourd’hui sur le Blog de Graphos ! Nous organisons en effet un grand concours international de calligraphie latine instauré par notre président d’honneur André Bloggo en personne, concours qui verra les candidats (et candidates !) s’affronter dans différentes épreuves toutes plus excitantes les unes que les autres ! Calqué sur les concours de « Air Guitar » (c’est-à-dire comment jouer de la guitare… sans guitare), il s’agira pour être retenu par le jury de notre concours baptisé pour l’occasion : « Air Kalli », de mimer la réalisation d’une pièce de calligraphie sur parchemin en gothique Fraktur d’un millimètre de hauteur. Evidemment le geste parfait du « air calligraphe » sachant pratiquer l’art consommé de la calligraphie latine sans strictement aucun instrument ni support, demande une variation subtile du non-instrument et une dextérité exceptionnelle dans tous vos gestes air-calligraphiques !

Vous pouvez vous inscrire dans les catégories suivantes : 1 - Onciale latine oui mais non • 2 - Gothique Texturaplapla • 3 - Gestuelle avec que du vent c’est plus facile. Les délibérations du jury auront lieu en public le 10 juin prochain. A l’issue de la manifestation sera remis au gagnant le « Calame d’Or », en présence de Fabienne Verdier !

>[Jean Edouard Scripte O'Rhum]

   
 Mars 
 
 28/03/10  Expo Écriture Méroïtique

[Écriture Méroïtique] Comme tous les lecteurs du Blog de Graphos, vous êtes un passionné de l’énigmatique et très peu connue écriture « méroitique », alors ne manquez pas cette superbe expo qui s’ouvre aujourd’hui au Louvre, du 26 mars au 6 septembre 2010, pour vous tenir au courant des nouvelles découvertes concernant cette écriture si singulière…  « Pour la première fois, une exposition est consacrée exclusivement à Méroé, royaume du Soudan antique connu pour sa légendaire capitale et sa fameuse nécropole royale dotée de pyramides, s'attachant ainsi à faire connaître une civilisation majestueuse et énigmatique des rives du Nil qui s'est développée entre 270 avant J.-C. et 350 après J.-C. Héritier culturel de l'Égypte pharaonique, pris dans les réseaux d'échanges de la Méditerranée orientale, ce royaume, tout en conservant son identité africaine, est un exemple d'amalgame culturel réussi. Deux cents objets seront exposés au musée du Louvre, dont, en compagnies des trésors du Louvre et de musées à la réputation internationale, une centaine d'objets en provenance du musée national du Soudan de Khartoum, spécialement restaurés pour l'occasion : verres, faïences et terres cuites, bijoux, sculptures, reliefs, sceaux... Une telle exposition a été rendue possible grâce aux progrès réalisés dans la compréhension de ce royaume par les récentes fouilles menées par le Louvre au Soudan. Ce catalogue, qui l'accompagne, rédigé par les meilleurs spécialistes et très richement illustré, se présente également comme ouvrage de fond, et sera le premier existant en langue française sur ce sujet. »

>[Arnaud Ziris]

   
 25/03/10  KLi Une théorie de l’écriture

[Le trait, une théorie de l’écriture] Les éditions Ypsilon viennent de faire paraître dans leur collection « Bibliothèque Typographique » un ouvrage que tout calligraphe se doit de lire absolument, « Le trait, une théorie de l'écriture » par Gerrit Noordzij.

Ce petit livre propose une théorie des formes graphiques de l'écriture basée sur une analyse extrêmement fine du trait et du ductus calligraphique. Il commence par décrire les formes diverses que le trait peut prendre quand il est issu d'un outil calligraphique large ou pointu, suivant que l'outil reste en pente constante ou bien est tourné ou pressé en cours de trait. Cette partie peut paraître ardue notamment parce qu'elle reprend des concepts que tout calligraphe un peu exercé connaît, mais qu'elle utilise des termes techniques choisis par l'auteur en dehors de tout vocabulaire calligraphique habituel. Ainsi, il explore la répartition des blancs dans les lettres et dans les mots sans jamais utiliser une seule fois le mot « approche » ou « contreforme », ou bien il caractérise les écritures liées ou brisées sans jamais employer le mot « cursive ». Mais on trouve tout de même explicités dans ces chapitres les fondements même de l'esthétique calligraphique, le regard primordial sur les contreformes, le rythme ou les approches, l'importance centrale du blanc dans toute composition, au niveau de la lettre, du mot et de la page, bref, on y trouve explicité, écrit et analysé avec une rigueur quasi scientifique, tout ce qu'un calligraphe un peu exercé peut mettre des années à comprendre et à intégrer intuitivement.

La théorie de l'écriture en elle même, comme toute description totalisante, a tendance à « tordre » un peu la réalité pour la faire entrer dans le moule de la volonté de l'auteur. Placer l'invention de la séparation des mots au Moyen Âge est oublier une peu vite les siècles d'écritures monumentales ou cursives romaines au profit d'une courte période où cet espacement avait en effet disparu. Mais ces quelques paragraphes nettement provocateurs sont vite relégués à l'arrière plan de l'analyse lumineuse des formes d'écritures occidentales et de leurs rapports esthétiques avec la calligraphie. L'auteur (lui-même calligraphe) illustre pas à pas chacun des concepts qu'il nous propose par ses propres travaux calligraphiques, ce qui permet une compréhension plus facile du texte. Mais hélas, il faut parfois relire très attentivement certains paragraphes si on veut vraiment comprendre les tenants et les aboutissants du point de vue, car la complexité de la théorie ne peut aller sans une complexité correspondante du propos.

Un livre passionnant de la première à la dernière page que tout calligraphe doit avoir lu et compris pour améliorer la pratique de son art.

>[Ductus De Streek]

PS : la « Bibliothèque Typographique » propose également un ouvrage sur un typographe méconnu mais de grand talent, José Mendoza, mais nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler dans cette colonne… En tout cas, Ypsilon est un éditeur à suivre attentivement !

   
 22/03/10  BD Planète Krypton…

[Planète Krypton…] C’est plus de l’or en barre, c’est de la Kryptonite… ! De 10 cents en 1938… cette BD américaine très recherchée des collectionneurs, premier numéro du comics américain « Superman » a été adjugée un million de dollars (!) à New-York cette semaine… Une paille ! L’exemplaire de ce Superman était la propriété d’un collectionneur ricain, sans doute un peu bas de plafond et assez richissime quand même… (On imagine une bibliothèque de plusieurs centaines d’ouvrages - à un million de dollars pièce - des Superman, des Batman, des Spiderman, j’en passe et des meilleurs… les Four Fantastic ? Le Surfer d’argent ?), ce collectionneur donc avait depuis quinze ans ce numéro 1 de Superman et cette BD a été rachetée par un autre collectionneur, ricain lui aussi, qui la revendra sans doute dans deux ou trois ans : 4 ou 5 millions de dollars… à ce rythme-là ce dernier collectionneur conservera à son tour la BD encore quelques années, disons deux ou trois ans, ce qui nous ramène vers l’année 2016… A ce moment-là, ce dernier collectionneur mettra à nouveau aux enchères le fameux numéro 1 de Superman dont nous parlons, environ 15 ou 20 millions de dollars l’exemplaire… et, à ce moment-là… la supercrise US des subprimes passant par-là, faisant ressembler la précédente crise des subprimes à un joyeux épisode de « la petite maison dans la prairie », ce dernier collectionneur disions-nous eut enfin le temps de lire son numéro 1 de Superman et goûter avec la saveur des justes la toute puissante métaphysique de cette BD américaine et sans doute se dire qu’il avait payé peut être un peu cher ce monument incontournable de la culture d’outre atlantique ! … à ce moment-là… l’abbé Pierre se retourna dans sa tombe, Laura Ingalls se tira une balle dans la tête, les colonnes du Temple Jakin et Boaz s’écroulèrent sur Wall Street et Captain America se prit de convulsions en vomissant son quatre heures sur une Catwoman éperdue d’admiration devant tant de millions de dollars déversés à profusion dans cet océan de béatitude et de compassion qu’était devenu le marché mondialisé de la finance internationale…

>[Caroline Joualabourse]

   
 19/03/10  Fort TDC2 : bis !

[TDC2 : bis !] Pour la deuxième année de suite, la fonderie typographies.fr vient d'être primée par le célébrissime Type Directors Club ! L'année dernière nous en avions parlé pour leur Certificate of Excellence in Type Design à propos de leur police copte scripte, et c'est cette année pour leur police Joos, une sublime humane, qu'ils ont été récompensés dans la catégorie des polices latines cette fois. Il faut dire que dès la présentation à Lurs de sa « beta version » il y a quelques années, cette police avait de quoi séduire un calligraphe. Car comme dans beaucoup d'humanes et en particulier celle-ci, qui provient d'une italique XVIe redressée, il subsiste un subtil esprit de calligraphie, un paraphe par-ci, une tension du tracé par là ou parfois une ligature que ne renierait pas un maître de la belle écriture de l'époque. On y retrouve le coup de plume et les variations du trait qui font sortir la lettre des rigidités typographiques. Mais cela doit aussi être son origine italique qui lui a sans doute permis de garder cette fraîcheur de la lettre tracée.

Depuis, Joos a fait son petit bonhomme de chemin, elle est devenue une vraie police OpenType complète avec toutes les possibilités techniques (et les problèmes typographiques) de ce format.

Alors encore bravo à nos deux fondeurs, ils montrent que la typographie française se porte bien et qu'il reste des concepteurs brillants de polices de labeur qui malgré leur caractère plus austère, nous changent du déferlement chaotique mais si facile des polices de titrage très à la mode ces dernières années.

PS : vous verrez aussi que la génération précédente de créateurs de caractères garde toujours une bonne forme puis Jean-François Porchez est lui aussi distingué par le TDC pour sa police Retiro.

>[John Fils]

   
 16/03/10  Expo Enlumineur et cartographe

[Enlumineur et cartographe] Les plus anciens graphosiens connaissent Sylvie Constantin pour sa participation à de nombreux stages de Graphos à la fois en tant que stagiaire mais aussi en tant qu'animatrice. Elle préside l'association « D'or et de pigments » qui se propose de diffuser les techniques ancestrales de l'art de l'enluminure, lequel art, associé à celui de la calligraphie, a produit les manuscrits les plus merveilleux qui composent les réserves de livres rares de nos bibliothèques municipales, régionales et bien sur nationales.

C'est justement pour ça que « D'or et de pigments » s'est associée au Musée du Vieux Toulon pour nous proposer à la fois les anciens manuscrits dont dispose le musée mais aussi une explication de la façon dont un atelier d'enluminure contemporain les revisite. Le thème de l'exposition résume cette intention : « Voyage au fil des manuscrits originaux du Musée. Techniques des XVIe et XVIIe siècles redécouvertes et expliquées par un atelier d'enlumineurs du XXIe ». Ce qui rend le propos devient encore plus intéressant, c'est que le musée nous montre non seulement des livres manuscrits mais aussi des cartes géographiques. Or toute personne ayant eu la chance de voir les globes de Coronelli sait que les cartes peuvent être le lieu d'un expression artistique de grande qualité. Et ce ne sont pas les heureux membres du voyage d'études Graphos 2009 qui eux ont eu la chance de voir de si près le « Traité de navigation » de Jacques de Vaulx (1583) qui les contrediront ! Une exposition et des ateliers à ne pas manquer, il est fort rare de pouvoir comparer côte à côte des manuscrits anciens et leur ré-interprétation moderne, surtout par des artistes de la qualité de Sylvie Constantin !

Vous trouverez tous les renseignements sur le site de l'exposition qui vous donnera déjà un avant goût ma foi fort savoureux de ce que vous pourrez voir sur place.

>[Oronce Fine]

   
 13/03/10  Zapf Gudrun Zapf von Hesse

[Gudrun Zapf von Hesse] Le huit mars est la journée de la femme et à ce titre, je me dois aujourd’hui de rendre hommage à une de ces innombrables « femmes de … » dont le seul mérite semble-t-il est d’avoir pu mettre le grappin sur telle ou telle célébrité, de « l’avoir marié » et depuis, de le faire manger à sa faim tous les jours et de lui laver ses vêtements afin qu’il puisse s’adonner à son art. Mais ces épouses de l’ombre sont parfois au moins aussi douées que leur mari alors que leur mérite ne sera jamais reconnu en tant qu'individus mais toujours en tant que « femme de … » leur célébrité de mari. Curieusement les cas de « mari de … » célébrités féminines sont beaucoup plus rares...

Il en va ainsi de madame Gudrun Zapf von Hesse qui se trouve être la femme de… monsieur Hermann Zapf, illustrissime calligraphe et typographe à qui je voue une admiration qui confine à l’idolâtrie, vous l’avez peut-être déjà remarqué. Et bien à la lecture d’un livre tombé récemment entre mes mains qui regroupe des travaux de madame Zapf les bras m’en sont tombés (par pour longtemps puisque je rédige actuellement cet article). Madame Zapf a en effet une main de calligraphe absolument extraordinaire qui lui mériterait d’être reconnue en tant qu’artiste au même titre que son mari. Elle a, comme beaucoup de calligraphes allemands de cette génération, démarré par des lignes très sages, bien régulières et scrupuleusement maîtrisées, des mises en page tout ce qu’il y a de plus classiques, bref de la virtuosité technique à l’état pur. Mais on voit au cours du temps les gestes se lâcher, les formes se gorger d’énergie et ne voilà-t-il pas qu’à plus de quatre-vingts ans, elle se lance dans la gestuelle et les tracés débridés que ne renieraient pas les jeunes calligraphes contemporains tout juste sortis de l’œuf ! Et avec la main qu’elle a, exercée par des années de pratique calligraphique et typographique (ah oui, j’oubliais, elle a aussi conçu des polices de caractères qui en laisserait plus d’un baba d’admiration, moi par exemple), ses travaux les plus récents sont absolument remarquables par la justesse du trait et des formes et une contribution tout à fait remarquable à la modernité de la calligraphie contemporaine.

Alors, tout d’abord pour vous en rendre compte lisez ce livre magnifique qui vous dira (en anglais hélas) tout sur son parcours de calligraphe et de typographe, admirez ses travaux réfléchissez au fait que la perfection des travaux d’Hermann et celle des travaux de Gudrun ne vont sûrement pas l’une sans l’autre et que Gudrun mérite bien plus que le fait d’être seulement reconnue comme « madame Hermann Zapf ». Et elle n’est sans doute pas la seule dans ce cas…

>[Olimbos de Gravelet]

PS : en plus ils ont l'air de deux tourtereaux

   
 09/03/10  Typo Printemps

[Le Printemps de la Typo] L'école Estienne, dont la réputation d'excellence dans le domaine typographique n'a plus besoin d'être établie, organise les 15 et 16 avril prochain un « Printemps de de la Typo » sous la forme de deux journées de conférences à l'INP (entrée libre mais sur réservation) dont le programme a été dévoilé par le magazine étapes: de ce mois. Il y aura du beau monde !

Et nous y trouvons bien entendu des sujets à même d'intéresser un public calligraphe, puisque la première journée est consacrée au thème de la transmission de l'écrit à l'école élémentaire. On y entendra plusieurs experts de l'Éducation Nationale et on pourra y découvrir (ou redécouvrir) les modèles proposés il y a quelques années par Marion Andrews et Laurence Bedoin dont on se demande toujours pourquoi ils n'ont donné lieu à aucune utilisation auprès de nos chères têtes blondes (bon, dans mon cas personnel, elles sont brune et rousse mais vous avez compris l'idée !). Curieusement, je ne vois apparaître nulle part le nom d'Henri Mérou qui travaille sur le sujet depuis des lustres... mais gageons qu'il sera dans la salle et qu'il apportera quand nécessaire son grain de sel dans les séances de question-réponses !

Le deuxième jour est consacré à l'enseignement de la typographie dans les écoles d'art avec intervention de divers professeurs éminents dans des écoles aussi prestigieuses qu'Estienne (à tout seigneur tout honneur) mais aussi plusieurs écoles de Beaux Arts et d'Arts Décoratifs. Je ne cite qu'un nom, Franck Jalleau, mais vous pourrez y entendre tout un aréopage de ce que la typographie a produit de meilleurs spécialistes depuis Gutenberg.

Franchement, il y a des fois où je regrette presque d'être si loin de Paris, surtout quand je vois la neige tomber devant ma fenêtre comme ça a été le cas hier soir !

Une exposition des Logogrammes de Dotremont (à découvrir de toute urgence si vous ne les connaissez pas déjà) permettra un régal des yeux en complément du régal de l'esprit issus de ces conférences.

Et je rappelle, l'entrée est libre, il suffit de vous inscrire !

>[Harpagon Schoeffer]

   
 06/03/10  Expo Kalligraphie russe

[Kalligraphie russe] « You only own a thought, a word belongs to others..And the written word is eternal. » (Vous ne possèdez qu'une pensée, un mot qui appartient aux autres. Et le mot écrit est éternel) Jean Larcher nous fait parvenir ce jour le catalogue d’une somptueuse exposition de calligraphie à laquelle il vient de participer, exposition itinérante qui vient de se tenir en Russie, à Saint-Petersbourg, à Moscou et Velikiy Novgorod. Cette exposition réunit 68 calligraphes de renommée internationale ; outre Jean Larcher, on reconnaîtra entre autres les noms de Werner Schneider, Katharina Pieper, Brody Neuenschwander, mais aussi de nombreux calligraphes anglo-saxons et des calligraphes arabes, chinois et japonais ! Une exposition internationale absolument grandiose et le catalogue bi-lingue anglais-russe ne l’est pas moins… Au format A4, 300 pages quadrichromie. Vous retrouverez toutes les informations nécessaires sur le site de l’exposition.

Elle est pas belle la vie ? Et la Calligraphie avec un « K » en majuscule ? Quand tous les calligraphes du monde voudront bien se donner la main et écrire sous toutes les formes, dans toutes les langues, dans tous les glyphes, sur les murs de nos consciences et sur les cimaises des galeries, de Tombouctou à Pékin, le mot Liberté alors sans doute… l’écriture reprendra sa forme initiale, celle de la transcription fraternelle d’une langue universelle… (Mais c’était avant le déluge…). Une affaire à suivre donc, en attendant cette prochaine exposition très attendue, bientôt à Paris (!), New York.et Jérusalem !

>[Paoli Bertas]

PS : amusez-vous bien à surfer sur ce site entièrement en russe, Après une demi-heure d'efforts, j'ai compris que pour voir les travaux, il faut cliquer sur (Galerie) dans la barre de menu... C'est alors que je me suis souvenu de l'existence du traducteur automatique de Google, qui fonctionne plutôt bien. Beaucoup d'efforts, certes, mais pour certains travaux valent le voyage ! Quel est le belge qui se cache sous le pseudo « Noynshvander Brodie » ? >[NDLR]

   
 02/03/10  Love Acquisition à la BnF

[Acquisition à la BnF] Le « french lover » a toujours le vent en poupe. Visitez un pays étranger en mâtinant votre baragouin d'un soupçon d'accent ou de quelques mots français et vous verrez fondre les donzelles du cru à l'idée de rencontrer un représentant authentique du pays de l'Amour !

Et cette réputation n'est pas prête de faiblir car afin de rendre encore plus poussées les capacités amoureuses de nos concitoyens, la vénérable Bibliothèque nationale de France vient d'acquérir pour la somme faramineuse de sept millions d'euros (!) le manuscrit original et donc autographe des mémoires du plus grand amoureux de tous les temps, j'ai nommé Casanova lui-même ! Je ne sais si ce manuscrit contient le liste (et les notes !) de ses multiples conquêtes (Don Giovanni n'a fait que « mille e tre » nous dit Mozart), ni les méthodes employées pour séduire tout ce qui porte jupon sous le soleil, mais gageons que ce manuscrit, qui sera mis à la disposition de tout un chacun sur la célèbre bibliothèque numérique Gallica, permettra à tous les lecteurs d'approfondir leurs connaissances, sûrement déjà fort vastes, dans les mille et une ruses de la séduction.

On notera aussi que la BnF n'a semblerait-il pas eu à débourser un sou pour le manuscrit puisqu'il a été payé par un mécène qui reste anonyme à ce jour. Comme cette somme représente près d'un pour cent de ce qui sera alloué au patrimoine par le « Grand Emprunt », cela est d'ailleurs préférable pour que le total inscrit en bas de nos feuilles d'impôt reste du domaine de l'acceptable. Encore que j'aurais sûrement plus de facilité à le payer si je savais qu'ils servira à acheter de semblables raretés plutôt qu'à payer les campagnes électorales de bas étage que nous allons subir ces prochaines semaines.

Je ne comprends par ailleurs pas pourquoi ce généreux donateur désire rester anonyme, car j'imagine sans problème la gloire qu'accompagnerait le fait d'être celui qui a fait augmenter encore un peu plus les réussites de tous nos concitoyens dans le domaine fort enviable de la séduction amoureuse !

Encore plus fort que Zidane !

>[Jacques de Seingalt]

   
 Février 
 
 26/02/10  N°6 Who is Number one ?

[Who is Number one ?] C’est peu dire qu’au Blog de Graphos nous avons une profonde affection pour l’œuvre plastique et cinématographique de Peter Greenway, « Drowning by Numbers » sorti en France en 1988 nous proposait un parcours onirique et dramatique où la symbolique des nombres n’était pas absente, une fois de plus. Mais que sont les nombres, sinon des concepts permettant de souligner des quantités, des tailles, des grandeurs… (et ce sans trop entrer dans des dimensions métaphysiques qui verraient les nombres tordre l’espace et le temps…). L’intérêt que peuvent avoir les nombres, pas seulement en calligraphie, apparaît essentiel pour peu que l’on s’intéresse un tant soit peu à l’écriture et à la sémiologie…

Toujours est-il que « les nombres » que nous avions intitulés dans nos stages Graphos il y a déjà plusieurs années : « Les oubliés de la Calligraphie », font l’objet d’un beau catalogue en édition américaine (USA, Melbourne, Floride, publié par PenUltimates © 2010) sous le titre : « Uncommon Numbers – II ». C’est Jean Larcher qui nous signale cette édition, en réalité la troisième du genre, après Uncommon Numbers – I, publié en 1996 et Uncommon Numbers Manual, publié en 1999. Vous pouvez le trouver chez John Neal Books ou pour toute info supplémentaire contacter les éditeurs par mail.

- What do you want ?
- Information.
- Whose side are you on ?
- That would be telling. We want Information, Information, Information !
- You won't get it.
- By hook or by crook, we will.
- Who are you ?
- The new Number 2.
- Who is Number 1?
- You are Number 6.
- I AM NOT A NUMBER, I AM A FREE MAN !
Hahahahahahaha (rire)

>[Patrick McGoohan]

   
 22/02/10  Bon Trois étoiles

[Trois étoiles] Le stage Graphos de dimanche dernier sur le thème du pinceau feutre en a laissé plus d'un effondré, au bord du burn-out et pour tout dire quasiment désespéré sur ses capacités à produire même dans un futur lointain un alphabet un minimum coordonné. La maîtrise de cet instrument exigeant qu'est le pinceau est malheureusement à ce prix.

Mais heureusement, il s'est trouvé que le repas de midi a atteint de tels sommets qu'il n'a pu que remettre du baume au cœur des stagiaires liquéfiés, et il fallait bien ça. Jugez-en par le menu : velouté de châtaignes aux trois baies et au foie gras, terrine maison de jeune lapin à la vieille prune, cake à l'estragon et au poulet puis roti de biche, pour finir sur une tarte aux noix succulente de douceur et d'onctuosité. Une petite sangria en apéritif, un Riesling et un Côte de Bourg ont arrosé (modérément je vous rassure) ce festin, bien dans la tradition Graphos. Quelques arlequins d'Aix en Provence ont accompagné un café réparateur, si l'on ne voulait pas que l'après-midi fût consacré à la sieste post-prandiale.

L'après-midi reprit avec son cortège de souffrances péniculières, mais le cycle du pinceau se poursuit encore pour les deux prochains mois et gageons qu'au bout de ce trimestre d'effort, chacun saura manier cet instrument avec une maestria digne de nos plus grands maîtres (pas de noms ici svp).

Un grand merci à toutes nos cuisinières (pas de cuisinier ce dimanche) pour avoir contribué à faire de ce stage un moment qui restera dans les annales de Graphos comme le stage pour lequel le festin a obtenu sa troisième étoile !

>[Robbie Baindhomme]

   
 20/02/10  Beau Dentelle de métal

[Dentelle de métal] Certes ce n’est pas de la calligraphie... Point de lettres dans ces œuvres... C’est même une technique radicalement opposée : là où la calligraphie utilise un support mou, tendre et propre, on ne trouve ici qu’outils, détritus et rebuts métalliques. Car le travail de Cal Lane est pour ainsi dire du recyclage. Cette artiste d’origine canadienne récupère divers objets de métal (avec une belle préférence pour les bidons) et en fait... de la dentelle. Cette experte du chalumeau oxy-acétylénique découpe, morcelle, cisèle ces objets et les transforme de tas de ferraille à moitié rouillés en œuvres d’art absolument incroyables. Là encore tout le contraire de la calligraphie avec ses outils tout de douceur, de finesse et de subtilité. Mais elle arrive à obtenir cette même finesse et cette même subtilité avec son chalumeau tellement plus incisif, plus fort et plus destructeur. Elle laisse intact tout ce qui ne participe pas de cette découpe, ce qui permet de retrouver de ci, de là des repères pour reconnaître l’origine des objets.

Quand j’ai reçu un aperçu de ses travaux par une fidèle lectrice et fort sympathique informatrice du BdG (qu’elle en soit ici grandement remerciée) je n’ai pas cru que ce soit possible... « c’est du Photoshop », me suis-je dit, croyant y voir un subtil trucage à base traitements d’image variés... « On ne peut pas réaliser une telle dentelle avec ces vieux bidons rouillés, ces pelles, ces brouettes, ces portières de voiture ! » Eh bien si. En retrouvant le site d’où étaient extraites ces photos, il a bien fallu me rendre à l’évidence : tout ceci est absolument authentique.

« La métaphore de la dentelle m’intrigue par ses significations contradictoires, entre dissimulation et exhibition. Elle peut être à la fois un voile protecteur ou de la lingerie révélatrice. Par les associations d’idées inattendues qu’elle suggère, cette métaphore s’avère également pleine d’humour » nous dit l'artiste. Alors, prenez votre temps pour visiter son site, pour découvrir toute la diversité des travaux de Cal Lane, retrouvez-y ce subtil contraste entre la connotation masculine de l’origine de ces objets et la part féminine qu’elle y introduit en découpant ces dentelles aériennes... Du grand art.

>[Charles Picard]

   
 17/02/10  Logo Océans

[Océans] Océans : « Filer à 10 noeuds au coeur d'un banc de thons en chasse, accompagner les dauphins dans leurs folles cavalcades, nager avec le grand requin blanc épaule contre nageoire... Le film Océans c'est être poisson parmi les poissons. Après Himalaya et Le Peuple migrateur, Jacques Perrin nous entraîne, avec des moyens de tournage inédits, des banquises polaires aux tropiques, au coeur des océans et de ses tempêtes pour nous faire redécouvrir les créatures marines connues, méconnues, ignorées. Océans s'interroge sur l'empreinte que l'homme impose à la vie sauvage et répond par l'image et l'émotion à la question : - L'Océan ? C'est quoi l'Océan ?... »

Certes… le film est superbe et les images à couper le souffle, mais la place de ce film aujourd’hui sur le blog de Graphos prendra une toute autre tournure quand vous saurez que c’est notre ami Laurent Pflughaupt qui a dessiné le titrage d’Océans… Voici ce que nous en dit Laurent sur son site Internet : « Chaque lettre a ici fait l’objet d’une attention particulière, plus spécialement le Oméga initial dont le dessin devait rester proche de celui d’un O. Ce film a été réalisé grâce à un matériel innovant, bénéficiant des dernières avancées technologiques. Les images, d’un piqué exceptionnel et de toute beauté, sont à couper le souffle… »

A voir ici > en grand format & la Bande Annonce /

>[Baptiste Phère]

   
 14/02/10  Livres « le démon de Gutenberg»

[« Jakabok, le démon de Gutenberg »] J'ai eu ces derniers jours un grand moment de bonheur littéraire et je me dois de vous faire profiter de ma découverte, même si, je vous l'avoue, elle n'a qu'un lointain rapport avec la lettre ou la typographie. Dire que « Jakabok, le démon de Gutenberg » est un roman fantastique est carrément réducteur tant la littérature de genre est aujourd'hui plus une question d'éditeur ou de collection que de texte. Autant la littérature générale s'est emparée des thèmes les plus classiques de la science fiction ou du fantastique, de l'uchronie aux extra-terrestres, autant ce qui parait dans les collections dites de genre (et sous entendu de basse qualité) ne déparerait pas la plupart des collections dites de littérature générale (et sous-entendue sérieuses).

« Jakabok » est un livre rare, à la fois par son mode de narration, un démon est prisonnier du livre et s'adresse directement au lecteur, mais aussi par l'histoire qui tourne, vous le devinez, autour d'un certain atelier à Mayence vers le milieu du XVe siècle. Comment ce démon s'est retrouvé là et quelles sont les circonstances qui l'ont amené à participer à ce moment crucial de l'histoire vous sera dévoilé petit à petit, par mille péripéties toutes plus hilarantes les unes que les autres. Et si l'histoire officielle n'a pas retenu les détails exacts de ce qui se déroula chez un certain Johannes Gutenberg, Clive Barker a pallié ce manque par son imagination débordante et il nous narre par le menu les événements incroyables qui ont marqué les premiers temps de la découverte de la typographie. Car cette invention qui devait bouleverser l'humanité a bien entendu attiré l'attention aussi bien des habitants du monde d'en haut que de ceux du monde d'en bas... Si l'humour noir qui parcourt le livre est parfois extrêmement grinçant, le côté baroque et iconoclaste du récit laisse le lecteur absolument conquis, une fois la dernière page tournée... si vous y parvenez.

Autre livre remarquable, qui n'a de point commun avec le premier que la couleur rouge de sa couverture, « Le détail, pour une histoire rapprochée de la peinture » de Daniel Arasse nous est reparu sous la forme d'un beau livre grand format et richement illustré. Si, comme moi, vous avez été frustré à la lecture de ce texte dans la collection poche dans laquelle il était originalement paru, pestant contre l'absence de reproduction des œuvres sur lesquelles l'auteur basait son discours et sa lumineuse analyse, vous ne pourrez que relire avec extase cette nouvelle édition dans laquelle, cette fois, chaque œuvre mentionnée (et chaque détail) est scrupuleusement reproduite en couleur pour le plus grand plaisir du lecteur. Bon, je sais, Noël est passé depuis un moment déjà, mais la Saint Valentin est aussi une bonne occasion de se faire des cadeaux..

>[Glasya Labolas]

« Jakabok, le démon de Gutenberg » de Clive Barker, Lunes d'Encre chez Denoël.
« Le détail, pour une histoire rapprochée de la peinture » de Daniel Arasse, chez Flammarion

   
 11/02/10  Expo « Trait Portrait »

[« Trait Portrait »] Un choix d’œuvres en forme d’itinéraire – qui retrace, d’exposition en exposition, un chemin entre calligraphie et peinture, pour mieux révéler toutes les facettes d’une artiste au parcours unique. D’« Itinéraire Calligraphique » à « Tant qu'il y aura des icebergs » - dialogue vibrant avec le travail d’un photographe… de « Mouvement ! », où l’énergie se fait tangible – jusqu’à ses plus récents travaux, « Fils Rouges », exaltant la puissance d’une inspiration, puisée aux sources de la mangrove brésilienne… on est, littéralement, au point de rencontre d’une expression inédite. Josette Milgram – Une nouvelle exposition de Bénédicte Gerin à la Mairie du 4e - 2 place Baudoyer - 75004 Paris - Galeries Miron –Rivoli. (Petite correspondance // … « On est jamais excusable d'être méchant, mais il y a quelque mérite à savoir qu'on l'est ; et le plus irréprochable des vices est de faire le mal par bêtise. » - Baudelaire - & encore toutes mes excuses pour la friture sur la ligne…).

>[Juste Leblanc]

PS : comme à chacune de ses expositions, Bénédicte Gérin prend la peine de mettre ses travaux sur son site, pour ceux qui n'ont pas la chance d'habiter dans la région parisienne...

   
 08/02/10  CV Leonardo da Vinci

[Leonardo da Vinci] On dit toujours que les génies ne sont jamais reconnus dans leur époque et je crois qu’un exemple de plus vient de s’ajouter au bilan déjà lourd du contentieux entre les génies et leurs contemporains humains ordinaires. On vient en effet de transcrire le curriculum vitae que Leonard de Vinci envoya au duc de Milan pour se faire embaucher. Et là, quelle surprise : sur les dix points qu’il met en avant, neuf ne concernent que la mise au point de diverses machines de guerre, entre les ponts pour poursuivre l’ennemi en fuite, les instruments de siège divers et variés, les mines et les canons, les tanks, mortiers et autres instruments tous plus efficaces les uns les autres pour permettre à une partie de l’humanité de se débarrasser de l'autre partie. Et il en donne, des détails, sur les bateaux, les machines à fumée, les lance-flammes, les bombes et les catapultes.... et puis, point numéro dix, il mentionne, en passant, qu’en temps de paix, « je puis égaler, je crois, n'importe qui dans l'architecture, construire des monuments privés et publics, et conduire l'eau d'un endroit à l'autre. Je puis exécuter de la scupture en marbre, bronze, terre cuite. En peinture, je puis faire ce que ferait un autre, quel qu'il puisse être. » Il pousse même la flagornerie jusqu'à proposer « et en outre, je m'engagerais à exécuter le cheval de bronze à la mémoire éternelle de votre père et de la Très Illustre Maison de Sforza. »

Comme quoi tous les gouvernants de la Renaissance n’étaient pas forcément aussi intéressés par les arts que Laurent de Médicis et que si Leonardo est aujourd’hui surtout reconnu comme artiste, ce n’était sans doute pas sa principale occupation du moment. Heureusement pour l’époque, il n’eut pas à concrétiser la totalité de ce qu’il se vante de pouvoir construire dans son CV. Je crois que le monde aurait évolué bien différemment si un personnage aussi peu recommandable que le duc de Milan avait réellement disposé de tanks, canons, lance-flammes et autre mitrailleuses bien plus modernes que ses opposants à cheval avec leurs épées et leurs petits pistolets à un coup ! Une belle uchronie à imaginer...

>[Ludovico vB]

PS : l'article original examine plus en profondeur le sens profond de « l'automarketing » que Leonardo déploie dans ces lignes mais il est hélas, une fois de plus en anglais.

   
 05/02/10  BCI Nouveau XPrize

[Nouveau XPrize] Le thème actuel le plus actif en recherche informatique n'est pas, comme vous pourriez le croire, la vision en 3D sur nos ordinateurs, les tablettes tactiles ou les mémoires holographiques. Non, rien de tout ça ne serait nécessaire si l'ordinateur pouvait directement être connecté.... au cerveau ! Fini les écrans, les claviers, les souris, les lunettes 3D et autres accessoires matériels, une petite connexion en prise directe avec vos neurones et vous êtes dans la matrice !

Ce qui est un lieu commun de la science-fiction cyberpunk depuis Neuromancien est l'objet d'un « X Prize », prix de dix millions de dollars qu'offre la célèbre fondation pour la première interface entre un ordinateur et le cerveau humain. Ray Kurzweil vous en parle de façon absolument passionnante en video ici (mais hélas en anglais) lors d'un atelier au non moins célèbre MIT. On en a souvent imaginé diverses versions depuis les plus gores, dans Matrix et son petit trou à l’arrière de la tête, jusqu’aux plus softs, comme dans Avatar avec son espèce de scanner autour du corps. Comment sera la première interface à gagner le prix ? Je dois vous avouer que je suis extrêmement impatient de voir ce qui sortira du cerveau fécond des savants fous... Je commence d'ailleurs déjà à faire des économies pour pouvoir m’acheter le premier iBrain !

Certes, les premiers essais datent de quelques années, avec cet homme qui pilotait un train électrique en se mettant dans des états de conscience différents. Il y a aussi eu ces aveugles à qui l'on a permis de « voir » pendant quelques temps en connectant une caméra directement à leurs neurones de la vision. Tout récemment, on a de même pu communiquer avec des patients en état végétatif en leur demandant de penser à une partie de tennis pour oui et à une ballade en ville pour non ! On s'est aperçu ainsi qu'une bonne proportion de patients dans le coma étaient en fait conscients en permanence mais incapables de communiquer. J'imagine à peine la torture qu'il ont dû endurer pendant parfois plusieurs dizaines d'années et le bien être que pourrait leur apporter ce nouveau moyen de communication avec leurs proches. J'imagine hélas tout aussi bien ce que l'on pourrait en faire avec des intentions moins louables... De toute façon, comme le disait un futurologue célèbre, quoi qu'on fasse, le premier secteur à utiliser toute nouvelle invention est l'industrie du sexe !

>[Madmacs]

   
 02/02/10  Expo Dal Segno alla Scrittura

[Dal Segno alla Scrittura] L’exposition de manuscrits anciens et de calligraphies contemporaines organisée par notre ami Massimo Polello et l’Association turinoise de calligraphie « Dal Segno alla Scrittura » intitulée : IN BELLA E IN BRUTTA – SCRIVIAMO ! faisant suite à celle de 2008 qui avait pour thème l'histoire de l'écriture à travers les siècles… débutera ce 11 février 2010 et se prolongera jusqu’au 27 mars 2010 à la Bibliothèque Nationale de Turin. [Biblioteca Nazionale Universitaria di Torino, piazza Carlo Alberto, 3 - 10123 Torino (TO)] – A voir absolument !… Les expositions internationales de ce type étant chose rarissime… On y verra les œuvres récentes de nombreux calligraphes italiens mais aussi de calligraphes français qui ont eu à cœur de répondre présent au projet de Massimo Polello entamé il y a presque un an maintenant ! L'Association calligraphique "du signe à l'Écriture, fondée en 1993 à Turin, est à la recherche de racines historiques, de styles d'écriture ; les activités d'enseignement de l'Association se tiennent à l'A. Scuola Media Meucci – succursale di corso Matteotti 9. (Conformément à un programme de cours et d’ateliers prévus chaque année, avec des exercices et des stages conjoints avec des calligraphes internationaux).

>[Policarpo de Tappetti]

   
 Janvier 
 
 31/01/10  SPQR Le Rhône pour mémoire

[Le Rhône pour mémoire] Le passé reste écrit dans le paysage, que ce soit sous la forme d’une chancelière des plus fleuries et paraphée comme le long de la Loire sous la forme de multitudes de châteaux, ou alors sous la forme d’une gothique textura dans les splendeurs du temps des cathédrales ou alors, plus discrètement, sous la forme d’un incroyable palimpseste quasiment indéchiffrable au fond du Rhône à Arles. Deux mille ans de commerce, d’échanges avec la quasi-totalité du mode connu, associés avec notre perpétuel tendance à jeter nos déchets à nos pied ont laissé sous le pont de Trinquetaille un conglomérat millénaire de tessons d’amphores, de pierres sculptées diverses, de bouteilles, de matériel de cuisine, bref, d’objets de tous les jours qui font aujourd’hui l’émerveillement des archéologues qui se frottent les mains devant ces trésors et se félicitent de notre négligence à recycler nos poubelles.

Une exposition au Musée départemental Arles antique donne à voir des centaines de ces merveilles datant de l’époque romaine, depuis leur forme la plus brute, certains conglomérats ne peuvent plus être séparés, jusqu’à d'autres objets aussi propres qu’à l’époque où ils ont été fabriqués, comme cette splendide tête de Jules César dont on nous prétend qu’elle est ressemblante à ce que fût le grand homme. Il faut avouer que loin de représenter un idéal physique masculin comme on en a l’habitude, on perçoit ici plutôt un homme fatigué, le front ridé par les soucis, ce qui paradoxalement, le rend bien plus humain que la plupart des autres portraits d’empereur qu’on a l’habitude de voir ça et là.

Les amateurs d’écriture ne sont pas en reste puisqu’en plus du célèbre bouclier votif des collections permanentes avec sa capitale romaine parfaitement proportionnée, vous trouverez peu d’écritures monumentales mais plusieurs objets portant des écritures « de tous les jours », de l’amphore dont le contenu et le propriétaire sont marqués sur le goulot, de la pierre tombale dont la capitale mal tracée, mal espacée montre que nos difficultés en calligraphie sur la « cap' romaine » ne datent pas d’hier, et pour finir sur une magnifique plaque de bronze, gravée d’une rustica d’un demi-centimètre de haut, incroyable de subtilité quand on pense à la difficulté de graver ce type de matériau.

Mais l’exposition montre aussi le dur travail des archéologues qui s’échinent à remonter ces objets depuis le fond d’une rivière quasiment opaque d’alluvions, parcourue par un trafic fluvial intense et dans lequel on croise des silures qui semblent guère accueillants. Leurs carnets de plongée et leur croquis des sites ne sont pas les moins artistiques de tous les objets qui nous sont montrés.

Le bouche à oreille qui entoure cette exposition rend quasiment impossible de suivre l’unique visite guidée quotidienne (d'autant qu'il n'y en a pas le dimanche !) donc choisissez un autre moment de la journée, vous l’apprécierez au moins aussi bien dans le calme et la tranquillité d’un début de matinée.

>[Cyprien Sapin]

PS : je me rends compte que je n'ai pas parlé de l'émotion qui saisit le visiteur en découvrant mille objets de tous les jours dont le propriétaire ou l'artisant qui les a fabriqués aurait été bien étonné de savoir qu'ils figureraient un jour dans les vitrines d'une exposition, au début du XXIe siècle ou sur Internet…

   
 27/01/10  PoD Impressions à l'unité

[Impressions à l'unité] Le livre se cherche actuellement un avenir sous des formes diverses et variées, certaines dans la direction d’une virtualisation de plus en plus effrénée vers les « readers » spécialisés ou même les ebooks universels qui s’adaptent au support sur lequel ils sont lus, d’autres tendent vers le livre de très mauvaise qualité dont les frais de tirage sont tellement bas qu’ils supportent la mise au pilon de 90% des exemplaires, d’autre enfin vers les micro-tirages pour bibliophiles qui concentrent toute la perfection technique et esthétique dont sont capables les rares imprimeurs restant encore en activité.

Une autre voie entre ces deux dernières semble gagner du terrain, c’est ce que les américains appellent le « print on demand », c’est à dire les impression à l’unité de livres de qualité raisonnable. Ces ouvrages restent pour l’instant plutôt chers, mais diverses innovations techniques devraient faire fortement baisser le prix.

Ce sont les albums photo qui ont ouvert la voie. Imaginez-vous rentrant de vacances, vous avez deux cents photos magnifiques vous montrant en train de vous prélasser sur une plage aux cocotiers magnifiques auprès d’une créature de rêve (nul n’a besoin de savoir qu’en fait, vous avez passé vos vacances devant l’ordinateur et que vous avez habilement utilisé Photoshop sur les pages d’un catalogue de voyage). Vous pouvez maintenant à des prix assez raisonnables mettre en page votre album de photos directement sur internet et en commander ensuite un petit nombre d’exemplaires que vous pourrez distribuer à vos connaissances qui en baveront d’envie.

Mais ce système n’est pas réservé aux photos familiales, car si vous avez comme moi nombre d’ouvrages anciens glanés ici ou là sous forme numérisée sur Gallica ou Google Books, et que vous trouvez inconfortable de lire les 292 pages de la « La science de l’imprimerie... » de Fertel (1723) sur un écran d’ordinateur, vous pouvez éviter de dépenser cinq mille dollars pour un exemplaire original et n’en dépenser que quelques dizaines pour un exemplaire sur ce genre de machine ou le faire fabriquer sur ce genre de site et en recevoir rapidement un exemplaire à vos dimensions et à votre goût.

Ainsi finira peut-être la tyrannie du plus grand nombre qui empêche la parution de tout ouvrage dont l’espérance de vente est en dessous du million d’exemplaires (j'exagère à peine), et donc le progressif formatage de tout ce qui se vend en librairie. Justement, ces machines pourront nous sortir n’importe quel livre numérisé en moins de quatre minutes, ce qui peut parfois être bien plus rapide que de retrouver l’original de « Traces, signes, lettres » au fin fond de l’étagère du rayon « calligraphie » !

>[Padmi Padmoi]

   
 24/01/10  Blog L'Ivre de lettres...

[L'Ivre de lettres et de couleurs] Internet est un territoire fabuleux car tout individu isolé est à l'égal des groupes plus puissants pour y monter un site et y montrer ses talents à la totalité du village planétaire. Certes ses talents peuvent être pour le moins réduits ou ce qu'il a à dire parfois carrément nauséabond, mais un esprit curieux et attentif peut bien souvent y voir clair. Et puis,il y a aussi des perles rares...

A l'occasion d'un message reçu récemment, j'ai ainsi eu l'occasion de visiter un blog titré « l'Ivre de lettres et de couleurs » qui contient les travaux d'une calligraphe à mon avis assez exceptionnelle, Élisabeth Couloigner, dont je me dois de signaler l'existence. Car c'est ça aussi, Internet, le « buzz » qui complémente par le bouche à oreille (ou plutôt de boîte aux lettres à boîte aux lettres, électroniques, bien sûr) les « faiblesses » commerciales des moteurs de recherche...

Ce qui m'a frappé dans les travaux d'Abutilon (puisque tel semble être son pseudo) ce sont les fonds qui sont extrêmement élaborés, avec des textures à la fois subtiles et très construites, mais toujours flamboyants d'harmonies colorées parfaitement maîtrisées. Et bien sûr l'écriture... une technique parfaite, des formes équilibrées et un très beau rythme... Mais on découvre aussi au détour d'un clic des objets plus rares comme des livres uniques, certains très « classiques » et très sages, d'autres beaucoup plus débridés mais toujours une parfaite technique de réalisation.

Et il y a aussi les carnets, des carnets de travail sur lesquels Élisa a noté ses essais avec, pour l'un, divers types d'écriture, divers instruments, diverses harmonies de couleurs, pour l'autre des fonds de matières diversement colorées avec toujours ces textures si diverses et si recherchées. Il est particulièrement intéressant de les parcourir (pour ce qui en est montré) parce qu'on voit là les ébauches d'une construction, les recherches à prolonger ou les voies encore inexplorées.

Bref, il vous faudra un bon bout de temps pour épuiser les richesses de ce blog, d'autant que l'auteur y contribue quasi quotidiennement ! Alors bon surf !

>[Theophraste Palmeri]

   
 21/01/10  Niouz Lenteur de l'écriture…

[Lenteur de l'écriture…] L’écriture est décidément un moyen totalement dépassé de prendre des notes. Il n’y a qu’à voir les étudiants de nos jours qui se rendent tous en cours avec leur ordinateur portable sous le bras pour comprendre que plus personne ne prend de cours sur un papier avec un stylo, même à bille (ceci pose d’ailleurs la question de la fracture numérique et de l’inégalité qui s’ensuit entre ceux qui peuvent se payer un tel engin et leur confrères qui ne le peuvent pas). Un bloggeur américain a récemment pris le temps de faire sur lui même l’expérience de la prise de notes par divers moyens, autant anciens que modernes : il a comparé le temps pris par « l’écriture » d’un même texte appris par cœur sur un téléphone avec clavier tactile (iPhone), un téléphone avec clavier physique (Palm Treo), un ordinateur portable (clavier d’ordinateur), deux claviers tactiles avec stylet et reconnaissance de l’écriture (Palm V et Message Pad Apple) et enfin, notre bonne vieille écriture manuscrite.

Contrairement à mon attente, ce dernier moyen utilisé depuis la plus haute antiquité ne fini pas dernier, les machines à stylet et reconnaissance de l’écriture le dépassent de loin (9 à 12 minutes pour griffonner le texte alors qu’il ne faut que 5 minutes et 30 secondes pour l’écrire à la main) : il a donc bien existé des machines très chères qui remplissaient moins bien leur fonction que le tandem quasi gratuit papier et crayon, comme quoi la chasse au pigeon a un passé déjà bien rempli et vraisemblablement encore beaucoup d’avenir.

Les téléphones portables font un peu mieux, mais même le très sophistiqué iPhone (4 minutes 56 secondes) ne fait même pas gagner une minute sur les notes manuscrites. Le grand gagnant (avec 3 minutes 14 secondes) fêtera bientôt ses 150 ans et c’est le clavier d’ordinateur, descendant pas si lointain du clavier de machine à écrire puisque les touches en sont toujours organisées de la même manière depuis l’invention de l’AZERTY en France. L’organisation de ses touches n’a d’ailleurs rien à faire avec la facilité de frappe, puisque c’est pour éviter l’enchevêtrement des baguettes supportant les lettres que cette organisation (parfois délibérément anti-ergonomique) a été choisie : il est impossible d’y taper de longues suites de touches trop rapidement, ce qui laisse le temps à une lettre de retomber à sa place avant que la suivante ne puisse être tapée ! De nombreuses alternatives plus ergonomiques ont été proposées depuis l'arrivée des ordinateurs, mais aucune n'a pu prendre l'ascendant sur notre bon vieil Azerty !

Il faut donc se résigner : l’écriture manuscrite ne sert quasiment plus qu’à la calligraphie, de même qu’aujourd’hui la typo au plomb ne sert plus que dans les éditions d’art... Mais n’est ce-pas là justement la preuve de leur valeur ?

>[Etaoin Shrdlu]

   
 18/01/10  SMS Message perso

[Message perso] Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est donnée, en ce début d’année, grâce à ce post, pour remercier à nouveau tous les amis délaissés dans le courant de l’année et que le vent nous rapporte…, le temps venu des vœux de fin d’année… A tous mon amitié renouvelée. Je voudrais surtout dire à Stéphanie combien j’ai apprécié sa calligraphie précieuse, ce visage de femme venu de la Belle Époque, si joliment cousu à même la toile de jute et… le rhodoïd. J’aime tellement « la calligraphie » quand c’est - avant tout et surtout - beaucoup plus que du « métier » … comme disait mon professeur, M. Corneille, aux Beaux Arts de Toulouse - ou du « savoir-faire » (à prononcer avec l’accent de Rodez), ou de la resucée de master chief 117 – mais tout simplement de la pure Poésie… (et ça c’est difficile à acquérir…isn’t, ou parfois c’est inné tout simplement)… Merci aussi à Laurent Rébéna pour sa carte de vœux, (comme chaque année renouvelée, en manque de mots…), mais aussi pour notre (très) longue conversation téléphonique si passionnante sur Van de Velde et le site Internet qui vend ces merveilleux fac-similés… venu d’un autre temps…, là on joue dans la cour des très très grands… A vous de voir :

1 – ici

2 – ici aussi

3 - & là…

Laurent Rébéna me signale également la tenue prochaine, le 17 et 18 avril 010, à Paris, d’un stage à ne pas manquer sur les écritures « Art Nouveau » de Bruno Riboulot… et franchement, là, (j’ai vu quelques photos…) - ça vaut le « détour » question tenue du pinceau ! Et une conférence le 16 sur le même sujet…
Bon… Voilà… voilà…

> [Teg]

   
 14/01/10  2010 Calendrier des stages

[Calendrier des stages] En ce moment, la boite aux lettres du BdG déborde de courriers angoissés à propos de notre retard dans la publication du calendrier des stages Graphos pour 2010. Malgré diverses tentatives de corruption pour avoir l’information en avance, je me suis refusé à toute compromission pour vous livrer en ce jour un calendrier (presque) définitif. Cette treizième année ne sera plus organisée comme les douze qui l’ont précédée en une partie paléographique et une partie créative mais démarrera par un stage sur les Versales, suivi d’un cycle complet de trois stages sur l’utilisation du pinceau, puis, passant à la plus extrême post-modernité, nous aborderons le marker et nous rencontrerons Lucas Duch qui nous initiera aux « Tags& Grafs, Grafs & Tags ». La fin de l’année abordera plusieurs sujets créatif et nous conclurons cette treizième année par un stage de mail-art qui, si j’en juge par le récent contenu de ma boîte aux lettres personnelle, aura du mal à dépasser la réussite de celui de cette année !

Voici donc ce qui vous attend :

24 Janvier • Les Versales.

21 Février • Cycle « Traces et pinceaux »
            1 – Le Pinceau feutre.
14 Mars • Cycle « Traces et pinceaux »
            2 – Le Pinceau en martre.
11 Avril • Cycle « Traces et pinceaux »
             3 – Le Pinceau plat.

23 Mai • Le Marker
           
Études et Recherches calligraphiques.

27 Juin • Rencontre avec LUCAS DUCH
               (sur réservation)
            « TAGS & GRAFS, Grafs & Tags »
            Culture Hip Hop, Signatures, Art des rues &
            Calligraphies urbaines avec Lucas Duch,
            taggueur, artiste urbain et infographiste.

24 Octobre • « La Lettre dessinée »
            Stabilisation d’une écriture, du geste à la forme.

14 Novembre • « L’Ex-Libris »
            Études calligraphiques contemporaines.

5 Décembre • Grand Banquet Graphos
             MAIL ART « Around The World ! »

Ces dates sont également en ligne dans la rubrique stage de notre site. Ca ne vaut pas le calendrier des Dieux du Stade, mais avouez tout de même que ça a de la classe ! Bon appétit !

>[Jules Grégoire]

   
 11/01/10  Blog Marine Porte de Sainte Marie

[Marine Porte de Sainte Marie] Bien qu'informé depuis quelques temps de l'ouverture du blog de Marine Porte de Sainte Marie, ce n'est que récemment que j'ai pris le temps d'aller y faire un tour (sans quitter mon fauteuil, rassurez-vous). Et vu ce que j'y ai trouvé, je ne puis que vous encourager à suivre mes traces (dans le virtuel, bien sûr).

Car on y découvre une série de travaux très divers, mais portant tous cette écriture calligraphiée que j'ai trouvé si réussie sur les objets de Princesse à plumes. Sur ce blog il s'agit plutôt de travaux « à plat » plus classiques dans lesquels elle déploie d'autres styles d'écriture, quelques superbes capitales par exemple, mais aussi un bel ensemble de fonds, toujours très recherchés avec de belles textures et surtout des harmonies colorées à la fois subtiles et contrastées (enfin ce que l'on peut en voir par Internet !). Si beaucoup de ces travaux sont des aphorismes calligraphiés, on y découvre aussi une série de folies postales qui n'aurait pas parus déplacés au cours du dernier stages Graphos sur ce thème !

Bref, prenez le temps de visiter ce blog, et surtout remontez le temps pour découvrir tous les thèmes et toutes les formes des travaux de Marine.

>[Jean Domitien]

   
 07/01/10  3D Mandelbulb

[Mandelbulb] Il faut dire qu'au BdG, nous avons toujours été fascinés par la synergie qui peut exister entre la science et le arts. Cette synergie opère dans les deux sens, soit que la science soit une source d'inspiration dans le processus de création artistique (par exemple les travaux de Salvador Dali ou M.C. Escher), soit que la science fournisse des images totalement magnifiques de la simple « réalité » alors qu'aucun artiste ne semble à l'œuvre (sauf un hypothétique architecte de l'univers).

C'est un représentant ce cette dernière catégorie que nous propose Mandelbulb. Si certains d'entre vous ne connaissent pas l'ensemble de Mandelbrot, apprenez qu'il s'agit d'un concept mathématique d'une extraordinaire complexité issu d'une équation absolument simple, comme quoi la complexité peut parfois se cacher derrière une masque de trompeuse simplicité. Cet ensemble fractal a fait l'objet de moultes représentations visuelles toutes plus sophistiquées les unes que les autres (votre serviteur a d'ailleurs épuisé en son temps pendant des jours une machine ultra-puissante à produire des images fort réussies), mais les auteurs de Mandelbulb franchissent un pas de plus : ils passent à la 3D et visualisent cet ensemble en volume, ce qui lui donne une réalité incroyable mais révèle aussi des structures semi-régulières d'une grande beauté. On y trouve des grottes, des rochers, du caramel, des brocolis et même des choux romanesco, ce qui montre bien que les mathématiques sont à l'œuvre partout dans la nature.

Parcourez donc ce site (cette page en particulier mais d'autres sont tout aussi foisonnantes en superbes images) et régalez-vous de cet univers virtuellement réel (ou réellement virtuel). Vous y trouverez même une vidéo qui vous promènera au cœur de cette merveille.

>[Spongium von Sierpinski]

PS : en parlant de 3D, allez absolument voir Avatar en ce moment au cinéma. La beauté de la planète Pandora et de ses bleus habitants (non ce ne sont pas des schtroumpfs) sont à couper le souffle et font facilement oublier le scénario ultra-simpliste. Et en 3D on y est totalement immergé, ce qui est une rare bonheur.

   
 01/01/10  2010 Bonne année !

[Bonne année !] En ce début d'année 2010, toute l'équipe, encore occupée à se gaver de champagne débouché pour fêter le quatrième anniversaire du BdG, la treizième année de Graphos et le passage à l'an nouveau, toute l'équipe, donc, entrouvre un œil vitreux et titube lamentablement vers le clavier de l'ordinateur pour vous souhaiter une bonne année 2010 (de TEG ici & de PFB là) avec tous nos vœux de belle écriture, manuscrite ou typographiée, d'enrichissantes rencontres avec de superbes personnalités et d'émerveillements graphiques encore plus éblouissants.

Nous vous promettons de notre côté une année pleine d'articles sur des thèmes divers et variés, sans une once de publicité, concernant tous les sujets touchant de près ou de loin (et parfois de très très loin) à la lettre sous toutes ses formes et toutes ses manifestations.

Joyeuse année 2010 à tous nos lecteurs et un grand merci à tous ceux qui ont contribué par leurs articles, leurs informations et leurs encouragements à faire de ce blog ce qu'il est devenu.

>[zeBdG]

   



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